Midor LeDor
278 pages
Français

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Description

Ce livre retrace l'histoire de l'auteur et des générations qui l'ont précédée. Le récit de cette saga familiale commence à Tantoura (Palestine turque) avec ses grands-parents maternels, se poursuit à Safed avec ses arrière- grands-parents, puis nous ramène en arrière vers Benjamin II, célèbre voyageur du milieu du XIXème siècle et premier maillon de "la chaîne". Fidèle à la vocation de ses ancêtres, l'auteur nous fait revivre son action dans la Résistance en France, et en particulier, sur le Plateau de Chambon-sur Lignon, puis son engagement de pionnière en Israël, avant même la naissance de l'Etat.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2005
Nombre de lectures 211
EAN13 9782336251745
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2004
9782747576413
EAN : 9782747576413
Midor LeDor
(De génération en génération)

Denise Siekierski
“Garde-toi d’oublier les événements dont tes yeux furent témoins, de les laisser échapper de ta pensée, à aucun moment de ton existence ! Fais-les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants”.
(Deutéronome, Ch. 4, verset 9)
REMERCIEMENTS
Ce livre n’aurait certainement jamais vu le jour sans le dévouement de Bernard Pagella qui a passé tant d’heures à préparer, réaliser, enregistrer et décrypter tous les interviews qui ont formé la trame de ce texte. Ses observations et ses conseils, une fois la rédaction achevée, ont apporté une aide précieuse à la novice que j’étais. La parution de cet ouvrage - enfin réalisée - sera, je pense, le meilleur remerciement que je puisse lui adresser.
Je n’oublie certes pas les encouragements de tous mes amis qui m’ont, avec tant d’insistance, poussée à exécuter ce travail de longue haleine. Je pense d’abord à Rina Neher-Bernheim et aux conseils éclairés qu’elle n’a cessé de me prodiguer, et à l’aide très efficace que m’ont apportée Mady Caen et ma plus fidèle et patiente collaboratrice, Aimée Sackstein. Et je tiens à exprimer mon affectueuse reconnaissance à Rivka Pavie qui a réalisé toute la mise en page.
A tous, un grand merci !
D. S.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Epigraphe REMERCIEMENTS Transmettre l’espérance TOUT A COMMENCE A TANTOURA MES GRANDS-PARENTS, JACOB BENCHIMOL ET JENNY BLIDEN MES ARRIERE-GRANDS-PARENTS, LE DOCTEUR ET MADAME BLIDEN LE PERE DE MADAME BLIDEN : BENJAMIN II MON ENFANCE UNE ADOLESCENTE CONFRONTEE A LA GUERRE L’OCCUPATION ET LA RESISTANCE LA LIBERATION ET L’APRES-GUERRE PIONNIERS EN ISRAEL - 1948-1954 DE NOUVEAU EN FRANCE — 1954-1959 NOTRE VIE AU BRESIL — 1959-1978 RETOUR AUX SOURCES — JERUSALEM 1978

Transmettre l’espérance
MiDorLedor, De génération en génération, ce titre énigmatique ne doit pas tromper le lecteur. L’ouvrage est, certes, d’abord l’autobiographie d’une femme, qui de Marseille à Jérusalem en passant par Paris et Sao Paulo affirme son entière et permanente fidélité à la communauté juive et en transmet l’héritage spirituel et culturel, mais il va bien au-delà et doit intéresser un public beaucoup plus vaste, dépassant les limites du monde juif J’en suis le premier exemple, et ce n’est pas l’amitié qui m’inspire, même si je fus un court moment associé à la trajectoire de Denise Siekierski, grâce à mon ancien étudiant, Bernard Pagella.
Au premier plan, évidemment, la Seconde Guerre Mondiale où Denise Siekierski nous apporte un double témoignage : apparaît d’abord l’attitude des juifs français, tellement confiants dans la France et le gouvernement français qu’ils se croient constamment à l’abri : « Nous les juifs français, on ne nous touchera jamais, il ne peut rien nous arriver, le Maréchal ne le permettra pas, ni aucun gouvernement français ». Même après la grande rafle de Marseille en janvier 1943, sa mère et son oncle, réfugiés dans le Vaucluse, signalent leur changement d’adresse à la gendarmerie ! Les jeunes générations ne peuvent plus imaginer une telle attitude. Celle-ci explique le traumatisme profond subi, lorsque la réalité se révèle dans sa cruauté insoutenable. La confiance est rompue et ne reviendra jamais entièrement.
Témoignage plus précieux encore sur la résistance juive, à laquelle elle participe dès août 1942, à partir de son engagement dans les E.I (éclaireurs israélites) sous son nom d’éclaireuse, Colibri  : faux papiers, recherche de planques, convoyages de clandestins, assistance sociale, liaison, les tâches sont multiples. Denise Siekierski sait raconter et l’on suit avec passion ses pérégrinations dans le sud de la France, le Massif Central, Nice ou la frontière suisse où elle se fait même domicilier un moment. Puis Colibri voit ses responsabilités augmenter lorsqu’elle devient l’adjointe de l’un des chefs de la résistance juive. Véritable roman d’aventures, s’il ne s’agissait pas d’une histoire vraie et souvent dramatique.
Mais la résistance juive, surtout dans le domaine de la cache des clandestins, se nourrit de multiples complicités extérieures à la communauté, complicités protestantes, le fait est connu, mais aussi catholiques. Depuis quelques années, on a enfin découvert cette résistance civile, longtemps occultée par les maquis. Ce livre apporte cependant un éclairage précis et original, d’autant plus qu’il se nourrit du travail que quarante ans plus tard, Denise Siekierski a mené dans le cadre de Yad Vashem, la grande institution israélienne qui s’efforce de retrouver et d’honorer les «Justes des Nations », tous ceux qui, non juifs, au péril de leur vie, ont sauvé des juifs.
L’intérêt du témoignage se prolonge bien au-delà de la période de la clandestinité. Le temps de la Libération comprend aussi des temps forts et je songe ici à l’arrivée des rescapés d’Auschwitz, non pas à l’hôtel Lutetia que l’auteur a aussi vue, mais plus originale, et peu connue, à Marseille par bateau, venant d’Odessa - ou même, aussi dramatique, l’exemple de cette résistante arrêtée à la Libération par erreur dans la cité phocéenne, dont le mari est torturé par d’anciens miliciens reconvertis en résistants de la dernière heure avec l’aide de gens de la mafia.
La construction même du livre est attachante, qui articule mémoire d’enfance, récit de vie et histoire, destinée personnelle, traditions orales familiales et histoire du peuple juif, pas seulement à propos des premiers temps du sionisme, avec le grand-père Benchimol, mais avant, avec Benjamin II, « cet anthropologue avant la lettre » qui décrit si bien les communautés de la diaspora orientale. Toute la première partie proprement historique apporte un éclairage original sur le monde juif du XIX e siècle.
La dernière partie semble relever uniquement de la sphère privée et s’adresser à l’entourage immédiat : l’auteur y raconte ses deux installations en Israël, et dans l’intervalle son court séjour à Paris et ses dix-neuf ans au Brésil. Pourtant l’étranger s’y retrouve et prend un grand intérêt à suivre Denise Siekierski dans les aléas de sa vie. Certes, celle-ci a su trouver le ton juste et la distance nécessaire : ainsi sa fidélité religieuse sans faille ne l’empêche pas de souligner les méfaits d’une orthodoxie aveugle et intolérante ; sa forte personnalité transparaît constamment à travers les étonnantes successions de réussites sociales et d’échecs, qui la font passer de l’aisance à la pénurie, avec une égale sérénité.
De bout en bout c’est une femme libre qui prend la parole et témoigne pour son temps et sa communauté, mais son témoignage n’est jamais enfermé dans son groupe : à travers les épreuves nombreuses et toutes surmontées, elle affirme une étonnante espérance et un amour de la vie qui sont un enseignement pour tous.
Philippe Joutard Conseiller scientifique à la Mission de la Recherche du Ministère de l’Éducation Nationale, ancien recteur des académies de Besançon et de Toulouse, directeur d’études à l’EHESS Paris, professeur à l’université de Provence.
TOUT A COMMENCE A TANTOURA
Janvier 1979. De retour à Jérusalem depuis quelques mois, je parcours une revue historique : c’est une biographie succinte de quatre pionniers de l’épopée sioniste. Un nom, soudain, me fait sursauter : “TANTOURA”. Ce nom, je ne l’avais plus vu ni entendu depuis mon enfance. Il me semble alors écouter la voix de Mamita, ma grand-mère, une voix douce, teintée d’un indéfinissable et charmant accent russo-américain, me disant : “Tantoura, Tantoura, le petit Méir, les bouteilles...”
Suis-je en train de revivre l’expérience de la madeleine de Proust ?
Je me laisse envahir par une nuée de souvenirs, les récits merveilleux que me contait Mamita, émaillés de noms étranges, Zikhron, Rishon, Mikvé... Ces noms, je les avais plus tard retrouvés sur la carte ou “de visu” lors de ma première Aliya. Mais l’image du Baron et de la Baronne arrivant sur leur yacht ou emmenant mes grands-parents dans leur château de Montmorency, ress

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