La brièveté télévisuelle
237 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La brièveté télévisuelle , livre ebook

-

237 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Le discours télévisuel bref ne serait pas vraiment digne de l'attention du chercheur, telles des émissions comme D'art d'art et Suivez l'artiste qui osent évoquer en une minute trente une œuvre d'art plastique. Or il se joue beaucoup dans ces moments fugaces, non pas malgré leur brièveté, mais grâce à elle. C'est à un changement de perspective sur le bref que cet ouvrage nous invite. La brièveté télévisuelle crée en elle-même du sens au lieu d'être un obstacle à son développement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296716643
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA BRIÈVETÉ TÉLÉVISUELLE
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13908-4
EAN : 9782296139084

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Jean-Bernard CHEYMOL


LA BRIÈVETÉ TÉLÉVISUELLE
Le cas des émissions sur les arts plastiques


Préface de Guy Lochard
Communication et Civilisation
Collection dirigée par Nicolas Pelissier

La collection Communication et Civilisation , créée en septembre 1996, s’est donné un double objectif. D’une part, promouvoir des recherches originales menées sur l’information et la communication en France, en publiant notamment les travaux de jeunes chercheurs dont les découvertes gagnent à connaître une diffusion plus large. D’autre part, valoriser les études portant sur l’internationalisation de la communication et ses interactions avec les cultures locales.
Information et communication sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive le statut d’interdiscipline des sciences qui les étudient. Que l’on se réfère à l’anthropologie, aux technosciences, à la philosophie ou à l’histoire, il s’agit de révéler la très grande diversité de l’approche communicationnelle des phénomènes humains.
Cependant, ni l’information, ni la communication ne doivent être envisagées comme des objets autonomes et autosuffisants.


Dernières parutions

Audrey ALVÈS, Les Médiations de l’écrivain, 2011.
Laurent Charles BOYOMO-ASSALA et Jean-François TETU, Communication et modernité sociale, Questions Nord/Sud, 2010.
Lucienne CORNU, Parina HASSANALY et Nicolas PELISSIER, Information et nouvelles technologies en Méditerranée, 2010.
Gloria AWAD, Ontologie du journalisme, 2010.
Marc HIVER, Adorno et les industries culturelles. Communication, musiques et cinéma, 2010.
Françoise ALBERTINI & Nicolas PELISSIER (dir.), Les Sciences de l’Information et de la Communication à la rencontre des Cultural Studies, 2009.
Patrick AMEY, La parole à la télévision. Les dispositifs des talk-shows, 2009.
R. RINGOOT et J.P.UTARD, Les Genres journalistiques, 2009. Agnès BERNARD, Musées et portraits présidentiels. Les sens cachés , 2009.
A la mémoire de ma mère


Pour Héloïse, Augustin et Rachel
Je tiens à exprimer ma plus vive reconnaissance à Marie-Dominique Popelard, qui a suivi activement mon travail et aux membres du « Club Monge », qui ont accompagné mon cheminement.

Mes remerciements vont aussi à ma femme, qui a eu la patience de relire intégralement mon texte, ainsi qu’à ma fille, Héloise, qui a souvent eu celle d’accepter mon absence, à ses côtés, et de s’abstenir de jouer avec l’ordinateur.

Un grand merci à Sylvain et Véronique Louradour, qui ont eu la gentillesse de réaliser la couverture de cet ouvrage.

Je tiens à exprimer ma gratitude aux amis, qui, par leurs connaissances, leurs corrections ou leurs conseils, m’ont apporté leur aide : Josiane et René Costes, Pierre Pontier.

Ce travail doit enfin beaucoup au soutien, à distance, de ma grand-mère.
PREFACE
L’heure est à la brièveté. Dans la temporalité sociale, vécue dans une urgence sans cesse accentuée par des technologies d’information et de communication qui viennent toujours plus fragmenter les activités professionnelles et privées. Dans la production des savoirs et des connaissances où, en se conjuguant avec la loi du « publish or perish » , les normes éditoriales tendent à favoriser les publications fréquentes et condensées. Enfin, et plus encore, dans les médias d’information et dans la presse écrite en particulier où, sous la pression des gratuits et la propension à une lecture « zappée » de l’actualité, la « brève », genre rédactionnel longtemps complémentaire, s’impose aujourd’hui comme le modèle de référence.
C’est sur cette toile de fond éclatée que Jean-Bernard Cheymol a entrepris de se pencher sur les émissions télévisuelles courtes consacrées à l’art pictural et aux arts plastiques, plus généralement. On mesure que la chose n’allait pas de soi tant la télévision se présente aujourd’hui comme synonyme de dissipation et de frivolité. Autrement dit comme un antonyme absolu de la critique d’art et de ses exigences herméneutiques.
Inattendu mais d’autant plus pertinent est donc le geste de ce chercheur qui a su s’affranchir des préventions s’attachant à la forme brève. Celle-ci est présente de vieille date dans la littérature et dans le cinéma. A la télévision, elle s’est plus récemment imposée en présidant à la conception de multiples formats dits habituellement « courts » qui s’étendent de la fiction (les « mini-séries ») au documentaire en passant par les messages de prévention. ».
C’est sous l’angle de leur statut « interstitiel » dans le flux de la programmation que ces productions ont jusqu’alors été principalement examinées. Jean-Bernard Cheymol nous invite à adopter un tout autre prisme. Il propose une analyse attentive et rigoureuse des dispositifs de deux programmes du service public français : D’art d’art le bien nommé et Suivez l’artiste. Mais là n’est pas seulement son propos. Il est, bien au delà, de faire un sort théorique à la question du bref, communément confondu ou amalgamé avec le court, le concis, l’éphémère. Et donc opposé au long ou au durable, seuls censés autoriser la profondeur et la complexité.
En s’appuyant sur un large éventail d’auteurs avec lesquels il noue un dialogue serré, il opte pour une conception « non dimensionnelle » de la brièveté. Et au terme d’une déconstruction minutieuse des deux programmes retenus, il finit par nous convaincre que les a priori dont ils sont affectés par les contempteurs des médias « de masses » doivent être dépassés. Car c’est une tout autre relation à l’art que celle présupposée qui est là poursuivie : « montrer au public que l’art ne constitue pas un univers clos sur lui même ».
Du coup, l’ouvrage de Jean-Bernard Cheymol se révèle riche d’enseignements à plus large portée. Car il invite à regarder autrement la télévision. Non pas en l’essentialisant et en la décriant au motif de ses logiques ordinaires d’audience à court terme. Mais en l’abordant comme un mode expressif dont les potentialités ne demandent qu’à être réveillées.

Guy Lochard
Professeur à la Sorbonne nouvelle-Paris III.
INTRODUCTION
L’évolution vers une plus grande brièveté des formats est un lieu commun de l’analyse des médias. Il faut reconnaître qu’à la télévision, existent de nombreux programmes courts sur les différentes chaînes et que ce genre est en constant développement. Il peut alors s’avérer intéressant d’étudier plus précisément un cas de discours médiatique bref pour voir ce que recouvre en lui la brièveté. Car cette notion est souvent employée, au risque sans doute de l’être trop rapidement. Elle est en outre généralement associée à une évaluation négative du bref, perçu avec un a priori péjoratif. Par exemple, pour Pierre Bourdieu, l’urgence et le manque de temps obligent les fast-thinkers à proposer du fast-food culturel, de la « nourriture culturelle prédigérée, pré-pensée » {1} . Une telle prédominance du jugement de valeur sur l’analyse concrète ne peut que sembler suspecte quant à la justesse de la description du phénomène que constitue le discours médiatique bref.
Les émissions télévisuelles courtes sur les arts plastiques sont l’objet de cette étude : D’art d’art, diffusée sur France 2 où un présentateur, Frédéric Taddeï, fait le récit d’une anecdote au sujet d’une œuvre et Suivez l’artiste, diffusée sur France 3, où une personnalité du monde médiatique fait partager au téléspectateur l’émotion particulière que lui procure l’une des œuvres de la collection du Musée national d’art moderne du Centre Pompidou {2} . En effet, leur présence à la télévision est sans doute plus surprenante que celle des autres programmes courts, consacrés entre autres à la décoration ou à l’environnement, tant le domaine de l’art semble éloigné de celui des médias et peu propice à une évocation fugitive. En outre, même si, peut-être, on prête peu d’attention au bref, ces émissions ont été beaucoup regardées. Marie-Isabelle et Frédéric Taddeï, les auteurs et présen

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents