Les Sciences Humaines et les Sciences du Vivant face à la "crise de la biodiversité"
284 pages
Français

Les Sciences Humaines et les Sciences du Vivant face à la "crise de la biodiversité" , livre ebook

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284 pages
Français

Description

Cet ouvrage aborde les rapports de force qui se dessinent entre sciences, politique et économie au travers de l'objet écologique. Il se penche sur l'émergence actuelle de nouveaux discours philosophiques et scientifiques sur l'animal et la protection de la diversité biologique et met en exergue les mécanismes de résistances idéologiques à ces nouvelles conceptions. L'auteur espère permettre aux lecteurs d'entrevoir l'architecture problématique sous-jacente à la notion médiatisée de "perte de biodiversité".

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2014
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336335643
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AlexandraLIARSOU
Les Sciences Humaines et les Sciences du Vivant face à la « crise de la biodiversité »
Enjeux contemporains et perspectives historiques
08/01/14 16:31
Les Sciences Humaines et les Sciences du Vivant face à la « crise de la biodiversité » Enjeux contemporains et perspectives historiques
LESSCIENCESHUMAINESETLESSCIENCES DUVIVANTFACEÀLA«CRISEDE LABIODIVERSITÉ»
ENJEUXCONTEMPORAINSETPERSPECTIVESHISTORIQUES______________________
ALEXANDRALIARSOU
Bibliographie sélective Liarsou A.,Biodiversité : entre Nature et Culture, Éditions Sang de la Terre, collection La Pensée écologique, 2013, 160 p. Liarsou A., “Beaver and human societies: long-term complex system”,Archaeological Review from Cambridge, volume 28.2, Humans and Animals, 2013: 169-183. Nota: Les mots et groupes de mots suivis d’un astérisque renvoient au glossaire en fin d’ouvrage. Les mots et groupes de mots suivis d’un chiffre en exposant renvoient aux notes de fin d’ouvrage. Ces notes contiennent des remarques complémentaires ainsi que des références bibliographiques. Les références peuvent être exploitées dans le corps de texte ou être mentionnées à titre indicatif, pour quelelecteur puisse y puiser des informations non abordées ou succinctement abordées dans le présent ouvrage.
AVANT-PROPOS
 Le constat suivant peut introduire l’objet du présent ouvrage : nous vivons une crise écologique majeure… Chacun d’entre nous s’est habitué à cette idée très médiatisée : les sociétés* humaines sont entrées dans une ère de changement drastique des conditions écologiques dans lesquelles elles se déploient et dont elles tirent leur subsistance. Avec le concept deDéveloppementdit Durable ouSoutenable (1987), l’économie s’est appropriée ce nouvel objet, l’environnement, à la fois comme une variable maîtrisable et le vecteur d’immenses enjeux marchands. Dans le cadre de la prise en considération de la crise écologique, les changements affectant le paysage animal sont devenus une préoccupation majeure des pays industrialisés, de certains pays en cours d’industrialisation ainsi que des pays dont les écosystèmes ont été ravagés par la recherche du profit économique. Concernant la préservation des espèces vivantes, des mesures de gestion ont été progressivement mises en place, ouvrant la voie à l’ingénierie écologique. Les plans de gestion actuellement appliqués sont censés remédier à la perte de biodiversité notamment : ʊen contrôlant la démographie des populations animales communes ; ʊen évitant le contact entre les animaux élevés et/ou commercialisés et les écosystèmes sauvages ; ʊen restaurant les habitats et l’aire de répartition des espèces en voie de disparition… Deux questions essentielles sont au cœur des pages qui vont suivre : nos sociétés peuvent-elles endiguer cette « crise » de la manière dont sont actuellement pensées l’écologie politique et l’ingénierie écologique ? Que signifie réellement l’objectivation* d’une crise écologique dans et par les sociétés 1 contemporaines de type occidental ?
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Nous partons du postulat que ces deux interrogations sont reliées l’une à l’autre en ce que les déterminants socioculturels et économiques, – qui nous ont menés jusqu’à la situation actuelle et à la prise de conscience d’une crise écologique –, empêchent également toute possibilité de résolution efficace. Pour éprouver cette hypothèse, exposer nos arguments et faire la démonstration de leur pertinence au lecteur, nous avons choisi de concentrer notre propos sur l’évolution du statut de l’animal en général. D’une part, les interactions que les sociétés entretiennent avec les autres espèces animales – jusque dans les enjeux actuels de la patrimonialisation du vivant –, représentent un aspect très concret de la crise écologique. D’autre part, tout un chacun s’est forgé une idée plus ou moins catégorique de ce que signifient homme* etanimal*. Cet angle d’approche de la « crise » nous semble donc évocateur pour le lecteur. Il permet de caractériser de façon simple la situation écologique que nous vivons tous, tant sur le plan des pratiques sociales que sur celui des fondements conceptuels de la crise ou des choix théoriques qui impulsent les modes de résolution de celle-ci. Dans cet ouvrage, nous aborderons les rapports de force qui se dessinent entre sciences, politique et économie au travers de l’objet écologique ; nous analyserons les principaux éléments de la conception du monde et de la théorie de la connaissance qui ont mené les sociétésmodernesà leur point de rupture avec l’avènement de la notion de crise écologique. Nous mettrons en exergue les principaux basculements qui s’opèrent actuellement avec l’émergence de nouveaux discours philosophiques et scientifiques sur l’animal et la protection de la diversité du vivant. Enfin, nous mettrons en évidence des mécanismes de résistances idéologiques*, qui font, implicitement ou inconsciemment, obstacle à une transformation de la conception du monde encore dominante dans nos sociétés. Selon nous, cette conception, dont nous chercherons à préciser la structure* et la dynamique de constitution, impulse des pratiques de plus en plus inadaptées à la situation matérielle. Il
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nous semble qu’elle s’émousse et qu’elle est appelée à une nécessaire mutation. Cette évolution pourrait s’avérer salutaire car susceptible d’engendrer un début de solution à la crise ressentie et de modifier les comportements qui entretiennent objectivement ladite crise…
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