L enfer de la com
126 pages
Français

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L'enfer de la com' , livre ebook

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Description

Nos sociétés sont passées progressivement, puis brutalement de la communication d'humain à humain à l'ère des prises de parole formatées par des professionnels. Les individus ont répliqué en utilisant massivement les réseaux sociaux. Dans cette forêt d'illusions, où mots et images perdent tout leur sens, nous devons pour la traverser nous orienter en pratiquant un décryptage sévère des faits et signaux qui nous sont envoyés. Nos contributeurs décryptent cette généralisation du non-dit et du mensonge dans divers secteurs de la communication.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2015
Nombre de lectures 18
EAN13 9782336372792
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
N°34 – avril 2015
Comité scientifique
Comité scientifique

Michel Autès (Lille), Georges Balandier (Paris), Cai Hua (Pékin), Boris Cyrulnik (La Seyne sur Mer), Christine Delory-Momberger (Paris-13), Pierre-André Dupuis (Nancy), Jean Duvignaud (1921-2007), Paul Fustier (Lyon), Remi Hess (Paris-8), Françoise Hurstel (Strasbourg), Martine Lani-Bayle (Nantes), François Laplantine (Lyon-2), Cosimo Marco Mazzoni (Sienne), Guy Ménard (Montréal), Jean Oury (1924-2014), André Rauch (Strasbourg), Claude Rivière (Paris-V), Christoph Wulf (Berlin).


Comité de rédaction

Rédacteur en chef : Thierry Goguel d’Allondans
Secrétaire de rédaction : Michel Hugli
Directeur de publication : Xavier Pryen
Comité de rédaction : Roger Dadoun, Sylvestre Ganter (Pin Sylvestre), Jean-François Gomez, Philippe Hameau, David Le Breton, Yolande Touati, Renaud Tschudy
Collaborateurs : Yan Godart, Pascal Hintermeyer, Jocelyn Lachance, Nancy Midol
Corrections ortho-et typographiques : Isabelle Le Quinio
Photos hors dossier : Pin Silvestre, Pierre-Paul Harrington
Couverture et mise en pages : L’Harmattan
Sommaire
Sommaire Couverture 4 e de couverture Comité scientifique Sommaire ÉDITORIAL « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Thierry Goguel d’Allondans HALLUCINÉ-JE ? Halluciner dans l’ultra-gros, à bout portant (milliardaires) Roger Dadoun ENTRETIEN AVEC… Thierry PAQUOT LA CHRONIQUE de David Le Breton Cesser de communiquer, mais échanger LE DOSSIER DU TRIMESTRE : L’ENFER DE LA COM’ UN PIÈGE POUR LA DÉMOCRATIE Sous la direction de Georges Gouze Au-delà de l’image Georges Gouze L’imposture de la communication scientifique vers le grand public Une fatalité ? Marc Fiszman De l’ombre à la lumière (en introduction, un libre propos avec le journaliste ex-otage Stéphane Taponnier) Georges Gouze Communiquons… oui mais comment ? Jean-Robert Ragache Décryptage Hubert Vialatte HORS CHAMP Charlie-en-Peuple et Malheur profond Roger Dadoun HORS CHAMP Corps et contentieux matériel à Libreville Judicaelle Komba INITIATIQUES Temporaires en permanence Une ethnologie du travail intérimaire « non qualifié » Philippe Rosini ÉCHO DU TERRAIN Observation sociale au cœur de la capitale du monde Interprétation de quelques signes et symboles Pascal Le Rest LU & VU RENCONTRE
ÉDITORIAL « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »
Thierry Goguel d’Allondans
Le 11 janvier dernier, dans une dignité merveilleuse – quasiment aucun débordement – près de quatre millions de français manifestaient leur solidarité à Charlie et les siens et, d’une certaine manière, leur refus absolu de la barbarie fût-elle à visage humain. S’il ne faut pas se priver du plaisir, rare, d’un tel rassemblement, des craintes subsistent quant aux fissures dans cette apparente unité d’un peuple. D’où l’appel de quelques-uns (intellectuels, élus, médias…) à réfléchir ensemble à ce que nous pourrions faire maintenant, dans cet « après » qui ne pourra être comme « avant ». Cultures & Sociétés , bien sûr, s’associe à cette réflexion, à cet élan vital. Et ça « tombe bien » – oserait-on dire – puisque le numéro de ce trimestre, coordonné par Georges Gouze, s’intéresse à un acteur essentiel, plus que jamais, du sociétal : les médias ou, plus exactement encore, les sources, chaudes et froides, fluides ou sèches, de l’information.
Si les réseaux sociaux et les médias ont largement contribué au « meilleur » de ces journées éprouvantes de janvier 2015 (partages, échanges, informations, solidarités…) ils ont aussi commencé à distiller le « pire ». Dans ce pire nous pouvons assez aisément discerner, parmi d’autres, les deux plus grands fléaux du « vivre ensemble » : la pensée paresseuse et les émotions primaires.
La pensée paresseuse, dans les médias et les réseaux sociaux qui sont – faut-il le déplorer ou s’en réjouir ? – les nouveaux médias, se caractérise par des slogans faciles, percutants, apparemment crédibles, peu vérifiables et, évidemment, invérifiés : parole attribuée abusivement à un grand homme, citation tronquée ou carrément fausse, chiffres et données non contextualisés et mal interprétés, propos allusifs ou implicites… Exemple : « Des vieux meurent de faim dans notre pays, des enfants mendient et nous donnons des millions à des pays qui nourrissent le terrorisme. » Discerner le vrai du faux, l’information de l’intoxication, les opérations si perfides que leurs auteurs ne s’affichent presque jamais, laissant la plèbe prendre les coups. On monte, de même, en épingle le gamin paumé qui affiche des propos atroces ou une position insupportable sur le terrorisme, sans montrer, avec autant de verve, les millions de jeunes qui réfléchissent. L’injure est faite même au temps et l’on ressort, comme par hasard, toutes les saloperies, de Ben Laden à Boko Haram, prétextes à bien des amalgames.
Ce qui fait notre humanité, ce sont aussi nos émotions : s’émerveiller devant un coucher de soleil, une prestation d’acteur, le sourire de l’être aimé ; pleurer un être cher, l’assassinat de Cabu… Mais – sans tomber dans le piège du management si rationnel qu’il en devient ratiocinement – l’émotion est très mauvaise conseillère. Et si nos décisions se prenaient sous le coup de l’émotion, nous épouserions la moitié de l’humanité et tuerions l’autre. De « braves gens », affectés par l’horreur d’un acte (avec en tête, toutes catégories confondues, le viol, la torture et l’assassinat de chères têtes blondes) en appellent à… la barbarie à visage humain, le rétablissement de la peine de mort. J’ai connu, hélas, le temps où la peine capitale existait encore. Il faudrait commencer par rappeler les quelques innocents qui en sont morts comme, vraisemblablement, Christian Ranucci en 1976, ainsi que ceux qui auraient pu en mourir, comme Patrick Dils, inculpé en 1987, condamné à la perpétuité en 1989, sans excuse de minorité (16 ans au moment des faits) et acquitté en 2002, après quinze années en prison ! Le souvenir me hante de foules réclamant la mort (et parfois pire), pour ces deux-là et bien d’autres, avec la même haine et la même violence que les fanatiques d’aujourd’hui tels, pour n’en donner que deux exemples, les obsédés du Jihad et les quelques-uns de la « Manif – soi-disant – pour tous ».
Le terrorisme – l’usage de la terreur – parce qu’il nous atteint au plus profond de nous-mêmes, arrive en seconde position dans ce même risque d’aveuglement. S’il faut s’interroger sur le(s) ventre(s) d’où est sortie la bête immonde, nous pouvons aussi nous demander ce qui l’a nourrie ou affamée. Le terrorisme est semblable à ces plantes à rhizomes ; pour les supprimer totalement il ne s’agit pas de couper, fût-ce férocement, les émergences, souvent spectaculaires et pourtant si fragiles, mais de s’attaquer aux racines immenses et profondément ancrées, ici du mal. Alors, qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?
* * *
Cultures & Sociétés , dès ses débuts, a souhaité être plus qu’une revue, un lieu – des espaces mêmes – d’échanges, de débats et de rencontres. Revue non pas d’un seul réseau mais de nombreux réseaux, non pas de quelques amis mais « en amitié ». Nous avions pensé soutenir ce projet par une vie associative : ce fut la création, en août 2009, à Strasbourg, de l’Association des Amis de Cultures & Sociétés (ACS). Si l’idée reste bonne, cette organisation a montré ses limites et, parmi celles-ci, l’éloignement géographiques des membres du conseil d’administration, les contraintes légales, administratives et humaines.
C’est pourquoi nous avons décidé de nous organiser autrement, en commençant par dissoudre, lors d’une AG extraordinaire, ACS, puis en nous dotant d’un Comité de rédaction « renforcé » et en capacité de gérer et d’initier les contacts avec tous les acteurs de notre revue, mais aussi les manifestations intellectuelles auxquelles nous tenons (voir, à ce sujet, à la fin de ce numéro, une proposition de rencontre à Strasbourg, en novembre, lors d’un colloque sur l’éducation aux genres).
Vos avis, vos suggestions, nous intéressent et nous importent. Vous pouvez nous les communiquer en les adressant direct

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