Visages de l émigration portugaise
179 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Visages de l'émigration portugaise , livre ebook

-

179 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'écoute, le regard, la tendresse, la poignée de main affectueuse, la parole partagée, l'émotion ressentie, les vies en ton mineur… À travers une diversité de textes inspirés par son expérience dans le domaine social, Joaquim Tenreira Martins a écrit sur lui-même et sur le travail qu'il a réalisé à l'Ambassade du Portugal à Bruxelles : "Je me considère comme un sculpteur de visages que je remodèle pour leur donner une autre image, une autre vie".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2016
Nombre de lectures 8
EAN13 9782140006050
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Joaquim Tenreira Martins






VISAGES DE L’ÉMIGRATION PORTUGAISE




Préface de Maria Manuela Aguiar
Copyright





Couverture
Graphisme : Paulo Rocha
Peinture : Exode , Alcínio Fernandes Vicente


















© L’HARMATTAN, 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-75841-1
Dédicace


À
Victor et Jeanne,
Judith, Corentin et Timothée,
Harry et Johanna








« Je n’en finis pas de m’étonner de voir à quel point une vie humaine ordinaire est passionnante. »

Svetlana Alexievitch, La fin de l’homme rouge
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Préface
Vies en ton mineur
Je veux me marier le douze décembre
Tous les ans au printemps
Même pas avec le petit doigt
Grâce à l’Union européenne
Je veux retourner aux Açores
Le mari innocent !
Je ne retourne plus à la prison
La tétine de Daniel
J’ai emmené Kiki au restaurant
Je me suis mariée avec un Pakistanais
Ramiro, l’aventurier
Avec un thé à la menthe
Les bleus qu’il m’a faits
Je ne peux plus conduire mon camion !
J’ai pensé l’adopter
Je sais déjà que mon fils est mort
Il est parti avec une Brésilienne
Vous vous souvenez de moi ?
Je dois retourner au Congo
Ils m’ont invité à déjeuner
Le mendiant de Bruxelles
Je viens visiter mon cousin, le Roi des Belges
Du même auteur
Adresse
Préface
Ce livre, Visages de l’émigration portugaise , est un voyage au cœur de la réalité migratoire par quelqu’un qui combine de nombreuses années d’expérience de situations concrètes avec une grande sensibilité envers les souffrances de personnes inadaptées, marginalisées. À cela s’ajoute la connaissance des règlementations juridiques, des bureaucraties du pays d’accueil, ainsi que l’art de bien écrire, la capacité de passionner le lecteur pour les personnages qui ont été contraints de trouver d’autres lieux pour vivre, se confrontant à d’autres lois et d’autres manières de vivre en société, à la recherche de ce que leur propre pays ne leur garantissait pas : travail, perspectives professionnelles ou même, dans un contexte aujourd’hui révolu, la liberté et la démocratie.
Quel est le genre de ce livre ? Sera-t-il de la pure fiction ou une description de la réalité ? Visages de l’émigration portugaise en est, en tout cas, une expression très suggestive. Si nous parcourions tous les chapitres du livre, laissant pour la fin le premier intitulé Vies en ton mineur , où la clé de lecture nous est donnée sous forme d’un dialogue de l’auteur avec un ami qui est également en dialogue avec le lecteur, nous pouvons penser être confrontés à une énumération de faits réels, consignés jour après jour, par le responsable du service social du consulat du Portugal à Bruxelles. La réalité est toute autre : ce n’est pas le cas, même pour des raisons déontologiques. Nous sommes face à un impressionnant récit d’événements, captés dans toute leur dimension humaine, rythmée par une narration centrée soit sur un évènement particulier, soit sur un parcours migratoire de femmes et d’hommes.
Ces réflexions m’amènent à établir un parallèle avec les chroniques d’une « réalité romancée » de l’écrivain portugaise, Maria Archer, qui déclare à ses lecteurs : mon travail dans ce livre – Moi et Elles – fut presque celui d’un artiste plasticien. J’ai modelé mon œuvre sur un modèle vivant ». Dans ce livre, nous nous trouvons également face à une application fascinante de ce paradigme – une œuvre rigoureusement modelée sur un « modèle vivant » basée, du début à la fin, sur une profonde compréhension affective et une sympathie qui n’exclut personne.
Nous remarquerons que, souvent, tout ce que les interlocuteurs cherchent est parler, parler dans leur langue maternelle, retrouvant un espace culturel perdu au cours du temps, grâce à une conversation amicale : les prisonniers qui souffrent de la perte de liberté, aggravée par le statut d’étranger, des malades internés dans des hôpitaux, dans des institutions psychiatriques… Parfois, il faut agir dans l’urgence afin de sauver des victimes de violence domestique : la petite fille orpheline qui a besoin d’une nouvelle famille, la femme séquestrée par le mari, les jeunes qui arrivent à l’aventure… Il faut procéder avec bon sens et perspicacité, de façon à ce que, par eux-mêmes, ils trouvent d’autres voies, parce que, comme dit l’auteur, avec la sagesse apprise lors de sa formation et approfondie dans la pratique professionnelle, « j’ai toujours pensé que les solutions doivent venir des personnes elles-mêmes ».
Ce sont des histoires vécues au quotidien, auxquelles le « savoir raconter » donne une densité dramatique et de l’émotion, ponctuées ici et là par un subtil sens de l’humour, nous permettant de partager et de voir ce qu’il a vu et ressenti, dans son bureau accueillant. Beaucoup d’entre elles révèlent des personnalités ou des circonstances extraordinaires – parce que le réel rivalise, quand il ne dépasse pas, fréquemment, le potentiel imaginatif du romanesque…
Je pense à la jeune prisonnière transportant de la drogue (la tentation fatale de l’argent facile…), organisant son mariage au consulat, peu après la naissance de son fils qu’elle a eu en prison. Le jour de la cérémonie arrivent du Portugal le fiancé, la mère et ses deux autres petites filles. Elle vient de la prison en fourgon cellulaire. Et, immédiatement, le consulat se convertit pour eux en une maison de famille, ouverte pour une fête émouvante et inoubliable. Je pense à ce vieux mendiant portugais qui, au centre de Bruxelles, profite du segment lusophone du « marché », toujours avec un sourire aux lèvres et une conversation joviale. Il s’agit d’un sans-abri qui a eu beaucoup de métiers, et par l’intervention du consulat, va changer de statut, en passant de mendiant à pensionné, bénéficiant d’une pension, d’un logement et d’amis… Et d’autres figures excentriques : le pêcheur qui arrive tous les ans, au printemps, et qui se fait rapatrier vers Porto, soit par le consulat du Portugal, en présentant sa carte d’identité, soit par les autorités belges par qui il se laisse prendre pour vagabondage, sans aucun document d’identité ; le tatoueur qui vient des Andes et demande un rapatriement vers les Açores ; l’habitant de Porto qui se prend pour le cousin du Roi des Belges et qui ne veut pas retourner au Portugal sans venir le saluer à la Cour…
Le lien entre tous ces protagonistes et tant d’autres existe par un seul dénominateur commun : ils sont tous des Portugais dans une ville étrangère dont les vies, dans des moments significatifs, se sont croisées avec celle de l’auteur, laissant son lot d’histoires, les unes tristes, les autres heureuses, parce qu’elles rappellent des moments de changement, voire de rupture, dans le destin de ces personnes.
La narration traverse, ainsi, le champ de ce qu’on peut intituler l’« émigration de succès », vers un autre, moins connu, celui des « vies en ton mineur ». Dans la vaste fresque de la représentation des communautés portugaises contemporaines, l’ancienne génération du « salto » vers l’Europe a pris sa place petit à petit. Si, au début, on pouvait constater l’exploitation de cette population, celle-ci l’a dépassée, graduellement, et dans sa grande majorité, d’une façon courageuse et volontaire. Lors d’un bilan global de cette émigration, le penseur Eduardo Lourenço, l’a qualifiée de « génération de gagnants ». Mais la minorité de ceux qui sont restés en arrière – et il en existe encore aujourd’hui – ne peut être abandonnée à son sort. Et elle ne le sera pas tant qu’il y aura des professionnels compétents et dévoués dont la fonction est, justement, de combattre la marginalité et de coopérer

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents