Jean-Pierre Lux : " Je ne suis pas la voix de la France"

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• Publié par: le-journal-du-rugby
• Publié le: 19 mars 2011
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• Langue: Français

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Jean-Pierre Lux : " Je ne suis pas la voix de la France"

Réélu à la tête de l'ERC pour trois années supplémentaires, Jean-Pierre Lux, qui débute son 5ème mandat, revient sur les attaques dont il a récemment été l'objet.

Votre réélection a provoqué de nombreux remous en France. La LNR a parlé de "mascarade" à propos de cette élection. Qu'avez-vous à répondre à ça ? Ça m'a touché car beaucoup de mensonges ont été dits. J'avais imaginé que certaines personnes auraient le courage de me dire en face qu'ils ne souhaitaient pas que je me représente. Moi, je n'étais pas spécialement demandeur, j'avais envisagé d'arrêter. Ce sont les autres pays qui ont voulu que je me représente. L'Angleterre présentait un candidat contre moi. Je savais depuis juin dernier par des amis anglais que le président de la Ligue ne voulait pas voter pour moi. Quand je lui demandais si c'était vrai, il me disait que c'étaient des bêtises. Finalement, c'était vrai. J'aurais préféré que Monsieur Revol m'appelle et me dise franchement pourquoi il ne voulait pas voter pour moi. On m'a donné des raisons loufoques comme des problèmes juridiques pour ma réélection ou que ça faisait longtemps que j'étais là. Venant d'un monsieur qui est resté président de Castres pendant plus de 20 ans, ça fait bizarre.

Il n'y a que Pierre-Yves Revol qui était contre votre réélection? C'est juste 3, 4 personnes de la Ligue qui étaient contre mon élection. Ça ne reflétait pas l'opinion du comité directeur de la Ligue. Une urne a été envoyée à la Ligue, mais il n'y a pas eu de vote car Monsieur Revol aurait été mis en minorité. Je ne pensais pas que ça irait si loin. M. Revol est le responsable de tout ça. Ils ne se sont pas assurés que le comité directeur de la Ligue leur donnait mandat pour faire ça. Ils ont outrepassé leurs droits.

Pourquoi ne vous a-t-il pas soutenu ? Parce qu'il avait passé un accord occulte avec les Anglais. Il soutenait donc le candidat anglais.

Vous avez aussi subi les foudres de Mourad Boudjellal, le président de Toulon, qui a contesté le système du tirage au sort des demi-finales de la H Cup, réalisé en catimini selon lui et qui favorisait les clubs britanniques. Je regrette les propos de Mourad, c'est ridicule et négatif. Avant de parler, il aurait dû se renseigner pour savoir comment ça se passait. Tous les clubs savaient comment allait se passer ce tirage. C'est à la demande des clubs car dans l'ancienne formule on organisait une grande manifestation avec des représentants pour chaque club. C'était souvent compliqué pour eux de venir. Là, c'est plus simple et totalement réglementaire. Il y a toujours d'autres solutions et on a opté pour le tirage qui paraissait le moins anti-sportif. On pensait que c'était bien de ne pas donner d'avantages supplémentaires à des clubs qui avaient des poules super faciles par exemple. Si en plus d'avoir eu une poule facile ils avaient eu le quart et la demi à domicile ça faisait beaucoup. De toute façon, on a l'esprit tranquille car le tirage a été fait sous contrôle d'huissier. L'an dernier, les clubs français avaient reçu et là personne ne s'était plaint. Cette année, ils se déplacent, c'est comme ça. Comme je suis français, les clubs français pensent que je dois défendre leurs intérêts, mais moi je suis là pour défendre les intérêts de l'ERC et de tous les clubs. J'essaie d'harmoniser les choses, de trouver des solutions. Si les clubs ou les présidents comme Mourad ont des doléances, ils doivent les faire remonter et on répondra à leurs interrogations. Je ne suis pas la voix de la France.

Pour en revenir au sportif, cette année les deux finales européennes se dérouleront dans la même ville. Est-ce une expérience qui sera renouvelée ? C'est une idée. On va voir comment ça se passe. Organiser les deux finales dans la même ville permet d'organiser une grande fête des Coupes d'Europe des clubs. On n'a pas d'inquiétude pour la finale de H Cup qui attire toujours du monde. On va voir comment est maintenant perçu le Challenge Européen. On a essayé de booster cette compétition en incluant au niveau des quarts des équipes éliminées de la H Cup. Jusqu'à présent, la finale attirait 8000 à 10000 spectateurs, on vise une affluence de 20000 spectateurs. La finale du Challenge Européen dépend beaucoup des équipes qui la jouent.

"Je suis là pour défendre les intérêts de l'ERC et de tous les clubs"