" J y suis allée au culot et ça a marché"
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" J'y suis allée au culot et ça a marché" Etes-vous issue d'une famille de cyclistes ? Mon père, mon oncle, mon grand frère et moi sommes tous des accros. De mon côté, j'ai commencé le vélo à 12 ans. J'ai eu l'occasion de faire de belles courses comme des manches de la Coupe de France et la Grand Boucle féminine en 2005. Pourquoi n'avez-vous pas poursuivi votre carrière ? Le sport féminin en général et tout particulièrement le vélo rapportent peu. Il faut être à un niveau excellent pour gagner correctement sa vie et j'ai eu d'autres ambitions. Je suis devenue analyste risques dans une banque. Regardez-vous le cyclisme à la télévision ? Oui, mais je me suis rendue compte que je n'avais jamais vu l'étape des Champs-Elysées (rires). Chez moi, on regarde les étapes dès qu'on peut, sauf quand elles tombent le dimanche car on est sur le vélo. Quand j'étais plus jeune et que mon emploi du temps me le permettait, je regardais les étapes disputées en semai-ne. Comment s'est noué le contact avec ASO, société organisatrice du Tour de France ? Après avoir fait la Grande Boucle féminine, j'ai eu envie de découvrir le Tour de France. Je faisais de moins en moins de vélo en compétition, j'ai donc eu le temps de postuler. Malgré de nombreuses tentatives, ça n'a jamais marché. Et puis, une occasion s'est présentée. En tant que licenciée morbihannaise, j'ai été invitée à une conférence dont l'invité d'honneur était Christian Prudhom-me (directeur du Tour de France, Ndlr).

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Publié le 03 mai 2011
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Langue Français

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" J'y suis allée au culot et ça a marché"

Etes-vous issue d'une famille de cyclistes ? Mon père, mon oncle, mon grand frère et moi sommes tous des accros. De mon côté, j'ai commencé le vélo à 12 ans. J'ai eu l'occasion de faire de belles courses comme des manches de la Coupe de France et la Grand Boucle féminine en 2005.

Pourquoi n'avez-vous pas poursuivi votre carrière ? Le sport féminin en général et tout particulièrement le vélo rapportent peu. Il faut être à un niveau excellent pour gagner correctement sa vie et j'ai eu d'autres ambitions. Je suis devenue analyste risques dans une banque.

Regardez-vous le cyclisme à la télévision ? Oui, mais je me suis rendue compte que je n'avais jamais vu l'étape des Champs-Elysées (rires). Chez moi, on regarde les étapes dès qu'on peut, sauf quand elles tombent le dimanche car on est sur le vélo. Quand j'étais plus jeune et que mon emploi du temps me le permettait, je regardais les étapes disputées en semai-ne.

Comment s'est noué le contact avec ASO, société organisatrice du Tour de France ? Après avoir fait la Grande Boucle féminine, j'ai eu envie de découvrir le Tour de France. Je faisais de moins en moins de vélo en compétition, j'ai donc eu le temps de postuler. Malgré de nombreuses tentatives, ça n'a jamais marché. Et puis, une occasion s'est présentée.

En tant que licenciée morbihannaise, j'ai été invitée à une conférence dont l'invité d'honneur était Christian Prudhom-me (directeur du Tour de France, Ndlr). J'ai profité de l'occasion pour lui remettre mon CV et une lettre de motivation. J'ai également fait part de mes difficultés à intégrer un milieu très fermé. J'y suis allée au culot et ça a marché.

Justement, avez-vous eu des difficultés à vous intégrer ?

Je suis rentrée dans ce milieu à 12 ans, j'y ai grandi, y ai fait mon éducation. On m'a déjà dit que les cyclistes étaient assez têtus, mais je les connais. Ce sont des caractères qui me conviennent.

Exercez-vous sur d'autres courses que le Tour de France ? J'ai fait Paris-Nice, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, et je serai sur le Critérium du Dauphiné. Mais ça reste une semaine par-ci par-là, donc je ne pense pas que ça puisse faire vivre. Et de toute façon, ce n'est pas le but.

En quoi consiste exactement vo-tre rôle ? Je dois indiquer les écarts aux coureurs échappés ou dans le peloton en allant d'un point à un autre. Pour nous aider, nous recevons Radio Tour et Radio motard.

Votre expérience de la compétition vous est-elle utile dans votre rôle d'ardoisière ? Complètement. Déjà, en terme d'intégration, c'est important. Il ne faut pas oublier que je suis une fille, et ce milieu est très masculin. Ensuite, même si ce n'est pas moi qui pilote la moto, c'est essentiel pour le placement en course.

Vous est-il déjà arrivée de vous emmêler les pinceaux entre les groupes et les écarts ?

C'est vrai que je suis totalement dépendante des informations qu'on me donne puisque je ne calcule pas les écarts. J'essaie donc d'être le plus attentive possible car si je loupe une indication, un nouveau temps est déjà en train d'être calculé et le retard ne se récupère pas. En général, en arrivant à la hauteur des é-chappées, on attend d'avoir un nouveau temps pour le leur communiquer.

De quelle liberté de mouvement disposez-vous ? Je suis totalement libre de mes déplacements. J'ai un échange constant avec le pilote.

Avez-vous déjà eu des frayeurs sur la moto ? Oui, mais la vitesse est quelque chose qui me plait, j'aime sentir l'adrénaline qui monte. Le moment le plus marquant, c'est quand je me suis retrouvée au coude à coude avec un cameraman. Je me suis dit : "Houla, c'est un peu chaud là" (rires). On était quasiment moto contre moto, je sentais même la caméra contre mon coude. L'essentiel est de se dire que ça va passer.

Avez-vous l'occasion d'approcher les coureurs ? Oui et non. Ils sont très sollicités par les médias, ils montent et descendent du bus pour répondre aux interviews. Ce n'est donc pas forcément simple de les approcher. Ensuite, du fait de leurs nombreuses sollicitations, je préfère ne pas aller les déranger. En tant que cycliste, je sais qu'avoir quelqu'un sur le dos en permanence n'est pas de tout repos. Mais avec le temps, on arrive quand même à nouer des contacts, on apprend à les connaître et eux finissent par me reconnaître. Mais tout ça se fait très naturellement. Pour résumer, je parle avec eux tout en essayant de respecter au maximum leur temps de repos.

Y a-t-il un coureur en particulier que vous appréciez ? J'apprécie les audacieux, ceux qui vont de l'avant. Même s'ils ne peuvent pas gagner, ils tentent quand même leur chance.

"Avec le temps, on arrive à nouer des contacts avec les coureurs"

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