L image de l Iran à la télévision française
281 pages
Français

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L'image de l'Iran à la télévision française , livre ebook

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Description

La manière dont la télévision française représente l'Iran, à travers ses grands reportages, ses magazines et ses documentaires est ici analysée. La recherche de l'auteur est nourrie de sa propre expérience de journaliste en Iran et de ses réalisations-productions documentaires en France. Jamshid Golmakani s'intéresse à débusquer un préjugé français : les films analysés démontrent que le regard porté sur l'Iran, en France, est teinté de son passé de puissance colonisatrice qui va au détriment de la relation citoyenne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 295
EAN13 9782296262423
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’image de l’Iran à la télévision française
Jamshid G OLMAKANI


L’image de l’Iran à la télévision française


Préface de Marc Ferro
Du même auteur

Jamshid Golmakani a commencé sa carrière professionnelle comme rédacteur-photographe dans la presse écrite iranienne. Il a réalisé les documentaires suivants, diffusés sur différentes chaînes de télévision en France et à l’étranger :

Quand des révolutionnaires s’immolent . 52 min
Je ne pleure pas, je peins ! 26 min
Iran : le rêve d’une démocratie . 52 min
Iran : résistance d’un peuple opprimé . 55 min
Iran : le foot, un enjeu pour tous . 52 min
Iran, du foot et des affaires . 56 min
Demandeurs d’asile. 52 min
Procès de Berlin : terrorisme iranien condamné . 52 min
Berlin, premier procès du terrorisme iranien . 46 min
Vive le Kurdistan ! 10 min
Des papiers pour les réfugiés . 52 min
La fête de Nowrouz à Paris. 26 min
Rêves d’un poète en exil . 13 min


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http:// www.librairieharmattan. com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12476-9
EAN : 9782296124769

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À Ahmad Karimi et Houshang Golmakani, mes premiers maîtres du "vrai journalisme", tous deux autodidactes.


Durant ma recherche et pendant l’écriture de ce livre, Marc Ferro et Yvonne Mignot-Lefebvre m’ont éclairé sur le regard que l’on doit porter sur les autres.


Mes remerciements à Pauline Mercury, elle seule peut comprendre ma reconnaissance pour son accompagnement depuis plus de vingt ans, particulièrement pour la précieuse relecture de cette recherche.


Je tiens à remercier Anne-Marie Korber pour son soutien et son encouragement afin d’aboutir cette publication.


Gilles Sinibaldig, avec beaucoup de patience est intervenu pour une dernière relecture. Je lui remercie pour son geste fort sympathique.


Je remercie Alfred Yagobzadeh, le grand photographe de presse qui m’a offert la photo de la couverture du livre (des collégiennes en visite à l’Assemblée islamique à Téhéran). Alfred, très cher ami de plus de trente ans, m’accompagne avec son énorme humanisme et la modestie. Sans doute, Alfred est un "photographe-auteur".
Préface Marc Ferro
J’ai fait la connaissance de Jamshid Golmakani en 1990, lors de mon séminaire "Histoire et cinéma", à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris. J’ai vu ses films documentaires remarquables : Des papiers pour les réfugiés et Procès de Berlin : terrorisme iranien condamné.

Je sais comment difficilement il s’est échappé de son pays, l’Iran. Arrivé en France, sans connaître la langue et sans aucun soutien, il a réalisé en autoproduction une dizaine de documentaires pour la télévision.
Comme il le dit lui-même, la raison principale qui l’a amené à se lancer dans cette recherche universitaire qui fait l’objet d’une édition, c’est l’aspect relationnel entre le citoyen français et un iranien comme lui, installé en France. À juste titre, Jamshid Golmakani revendique que la principale référence de la société française sur l’Iran provient de la télévision. C’est dans ce sens qu’il tente de comprendre quels sont ces éléments contenus dans les films sur l’Iran diffusés par la télévision française.

N’oublions pas que J. Golmakani a été journaliste en Iran et a vécu des moments importants de son pays. Ici, en France, il produit des films pour la télévision. Donc, il est assez à l’aise pour témoigner de différentes situations.

L’autre particularité de Golmakani est sa position d’exilé. Cela explique qu’il risque de confondre quelques points : je suis d’accord avec lui quand il analyse et critique l’information à la télévision. Certes, les gens qui fabriquent l’information à la télévision souffrent d’un manque considérable de culture sur beaucoup de sujets, et notamment sur l’Iran. J. Golmakani dans sa recherche explique clairement, comme dans ses réalisations documentaires, les grandes lignes de cette orientation, illustrées avec des exemples pertinents. Mais quand il s’agit de la manière dont la société perçoit les Iraniens, il réagit avec sa sensibilité, ce qui est tout à fait compréhensible. Le piège est que Golmakani critique de la même façon les images de l’Iran présentée par la télévision et le niveau de connaissance des citoyens français sur cette question. Il a du mal à imaginer que la société est ignorante ou mal informée sur beaucoup de choses, y compris sur l’Iran.

Malgré ça, ce livre est une documentation riche en informations tangibles à la fois sur le mode de représentation d’un événement à la télévision et sur les réalités iraniennes. Je pense que les lecteurs de ce livre mémoriseront des points importants qu’un citoyen attend d’autres citoyens dans le monde.
Ouverture
L’ombre de Khomeiny poursuit ses opposants en exil
Je dus quitter l’Iran, mon pays, sans autre choix que la fuite pour ne pas me soumettre au sinistre pouvoir des ayatollahs sur le peuple iranien.
Le jour vint, où, habillé à la mode Baloutche, le peuple de la région, je traversai clandestinement à pied, au coucher du soleil, la frontière irano-pakistanaise et lançai un dernier regard derrière moi pour dire au revoir à ma patrie.

Ma famille n’avait pas prospéré sous le régime du shah : mon père, simple fonctionnaire, menait une vie modeste loin de la capitale. Dès le lycée, je me suis exprimé grâce au théâtre que j’ai pratiqué plus tard sur des scènes professionnelles. J’ai ensuite exercé le métier passionnant de rédacteur-photographe dans un journal quotidien de Téhéran, durant trois ans, après la victoire de la révolution en Iran (fin 1981). Pendant cette période, tous ceux qui se sont élevés contre l’idéologie des ayatollahs ont été anéantis.
Je quittai mon pays comme des milliers de mes compatriotes…
J’éprouvais de la souffrance à me séparer de ma patrie, mais je ressentais aussi de la joie à me libérer des hommes de Khomeiny. Arrivé en France, en 1982, assoiffé de liberté, je découvris que les Français rencontrés faisaient peser l’ombre de Khomeiny sur moi : à leurs yeux, j’étais un musulman intégriste, selon l’image donnée par la télévision française, inspirée par Khomeiny puis généralisée à l’ensemble des Iraniens.

Nous, les réfugiés politiques iraniens en exil, serions des islamistes intégristes, barbares, sans culture ni éducation, des arriérés en somme, pour lesquels la France serait le premier contact avec le monde urbanisé, moderne.
Mes rêves en furent bousculés : ainsi, j’avais fui, avec gravée sur le dos, l’image des ayatollahs iraniens. Parfois encore, lorsque je rencontre des Français de tous milieux, je suis perçu comme un Iranien Khomeyniste.
La douleur de l’exil est terrible pour ceux qui l’ont vécu mais être considéré comme coresponsable d’une tragédie contemporaine est encore plus cruel.

La télévision, principale référence des Français concernant les Iraniens, a joué un grand rôle dans la constitution de cette image. J’ai mené la recherche que je présente ici pour tenter de comprendre comment se fabrique cette information qui produit des représentations aussi trompeuses.
L’Iran, sujet de prédilection de la télévision française dans les années 1980
En 1978 et 1979, la révolution iranienne est l’un des principaux sujets traités par les médias occidentaux. L’Iran est un pays peu connu du public, notamment français.
"À bas le shah", "indépendance" et "liberté" : par ces slogans, les Iraniens expriment dans la rue leur protestation contre le régime monarchique du shah. Son renversement puis la prise du pouvoir par les ayatollahs deviennent un sujet d’intérêt pour les médias. Les trois chaînes publiques de la télévision française couv

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