Taisez-vous, on vous juge
198 pages
Français

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Taisez-vous, on vous juge , livre ebook

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Description

En avril 2000, le Dr Stéphane Alhy est victime d'une dénonciation anticonfraternelle par son collègue chirurgien généraliste. Il s'ensuivra une procédure pénale qui durera 8 années. Le Dr Stéphane Alhy donne son éclairage sur cette affaire. Il s'interroge sur les raisons de son inculpation en dépit des preuves qu'il apporte pour établir son innocence.

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Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 309
EAN13 9782336277400
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Achevé d’imprimer par Corlet Numérique - 14110 Condé-sur-Noireau N° d’Imprimeur : 51429 - Dépôt légal : juin 2008 - Imprimé en France
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296055766
EAN : 9782296055766
Taisez-vous, on vous juge
Les dessous de l'affaire de l'hôpital de Châteaudun

Docteur Stéphane Alhy
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Introduction Chapitre I - Mon arrivée à l’hôpital de Châteaudun Chapitre II - Les dysfonctionnements et les tentatives de médiation Chapitre III - Mise en accusation Chapitre IV - La procédure administrative et judiciaire Chapitre V - Conséquences et leçons Conclusion Annexe I Annexe II Annexe III Annexe IV
Introduction
Chirurgien orthopédiste au Centre Hospitalier de Châteaudun depuis le 1 er avril 1993, je suis suspendu de mes fonctions le jeudi 6 avril 2000 sur décision du ministre de l’Emploi et de la Solidarité.
Dans le sillage de la décision ministérielle, le parquet de Chartres annonce, le 11 avril 2000, l’ouverture d’une information judiciaire. Pour la presse locale et nationale, se faisant l’écho du parquet de Chartres, la suspension administrative et l’enclenchement d’une action en justice à mon encontre seraient liés au décès de deux malades à l’hôpital de Châteaudun, suite aux « mésententes » entre moi et un collègue du service.
Depuis lors, et jusqu’à ce jour, c’est devant les institutions administratives et judiciaires ainsi qu’à travers des interviews ou des mises au point sommaires dans les médias que j’ai eu l’occasion de m’exprimer, de dire ma part de vérité sur « l’affaire de l’hôpital de Châteaudun ».
Une mésentente, pour tout citoyen, est un désaccord frontal entre deux individus. Je réfute cette thèse qui est employée pour désigner la situation conflictuelle qui existait dans cet établissement comme une lutte d’influence ou un conflit de territoire entre deux chirurgiens. Il est important de préciser que les résultats des enquêtes administratives et judiciaires n’ont jamais démontré l’existence d’un conflit direct entre deux praticiens. Mais comme l’a rapporté l’Inspecteur Régional Médecin de la Santé, j’étais bien victime d’un harcèlement professionnel qui a été confirmé par le personnel hospitalier interrogé.
Quant au volet pénal de cette affaire, après de longues années d’instruction judiciaire, je réalise que le Parquet de Chartres persiste dans ses réquisitions à vouloir me rendre responsable du décès de malades au cœur de ce contentieux et passe outre les dysfonctionnements de l’hôpital de Châteaudun antérieurs à mon arrivée dans cette institution.
Il est donc impérieux, pour la manifestation de la vérité, de faire une distinction nette entre, d’une part, les dysfonctionnements qui précèdent mon recrutement à l’hôpital de Châteaudun et ma mise en cause pénale qui n’a rien à voir avec des problèmes d’ordre relationnel ; mais qui concernerait plutôt la prise en charge médicale de patients. Et sur ce dernier point en particulier, je tiens à revenir avec clarté et force détails sur la chaîne de soins dont je ne suis qu’un maillon et situer les différents niveaux de responsabilité pendant le processus de prise en charge des patients.
Après bientôt huit années de longs et pénibles efforts pour faire reconnaître mon innocence devant les autorités de tutelle et les juridictions compétentes, il m’a semblé indispensable de revenir sereinement, en profondeur, sur une accusation qui, au-delà de ma seule personne, met en relief de nombreux dysfonctionnements dans la procédure de sanction des praticiens hospitaliers ainsi que la gestion judiciaire et médiatique des affaires médicales.
C’est un éclairage indispensable que je dois à ma famille, à mes proches, à l’institution hospitalière, à la population de Châteaudun et à l’opinion publique nationale.
Chapitre I
Mon arrivée à l’hôpital de Châteaudun
Châteaudun est une ville de sous-préfecture d’Eure-et-Loir, en Beauce, avec un hôpital de proximité couvrant une population de 14 500 habitants.
Depuis quelques années, l’hôpital est confronté à une perte sensible de ses patients au profit des cliniques et des hôpitaux voisins distants de 50 kilomètres. Face à cette situation, la direction décide de rectifier le tir et de redorer le blason de son hôpital. Elle prend l’initiative de procéder à des réaménagements au niveau de l’organisation des services, notamment au pôle chirurgie qui comprend deux unités de chirurgie polyvalente.
Il existe à ce moment-là deux chirurgiens viscéraux, le recrutement d’un troisième chirurgien viscéral n’est donc pas nécessaire. En revanche, le chirurgien orthopédiste qui jouissait d’une bonne notoriété au sein de l’hôpital et auprès des malades venait de quitter l’hôpital de Châteaudun suite à des conflits permanents avec l’un des chirurgiens viscéraux. C’est une période difficile pour l’hôpital. Les paramètres de l’activité opératoire sont en chute libre. Pour pallier le départ du chirurgien orthopédiste, l’hôpital fera appel à des remplaçants. C’est dans ce contexte que la direction de l’hôpital retient ma candidature car j’ai une formation d’orthopédiste et aussi parce que je suis capable de faire la chirurgie générale d’urgence.
En 1993, je quitte donc le service d’orthopédie du Centre Hospitalier de Calais (Pas de Calais) où j’exerçais pour Châteaudun (en Beauce) situé à 125 kilomètres de Paris. D’un commun accord avec la Commission Médicale d’Établissement et le Conseil d’administration, j’ai été initialement nommé sur un poste de chirurgie générale avec la promesse d’une réorganisation ultérieure de la chirurgie : précisément après le départ du deuxième chirurgien viscéral en instance de mutation. Je me remets sans trop de peine à faire la chirurgie générale. Mon activité se partageait essentiellement entre la chirurgie orthopédique (traumatologie osseuse, la chirurgie du pied, l’arthroscopie du genou et des prothèses de hanche) et la chirurgie générale d’urgence, en bref, une activité de chirurgie polyvalente.
Pendant ces trois années, de 1993 à 1996 où je faisais la chirurgie générale, mon activité de chirurgie générale variée ci-dessous ne souffrait d’aucun reproche car, ni la direction, ni moi-même, ni aucun médecin traitant n’avons reçu une plainte de patient. Elle comprenait des pathologies diverses : ci dessous les cas les plus courants Appendicite Hernie inguinale Occlusion intestinale Péritonite Cure d’éventration Ablation du coecum Coecostomie Colectomie gauche Intervention de Hartmann Laparotomie exploratrice Cholécystectomie Ulcère duodénal perforé Résection de diverticule de Meckel Kystectomie ovarienne Résection de tumeur vulvaire Cure d’hémorroïdes Tumorectomie du sein Fistule anale Abcès de la marge anale Cure d’hydrocèle Paraphimosis Phimosis Torsion de testicule
Après trois années de pratique de chirurgie polyvalente, la Direction de l’Hôpital, avec l’accord de tous les chirurgiens, accepte de signer une convention avec le CHU 1 de Tours, me permettant ainsi de valider le dernier semestre d’internat nécessaire pour obtenir la qualification de chirurgien orthopédiste exclusif, selon les normes requises par le Conseil National de l’Ordre des Médecins.
Après deux années passées comme attaché au CHU de Tours, j’obtiens enfin le sésame : le titre d’orthopédiste qualifié. Face au souhait des autorités de tutelle favorables à la mise en place d’une véritable activité orthopédique à l’hôpital de Châteaudun, la Direction et les autres chirurgiens expriment leur approbation pour la sectorisation de la chirurgie en deux unités : l’une viscérale et l’autre orthopédique.
Dans ce contexte, deux collaborateurs attachés furent recrutés par le plus ancien chirurgien viscéral pour constituer deux binômes et renforcer chaque unité.
Fort de mon expérience professionnelle en Orthopédie, nous avons conjointement décidé de développer une activ

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