Les médias africains à l heure du numérique
137 pages
Français

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Les médias africains à l'heure du numérique , livre ebook

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Description

Ce numéro contribue à mieux comprendre les conditions et formes d'usages des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) dans les médias d'Afrique subsaharienne, dans leurs manifestations les plus contemporaines. Ce dossier permet de mieux comprendre comment le fax d'abord puis, surtout, le numérique et le téléphone portable, ont modifié le paysage de la presse écrite ou du secteur de l'audiovisuel d'une Afrique qui veut rentrer de plain-pied dans la modernité sans renier ses traditions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 293
EAN13 9782296704923
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les cahiers de NETSUDS
N° 5 – Septembre 2010


Les médias africains
à l’heure du numérique


Sous la coordination de

Annie LENOBLE-BART
et de
Annie CHÉNEAU-LOQUAY

Auteurs

Sidiki BAMBA
Étienne L. DAMOME
Moda GUEYE
Cláudio JONES
Mamadou NDIAYE
Norbert N. OUENDJI
Cyriaque PARÉ


CEAN – CNRS/AFRICANTI
L’HARMATTAN
L es cahiers de NETSUDS sont nés au sein du réseau de recherche AFRICA’NTI, du souhait de disposer d’un support pluridisciplinaire en français (sans exclure d’autres langues), sur les questions de technologies de communication et d’information, où puissent s’exprimer non seulement des chercheurs d’horizons scientifiques et géographiques différents, mais aussi des professionnels de la communication, des chefs d’entreprise, des agents d’ONG, des responsables administratifs ; il s’agit de porter témoignage de travaux de recherche empirique et de pratiques concrètes pour aider à comprendre la diversité et la complexité des problèmes liés aux modes d’insertion et d’appropriation des TIC dans les pays du Tiers Monde et particulièrement en Afrique et dans ses diasporas.

N otre ambition est en fait de présenter un point de vue critique sur les enjeux multiples dont ces technologies sont porteuses. Que l’on rende compte en effet d’usages locaux, de politiques publiques nationales ou internationales, de logiques d’entreprises ou de discours englobants, prendre cette question des technologies modernes de la communication (NTIC) comme objet de recherche en sciences sociales, ne signifie pas se muer en technologues mais choisir une entrée pour analyser toute la complexité des transformations qui affectent notre monde globalisé et tout particulièrement aujourd’hui les pays des Suds dans leur diversité.


Comité scientifique pour ce numéro
Annie Chéneau-Loquay – Aurélie Laborde – Philippe Loquay – Françoise Massit-Follea


Directrice de la publication
Annie Chéneau-Loquay

Secrétariat de rédaction
Jacqueline Vives


NETSUDS /Les cahiers de sciences sociales sur les enjeux des technologies de la communication dans les Suds
CEAN UMR 1115 du CNRS
Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux
11 Allée Ausone
33607 Pessac cedex
tel : 33 (0)5 56 84 68 32
http://www.africanti.org/netsuds
http://www.gdri-netsuds.org
Introduction
Annie LENOBLE-BART
EA 4426 MICA
Université de Bordeaux

E n janvier 2010 a eu lieu le 14 e sommet ordinaire de l’Union Africaine, à Addis Abeba. Le thème en était « Technologies de l’Information et de la Communication en Afrique : Défis et Perspectives pour le Développement ».
Une nouvelle fois cette question était abordée, revenant de façon lancinante dans les préoccupations officielles. Dans cette publication, nous avons choisi de la traiter dans un secteur particulier : celui des médias, et au-delà des théories, des discours convenus, pour voir au plus près les réalités du terrain.
Le Groupe de Recherche sur les Médias Africains (GREMA) {1} travaille depuis de nombreuses années sur l’histoire et les trajectoires des mondes journalistiques, tant dans les États francophones qu’anglophones ou lusophones. Au fur et à mesure des évolutions technologiques, il a scruté les modifications adoptées dans les productions comme dans la diffusion et les appropriations des secteurs médiatiques. En dehors de publications spécifiques (RTP 2006 ; Lenoble-Bart & Tudesq 2008), le groupe a participé à des recherches plus générales en relation avec le réseau Netsuds en étudiant les conséquences des innovations pour les médias africains (Chéneau-Loquay 2000,2004 par exemple). Les tendances spécifiques de chaque média ont, elles aussi, été suivies. Ainsi, pour la radio (Cheval & Antoine 2006, Cheval 2008, Damome 2008), la collaboration avec le GRER (Groupe de Recherches et d’Études sur la Radio, < www.grer.fr/ >) a alimenté des thématiques transversales.
Les « nouvelles » technologies renouvellent un certain nombre de questionnements. Leur apport aux débats démocratiques est indéniable, malgré d’évidentes limites : « Le Web s’impose aujourd’hui comme un espace majeur pour la presse. Les journalistes adaptent leurs façons de travailler tandis que les citoyens modifient leurs usages de l’actualité. Mais la presse étant l’un des socles de nos sociétés démocratiques, quel rôle politique joue le journalisme en ligne ? Correspond-t-il à un élargissement ou à une restriction du débat démocratique ? » {2} . Il est indéniable que la parole se libère sous des formes traditionnelles voire réinventées mais plus encore s’exile sur internet pour s’affranchir de contraintes diverses, économiques comme politiques. Ainsi, peut-on trouver ce genre de profession de foi en ligne :
« Un problème qui tourmente souvent les intellectuels africains en général et les intellectuels congolais en particulier, c’est le nombre réduit d’organes de publication. Congo Vision veut aider à remédier à cette difficulté en offrant un cadre de publication électronique aux intellectuels et aux artistes congolais.
Congo Vision est un site indépendant qui a pour objectif de contribuer à informer et à transformer les Congolais par le savoir scientifique et à faire connaître au monde tout ce qui est congolais » {3} .
Le directeur d’Africatime, Cheik Bamba, est plus explicite encore. Il voulait « offrir un lien d’expression démocratique où les internautes s’expriment sans aucune censure ». Certains sites d’opposants se sont dotés de noms transparents à l’image de < www.kabiladoitpartir.com >.
Du côté des récepteurs, compte tenu des difficultés encore récurrentes de connexion dans beaucoup de régions africaines mais également de pratiques différentes, la fréquentation des médias en ligne est moins répandue qu’au Nord mais s’installe progressivement, y compris sur le téléphone portable compte tenu de son succès {4} .
L’essentiel des articles présentés ici provient de membres du GREMA, ce groupe de recherches dont des membres ont soutenu des thèses en Sciences de l’Information et de la Communication mais ont continué, par la suite, à creuser leur champ d’investigation initial, d’autant qu’un certain nombre qui étaient déjà des professionnels de l’information et/ou de la communication dans leur pays, ont retrouvé des fonctions dans ce secteur. Souvent, aussi, ils font cours dans des instances universitaires locales.
Ainsi, Claudio Jone, aujourd’hui responsable du journal de 20 heures à la Télévision mozambicaine, nous fait revivre une expérience originale : celle de la transmission par fax de journaux qui ne pouvaient plus être distribués. Cyriaque Paré, au départ journaliste de presse écrite – bien connu par ailleurs pour son site d’actualités lefaso. net –, désormais responsable de la communication du Premier ministre du Burkina Faso analyse la difficile conversion des journaux et des journalistes de pays africains à l’internet. Il a eu le souci de voir si les enquêtes de sa thèse, qui remontaient pour l’essentiel à 2006, devaient être actualisées. Il a vérifié, par de nombreux sondages, qu’elles restaient encore d’actualité.
Pourtant, deux études concrètes de sites portail (seneweb. com et abidjan. net, respectivement scrutés par Moda Gueye et Sidiki Bamba) montrent que, peu à peu, les Africains – en particulier ceux de la diaspora mais, de plus en plus, ceux de l’intérieur – ont pris l’habitude de fréquenter la Toile et de participer activement aux forums de discussions. À l’heure de « l’explosion de la communication » (Breton & Proulx 2006), ils élargissent significativement un espace public en quête de nouvelles frontières et créent de véritables espaces pionniers, avec toutes les limites que cela peut engendrer.
Étienne Damome, lui, dans le cadre de son post-doc, continue à s’intéresser au secteur de la radio. Ce média reste de loin le plus répandu et le plus utilisé en Afrique, comme l’ont analysé les écrits d’A.-J. Tudesq (entre autres, Tudesq 1998,2002). Après avoir consacré sa thèse à un aspect que la radio traite de façon de plus en plus abondante (les questions religieuses) et à un secteur géographique particulier (l’Afrique de l’Ouest), il a étendu ses recherches à d’autres pays et d’au

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