Souvenirs d un forestier français au Maroc (1952-1968)
243 pages
Français

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Souvenirs d'un forestier français au Maroc (1952-1968) , livre ebook

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Description

Ces souvenirs d'un agent technique des Eaux et Forêts du Maroc décrivent la vie et le travail de l'auteur dans des postes "de bled" entre 1952, début des revendications fortes d'indépendance, et 1968 après 10 ans d'exercice de celle-ci. L'auteur présente de très vivants témoignages sur la vie des populations dans les campagnes berbères, et la flore forestière et la faune donnent lieu à des descriptions précises.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2008
Nombre de lectures 62
EAN13 9782336268491
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Biologie, Ecologie, Agronomie
Collection dirigée par Richard Moreau professeur honoraire à l’Université de Paris XII, et Claude Brezinski , professeur émérite à l’Université de Lille

Cette collection rassemble des synthèses, qui font le point des connaissances sur des situations ou des problèmes précis, des études approfondies exposant des hypothèses ou des enjeux autour de questions nouvelles ou cruciales pour l’avenir des milieux naturels et de l’homme, et des monographies. Elle est ouverte à tous les domaines des Sciences naturelles et de la Vie.

Déjà parus
Bonaventure DOSSOU-YOVO, L’Accès aux ressources biologiques dans les rapports Nord-Sud. Jeux , enjeux et perspectives de la protection internationale des savoirs autochtones , 2008.
André G. RICO, Connaître la vie pour saisir le futur , 2008. Jean-Louis LESPAGNOL, La mesure. Aux origines de la science, 2007.
Emmanuel TORQUEBIAU, L’agroforesterie , 2007.
Jean-Jacques HERVE, L’agriculture russe, 2007.
Jean-Marc BOUSSARD, Hélène DELORME (dir.), La régulation des marchés agricoles internationaux, 2007.
Jacques CANEILL (dir.), Agronomes et innovation, 2006.
Gabriel ROUGERIE, Emergence et cheminement de la biogéographie, 2006.
Ibrahim NAIIAL, Sur la pensée et l’action. Regards et réflexions, 2006.
Maurice BONNEAU, La forêt française à l’aube du XXIè siècle, 2005.
Alain DE L’HARPE, L’espace Mont - Blanc en question, 2005.
René LE GAL, Comprendre l’évolution,2005.
Dr Georges TCHOBROUTSKY, Comment nous fonctionnons , 2005. Jean TOTH, Le cèdre de France, 2005.
France Pologne pour l’Europe, Les enjeux de la Politique agricole commune après l’élargissement du 1 er mai 2004, 2005.
Louis CRUCHET, Le ciel en Polynésie. Essai d’ethnouastronomie en Polynésie orientale, 2005.
Henri LOZANO, Le sens des choses. une logique d ‘ organisation de l ’ univers , 2005.
Pierre PIGNOT, Europe, Utopie ou Réalité?, 2005.
Souvenirs d'un forestier français au Maroc (1952-1968)

René Jacquot
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairicharmattan.com diffusion. harmattan@wan adoo. fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296064652
EAN : 9782296064652
Sommaire
Biologie, Ecologie, Agronomie Page de titre Page de Copyright Préface 1 - Tamanar 2 - Feddane-el-Bothma 1956 - 1958 3 - El-Ksiba (1957 — 1964) Beni Mellal (1964 — 1968) Retour aux sources (extraits d’impressions de voyage au Maroc en 1989) Index des mots arabes ou berbères Remerciements Sommaire
Préface
Les souvenirs de René Jacquot, découverts à l’occasion de la rédaction du Mémorial de l’Amicale des Anciens Forestiers du Maroc, ont été perçus comme un document de qualité exceptionnelle par son contenu très documenté et très vivant. Il est d’un très grand intérêt non seulement pour les forestiers qui ont exercé dans l’Administration marocaine des Eaux et Forêts et qui y retrouveront un écho de leur passé, mais aussi pour toute personne soucieuse de se documenter sur les conditions de vie et sur l’action professionnelle des Français qui exerçaient au Maroc pendant la période qui a vu le passage du Protectorat à l’Indépendance.
Ces souvenirs sont absolument réels, rien n’est inventé. Leur auteur a de toute évidence été un excellent observateur ; sa maîtrise peu commune de l’arabe et du berbère, acquise grâce à un travail intelligent et opiniâtre, lui a permis d’être très apprécié des Marocains que son travail l’amenait à rencontrer et à fréquenter ; ils l’ont en quelque sorte adopté et, en retour, lui ont permis de connaître leur mode de vie.

Si René Jacquot a fourni pendant qu’il était au Maroc un service professionnel d’une qualité exceptionnelle, comme l’attestent sa rapide ascension en grade et en fonctions (agent technique près de Tamanar, puis dans la région de Oued Zem, chef de district à El-Ksiba et enfin adjoint au chef d’arrondissement à Beni Mellal, faisant souvent fonction à ce poste de chef d’arrondissement), tout forestier exerçant à la même époque a connu la même ambiance, les mêmes difficultés et de semblables satisfactions journalières, a eu les mêmes contacts avec des personnages hauts en couleur. Ces souvenirs sont donc un document réaliste sur le travail des forestiers français au Maroc, la faune et la flore de ce pays et les coutumes berbères. Ils peuvent être considérés comme une tranche d’histoire.
C’est sous cet aspect que le lecteur doit les aborder. La lecture qu’il en fera sera alors tout autant un enseignement qu’un divertissement.

Maurice Bonneau
Ingénieur général du Génie rural, des Eaux et Forêts, ayant lui-même servi au Maroc de 1952 à 1956.
1
Tamanar

Première installation
Me voici donc civil au Maroc avec un boulot, adieu Rabat ! Dans l’après-midi, je me mets en route. Changement de bus à Casablanca. Les kilomètres défilent doucement et, à chaque station, c’est près d’une demi-heure d’arrêt. La température ne cesse de monter au fur et à mesure que nous descendons vers le sud. Pour la première fois, je suis seul au milieu des Marocains. Vers 2 heures du matin, après 575 km, je mets pied à terre à Tamanar. Il y a une cantine, avec une ou deux chambres. J’y entre et suis accueilli par une mégère française qui me rabroue dès mon arrivée. Je demande où je peux passer le reste de la nuit : - Mettez-vous là -. Elle me montre un coin par terre derrière une table. J’extirpe ma couverture, je l’étends sur le sol, le sac marin comme oreiller, et contre le mur je cale ma valise en bois. Malgré la nuit, il fait encore 40°. Il y a du va-et-vient toute la nuit, mais cela ne m’empêche pas de dormir.
Au matin, je prends le petit déjeuner et je me renseigne où se trouvent les Eaux et Forêts. Je fais un tour d’horizon et constate que je suis dans un endroit particulièrement sec, un léger vent soulève déjà de la poussière et des relents d’animaux. Une rangée de petits arbres verts borde la route sur une centaine de mètres, puis ce sont de plus grands et après plus aucune verdure à l’horizon. En plus de la cantine où j’ai dormi, « Chez Bigou », il y en a une autre « Chez Guillon » et quelques cahouagis (cafés arabes). Pour 8 heures et demie, je me rends à pied à la circonscription des Eaux et Forêts qui se trouve un peu au-dessus du souk que je traverse. Un Européen assez replet m’accueille avec courtoisie. C’est Mr V., commis aux écritures. Peu après, arrive son épouse, également secrétaire. Ils me font patienter un petit moment et l’ingénieur chef de circonscription arrive : svelte, grisonnant et sympathique. C’est Mr S. Il avertit aussitôt le chef de district et nous avons un entretien cordial, où bien entendu les questions habituelles sont posées : l’âge, la région d’origine, le métier etc.. Il m’explique le travail qui me sera demandé. Comme il y a des chantiers de Défense et Restauration des Sols, j’en aurai la responsabilité. Mais, pour le moment, en plein été, les chantiers sont arrêtés du fait de la chaleur ; je donnerai un coup de main au garde. Je serai logé dans un gourbi (petite maison traditionnelle arabe) au souk . Peu après le garde C. vient me chercher dans une vieille voiture américaine des années trente. Depuis longtemps ce véhicule décapotable a perdu sa capote ; il appartient à Lahsen Abdelkrim, un notable de Tamanar qui est exploitant forestier. Nous passons à la cantine prendre mes maigres affaires et nous allons au district où Mr T. me reçoit gentiment. Petite discussion, encore les mêmes choses. Puis le garde me conduit à mes appartements.

Logement sommaire
Adossé au souk, un grand mur blanc avec quelques portes, toutes peintes en bleu. On s’arrête devant l’une d’elles, le garde sort une énorme clé (presque 20 cm de long) et il ouvre cette porte qui arbore dans le milieu de la partie supérieure un gros heurtoir en fer. Nous traversons une pièce de 2 mètres de large ; juste en face, une ouverture sans porte donne sur une cour intérieure de 4 mètres de long et 2 et demi de large. A droite, une porte donnant dans une petite pièce sans fenêtre ; de face, une porte donne sur une minuscule cuisine ; après, une porte s’ouvre sur les commodités (juste un siège à la turque) et enfin une autre petite pièce toujours aux dimensions modestes. La faible largeur

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