Migrations internationales, mobilités et développement
318 pages
Français

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Migrations internationales, mobilités et développement , livre ebook

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Description

La mondialisation des migrations induit trois phénomènes principaux : le passage du retour définitif au retour alterné, le développement des diasporas et des réseaux communautaires et une circulation accrue des individus. Comprendre et mesurer la réalité de la circulation migratoire, ses incidences sur le développement des zones d'origine nous a conduit à délimiter des espaces et des filières représentatifs : les migrations chinoise, ouest-africaine et mexicaine. La diversité des cas envisagés permettra d'expérimenter l'efficience du concept de circulation migratoire pour l'analyse du développement des zones d'émigration des pays du Sud.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2005
Nombre de lectures 262
EAN13 9782336257587
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Migrations internationales, mobilités et développement

Eric Guerassimoff
© L’Harmattan, 2004
9782747576871
EAN : 9782747576871
Sommaire
Page de titre Page de Copyright PRÉSENTATION PREMIÈRE PARTIE - CONTEXTES, SUPPORTS ET PRATIQUES DE LA CIRCULATION MIGRATOIRE AU SUD
CIRCULATORY MIGRATION IN WEST AFRICA: A CASE STUDY OF EJIGBO IN SOUTHWESTERN NIGERIA CIRCULATION MIGRATOIRE ET ABOLITION DES FRONTIÈRES. QUAND LE MALI (EX-SOUDAN) REGARDE VERS LA MER, LES MIGRANTS CONQUIÈRENT L’ « OUTRE-MER » (1933-1974) A CHANGEABLE SOCIAL STATUS : IMMIGRATION BETWEEN LEGAL AND ILLEGAL APPROACHES DES ÉCHANGES, DES ROUTES ET DES HOMMES... L’ESPACE SÉNÉGAL-MAURITANIE-MAROC TEL QU’IL SURVIT : DAKAR/AGADIR 2003 CIRCULATION DE L’INFORMATION MIGRATOIRE ET MOBILITÉ INTERNATIONALE DES CHINOIS (R.P.C.)
DEUXIÈME PARTIE - LES INCIDENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIOCULTURELLES DE LA CIRCULATION MIGRATOIRE AU SUD
THE ROLE OF REMITTANCES IN THE MAKING OF TRANSNATIONAL FAMILY RELATIONS PREMIERS INVESTISSEMENTS DES ÉMIGRÉS DANS LES TRANSPORTS ROUTIERS AU FUJIAN (CHINE) 1919-1938 CIRCULATION DES POPULATIONS ET PROCESSUS DE RECONSTRUCTION SOCIOCULTURELLE SUR LA FRONTIÈRE MEXICO-ÉTATS-UNIENNE LES IMPACTS SOCIOCULTURELS DE LA CIRCULATION MIGRATOIRE DANS LES ENVIRONNEMENTS D’ORIGINE : LE CAS DU MEXIQUE
LES AUTEURS
PRÉSENTATION
Cet ouvrage est le fruit d’une journée d’étude internationale intitulée « Migrations internationales, mobilités et développement au Sud » organisée le 24 septembre 2002 par le laboratoire Sociétés en Développement dans l’Espace et le Temps (SEDET - CNRS/Université Paris 7). Cette manifestation tentait un premier bilan des recherches entreprises dans le cadre du programme APN « Circulations migratoires et développement au Sud ».
Ces diverses contributions entendent rendre compte de l’ambition première qui a animé l’équipe constituée autour de ce projet : orienter la réflexion sur les implications, plus ou moins inédites, du processus que l’on appelle la mondialisation, sur les pratiques de mobilité et les migrations internationales dans les sociétés en développement.

Circulation et mobilité dans la migration internationale
L’expression circulation migratoire apparaît dans les années 1980 en France pour décrire des phénomènes de mobilité internationale qui se sont complexifiés. En 1997, des chercheurs de Migrinter, sous la direction d’Emmanuel Ma Mung 1 publiaient une étude sur le « concept et la pratique effective de la circulation migratoire ». Le concept s’inscrit alors dans la continuité des notions de champ et d’espace migratoire mises au point par certains chercheurs 2 pour dépasser la dichotomie existant dans les recherches sur les migrations internationales entre les travaux portant sur les sociétés d’installation organisées autour de problématiques de l’intégration et ceux s’intéressant aux pays d’origine, centrés sur la question du développement.
Les chercheurs en France, comme dans les pays anglo-saxons, observent un phénomène a priori paradoxal : la sédentarisation des populations immigrées s’accompagne de la construction de réseaux économiques et sociaux, parfois très denses, porteurs de nouvelles mobilités humaines. Le recadrage de la problématique migratoire et la modification de ses objets s’inscrivent finalement dans le déplacement d’une analyse en terme d’immobilité (l’intégration) vers une analyse de la constitution d’un savoir-faire migratoire et la construction de réseaux transnationaux producteurs de richesses économiques. La nécessité de répondre à des situations de crise, de s’adapter à des conditions d’entrée, de séjour ou d’accès au marché du travail très fluctuantes conduit à multiplier les formes de déplacement. Cette multiplication se manifeste par une intensification des circulations et échanges entre les pôles des espaces de déplacement.
Aussi la mobilisation du concept de circulation migratoire s’inscrit-elle d’emblée dans une problématique où les notions de filières, de chaînes migratoires trouvent une efficacité particulière. La recherche anglo-saxonne, pionnière dans ce domaine, désigne par l’expression circulatory migration, la migration circulaire dans laquelle le migrant se déplace en revenant toujours à son lieu de résidence originelle 3  : elle positionne l’analyse par rapport à l’espace d’origine.
M. Painard 4 mettra en évidence, à propos de l’émigration portugaise, que la constitution d’un champ social international sollicite des relations préférentielles, des filières, des comportements socioculturels et des intérêts économiques. Thomas Faist 5 souligne aussi le fait que certaines formes de circulation migratoire peuvent déboucher sur la mise en place d’une chaîne migratoire qui se renforce avec la durée de la migration.

Avec la circulation migratoire, définie comme la somme des mobilités découlant de la présence à l’étranger d’une population émigrée installée, l’objectif est alors de proposer une approche globale des migrations, qui rassemble des éléments « immobiles » et des composantes mobiles qui n’ont pas vocation à l’installation. La notion permet de prendre en compte tout à la fois l’ensemble des espaces concernés par les migrations, les déplacements des personnes entre lieux d’origine et d’arrivée, l’ensemble des flux matériels (biens, services, remises) et immatériels (normes, valeurs, représentations) induits par ces mobilités.
En partant des aires de départs, nous tenterons d’appréhender et d’analyser les modalités de circulation migratoire chinoise, ouest-africaine et mexicaine, et d’en étudier les conséquences en termes de retombées économiques, sociales, culturelles, voire politiques, sur ces espaces. Il s’agit de faire particulièrement référence à la mobilité physique des migrants, avec leur itinéraire, leur moyen de transport et la pratique effective et affective de l’espace parcouru. Notre projet s’inscrit donc dans un paradigme « mobilitaire » et privilégie les notions de réseaux, de filières, de diaspora et d’espaces transnationaux.

Mobilités et développement des zones d’origine
Jusqu’à la fin des années 1980, la problématique des migrations internationales et du développement au Sud a été abordée par les chercheurs et les politiques sous deux éclairages fondamentaux et distincts. Les migrations internationales étaient analysées presque exclusivement en termes d’émigration, voire d’émigration définitive. Il s’agissait d’évaluer l’impact des départs de main d’œuvre et, inversement, des retours sous forme de remises. La migration devait, peu ou prou, être une solution au sous-développement. La plupart des rapports sur la question étaient pessimistes quant au rôle dans le développement de l’émigration en général, et plus particulièrement des envois de fonds. Les postulats sur lesquels se fondaient ces recherches apparaissent aujourd’hui contingents 6 .
Les analyses partaient aussi de l’idée que la migration avait pour principale origine le sous-développement. Si l’hypothèse n’est pas entièrement à reconsidérer, elle ne peut expliquer totalement les migrations internationales, leurs liens avec le développement économique, les incidences sur les pays d’origine. Les migrations internationales actuelles, notamment en provenance des pays asiatiques, soulignent que le développement économique engendre des flux migratoires. En réalité, les processus économiques, sociaux et culturels provoqués ou engendrés par les migrants se révèlent très mal connus dans le détail.
C’est pourquoi nous avons choisi, dans le cadre de ce programme, de promouvoir une lecture fine des processus examinés, saisis dans une perspective monographique. Cette approche, développée au travers de trois cas singuliers, les migrations chinoise, ouest-africaine et mexicaine, non seulement a permis de placer d’emblée le migrant et ses initiatives au centre de l’analyse, mais encore de souligner davantage les articulations entre ces pratiques et les déterminants de la migration.
Les dispositifs mis en œuvre par les migrants pour rendre possibles des formes de circulation variées seront ici au centre de l’analyse. L’attention portée à la fois à la description et à l’analyse fonctionnelle de ces dispositifs, à leur capacité à s’insérer, se développer et éventuellement se transformer pour perdurer dans des contextes législatifs, politiques et économiques variés, conduit aussi, nous semble-t-il, à s’interroger sur les retombées du réel marché que forment ces mobilités.
Comme l’a noté Stéphane de Tapia 7 à propos de la circulation migratoire turque, au travers de ce phénomène qui mobilise plusieurs milliers de personnes circulant entre différen

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