Un blanc dramatiquement noir
366 pages
Français

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Un blanc dramatiquement noir , livre ebook

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366 pages
Français

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Description

Voici le récit exceptionnel de 55 années d'existence hors norme en Afrique Noire francophone d'un Français autodidacte devenu patron de presse (Afrique Sport, Afrique Médicale, Africa International, Editions Chaka…), proche de plusieurs Chefs d'Etat alors que d'autres l'auraient volontiers pendu. Voici un regard frondeur sur l'Afrique, ses élites, ses mœurs, sans retenues ni déférence, sans préjugés ni parti pris. Le récit fourmille de faits inédits, de péripéties drôles et fâcheuses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296537811
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Joël Decupper



UN BLANC
DRAMATIQUEMENT
NOIR

55 ANNÉES EN AFRIQUE NOIRE

SÉNÉGAL – CÔTE D’IVOIRE – CAMEROUN
GABON – CONGO – TOGO – NIGER – MALI
GUINÉE – BURKINA – MAURITANIE
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66749-2
Dédicace
À Jean-Loïc et Dior, mon fils et ma fille

À Fatou Ba, ma fidèle collaboratrice

À Medoune Diène

À Ndiawar Sow †, mes grands amis
Citation
– Vous savez, Monsieur le Président*,
je ne suis pas un intellectuel...

– Je sais Decupper, je sais,
vous êtes le seul de ce pays à ne pas être un intellectuel.

* Président Léopold Sédar Senghor
PRÉFACE
UNE PORTE ENTREBÂILLÉE SUR UNE VIE
Joël Decupper. Un nom largement méconnu du grand public, mais qui n’est inconnu de personne dans le milieu de la presse panafricaine. Français de naissance, il est devenu Africain par choix (il est arrivé au Sénégal dans l’après-midi du 8 décembre 1955 et y vit toujours). Fondateur du magazine Africa International qui eut son heure de gloire, il était l’ami de nombreux chefs d’Etat et de dirigeants africains. C’est du moins ce que l’on disait de lui.

Qui connait Joël Decupper ? On l’a accusé de tout, et traité de tout. On l’a accusé entre autres de se livrer à un trafic de viande en provenance de la Rhodésie raciste de Ian Smith, d’être un suppôt des multinationales, un espion à la solde du Mossad israélien, d’avoir participé à l’assassinat de Thomas Sankara, le révolutionnaire burkinabé… Qui connaît vraiment Joël Decupper ? Peut-être lui-même. Il a toujours gardé le silence, peut-être à dessein, pour entretenir sa légende. Car il y a une légende Decupper. Après près de soixante ans d’Afrique, il a enfin décidé de se laisser découvrir. Dans ces « souvenirs sans mémoire », il entrebâille la porte sur sa vie, son enfance bourgeoise, sa jeunesse laborieuse, sa rencontre avec l’Afrique, ses différentes activités sur le continent dont certaines, telles que l’impression sérigraphique, la publicité, l’édition d’un journal médical, de livres historiques ou à l’eau de rose, étaient peu connues du « Gondwanais lambda » comme dirait l’humoriste Mamane, sur les accusations dont il a été l’objet, mais aussi sur l’Afrique, telle qu’il l’a connue, telle qu’il la voit évoluer, sur les mœurs de ses habitants, sur ses dirigeants, et sur beaucoup d’autres personnages qui en ont marqué l’histoire.

Joël connaît bien l’Afrique. Il est indéniablement Africain. Après plus de cinquante ans de vie en Afrique, aux côtés d’une épouse africaine, on le devient un peu. Même à son corps défendant. Est-il pour autant devenu « Noir » ? Il l’est devenu, mais « dramatiquement ». C’est pour cela qu’il a choisi d’intituler son livre « Un Blanc dramatiquement Noir. » Pourquoi dramatiquement ? C’est un architecte sénégalais qui l’a ainsi traité. Sans doute à cause de tous les malentendus que ses différentes activités ont suscités, sa réputation que dans certains milieux d’aucuns qualifiaient de sulfureuse, des difficultés qu’il a eues, et qu’il aura toujours à s’intégrer totalement dans la culture où il a choisi de vivre. Parce que, en raison de ses origines et de sa couleur, il sera toujours différent. Et aux hommes différents, tout ne sera jamais permis. Comme ridiculiser un ministre sénégalais à la télévision sénégalaise par exemple. Joël Decupper est devenu dramatiquement Noir, mais est resté Blanc. Et c’est son regard de Blanc qu’il jette sur certaines pratiques africaines, telles que la polygamie, la prégnance des valeurs ancestrales, l’irréalisme de certaines décisions des dirigeants africains, le caractère jouisseur du Sénégalais, le regroupement familial des travailleurs immigrés en France et ses conséquences néfastes, à son goût (il en profite pour tailler un costard aux socialistes français que visiblement il n’aime pas), l’émancipation de la femme sénégalaise…

Le Blanc dramatiquement Noir connaît beaucoup de pays africains et leurs dirigeants. Il y a ceux qu’il aime, et ceux qui ne l’aiment pas. Il y a aussi les dirigeants qui ne l’aiment pas. Il ne s’est pas fait que des amis dans ce milieu. Parmi ceux qu’il aime, il y a entre autres, Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara dont il fut le conseiller en communication lorsque ce dernier était le premier ministre du premier président de la Côte d’Ivoire, Gnassingbé Eyadéma, « un chef dans toute l’acceptation du terme » comme il le qualifie. Pour lui, « avec quelques dirigeants de sa trempe, l’Afrique n’en serait pas à traîner à la queue de la planète. » Joël Decupper avoue, en toute franchise avoir reçu de l’argent d’Eyadéma, « un pur geste d’amitié ». Je vous laisse le soin de découvrir les pays et les dirigeants qu’il n’a pas beaucoup ou pas du tout aimés. Il y a aussi ses amis qui ne sont pas chefs d’État ou ministres, tels que le journaliste Stephen Smith ou l’avocat Jacques Verges. Dans un chapitre intitulé « rencontres sénégalaises », l’auteur raconte ses rencontres avec les trois premiers présidents de son pays d’adoption, et avec plusieurs personnages importants qui ont compté pour lui, parmi lesquels on peut citer Keba Mbaye, Jean Colin, Birago Diop, David Diop.

« Un Blanc dramatiquement Noir » est l’histoire d’une aventure humaine. Celle d’un Français qui quitte tout jeune sa terre natale pour s’installer dans un autre pays, sur un autre continent qu’il ne connaissait pas. C’est l’histoire d’une audace, servie par beaucoup de chance, comme il le confesse. C’est aussi une success-story, car Joël Decupper a, in fine, bien réussi dans tout ce qu’il a entrepris. Mais au-delà de l’histoire passionnante de cet homme, le plus intéressant peut-être, pour le journaliste que je suis, est que ce livre raconte l’histoire du journalisme en Afrique, de ses balbutiements à son éclosion, de ses dessous pas toujours très propres, et surtout des relations souvent houleuses que ce métier a toujours entretenues avec nos chefs si ombrageux. C’est assurément un livre qui devrait se trouver au chevet de tous les patrons de presse de notre continent et de ceux qui aspirent à le devenir.

Venance Konan, journaliste et écrivain ivoirien,
grand prix littéraire d’Afrique noire. Derniers ouvrages parus :

Chroniques afro-sarcastiques : 50 ans d’indépendance, tu parles ! ,
Éditions Favre.

Edem Kodjo, un homme de destin ,
éditions NEI-CEDA, Fratmat éditions, présence Africaine.

Le rebelle et le camarade président ,
éditions Jean Picollec en France et Fratmat éditions en Côte d’Ivoire.
DU TITRE
Des lecteurs ne manqueront pas de s’interroger sur le rapport entre le titre de l’ouvrage et son contenu. En quoi ma vie en terre d’Afrique, les événements que je rapporte, les personnages que je présente sont-ils dramatiques ? Le titre a pour origine une remarque d’un architecte sénégalais. Au cours d’une soirée, celui-ci demanda à une jeune femme si elle était la fille de Joël Decupper. Elle répondit par l’affirmative et il lui dit alors : « Ah, ce Blanc dramatiquement africain ». La remarque me plut. À peine modifiée, j’en fis le titre de mes mémoires.

Toutefois, l’adverbe « dramatiquement » employé par l’architecte me préoccupait. Les Noirs jugeaient-ils ma présence néfaste, voire dangereuse ? Je n’avais jamais fait quoi que ce soit qui mérita la prison, ou qu’on m’expulsa. Le professeur Paul Corréa m’avait dit que j’étais « un mal nécessaire ». Sans doute pensait-il à mon activité journalistique, qui pouvait indisposer les Africains. Du moins, ceux que je mettais en cause ou ceux qui n’appréciaient guère qu’un Blanc dénonçât ce qu’eux, Noirs, n’osaient pas faire. À l’Assemblée nationale, des députés sénégalais me traitèrent de suppôt des trusts internationaux, alors m

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