De la "Radio banane" à La Voix de la révolution
140 pages
Français

De la "Radio banane" à La Voix de la révolution , livre ebook

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140 pages
Français

Description

L'expérience radiophonique en Guinée a connu trois grandes périodes. Lors de la première, de 1950 à 1955, la radio était au service de la métropole afin de servir les intérêts exclusifs des planteurs européens. Pendant la deuxième période, de 1956 à 1958, la radio a participé activement à l'éveil des consciences, à la lutte pour l'indépendance nationale et à l'émancipation du continent. Au cours de la troisième période, de 1958 à 1984, elle a contribué à la consolidation des acquis de l'Indépendance nationale, à la lutte de libération des peuples africains et à la valorisation de la culture nationale et africaine.

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Date de parution 01 octobre 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140047039
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BangalyCAMARA
De la « Radio banane » à La Voix de la révolution L’expérience radiophonique en Guinée
Préface de MohamedCondé
De la « Radio banane »
à La Voix de la révolution
Bangaly CAMARADe la « Radio banane » à La Voix de la révolution
L’expérience radiophonique en Guinée
Préface deMohamed Condé
Du même auteur, chez L’Harmattan Guinée Guide pratique du journaliste débutant. Le protocole d'interviews,2014 Manuel de couverture médiatique des évènements, 2011 © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-11871-0 EAN : 9782343118710
PRÉFACE
Il serait prétentieux de traiter en un ouvrage l’histoire de la presse guinéenne. De nombreuses tentatives ont été faites dans ce sens, mais elles ont porté sur des aspects particuliers. Cette réflexion n’échappe pas à la règle. Comme les autres, son thème porte sur un média qu’est la radio et sur une période, celle de la Révolution. Dans cette hypothèse, elle ne serait qu’un document de plus si elle n’apporte rien de nouveau au débat. Sa particularité réside dans son approche qui n’est pas simplement descriptive, mais systémique. Cette approche impose de situer la radio dans le contexte sociopolitique et économique dans lequel elle a évolué. Le vent de la démocratisation du secteur de l’information dans les pays africains a donné lieu à une demande de plus en plus accentuée de la société civile et des acteurs politiques guinéens en faveur d’une information équilibrée et crédible sur les questions de développement socio-économique et politique. En raison de son accessibilité et de son impact sur les populations à majorité analphabètes, la radio a constitué un enjeu important dans l’accès ou la conservation du pouvoir. L’environnement géopolitique de l’époque, caractérisé par la guerre froide et l’instabilité politique avec des coups d’État à répétition dans les pays africains ont, dans une certaine mesure, justifié l’instauration de régimes totalitaires qui ont progressivement confisqué les libertés d’expression et de presse. La radio nationale guinéenne autrefois appelée « Radio Banane », a été installée par la puissance colonisatrice
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pour booster l’économie du territoire qui avait des élans après la deuxième guerre mondiale. La période a aussi été marquée par le réveil politique des populations écrasées par l’effort de guerre et le retour des anciens combattants de l’Europe libérée. La radio participera timidement à l’émancipation des colonisés en raison des contraintes d’accès. Très peu d’entre eux pouvaient s’acheter ou acquérir un poste radio. En plus, les programmes ne leur étaient pas destinés. La radio de la Guinée indépendante malgré tout ce qu’on lui reprochera, a contribué à l’épanouissement de la culture nationale et du sport en plus de son œuvre de promotion et de soutien aux mouvements de libération nationale dans beaucoup de pays africains. La radio a évolué à l’ombre des régimes politiques qui se sont succédé en Guinée pendant ces dernières décennies. Elle changea plusieurs fois de robes. Radiodiffusion nationale en 1958, puis Voix de la Révolution en 1964, encore radiodiffusion nationale en 1984, titre qu’elle garde jusqu’à ce jour. La libéralisation de l’espace audiovisuel intervenue en 2005 en Guinée a mis fin au monopole de la radio nationale. L’objectif de cette libéralisation était de consolider les acquis démocratiques, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme. Le contexte particulier qui a vu naître la presse audiovisuelle privée en Guinée lui a donné une dimension nouvelle concernant l’exercice de la mission de service public qu’elle devra assurer à côté des médias de l’État. Conscient de l’évolution de la communication, le Gouvernement guinéen a accordé des autorisations d’émission à des promoteurs privés à vocation nationale, régionale ou locale afin de répondre à l’attente des
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populations requérantes, mais aussi surmonter les limites inhérentes au monopole des émissions radiophoniques. L’environnement des médias audiovisuels actuels de la Guinée est fortement marqué par la segmentation de l’espace. Cette réalité est née du caractère libéral des textes fixant des normes, procédures et objectifs de l’ouverture des médias audiovisuels à l’initiative privée. La libéralisation de l’espace audiovisuel amorcée par le gouvernement guinéen en 2006 avait été opérée dans un environnement caractérisé par des revendications catégorielles et politiques nées de plusieurs années de mauvaise gouvernance. Perçue comme un facteur essentiel de développement socio-économique, de renforcement du dialogue politique et de la démocratie par les uns, et source potentielle de conflits communautaires par les autres, la libéralisation des médias audiovisuels n’a toujours pas atteint les objectifs assignés parce que contrairement aux autres pays de la sous-région, la libéralisation de l’espace audiovisuel en Guinée a été faite sous la pression des partenaires au développement et le combat des partis politiques appuyés par la société civile. Cette mutation intervenue dans le secteur de la communication et de l’information devrait mettre fin au monopole de l’État. Toutefois, les télévisions et radios privées guinéennes ont souffert des contraintes de l’évolution sociopolitique guinéenne. Elles ont, parfois contre leur gré, mis un accent particulier sur la vie politique mouvementée au détriment des valeurs qui fondent la nation guinéenne. Elles se sont inscrites dans le registre politique en soutenant une obédience au détriment d’une autre. Cette approche caricaturale de la mission de service des médias a altéré leur impact sur le public aujourd’hui harassé des prises de position politicienne, stériles et exclusives. Ces médias s’éloignent ainsi, de plus en plus de leur mission
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