LES ARCHIVES AUDIOVISUELLES
253 pages
Français

LES ARCHIVES AUDIOVISUELLES , livre ebook

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253 pages
Français

Description

Trois dimensions déterminent aujourd'hui le sort des archives audiovisuelles : leur masse, leur essentielle fragilité et la révolution numérique. L'ouvrage informe des développements technologiques et fait le point en matière de préservation, de classemen

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Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 44
EAN13 9782296493360
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les archives audiovisuelles
Politiques et pratiques dans la société de l’information
Françoise HIRAUX(ed.)
Dans la même collection :
1.575 années de formation à l’université de Louvain. Arrêts sur quelques pratiques d’apprentissage, 2000. 2recherche, passions, pratiques, parcours. La communauté scientifique à l’UCL depuis. La 1834, 2001. 3. Les archives. Diversité, nouveautés, besoins, 2002. 4vie étudiante à Louvain. 1425-2000. La , 2002. 5la découverte de la recherche et des chercheurs. À , 2002. 6.universités, monde étudiant : une mémoire en construction Archives, ,2003.7.Collection de cours manuscrits de l’Université de Louvain. Catalogue analytique,2003.8.Les archives électroniques : quels défis pour l’avenir ?, 2004. e 9.siècle. Une nouvelle génération dans l’aventure universitaireÉtudiants du 21 , 2005. 10.Images de l’Université et des étudiants de Louvain, 2005. 11.De la communicabilité à l’accessibilité.La communication des archives,2005. 12.Travailler à l’université. Histoire et actualité des personnels de l’Université de Louvain (1425-2005), 2006. 13.La formation des archivistes. Pour relever les défis de la société de l’information, 2006. 14.Les relations de Louvain avec l’Amérique latine. Entre évangélisation, théologie de la libéra-tion et mouvements étudiants, 2006. 15.La lettre et l’intime. L’émergence d’une expression du for intérieur dans les correspondances e e privées (17 - 19 siècles), 2007. 16.Les archives d’entreprises. Entre gestion patrimoniale et veille technologique, 2007. 17.De l’UCLaux Etats-Unis. Les boursiers de laBAEFde 1964 à 1969, 2007. 18.Les engagements étudiants. Des pratiques et des horizons dans un monde globalisé,2008. 19.L’illusion identitaire des étudiants francophones. Le mouvement des étudiants universitaires belges d’expression française (MUBEF, 1961-1974), 2008. 20.L’Université catholique de Louvain et la coopération au développement. Entre microcosme des relations internationales et laboratoires d’innovations sociales (1908-1981),2008. 21.L’Institut supérieur de philosophie de Louvain (1889-1968). Inventaire des archives. Intro-duction historique, 2008. 22.L’erreur archivistique. De la compréhension de l’erreur à la perception et à la gestion des incertitudes, 2009.
PUBLICATIONS DESARCHIVES DE L’UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DELOUVAINCollection dirigée par Paul SERVAIS23
Les archives audiovisuelles
Politiques et pratiques dans la société de l’information
Françoise HIRAUX(ed.)
Louvain-la-Neuve 2009
Cet ouvrage rassemble les textes des communications présentées lors du colloque international qui s’est tenu à l’Université catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve les 13 et 14 mars 2008 :Les archives audiovisuelles. Politiques et pratiques archivis-tiques dans la société de l’information.Ces journées d’études ont bénéficié du soutien du Fonds national belge de la Recherche scientifique (FNRS)et de la Faculté de philo-sophie et lettres de l’Université catholique de Louvain. D/2009/4910/17 ISBN 978-2-87209-941-2©Bruylant-Academia s.a. Grand-Place 29 B- 1348 Louvain-la-Neuve Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit. Imprimé en Belgique
www.academia-bruylant.be
Introduction
Françoise HIRAUX
Les archives audiovisuelles constituent un thème de forte actualité, posant un grand nombre de questions, elles-mêmes attachées à de graves difficultés. Les huitièmes Journées des Archives de l’Université catholique de Louvain des 13 et 14 mars 2008 ont choisi de s’en saisir, en concentrant l’analyse et le débat autour des pratiques. Mais ce fil, d’évidence, conduit à tout un horizon de réflexion sur le sens des archi-ves patrimoniales, et notamment leur participation au fonctionnement d’une société démocratique, et sur le devenir et la condition, dans l’univers numérique, de l’institution du même nom – les Archives – en charge d’elles.
Des archives audiovisuelles
La catégorie « audiovisuelle » est en réalité très large et assez imprécise, à l’instar de ce que serait celle d’archive « écrite » si nous la prenions en considération – ce qui, précisément, n’est pas le cas. Cette détermination adjective tient sans doute à deux facteurs. Le premier a trait à l’arrivée postérieure des documents audiovisuels, qui furent dénommés relativement à ce qu’ils n’étaient pas – des documents écrits – et se virent longtemps traités comme des restes, des divers, des annexes. La situation, ne serait-ce que d’un point de vue quantitatif, a bien changé ! Le second facteur, plus important en termes de sens, est lié à ce que le support et les techniques de lecture des archives audiovisuelles accaparent l’attention tant ils posent de difficultés de consultation et de conservation, dès le court terme.
Plusieurs typologies coexistent en matière d’archives audiovisuelles, privilégiant tan-tôt le critère du support et du format, tantôt celui de la production et de l’usage pri-mitif des documents. Cette incertitude constante se retrouve dans la description et le catalogage des fonds et des pièces.
D’autres notions ouvrent encore la palette de réflexions. Il s’agit, par exemple, des concepts de document et de patrimoine ; des objectifs et des caractères qui distin-guent l’action de conserver de celle d’exercer une mémoire ; de ce qu’impliquent la mission de faire connaître et l’impératif de respecter les droits des auteurs, un terme qui, dans l’univers audiovisuel, désigne l’ensemble de l’équipe de production.
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Françoise Hiraux
L’univers audiovisuel, et partant ses archives, est « chaos-mique », ne pouvant pré-tendre à aucune stabilité intrinsèque. À peine le sort des films ressortissant à la pla-nète complexe de la fiction, du documentaire, de l’usage commercial et de l’initiative privée eut-il reçu une sorte d’enregistrement (une définition, un statut, une recon-naissance…), que surgit la question du multimédia et du web ! Ce fait dépasse le niveau de la difficulté qu’il y a à reconnaître de nouveaux types d’archives, à élaborer et à instituer leur traitement : il nous conduit, en réalité, à des révisions, parfois dé-chirantes mais surtout révolutionnaires, à propos du respect des documents. Nous le verrons au point suivant.
Enfin, mais ce ne sont pas les moindres, surgissent les problématiques d’une sauve-garde des archives audiovisuelles à l’échelle planétaire. Le Sud a ses archives, mais ne peut que les perdre dans l’environnement technique et financier imposé par la mon-dialisation. Autre considération encore : philosophiquement, humainement, peut-on accepter légèrement, sans y réfléchir parce que les nécessités financières, les com-plexités technologiques et le temps pressent, que les archives audiovisuelles tiennent lieu et place des cultures minoritaires disparues ?
Une archivistique modifiée La question se pose de savoir si les archives audiovisuelles ressortissent, toutes transpositions faites, aux règles établies par l’archivistique classique, taillée à la me-sure des documents textuels ? Oui sans doute, mais dans un environnement peu balisé. Il faut inventer, sans pouvoir s’appuyer sur des critères simples éprouvés. Il s’agit d’interroger aussi des évidences. Faut-il conserver ou non ? L’avance du papier est à des années-lumière, tableau de gestion à l’appui. Rien de tel n’existe pour les archives audiovisuelles, entre leur quantité relative (rare ou jugée maîtrisable) et surtout leur défaut d’identification (auquel on espère, sans concevoir comment, pouvoir répondre : un pari très compromis !). Ceci est essentiellement vrai des do-cuments déjà existants. Pour ceux à venir, il est d’une extrême importance de les munir d’un appareil d’identification dès leur création. Cela signifie notamment que la communauté des Archives et des archivistes a un rôle à jouer partout où l’on définit de factoce que seront les objets audiovisuels en ajoutant à l’évaluation technologique et économique la dimension de la durée et la considération que le savoir est un bien collectif.
Les obligations du dépôt légal là où il existe et l'intérêt direct de certaines entreprises comme les radios et les télévisions confrontent les archivistes à la gestion des ac-croissements mécaniques et inflationnistes des collections. Ailleurs, la patrimoniali-sation d'autres documents audiovisuels repose entièrement sur la veille, la prospec-tion, l'enquête et la création. Et puis encore ceci : jusqu’où est-il nécessaire, possible, souhaitable, d’aller dans la capture d’objets audiovisuels dont la nature et le fonc-
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tionnement sont la volatilité ? Dans tous les cas, quels sont les objectifs, les choix, les techniques, les conditions et les ressources mobilisables ?
Le plus grand bouleversement tient en ce que l’idée progresse désormais très rapi-dement que la destinée du fond doit être séparée de celle du support que l’on sait être fondamentalement caduque. Les archives audiovisuelles sont fragiles par leur support et menacées par la faible longévité des systèmes et des appareils de lecture dont elles dépendent . Leur traitement comporte dès lors deux volets : d'une part, la 1 préservation des documents originaux qui implique des locaux, des conditionne-ments et des procédures de consultation bien spécifiques, contraignants et onéreux ; et, d'autre part, la nécessité de pratiquer à la migration des contenus – c’est-à-dire, aujourd’hui, de les numériser. Conserver est devenu ici une problématique technolo-gique.
La force de la révolution numérique concerne de part en part l’archivistique audiovi-suelle. Elle la confronte à des dynamiques extrêmement puissantes, tels que la fuite en avant technologique, l’importance des coûts, l’hyperspécialisation des compéten-ces et des responsabilités, et ainsi, parfois, des institutions aussi, ce qui pose, pour les Archives de taille moyenne, la question de savoir s’il existe encore, ou non, la possi-bilité de mener des politiques généralistes.
Le web, à lui seul, constitue un cas très intéressant de ce que comporte la révolution numérique dans la façon de concevoir ce à quoi sert une archive et les missions de l’archiviste. Il rend possible de réaliser des projets qui rencontrent l’exercice présent de la culture démocratique (accès de tous à toutes les informations, navigation libre sans ordre de lecture ou de visite…) et ce grand bénéfice nous stimule dans l’accomplissement de toutes nos autres tâches, dont l’exigeante inventorisation. Sim-plement – ce n’est pas une catastrophe, mais, littéralement, un renversement de si-tuation – l’archive qui comptera dans l’imaginaire collectif, ce sera celle que l’on pourra convoquer sur son écran, et non le document, physiquement localisé dans un dépôt où il faudrait se rendre.
Bien d’autres réalités du monde présent modèlent le traitement des archives audiovi-suelles. Ainsi en est-il, par exemple, de la marchandisation. La reconnaissance de tous les producteurs, dans un sens extrêmement étendu, et de toutes les formes de propriété et de commercialisation entraîne toute une série de questions très concrè-tes, aux dimensions juridiques et économiques, notamment sur les formes dont dé-sormais revêtir les acquisitions et les dons, et impose d’envisagerab initiotoutes les conditions possibles de communication et d'utilisation.
1 Les premiers se détériorent physiquement (les plus anciens moins que les plus récents !) ; et la mort des seconds est programmée par les organismes qui les produisent, dans une fuite en avant éperdue de nouveaux produits à lancer sur le marché.
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De grands chantiers
Françoise Hiraux
Depuis une dizaine d’années, des réponses numériques s’imposent dans les esprits et dans les politiques pour pouvoir assurer les missions fondamentales de recueil, de conservation et de préservation, de description, de mise à disposition et de valorisa-tion des archives audiovisuelles. L’essor des programmes internationaux ou natio-naux de recherche en technologies de l’information et en archivistique appliquées à la problématique des patrimoines audiovisuels, de sauvegarde des immenses fonds et collections et de formation est, à cet égard, très frappant. 2
Les grandes institutions telles que la Bibliothèque nationale de France dont Pascal Cordereix était le représentant du Département audiovisuel lors de nos rencontres, élaborent des solutions d’entrepôt numérique et de stockage de masse de leurs res-sources audiovisuelles. Des Archives plus modestes, comme celles de l’Université catholique de Louvain, cherchent à organiser des versements d’images et de sons, 3 dûment appareillés de métadonnées, sur des serveurs dédiés à l’archivage.
Un peu partout, des plans de sauvegarde visent à assurer la préservation à très long terme des collections sonores, audiovisuelles et multimédias attachées à des supports de consultation éminemment menacés en constituant une archive numérique pé-renne. Ces programmes peuvent être systématiques dans des institutions spécialisées de taille importante. Ailleurs, ils sont le plus souvent limités et budgétairement liés à des opportunités telle que la redéfinition des missions d’un établissement et, sur-4 tout, comme la mise en place de nouveaux outils culturels et l’organisation d’événements. La mise en valeur des fonds et des collections qui s’était d’abord im-posée comme une mission des Archives est ainsi devenue également une condition dont dépend leur capacité d’assurer la conservation des documents dont elles ont la responsabilité.
En réalité, plusieurs ordres de facteurs, appelant autant de choix politiques, archivis-tiques et technologiques, s’enchaînent. Il s’agit, à des niveaux internationaux, natio-naux ou locaux, et au sein des institutions patrimoniales tels que les archives, les musées, les bibliothèques ou les cinémathèques, de concevoir, dans leur globalité et à travers toutes les dimensions d’interdépendance, des systèmes à la fois culturels et technologiques qui permettent d’organiser un stockage, d’inventorier et d’indexer et de rendre accessible en permanence à un très large public un patrimoine audiovisuel compris de façon de plus en plus large.
2 On lira dans l’article d’Yves Bouvier, Pauline Dassé, Jenny Piquet et Marie-Noëlle Polino quelques informations très intéressantes sur le grand programme national de numérisation du patrimoine culturel porté par le Ministère français de la culture (ci-dessous, p. 193). 3 « Des versements » et non « le versement » : nous somme loin encore d’une systématisation. 4 Patricia Van Schuylenberg l’expose très bien pour le cas du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (ci-dessous, p. 110).
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La complexité de cette configuration d’objectifs et d’exigences a suscité l’émergence de nouvelles façons d’agir inspirées par les modes de l’association, de la coopération, de la répartition des tâches, de la mutualisation des coûts et de l’exercice de solidari-tés. Le fonctionnement exemplaire de l’Association pour la sauvegarde de la mé-moire audiovisuelle suisse Memoriav, le travail de l’association Archives du monde et l’exemple du partenariat que les Archives de l’Agence de l’eau Adour-Garonne ont noué avec la Médiathèque de Toulouse nous en montrent l’importance décisive. La problématique des documents audiovisuels conduit également à un autre chan-gement ou accentue une évolution qui consistent dans l’inscription, neuve ou accrue, des département d’archives parmi les autres divisions et services de l’institution dont ils font partie. Les Archives de la Ville de Lausanne, celles des Universités de Lou-vain et de Lausanne et la Section d’Histoire du Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren, par exemple, ne peuvent mener de véritables politiques d’archives audio-visuelles numériques sans collaborer avec les services de communication et de ges-tion de l’information de ces établissements.
Les archives audiovisuelles numériques appellent une description spécifique et le travail d’établissement de normes en cours est énorme. De grandes bases de données nationales et internationales sont en chantier à propos des patrimoines existants, cependant que des programmes de recherches européens explorent des solutions de traitement automatique et de description « sémantique » des nouveaux documents numériques, comparables aux préconisations et aux actions durecords management.
Enfin, la généralisation de l’internet et le développement des outils de type portail, suscitent l’élaboration de grands programmes de mise à disposition en ligne de contenus d’archives et de bases de données. Le lancement en novembre 2008 de la bibliothèque numérique européenne Europeana en est l’exemple le plus récent et le plus impressionnant. Mais, d’une façon plus générale, on s’aperçoit que la communi-cation des archives déborde désormais ses anciens territoires et engage les archivistes vers la haute mer des modes actuels de l’information, du savoir et de la culture.
Les exposés L’introduction de Paul Servais et l’intervention de Françoise Hiraux ont posé la problématique des archives audiovisuelles dans sa plus grande extension. Elles ont d’abord rapporté les multiples actions à mener au sens qui entoure ces documents et, notamment, à l’importance de leur concours à la recherche en sciences humaines, elle-même décisive en un temps de mutation générale. Elles ont aussi rappelé que comme tout patrimoine, les archives audiovisuelles sont là aussi pour nourrir la vie et appuyer la création. Elles ont ensuite considéré les dimensions qui déterminent directement le sort des fonds et collections constituées et l’archivage à venir. Deux l’emportent avant tout : l’instabilité foncière des supports et l’impact massif de la révolution numérique. Une troisième tiendrait dans la multiplicité et l’interdépen-
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