Tinfouchy
100 pages
Français

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Description

En 2000, j'ai écrit un texte, Mon père, publié dans le journal L'Humanité, qui dénonce le calvaire de mon père, Lucien Fontenel, dans le camp de Tinfouchy pendant la guerre d'Algérie, et les douloureuses conséquences qui ont marqué mon enfance. Cet ouvrage est un vibrant hommage de l'auteur à son père.ŠŠ

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 350
EAN13 9782296466074
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TINFOUCHY
(Algérie 1958-1960)

Lucien Fontenel,
un Français torturé par les Français
Graveurs de mémoire

Oruno. D. LARA, La magie du politique. Mes années de proscrit, 2011.
Jean Michel HALLEZ, 40 boulevard Haussmann, 2011.
Yvon CHATELIN, Recherche scientifique en terre africaine, 2011.
Pierre REGENET, Ma dernière pomme. De PRETY à Bissey, Chroniques en culotte courte, 2011.
Jean-Paul KORZEC, Dans l’ombre du père, 2011.
Rachel SAMUEL, On m’appelait Jeannine, 2011.
Michel LAPRAS, Culottes courtes et bottes de cheval, « C’était comment la guerre ? », 2011.
Béatrice COURRAUD, Non je n’est rien oublié… Mes années 60, 2011.
Christine BELSOEUR, Une vie ouvrière. Un demi-siècle de parcours militant, 2011.
Jean-René LALANNE, Le canard à bascule, 2011.
Louis NISSE, L’homme qui arrêtait les trains, 2011.
Danièle CHINES, Leur guerre préférée, 2011
Jacques FRANCK, Achille, de Mantes à Sobibor, 2011.
Pierre DELESTRADE, La belle névrose, 2011.
Adbdenour Si Hadj MOHAND, Mémoires d’un enfant de la guerre. Kabylie (Algérie) : 1956 – 1962, 2011.
Émile MIHIÈRE, Tous les chemins ne mènent pas à Rome, 2011.
Jean-Claude SUSSFELD, De clap en clap, une vie de cinéma (Récit), 2010.
Claude CROCQ, Une jeunesse en Haute-Bretagne, 1932-1947, 2011.
Pierre MAILLOT, Des nouvelles du cimetière de Saint-Eugène , 2010.
Georges LE BRETON, Paroles de dialysé , 2010.
Sébastien FIGLIOLINI, La montagne en partage. De la Pierra Menta à l’Everest , 2010.
Jean PINCHON, Mémoires d’un paysan (1925-2009), 2010,
Freddy SARFATI, L’Entreprise autrement , 2010.
Claude ATON, Rue des colons, 2010
Jean-Pierre MILAN, Pilote dans l’aviation civile. Vol à voile et carrière , 2010.
Nathalie Massou Fontenel
et
Abdenour Si Hadj Mohand


TINFOUCHY
(Algérie 1958-1960)

Lucien Fontenel,
un Français torturé par les Français


L’Harmattan
Du même auteur

Abdenour Si Hadj Mohand, Mémoires d’un enfant de la
guerre. Kabylie (Algérie) : 1956-1962, L’Harmattan, 2011.


© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairie.harmattan.com
diffiision.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55326-2
EAN : 9782296553262

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Dédicace


Je dédie cette œuvre à :

Mes filles Catherine et Nathalie, à mes camarades Yannick, Marie et Léon Adam, Alban Liechti, Jean Clavel, Develay Voltaire, Paul Lefebvre, Marc Sagnier.


Je rends hommage à :

Abdenour Si Hadj Mohand pour sa précieuse collaboration, à l’historien Jean Charles Jauffret, à Claude Despretz.
Avant-propos
Hommage rendu par deux filles à leur père victime de la torture


« A notre père »


« A notre père, le temps qui passe n’a pas pu effacer les blessures de tes tortures dans le cœur de tes deux enfants. Le silence, le déni, la non-reconnaissance de ce vécu qui a marqué nos vies à jamais demeurent incompréhensibles, dans une période où nous sommes à l’ère de la communication. Comment aurions-nous pu nous taire ?
Ta maladie et tes souffrances parfois insoutenables nous ont marquées pour l’existence, tout comme l’humour que tu nous a transmis, le savoir-vivre, le respect de l’autre, l’humanisme. Tu nous as permis par la richesse de l’amour que tu nous as donné, ton courage, ta sincérité, d’avoir la force d’affronter les dures épreuves de la vie, de savoir prendre le recul nécessaire face à des situations difficiles et complexes.
Tu as deux petites-filles, Carla et Manon, qui parlent souvent de Papi Lulu (Lucien Fontenel, ndlr) comme si tu les avais bercées et cajolées. Nous essayons, au travers de leur éducation, de leur transmettre les belles valeurs que tu nous a transmises. Nous leur confions les merveilleux moments passés en famille, où nous savions oublier, l’espace d’un moment, les douleurs de la vie.
Cet ouvrage c’est l’héritage de ta mémoire, c’est un devoir, une mission que tu nous avais confiée. Tu nous as appris à toujours mener les choses jusqu’au au bout en prenant le temps nécessaire.
Il n’y a pas de haine, de jugement sur tous ces jeunes appelés qui ont participé à la guerre d’Algérie. Leur lourd silence sur leur participation à cette guerre nous laisse penser que cette période de leur jeunesse est à bannir. C’est un hommage à ton engagement honorable et dont nous sommes si fières. Différentes mais profondément unies, nous gardons en nos cœurs plein d’amour pour notre Papa trop tôt disparu ce 23 avril 1993.

Tes filles qui t’adorent pour l’éternité
Cathy et Nathalie »
Chapitre 1 Mémoire d’enfant
Cette réflexion de ma fille Nathalie à l’évocation par moi-même de ce que firent en Algérie de 1954 à 1962 beaucoup et trop de soldats affectés ou non à l’armée française dite de « pacification » je l’avais retenu comme choix pour le livre que je me proposais de faire en 1974, lors d’une longue hospitalisation. Mais la maladie en a décidé autrement.
1955 : le 23 mai, ma mère décède d’un cancer à l’âge de 46 ans ; comme mon père, je l’aimais comme je l’aime tout autant encore. J’avais 17 ans à quelques jours près ; je n’imaginais pas qu’elle partirait aussi brutalement.
A 14 heures elle nous embrassa mes deux frères et moi (nous sommes 5 garçons et 2 filles) et nous conseilla d’aller nous balader parce qu’elle se sentait bien et qu’il ne servirait à rien de demeurer auprès d’elle alors que notre père veillait si bien sur elle.
17 heures 30 : nous rentrons de promenade, mes deux frères et moi, après avoir déniché des moineaux sous les tuiles d’une vieille grange abandonnée. Nous sommes toujours très heureux de retrouver nos parents et particulièrement notre mère parce que nous la savions malade.
Nous voici parvenus à l’angle de la rue qui conduisait à notre habitation si pauvre, démunie de tout confort où l’eau ne pouvait couler que grâce à une pompe et où les toilettes étaient tout au fond du jardin, de l’autre côté de la rue. Mais qu’est-ce que nous ne l’aimions cette maison si simple et si familière, cette maison où depuis longtemps habitués, des voisins et des camarades venaient discuter, prendre des nouvelles !
A notre arrivée, nous fûmes interpellés par L’une de nos braves voisines qui nous rejoignit sur le seuil de l’habitation, en nous demandant d’être très courageux. Nous avons immédiatement conclu à une aggravation subite de l’état de notre mère, mais nous étions loin de penser qu’elle pouvait être morte. La mort, nous ne la connaissions que de nom, et pas comme cette horrible réalité avec ses à cotés.
Et pourtant ! Notre mère ne respire plus, mais il nous semble qu’elle n’était pas morte parce qu’elle ne doit pas mourir, parce qu’elle est notre mère tant aimée, si affectueuse, joyeuse malgré la maladie, elle qui nous a appris à chanter dans son intégralité « Le temps des cerises », « Si l’on pouvait arrêter les aiguilles », « L’internationale » ou à siffler « Le chant des partisans ».
Elle nous a fait aimer, tout comme notre père, la vie, les fleurs, la paix, les oiseaux, les ruisseaux, la famille, les amis, les camarades, les voisins, le ciel bleu.
Lorsque l’Aviation nazie bombardait notre Périgord en 1942, elle nous couvait près d’elle, sous des couvertures dans un fossé ou plus lugubrement encore sous un abri. Chacun de nous, les 5 garçons et les 2 filles, nous avions droit à une parole rassurante, affectueuse malgré le fracas des bombes, j’avais alors 4 ans en 1942.
Elle sut nous faire découvrir aussi l’agréable joie des repas sur l’herbe près de cours d’eau dans les bois parfumés de primevères et de violettes ; mon père nous précédait à vélo. Ce dernier tirait une remorque pleine de tout le nécessaire et de plats qu’elle cuisinait si bien.
Les quelques minutes qui précédèrent la fin de sa vie, elle avait réclamé à mon père le beau foulard de soie rouge que je lui avais offert deux plus tôt en souvenir de ma participation au festival international de Bucarest en 1953. Elle avait demandé à mon père de le lui mettre autour du cou. C’est ainsi que je l’embrassais sans vouloir la quitter parce son corps était encore réchauffé par son sang et que ses yeux bien que clos, me faisaient espérer qu’ils se rouvriraient bientôt.
Elle avait activement participé à la vie de la Résistance dans mon P

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