Les pilotes payants sont- ils dangereux?
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Les pilotes payants sont- ils dangereux? Ils sont cinq. Cinq à découvrir la Formule 1 ou l'avoir fait en 2010 grâce à un soutien financier important de leurs sponsors. Vitaly Petrov chez Renault (Lotus-Renault en 2011), Pastor Maldonado chez Williams, Sergio Pérez chez Sauber, Narain Karthikeyan chez HRT et Jérôme d'Ambrosio chez Virgin ont ainsi participé au premier Grand Prix de la saison à Melbourne autant (plus ?) pour l'argent qu'ils ont apporté à l'écurie qui leur a confié une voiture que grâce à leur talent. Surtout ceux qui débutent dans une équipe du milieu ou du fond de grille qui avait de sérieux manques dans leur budget de fonctionnement, au point de risquer de mettre la clé sous la porte. Ainsi, Frank Williams a accueilli avec bonheur la colossale manne financière apportée par Pastor Maldonado (champion de GP2 après quatre tentatives infructueuses), soutenu par l'entreprise pétrolière nationale du Venezuela, alors qu'il avait perdu nombre de sponsors fin 2010. Et le pilote sud-américain aurait d'ailleurs signé un contrat de cinq ans avec l'écurie britannique, que ses performances en piste soient dignes ou pas d'un pilote de F1. Karthikeyan, qui s'appuie sur le constructeur indien Tata, n'a plus couru en F1 depuis 2005, mais l'argent de la firme comprise dans l'embauche de Karthikeyan (estimé à 8 M€) est très utile à HRT pour boucler un budget déjà famélique.

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Publié le 02 avril 2011
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Langue Français

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Les pilotes payants sont- ils dangereux?

Ils sont cinq. Cinq à découvrir la Formule 1 ou l'avoir fait en 2010 grâce à un soutien financier important de leurs sponsors. Vitaly Petrov chez Renault (Lotus-Renault en 2011), Pastor Maldonado chez Williams, Sergio Pérez chez Sauber, Narain Karthikeyan chez HRT et Jérôme d'Ambrosio chez Virgin ont ainsi participé au premier Grand Prix de la saison à Melbourne autant (plus ?) pour l'argent qu'ils ont apporté à l'écurie qui leur a confié une voiture que grâce à leur talent. Surtout ceux qui débutent dans une équipe du milieu ou du fond de grille qui avait de sérieux manques dans leur budget de fonctionnement, au point de risquer de mettre la clé sous la porte. Ainsi, Frank Williams a accueilli avec bonheur la colossale manne financière apportée par Pastor Maldonado (champion de GP2 après quatre tentatives infructueuses), soutenu par l'entreprise pétrolière nationale du Venezuela, alors qu'il avait perdu nombre de sponsors fin 2010. Et le pilote sud-américain aurait d'ailleurs signé un contrat de cinq ans avec l'écurie britannique, que ses performances en piste soient dignes ou pas d'un pilote de F1. Karthikeyan, qui s'appuie sur le constructeur indien Tata, n'a plus couru en F1 depuis 2005, mais l'argent de la firme comprise dans l'embauche de Karthikeyan (estimé à 8 M€) est très utile à HRT pour boucler un budget déjà famélique. Sergio Pérez (vice-champion de GP2) jouit lui de l'appui de l'homme le plus riche du monde, Carlos Sims, via son groupe Telmex, et Jérôme d'Ambrosio, s'il présente des qualités réelles de pilote saluées dans son pays par Jacky Ickx et Thierry Boutsen et qu'il a pu domestiquer la F1 en 2010 en tant que pilote essayeur de Virgin le vendredi au Japon, en Corée du Sud, au Brésil et à Abou Dabi, aurait obtenu le second volant chez Virgin aux dépens de Lucas Di Grassi en apportant environ 5 M€. Les pilotes payants ont toujours existé en Formule 1, à l'image du pilote brésilien Pedro Diniz (10 points pris en 98 GP) qui a piloté chez Forti, Ligier, Arrows et Sauber entre 1995 et 2000 grâce à l'argent de son papa (patron d'une chaîne de supermarchés) avant de prendre une participation financière importante chez Prost Grand Prix. Mais leur recrudescence en 2011, due essentiellement à la crise économique et à la désaffection de bon nombre de sponsors, inquiète un peu le milieu. A commencer par le meilleur pilote de la saison 2010, Sebastian Vettel. Lequel a déclaré à la chaîne de télévision autrichienne Servus que les pilotes payants étaient "un risque". "C'est un risque pour nous professionnels, car ces pilotes, lorsqu'ils se font dépasser, se comportent de manière imprévisible.

Certains sont de vraies chicanes mobiles". Des propos pas très amènes, surtout venant d'un pilote guère plus jeune que quatre de ces cinq pilotes, mais pas forcément dénués de sens. Surtout avec l'apparition ou le retour en 2011 du KERS et de l'aileron ajustable, qui sont des dispositifs à assimiler par les pilotes, en plus de toute l'électronique et les autres manoeuvres plus traditionnelles qu'ils ont à gérer au volant. Pour le pilote allemand, ces nouveaux collègues auront du mal à s'adapter et donneront l'impression de "conduire une voiture en s'amusant sur son portable". Sans les accabler à l'avance, Thierry Boutsen et Philippe Alliot sous-entendent également que les dispositifs techniques pourraient être difficiles à assimiler. Surtout pour les jeunes pilotes. Philippe Alliot : "Ça va être difficile pour tous les pilotes, qu'ils soient expérimentés ou pas, entre le KERS, l'aileron, tout ce qu'ils ont à gérer, les pneus qui sont là aussi une grande incertitude... Et tout ça cumulé, sincèrement, les pilotes vont devenir davantage des ordinateurs que des pilotes". "La Formule 1 a beaucoup évolué depuis que j'ai arrêté", poursuit Thierry Boutsen. "L'arrivée des nouvelles technologies a permis sans doute à des pilotes plus jeunes et inexpérimentés de pouvoir briller, ce qui à mon époque était impossible. On avait besoin d'un bagage technique beaucoup plus important que ce dont ils ont besoin maintenant". Mais Sergio Pérez, un de ces "suspects" potentiels, est persuadé que lui et les autres sauront s'adapter. Y compris à l'aileron ajustable. "Je l'ai testé sur simulateur, c'est très difficile de s'adapter. C'est totalement nouveau pour moi. J'espère que j'arriverai à le gérer. Mais c'est normal d'obtenir sa chance quand on fait de bonnes saisons, comme je l'ai fait en GP2". Lui et les trois autres débutants ou revenants (Karthikeyan) seront néanmoins attendus au tournant. Qu'ils devront, en bon pilote, savoir négocier.

Vettel : "Des chicanes mobiles"

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