DE L ÉGALITÉ FORMELLE À L ÉGALITÉ RÉELLE
582 pages
Français

DE L'ÉGALITÉ FORMELLE À L'ÉGALITÉ RÉELLE , livre ebook

582 pages
Français

Description

Il existe plusieurs manières de penser les relations interethniques dans l'espace économique et politique de l'Union Européenne : soit avoir une vision sécuritaire d'une Europe recroquevillée sur elle-même, pusillanime face à la différence culturelle et aux revendications identitaires ; soit rechercher et favoriser la construction du lien social en privilégiant les logiques de médiations, d'intégration, de reconnaissance plutôt que des logiques de répression.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2001
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296178939
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

From equality formal to equality indeed
The question of ethnicity in european societiesSous la direction de
Manuel BOUCHER
De l'égalité formelle
à l'égalité réelle
La question de l' ethnicité
dans les sociétés européennes
Préface de Michel WIEVIORKA
L'Harmattan L'Harmattan Inc. L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École-Polytechnique 55, rue Saint-Jacques Hargita u. 3 Via Bava, 37
(Qc)75005 Paris Montréal CANADA 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE H2Y lK9 HONGRIE ITALlE(Ç)L'Harmattan, 2001
ISBN: 2-7475-0381-XRemerciements
Je tiens à remercier Michel Wieviorka, Abye Tassé et l'ensemble
des partenaires du programme Integra/projet Mitra mais également
tous les rédacteurs de cet ouvrage qui par leur participation
contribuent à alimenter la réflexion nécessaire sur les questions
d'intégration et de discriminations ethniques dans le champ de
l'intervention sociale en Europe. Il m'importe aussi de remercier tout
spécialement la Fondazione Silvano Andolfi pour nous avoir fourni
les textes de la conférence de Rome qu'ils ont si brillamment
coordonnée. Je remercie aussi Martine Boucher de la Direction
régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle
(DRTEFP) pour nous avoir conseillé tout au long du projet. En outre,
je tiens à saluer la mobilisation importante de l'ensemble de l'IDSI,
notamment Catherine Legrand et Cécile Bolloch qui par leur
perspicacité ont permis la publication de cet ouvrage, sans oublier la
participation de Christophe Dutheil qui a traduit en anglais ou en
français la plupart des résumés et celle de Patrice Rivier qui a réalisé
la couverture. Enfin, je remercie les membres du groupe Intégra au
sein de l'lOS et du comité de rédaction du journal Pluralis (journal
d'information et de lutte contre les discriminations et pour la
citoyenneté réelle), Christine Batime, Évelyne Dupont-Lourdel,
RoseMarie Keller, Yvonne Thomas, Clara Pitrou, Christelle
Zwaardemaker, les étudiants, l'ensemble des formateurs et des
responsables de l'lOS qui ont participé aux conférences ou accueilli
les séquences de formation et bien sûr les membres du groupe Integra
élargi (GIE), Mohamed Belqasmi, Néné Camara, Jocelyne
CoasneDufay, Anne-Sophie El Ktibi, Carole Erraidi, Souleymane Konaté,
Philippe Mahieu, Isabelle Sourdon, Brigitte Thomas qui, dans une
société multiculturelle, nous permettent d'améliorer la formation des
travailleurs sociaux en participant à l'organisation de la prise en
compte de la « différence culturelle» au sein d'un Institut du travail
social.Préface
Michel WIEVIORKA
En matière sociale, la distance ne se comble jamais facilement
entre l'analyse et l'action; souvent même, elle demeure
infranchissable.
Le savant et le politique, selon les catégories de Max Weber,
l'analyste et l'acteur relèvent de registres distincts, si différents que
leur mise en relation apparaît généralement contradictoire, voire
impossible, et à la limite de toute façon non désirable.
Mais même si pèsent sur la vie sociale toutes sortes de
déterminations qui lui sont externes, nos sociétés sont aussi ce que
leur travail sur elles-mêmes les fait être, le produit sans cesse
renouvelé de leurs débats, de leurs tensions, des rapports plus ou
moins conflictuels entre les acteurs qui s'y expriment. Et si les
sciences sociales y tiennent une place non négligeable, c'est pour
partie au moins parce qu'elles apportent les moyens de réfléchir à
l'auto-production de la société.
Mais peut-il y avoir réflexivité sans articulation de la sphère de
l'analyse et de celle de l'action? Une réponse positive à cette question
exige que soient évités ou contournés plusieurs écueils. J'en citerai
trois.
Le premier est celui de la pensée hypercritique, qui met la réflexion
au seul service de la dénonciation et de conduites de rupture,
combinant selon diverses modalités le soupçon généralisé et des
idéologies promptes à justifier la violence au détriment de la
démocratie et de l'association féconde de la critique sociale et
politique, et du changement négocié. Le second écueil est celui de
l'expertise, pratique qui écarte les sciences sociales de leur fonction
première de production de connaissances au profit d'un rôle deconseiller du prince, d'un pouvoir quelconque (ou de son opposition).
Le troisième écueil, enfin, est celui de l'anti-intellectualisme, qui
consiste à mettre en avant le pragmatisme et le bon sens des acteurs
pour tenir à distance les analystes et leur discours, tenu alors comme
jargonnant, trop abstrait, coupé de l'expérience concrète, du vécu et
du réel.
Lorsque les chercheurs en sciences sociales deviennent des
idéologues de la rupture; lorsqu'iis s'enferment d'eux-mêmes au sein
de leur discipline, se professionnalisant sans souci de participation à la
vie de la Cité, et se prévalant du refus obstiné de toute tentation
normative; ou bien encore lorsque, à l'opposé, ils se mettent au
service d'un parti, d'un syndicat, d'un mouvement, d'un pouvoir ou
d'un contre-pouvoir, ils apportent au problème du rapport entre
l'analyse et l'action des réponses qui ont chacune leur force et leurs
lettres de noblesse, leur efficacité parfois aussi. Mais ces réponses
risquent à bien des égards d'être au mieux inutiles, et au pire,
ravageuses du point de vue des acteurs qui, sur le terrain, sont
confrontés à des difficultés bien concrètes.
Précisément, les travailleurs sociaux, avant et plus que bien
d'autres, sont en première ligne face à ces difficultés. Les idéologies
de rupture, les pensées du soupçon sont pour eux source de paralysie:
à quoi bon agir et de toute façon, comment agir, si l'action est
inopérante ou n'est susceptible que de servir à renforcer la
domination, l'exclusion, l'aliénation de ceux dont on a la charge? Si
seules des changements politiques venus du dehors du champ du
travail social peuvent remédier à la situation? Que faire du savoir
sociologique, s'il est produit par des chercheurs en chambre,
s'intéressant à la sociologie et non à la société, et pour qui les seuls
débats qui comptent doivent demeurer internes à leur discipline? Et
comment se fier à des connaissances scientifiques, à un savoir supposé
objectif, lorsqu'on sait qu'ils sont au service d'un pouvoir cherchant à
étendre son influence?
Le grand mérite de l'ouvrage que nous propose Manuel Boucher
est d'apporter, à sa manière, des réponses à ces questions, évitant les
écueils que je viens d'évoquer, et en mettant en relation des
chercheurs et des acteurs, les uns et les autres relativement diversifiés.
Ni fusion de l'action et de l'analyse, ni dissociation trop grande, mais
effort pour les mettre au regard l'une de l'autre, les faire dialoguer au
fil d'échanges qui ont couru sur plusieurs années; le processu~ ayant
abouti à ce livre montre qu'il est possible et utiles d'arrimer les
sciences sociales et la pratique concrète du terrain dans les institutions
8et surtout dans le travail social. Depuis longtemps celui-ci est irrigué
par la sociologie ou la psychologie, et de nombreux travailleurs
sociaux ont reçu une formation en ce domaine. Depuis longtemps
aussi, en retour, le savoir pratique qu'il accumule alimente des
réflexions plus théoriques, en son sein, et contribue au développement
des sciences sociales. Mais le choc des changements immenses
auxquels il est confronté depuis une trentaine d'années l'a désarçonné,
et souvent mis en crise. Là ou régnait le plein emploi, il lui a fallu
faire face au chômage, à l'exclusion, à la précarité; là où les
institutions semblaient adaptées à leur mission, où l'État-providence
devait assurer la solidarité et l'égalité, il lui a fallu vivre dans une
situation de crise. Et enfin, et surtout, il lui a fallu de plus en plus
s'adapter à la poussée des particularismes culturels dans l'espace
public, aux demandes de reconnaissance qui l'accompagnent, en
même temps qu'aux transformations du racisme, qui est souvent une
perversion de l'ethnicisation de nos rapports sociaux.
Ces phénomènes, auxquels s'ajoutent

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