Vieillir
258 pages
Français

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Description

Avec l'allongement de la durée de vie, la vieillesse est promise au plus grand nombre dans des conditions de "bonne santé", mais elle est vécue souvent comme un problème, voire une tragédie : nous craignons de vieillir... tout en souhaitant atteindre l'âge le plus avancé possible. Le légitime refus de vieillir et de mourir est une constante dans l'histoire des hommes. Ni la littérature, ni la science n'ont donné de définition de la vieillesse qui soit à la fois complète et immuable. La problématique du vieillissement est à replacer dans chaque époque et chaque culture.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2007
Nombre de lectures 58
EAN13 9782336276045
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairicharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296034747
EAN : 9782296034747
VIEILLIR
Du mythe à la réalité

Bruno PINEL
Sciences et Société
fondée par Alain Fuchs et Dominique Desjeux et dirigée par Bruno Péquignot

Déjà parus
Régis MACHE, La personne dans les sociétés techniciennes, 2007.
Alain GUILLON, Une mathématique de la personne, 2005.
Marie-Thérèse COUSIN, L ’ anesthésie - réanimation en France, des origines à 1965. Tome I : Anesthésie. Tome II: Réanimation. Les nouveaux professionnels, 2005.
Fernand CRIQUI, Les clefs du nouveau millénaire, 2004.
Karine ALEDO REMILLET, Malades, médecins et épilepsies, une approche anthropologique, 2004.
Claude DURAND (sous la dir.), Regards sur les biotechnologies, 2003.
Pierre-Yves MORVAN, Dieu est-il un gaucher qui joue aux dés  ?, 2002.
Jacques ARSAC, Y a-t-il une vérité hors de la science ? Un scientifique s’aventure en philosophie , 2002.
Jean-Georges HENROTTE, Entre Dieu et Hasard : un scientifique en quête de l ’ Esprit , 2001.
René GROUSSARD, Pierre MARSAL, Monde du vivant, agriculture et société, 1998.
Alessandro MONGILI, La chute de l’U.R.S.S. et la recherche scientifique, 1998.
Godefroy BEAUVALLET, Un voyage d ’ exploration en sciences cognitives, 1996.
Charles HALARY, Les exilés du savoir. Les migrations scientifiques internationales et leurs mobiles, 1994.
A mon père.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Sciences et Société - fondée par Alain Fuchs et Dominique Desjeux et dirigée par Bruno Péquignot Dedicace INTRODUCTION Première partie - Histoire de la vieillesse
CHAPITRE 1 - MEME LES DIEUX VIEILLISSENT ET SONT MORTELS CHAPITRE 2 - UNE PROBLEMATIQUE ANCIENNE ET UNIVERSELLE
Deuxième partie - Approche médicale de la vieillesse
CHAPITRE 1 - THEORIES MEDICALES CHAPITRE 2 - DONNEES PHYSIOLOGIQUES CHAPITRE 3 - LES AVANCEES DE LA MEDECINE
Troisième partie - Approche psychologique et psychopathologique de la vieillesse
CHAPITRE 1 - QUELQUES PROBLEMATIQUES DE LA PERTE CHAPITRE 2 - MANIFESTATIONS CLINIQUES DE TROUBLES PSYCHOLOGIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES CHEZ LA PERSONNE AGEE CHAPITRE 3 - LA PERSONNALITE
Quatrième partie - Ambiguïtés, Vraies et fausses idées
CHAPITRE 1 - AMBIGUITES CHAPITRE 2 - VRAIES ET FAUSSES IDEES
Cinquième partie - Vieillir aujourd’hui
CHAPITRE 1 - HISTOIRES NATURELLES CHAPITRE 2 - DEMOGRAPHIE ET SOCIOLOGIE DE LA VIEILLESSE CHAPITRE 3 - CONSEILS POUR BIEN VIEILLIR CHAPITRE 4 - REFLEXIONS SUR LA VIEILLESSE
Sixième partie - Mots d’ici et d’ailleurs
Proverbes et dictons Citations
BIBLIOGRAPHIE
« Vieillir, c’est une liberté formidable ».
Claire Brétecher.
INTRODUCTION
Cet ouvrage veut s’adresser à tous, jeunes, moins jeunes ou déjà vieux.

Lequel peut, en effet, affirmer raisonnablement souhaiter un jour devenir vieux, tout en étant averti des désagréments - douleurs, maladies, handicaps - que l’on présente comme étant attachés à la vieillesse et tout en connaissant l’image négative et dévalorisée que la société attache à celle-ci ?

Lequel peut donc affirmer qu’il ne se soucie pas de son vieillissement? Si c’est votre cas, peut-être avez-vous tort, ou bien sans doute êtes-vous encore loin de devenir vieux ! Votre corps vieillit sans que vous n’en ayez conscience, alors que votre esprit reste encore jeune. Il en est souvent ainsi heureusement chez la plupart des gens : nous gardons tous longtemps l’âme intacte d’un enfant. Attention à la chute, cependant, le jour où votre perception des choses sera conforme à la réalité.
Mais peut-être encore refusez-vous l’évidence des petits signes avant-coureurs d’une modification physique ou psychologique de votre être ? Là, il y a problème ! Un travail important est à entreprendre pour accepter le réel, le lent déclin de certaines fonctions de votre corps, et pour positiver au contraire tous les acquis que le temps vous octroie à votre insu : vous seul détenez dans vos mains l’accomplissement de vos désirs et la réalisation d’une vie accomplie.

Quel homme (ou quelle femme) pourrait accepter avec sérénité et avec joie de vieillir, sachant qu’au terme de cette possible vieillesse dont il ignore la durée la mort les attend ?
Y aurait-il honte à ne pas vouloir vieillir, même s’il s’agit d’une bataille qui nous est imposée et qui est réputée perdue d’avance ? La vieillesse, non pas le vieillissement, qui est une donnée éternelle et incontournable à laquelle nul n’échappe, est une question de notre temps, posée à nos sociétés modernes et opulentes, ces sociétés du temps libre. Mais, on l’oublie trop sans doute, c’est en premier lieu une question posée à chaque individu, jusqu’ici inédite dans l’histoire de l’humanité. La vieillesse, sa généralisation et son accès à un grand nombre sont une invention récente.

Puisque avec la naissance nous est donné un capital de temps, un nombre compté d’années qu’il nous faudra égrener une à une, vivons-les donc en considérant qu’avant de songer à devenir vieux, il nous faut grandir, c’est-à-dire vieillir. Car le vieillissement est l’histoire d’une vie entière, qui s’écrit dès les premières années, une fois passée la phase relativement brève du développement de l’enfance.
Vieillir commence en effet dès la fin de l’adolescence, mais, même au cours des vies les plus longues, la vieillesse n’est pas toujours une issue inéluctable, à la différence de la mort dont nul ne pourra faire l’économie. Il existe, certes, des hommes et des femmes fauchés à la fleur de l’âge, avant d’avoir atteint leur maturité, mais l’histoire fourmille de biographies de vieillards ayant conservé de façon prolongée une fraîcheur d’âme et une jeunesse d’esprit, à défaut d’avoir su garder celles de leurs articulations et de leurs artères.

Parlant de la mort, le terme inévitable de la vie bien qu’inimaginable pour soi-même, le philosophe Jankélévitch disait que ce n’est qu’en trichant tout le temps avec soi-même, c’est-à-dire en se mentant sur notre propre destin, qu’elle peut être pensable et paraître vivable. Il en est de même pour la vieillesse. Encore s’agit-il d’un jeu dangereux car, si penser sans cesse à sa propre mort, qui n’est qu’un instant de la vie, peut empêcher de vivre, tricher de façon excessive avec le temps et avec son âge risque par contre de faire passer à côté de la longue et souvent riche tranche de vie qu’est devenu l’âge avancé, de la maturité jusqu’à la vieillesse.
Si, lors de cette période de notre existence, le milieu de la vie le plus souvent, nous différons nos interrogations sur le vieillissement et sur son corollaire qui est la mort, quand le miroir nous renvoie une image modifiée de nous-mêmes, et si, quand nous nous retournons, nous ne faisons pas le bilan de ce qui a été réalisé et de ce qui reste à faire, nous nous privons alors des réponses à la question posée de savoir comment continuer à vieillir, c’est-à-dire continuer à vivre. Au risque de se perdre.
C’est une question existentielle, individuelle, qui ne se posait pas auparavant, ou rarement, lorsque la grande vieillesse ne concernait qu’une minorité de gens. La mort était familière et violente à tous les âges de la vie. Elle n’était pas devenue cette fatalité reportée désormais au grand âge, et les religions et leurs clercs avaient confisqué la pensée philosophique, confisquant ainsi au plus grand nombre la liberté d’y réfléchir.
S’il s’abstient ainsi de s’interroger sur lui-même, l’homme n’est-il pas condamné à rester durablement un enfant, tel Peter Pan demeuré au pays imaginaire, pays figé du Jamais - Jamais , accablé par une vie répétitive, déroulée au jour le jour, sans projet et sans espérance, chenille sans la promesse d’être un jour papillon, bouton de fleur éternel condamné à ne jamais éclore au soleil et à ne jamais connaître le plaisir d’être fruit, prisonnier d’une stagnation de la vie qui est un équivalent de la mort ?

Avec l’âge, s’ouvrent des mondes vastes et prometteur

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