David Lappartient : " Il a une très grosse culture vélo"

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• Publié par: le-sport-
• Publié le: 03 mai 2011
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• Langue: Français

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David Lappartient : " Il a une très grosse culture vélo"

Connaissez-vous Nicolas Sarkozy ? Je ne le connais pas personnellement, mais nous avons eu l'occasion de nous rencontrer lors de ses voeux. A cette occasion, il n'a d'ailleurs pas manqué de glisser quelques phrases en rapport au cyclisme. On sent que quand il parle vélo, il est sorti de son texte. J'ai aussi eu l'occasion de le croiser à l'Elysée lorsqu'il avait accueilli les six vainqueurs d'étapes français sur le Tour. On a passé 1h20 en sa compagnie et j'ai pu constater qu'il était vraiment passionné. Mais surtout un vrai connaisseur. Il a d'ailleurs surpris l'ensemble des coureurs par son niveau de connaissances.

Cela concerne le peloton professionnel ? Absolument. Il connait l'actualité, les résultats, etc. L'année dernière, lors de ses voeux, il me croise dans la foule. Il ne savait pas qui j'étais, je me suis donc présenté. Et là, il s'est arrêté et m'a posé des questions très techniques sur la piste, et les changements de discipline lors des prochains Jeux Olympiques. Même un certain nombre de personnes investies dans le vélo ne maitrisaient pas les débats qu'il soulevait. Preuve qu'il s'intéresse vraiment au vélo. Quand on a rencontré les coureurs à l'Elysée, il s'est montré capable de citer beaucoup de palmarès d'anciens coureurs, mais aussi de coureurs actuels. A la sortie, j'ai eu l'occasion de discuter avec Sylvain Chavanel et d'autres coureurs qui m'ont dit : "Même nous on n'en connait pas autant". Ils ont été stupéfaits par le niveau de connaissances et de culture vélo du président.

De quels coureurs connait-il le palmarès ? Il me demandait pourquoi nous n'avions pas de grands sprinteurs en France. Je lui ai dit que nous avions quand même le champion du monde de vitesse, Grégory Baugé. Il m'a dit qu'il parlait de la route. Et le président de citer Sébastien Turgot (Europcar). Dans la foulée, Jean-René Bernaudeau a donné le classement de Sébastien sur une étape. Et le président l'a immédiatement corrigé en donnant la place exacte. Ce à quoi Bernaudeau a répondu : "Je crois que vous avez raison Monsieur le Président". Nicolas Sarkozy a poursuivi : "Je sais que j'ai raison et j'en ai encore sous la pédale". Ce ne sont pas des choses prévues à l'avance, on ne pouvait pas deviner qu'on allait venir sur ce terrain. Il parlait sans notes, et la discussion n'était pas préparée. Il maitrisait simplement le sujet. Ça venait du coeur.

Pour quelle raison a-t-il pris une licence dans votre club, le Vélo Sport de Rhuys ? On lui a surtout offert une licence de la Fédération. Il se trouve qu'administrativement elle est dans mon club, mais ce n'est qu'un détail. On a trouvé qu'en tant que passionné et pratiquant, c'était assez sympa de lui donner une licence. On a la chance d'avoir un Président fan de vélo, il était dommage qu'il ne soit pas licencié dans notre Fédération.

Vous avez quand même réalisé un joli coup de projecteur sur votre club. Oui, mais c'est surtout la Fédération qui importe et pas tellement le club. C'était strictement administratif. Nous ne pouvons pas délivrer des licences qui ne soient pas rattachées à un club, c'est une règle. Pour éviter qu'un club ait envie de l'inviter, je me suis dit qu'on allait le mettre dans le mien pour que ce soit discret. Vous allez me dire que c'est raté puisqu'on en parle.

Il n'y a aucune chance de le voir dans une cyclo bretonne ? (rires) Je ne pense pas. Peut-être en 2017 quand son emploi du temps sera moins chargé. Mais pour faire une cyclo, il faut s'entraîner régulièrement. Et le Président a beau aimer ça, il ne roule pas suffisamment.

A quelle fréquence roule-t-il ? Avant d'accéder à la présidence, il roulait souvent le dimanche matin. C'est quelqu'un qui aime ça. Une fois qu'il aura terminé son mandat, il est probable qu'il se remette plus souvent au vélo. Aujourd'hui, il roule surtout pendant ses vacances. Et les congés d'un Président, c'est au compte-goute. Son temps est donc compté. Il est plus adepte de la course à pied. C'est un sportif, il aime tous les sports, et connait le sport, avec une prédilection pour le vélo c'est un point important.

Avez-vous eu l'occasion de lui remettre le vélo, le casque et la tenue de la FFC ? Ça devait se faire dans le courant du mois d'avril, mais compte tenu de l'actualité internationale chargée, nous avons été obligés de reporter. La remise est donc reportée au mois de mai.

Les affinités qu'il peut avoir avec le vélo ont-elles eu des répercussions sur la politique en matière sportive menée depuis le début de son quinquennat ? Quand on est Ministre des Sports avec derrière soit un Président sportif qui possède une vraie culture sportive, ce n'est pas forcément une chose facile. On sent qu'il est attentif au sport. Lorsque nous avons eu le problème des frais de gendarmerie et de police, liés à une forte évolution des coûts, il a suivi le dossier de près. C'est le Ministère de l'Intérieur qui l'a traité, mais je sais qu'il n'a pas été sourd à nos revendications. Quand on a des soucis, il écoute.

"Quand on a des soucis, il écoute"