L action publique agri-environnementale
330 pages
Français

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L'action publique agri-environnementale , livre ebook

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Description

Comment expliquer la faible performance environnementale des dispositifs publics ? Le parti pris d'explorer les dispositifs agri-environnementaux à partir de leur mise en œuvre permet de montrer qu'elle est soumise à des arrangements incessants entre agriculteurs, organisations professionnelles agricoles et pouvoirs publics qui contribuent, par des jeux de négociation sur les moyens, à altérer la finalité environnementale de l'action publique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 108
EAN13 9782296449435
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ACTION PUBLIQUE
AGRI-ENVIRONNEMENTALE

La mise en œuvre négociée des dispositifs
Collection Sociologies et environnement
dirigée par Salvador JUAN

Le « progrès » est aussi progrès d’une menace de plus en plus exportée vers les pays les plus dépendants. Trop peu de travaux sociologiques émergent pour rendre intelligibles les tendances profondes d’une société à la fois plus inhumaine, plus dangereuse pour les équilibres du milieu et plus riche. La collection Sociologies et environnement est née de ce constat. Certes, selon le mot du poète Hölderlin, avec la menace croît ce qui sauve , mais seule une conscience informée des risques et de ce qui provoque la dégradation tant de la qualité que des conditions de vie est susceptible de se concrétiser en réformes humainement supportables et socialement admissibles…
Dans une perspective socio-anthropologique et critique, tant des questions d’environnement global que d’écologie urbaine et de vie quotidienne, en articulant les interprétations théoriques et les résultats empiriques, la collection Sociologies et environnement entend participer à l’émergence de cette conscience sociale. Elle présente aussi les alternatives portées par les mouvements sociaux et les pratiques de résistance contestant le productivisme ou la domination des appareils technocratiques.

Ouvrages parus dans la collection :

La société inhumaine (Salvador JUAN), 2001
La vie contaminée (Frédérick LEMARCHAND), 2002
L’écologie au quotidien (Michelle DOBRÉ), 2002
Conditions et genres de vie (dirs. S. JUAN & D. LE GALL), 2002
La vie associative à Saint-Lô (Stéphane CORBIN), 2003
CPNT entre écologisme et poujadisme (Céline VIVENT), 2005
Genres de vie et intimités (dir. Didier LE GALL), 2005
Ecologisme et travail (Gérard BOUDESSEUL), 2005
L’eau comme fait social (C. BERGER & J.-L. ROQUES), 2005
Critique de la déraison évolutionniste (Salvador JUAN), 2006
Socio-anthropologie de la haute montagne (Viviane SEIGNEUR), 2006
Pourquoi tardons-nous tant à devenir écologistes (dir. D. DUCLOS), 2006
L’usine à la campagne (Maxime PREVEL), 2007
Actions et enjeux spatiaux en matière d’environnement (dir. S. JUAN), 2007
La terre comme objet de convoitise (C. BERGER & J.-L. ROQUES), 2008
Identités et genres de vie et intimités (dir. Didier LE GALL), 2008
Risques et environnement (dirs. S. BECERRA & A. PELTIER), 2009
Disposer de la nature (Igor BABOU), 2009
Consommer autrement (dirs. M. DOBRÉ & S. JUAN), 2009
Didier Busca


L’ACTION PUBLIQUE
AGRI-ENVIRONNEMENTALE

La mise en œuvre négociée des dispositifs


Préface de Laurent Mermet


L’Harmattan
Du même auteur

Busca D., Toutain S., Analyse factorielle simple en sociologie : méthodes d’interprétation et études de cas , Bruxelles, De Boeck Université, Collection « Ouverture sociologique », 2009.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13592-5
EAN : 9782296135925

Fabrication numérique : Socprest, 2012
A Eliane et Pierre
Préface
Les choix faits en agriculture sont si importants pour l’environnement – ils pèsent si fort sur l’eau, la biodiversité, les paysages – que les efforts pour rendre les pratiques agricoles plus durables constituent aujourd’hui un domaine d’action et de recherche à part entière : l’agri-environnemental. Il est dominé depuis quinze ans par deux « nouveautés » sans cesse mises en avant, deux grandes stratégies pour surmonter les conflits, les contradictions, les impasses, entre les modalités contemporaines du développement agricole et les enjeux environnementaux. La première consiste à mettre en place des lieux de débat et de négociation publics, transparents, où tous les acteurs puissent « se mettre autour de la table » pour trouver des solutions (après avoir co-construit les problèmes, si l’on suit nombre de sociologues et politologues). La seconde consiste à ajouter aux politiques structurantes du développement agricole toutes sortes de « dispositifs » complémentaires qui (par des mécanismes réglementaires, d’incitation financière, de conseil technique, etc.) en corrigent les effets négatifs pour l’environnement. L’attention des chercheurs en sciences sociales est largement focalisée sur ces scènes publiques où l’action se veut collective et sur les réactions des acteurs aux nouveaux dispositifs.

L’ouvrage de Didier Busca nous invite à changer de focale. Il nous fait passer derrière la scène de la concertation publique ; il soulève le capot des dispositifs pour mettre à jour les mécanismes précis de leur mise en œuvre et de leurs effets. Avec la jubilation imperceptible de celui qui comprend les mécanismes là où d’autres ne se lassent pas de discuter des principes et des réactions qu’ils suscitent, il nous montre à quel point la mise en œuvre des dispositifs est, du point de vue de l’efficacité environnementale, autrement déterminante. Il nous fait toucher du doigt les négociations décisives où se joue cette mise en œuvre. Et l’on voit que, loin des affichages de bons sentiments environnementaux des scènes de concertation publicisées, les acteurs les mieux implantés peuvent transformer les finalités assignées aux dispositifs qui visent à les faire changer. Comment ? En s’appuyant de manière tactique sur les conditions administratives, techniques, économiques, organisationnelles, de leur mise en œuvre. C’est avec une certaine fascination que l’on voit ainsi, au fil des pages, des financements majeurs destinés à lutter contre la pollution agricole de l’eau perdre de vue, par petites et discrètes étapes, leur finalité environnementale pour abonder finalement l’aide à la modernisation des installations de production ou l’installation de jeunes agriculteurs.
Sans renoncer à certains espoirs que suscitent les innovations en matière de concertation et de dispositifs d’atténuation des impacts du développement, il y a un certain soulagement à voir dissiper ainsi la part d’illusion qui est souvent entretenue autour d’eux. Comment distinguer ici l’illusion de l’espoir ? On espère lorsque l’on attend d’un nouveau cadrage du problème, d’une nouvelle arène de discussion, d’un nouveau dispositif, qu’ils apporteront une contribution supplémentaire et utile à l’effort pour changer. On s’illusionne – ou l’on veut illusionner les autres – quand on veut croire que ces nouvelles manières de voir, ces nouvelles arènes, ces nouveaux outils ringardiseraient les anciens problèmes, disqualifieraient les efforts faits jusque-là et que l’essentiel serait de faire confiance aux « nouvelles » démarches pour aller de l’avant. Le travail de Didier Busca pose des bases, apporte des outils importants pour nous aider à faire, dans l’action collective environnementale, la part de l’espoir et celle de l’illusion.
Du point de vue des recherches sur la concertation, il montre ainsi l’intérêt et l’utilité fondamentale des approches qui examinent de façon précise les conditions organisationnelles des processus de décision et de la mise en œuvre des politiques publiques. D’aucuns voudraient que, au nom de la co-construction (du sens, des problèmes et de l’action), on abandonne comme des vieilleries les travaux des sociologues des organisations des années 1970, ceux des politistes qui, dans les années 1980, montraient déjà à quel point l’action publique en apparence « top-down » se jouait en fait dans des jeux tactiques et des négociations de coulisse. Didier Busca nous montre au contraire l’actualité brûlante de cette attention aux conditions concrètes de l’action pour aller au-delà de la concertation scénarisée et des affichages publics d’intentions environnementales.

Son ouvrage nous fait aussi réaliser tout ce que cette compréhension de l’action au concret exige de l’analyste. L’accès au terrain des négociations de coulisse est déjà en lui-même un défi. Leur analyse exige une connaissance approfondie des dossiers dans tous leurs aspects et une capacité à reconstituer de façon rigoureuse des processus informels aussi embrouillés que discrets et fugaces. Leur exposé demande une pédagogie qui organise sans trop simplifier, et qui dissipe le

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