Journalistes 2.0
226 pages
Français

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Journalistes 2.0 , livre ebook

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Description

Le journalisme numérique investit le terrain des réseaux sociaux. Quelle attitude le journaliste doit-il y adopter ? Comment défendre la liberté d'expression sur des réseaux sous surveillance ? Voici une cartographie de ces réseaux et des nouvelles pratiques qui en découlent : sourcing, storytelling, factcheking et crowdsourcing. Il permet de comprendre les mécanismes de l'information augmentée et du datajournalisme. Ce travail démontre comment, en s'appropriant les médias sociaux, les journalistes participent à leur désintermédiation dans la nouvelle société de l'information.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 32
EAN13 9782336366289
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines


Questions contemporaines
Série ‘Questions de communication’
Dirigée par Bruno Péquignot

La communication est au cœur de la vie politique, économique et culturelle de la société contemporaine. Cette série, dans le cadre de la collection « Questions Contemporaines » publie des ouvrages qui proposent des approches interdisciplinaires sur les questions de communication.

Odilon CABAT, Sous le sceau de la marque , 2013.
Rodolphe DALLE (dir.), Didactique de la communication , 2013.
Titre

Linda Be Diaf






Journalistes 2.0


Usages et dilemmes des journalistes contemporains
Copyright


Du même auteur


Les journalistes face au Web 1.0 , Les Editions du Net, 2013

















© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-71639-8
Dédicace


A mon fils.
Citation


« Je suis les liens que je tisse »
Albert Jacquard.
Extrait de la conférence d’Albert Jacquard, généticien des populations, lors du 6 ème colloque petite enfance Lausanne, 28 novembre 2008.
Avant-propos
Cet ouvrage a été écrit par l’auteure au cours du premier semestre 2014. Il s’appuie notamment sur ses travaux de veille et de prospectives menés au cours des années 2013 et 2014 dans le cadre d’un travail universitaire avec Aix-Marseille Université.
Les recherches universitaires de l’auteure sont destinées à démontrer comment les journalistes français contemporains de la presse écrite s’approprient les médias sociaux (réseaux, blogs, micro-blogs) dans la pratique quotidienne de leur métier et comment les médias sociaux participent à leur désintermédiation dans la société de l’information Web 2.0.
Remerciements
Je remercie l’équipe de l’Ecole de Journalisme et de Communication d’Aix-Marseille (EJCAM), Marc Bassoni et Benoit d’Aiguillon, ainsi que Christine Le Helloco d’Aix-Marseille Université, sans qui il n’aurait pas été possible d’écrire ce livre.
Merci aux journalistes qui ont accepté de me répondre et de partager leur expérience quotidienne du journalisme numérique tel qu’ils le pratiquent dans leurs rédactions. Merci pour le témoignage de leur expérimentation et de leurs usages des médias sociaux.
Enfin, je tiens à exprimer ma profonde gratitude au journaliste Stéphane Clad pour sa collaboration de tous les instants et son soutien sans faille dans l’aventure de ce livre.
INTRODUCTION
Live tweet, hashtag, widget, webdoc, datajournalisme, postcast, streaming, phablette, 4G, mobinaute, autant de termes qualifiant des techniques et des comportements sociaux nouveaux qui étaient encore inconnus, il y a dix ans. Les réseaux sociaux se présentent aux journalistes comme un nouveau support de communication en instantané et interactif avec les sources, l’audience, les confrères et le reste du monde.
Les réseaux sociaux, sans le vouloir, ont ouvert la voie de la démocratisation du Web interactif qui a, de fait, supplanté le Web contemplatif. Le Web 2.0 succède au Web 1.0. En juin 2014, on ne comptait pas moins de 1,38 milliard de membres connectés au plus grand réseau social au monde, Facebook. On recense plusieurs milliers de réseaux dans le monde mais seuls quelques-uns jouissent d’une appartenance communautaire mondiale. En France, le réseau Twitter a pris le pas sur les blogs, notamment dans les milieux politique et journalistique. Le coup d’envoi de cette révolution numérique avait été donné peu de temps avant l’élection présidentielle américaine lorsque le candidat démocrate Barack Obama, avait construit toute la stratégie de communication de sa campagne électorale sur l’usage des réseaux sociaux, impactant individuellement et personnellement chaque citoyen américain. Quelques années plus tard en 2011, les citoyens des révolutions dites du « Printemps arabe » s’empareront de ces mêmes réseaux sociaux – Facebook notamment, pour créer des réseaux de militantisme et de résistance, pour communiquer au monde entier leur contestation politique qualifiée par la suite de « révolution ».
L’Internet avait fait son entrée dans les rédactions de la presse écrite et de la presse audiovisuelle à la fin des années 1990. Il en a modifié les méthodes de travail, avec une vélocité relative selon les supports, mais s’est finalement imposé dans le paysage, à la fois comme outil de communication, comme source d’information et comme un outil de production d’information journalistique à part entière aussi.
Ce nouvel écosystème informationnel fait émerger de nouvelles formes d’information, de nouveaux supports comme les pure-players Slate et le Huffington Post qui sont les plus populaires au monde, ou encore Rue89 et Médiapart pour les premières expériences françaises. Avec eux, les pure-players amènent un nouveau mode de production et de diffusion d’information. Mais ce qui va bousculer le paysage numérique est l’arrivée des réseaux sociaux de contenus, de contacts et de discussion qui vont révolutionner les modes de consommation de l’information journalistique.
Un nouvel espace-temps de l’information va se créer avec pour corolaires l’apparition de nouvelles pratiques professionnelles où les maîtres-mots sont instantanéité, immédiateté, interactivité, viralité, infobésité, journalisme de données, journalisme augmenté… Et avec eux, de nouveaux usages aussi.
Aujourd’hui, le réseau social est à la fois outil d’information, de production, de diffusion, de distribution, de communication, de commercialisation. Un médium à part entière. Dans la profession, tout a réellement basculé en 2004 lorsque les journalistes ont eu un réel engouement pour le blogging en investissant les plateformes de partages comme Tumblr aux Etats-Unis, Overblog en France ou encore Wordpress plus largement utilisé dans le monde car accessible en open source . Cette époque charnière a marqué par une première prise de contrôle de moyens de production et de diffusion de l’information autres que celles des traditionnelles mass média , mais qui elle est restait relativement confidentielle. En France, la blogosphère a investi le terrain entre 2004 et 2007 pour être très vite supplantée par les réseaux sociaux de micro-blogging émergents. On compte parmi les plus populaires au monde, l’arrivée de LinkedIn à la fin de l’année 2003, Facebook en 2006 et Twitter en 2007.
Les journalistes n’y ont pas échappé, au point que le développement des réseaux sociaux a dorénavant intégré les rédactions et leurs usages se sont intégrés aux pratiques professionnelles. Les réseaux sociaux véhiculent des contenus d’information multimédias dans un même message et via un même canal numérique partagé par plusieurs personnes qui l’utilisent simultanément en réseau, et ce depuis différents terminaux de communication : ordinateur, portable, smartphone, tablette, phablette, télévision, montre, lunettes… L’introduction de ces réseaux au cœur des rédactions de la presse écrite a bouleversé les pratiques journalistiques engendrant une désintermédiation du statut des journalistes.
L’usage de ces réseaux sociaux, comme outils d’information et de communication, est-il une tendance à l’image des blogs de journalistes des années 2004 ? Est-ce un process plus large qui consiste en une réelle mutation des pratiques, propulsée par le développement de l’économie numérique ? Quels sont les impacts de l’usage de ces réseaux qui colonisent nos pratiques professionnelles ? Leur newsfeed va-t-il supplanter le fil d’information des agences de presse ? Quelles sont les conséquences sur le métier de journaliste et sur son rôle joué au sein de la chaîne de production de l’information ? Se questionner sur le statut du journaliste et le rôle de ses missions ne va pas sans s’interroger sur la déontologie, l’éthique et bien sûr la liberté d’expression. Des valeurs qui demeurent au cœur des préoccupations de tous les instants de la profession.
Avec ce nouvel écosystème informationnel émergent de nouvelles contraintes comme l’instantanéité de l’information, l’immédiateté de sa publication, la viralité de sa diffusion, l’interactivité avec ses sources et son audience, pour mener à la production d’un journalisme augmenté par des données d’un nouveau genre.
Sur les réseaux sociaux, le journaliste n’apparaît plus comme le leader d’opinion qui distribue l’information via les mass média . Il devient un électron périphérique du réseau

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