Médias et sociétés interculturelles
206 pages
Français

Médias et sociétés interculturelles , livre ebook

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206 pages
Français

Description

Dans notre monde turbulent et influencé par les processus de la mondialisation, le dialogue interculturel est devenu à la fois un objectif, un idéal et un instrument. Les technologies, pressions économiques et politiques de libéralisme ont transformé les industries des médias, mais aussi favorisé l'émergence de nouveaux usages sociaux plus individualisés, toujours largement ancrés dans le local. (Articles en français et en anglais).

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336320205
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Martin KLUS & Gilles ROUET
MÉDIAS ET SOCIÉTÉS INTERCULTURELLES
Préface d’Edwy Plenel
Local & Global
Médias et sociétés interculturelles
CollectionLocal & GlobalDirigée par Gilles Rouet & François Soulages Migrations, Mobilités, Frontières et Voisinages,Maria Rosteková & Serge Dufoulon (dir.) Citoyennetés et Nationalités en Europe, articulations et pratiques,Gilles Rouet (dir.) Nations, cultures et entreprises en Europe,Gilles Rouet (dir.) Productions et perceptions des créations culturelles,Helena Bálintová & Janka Palková (dir.) La photographie : mythe global et usage local,Ivaylo Ditchev & Gilles Rouet (dir.) Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. Esthétique de la rencontre 1,Dominique Berthet Usages de l’Internet, éducation & culture, Gilles Rouet (dir.) Usages politiques des nouveaux médias, Gilles Rouet (dir.) Participations & citoyennetés depuis le Printemps arabe,Antoniy Galabov & Jamil Sayah (dir.) Internet ou la boîte à usages, Serge Dufoulon (dir.) Géoartistique & Géopolitique. Frontières, François Soulages (dir.) Europe des partages, Europe partagée, Serge Dufoulon & Gilles Rouet (dir.) Frontières géoculturelles & géopolitiques, Gilles Rouet & François Soulages (dir.)Transhumanités. Fictions, formes et usages de l’humain dans les arts contemporains, Isabelle Moindrot & Sangkyu Shin (dir.) e-Citoyenneté, Anna Krasteva (dir.) Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Belgique(Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles), Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Seville),France(Gilles Rouet, Univ. Reims, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Budapest),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica),Taïwan(Stéphanie Tsai, Univ. Centrale de Taiwan, Taïpé)
Sous la direction de Martin KLUS & Gilles ROUETMédias et sociétés interculturelles
Ce volume réunit en particulier les contributions au colloque organisé à Istanbul par l’Université Fatih, en partenariat avec l’Université Saints-Cyrille-et-Méthode de Trnava, l’Université Pan-européenne de Bratislava et l’Institut Français de Bulgarie. Les directeurs de la publication remercient particulièrement Serge Dufoulon, François Soulages et Gérard Wormser pour leur aide dans la composition du volume et la révision des textes, Anne-Coralie Bonnaire, Christophe Lips et Veronika Sklenková pour leur important travail relecture attentive, patiente et efficace. Volume publié avec le concours de la revueSens Public, de l’Institut d’études européennes et internationales de Reims, de la Faculté des sciences politiques et des relations internationales de l’Université Matej Bel de Banská Bystrica et de la Chaire Jean Monnetad personam« Identités et Cultures en Europe »et grâce au soutiende l’Institut Français de Bulgarie. Partenaires de la collection RETINA.International, Recherches Esthétiques & Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes, ECAC,Europe Contemporaine & Art Contemporain, Paris 8, IEEI,Institut d’Études Européennes et Internationales, Reims & Faculté de Sciences Politiques et des Relations Internationales, Banská Bystrica.© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN :978-2-343-01216-2EAN :9782343012162
Préface Pour une démocratie de la relation Je vais essayer d’expliquer pourquoi la révolution numérique, dont l’Internet est la vitrine et la réalité quotidienne dans nos usages et dans nos pratiques, avec des situations différentes selon nos pays, appelle une refondation démocratique. Nos sociétés vivent la troisième révolution industrielle de e e notre modernité. La première, à la fin du XVIII , puis au XIX , a accompagné l’émergence des idéaux démocratiques. Son moteur technologique fut la machine à vapeur, son symbole quotidien la e locomotive. La deuxième révolution industrielle, à la fin du XIX e et au début du XX , a accompagné l’approfondissement démocratique et d’immenses bouleversements géopolitiques. C’est le début du siècle américain, des empires coloniaux, des conquêtes démocratiques, des mouvements sociaux et finalement, nous le savons en Europe, une terrible catastrophe. Son symbole quotidien fut l’automobile, et l’est toujours, son moteur technologique fut l’électricité, avec une dynamique d’invention qui est passée de l’Europe aux États-Unis. La révolution technologique que nous vivons aujourd’hui, dont le numérique est le moteur, dont l’Internet la vitrine, pose à nos sociétés des questions de refondation démocratique au sujet des droits existants, des habitudes culturelles et des pratiques sociales. Cette situation est au cœur de la crise de l’information. La presse traditionnelle est, en effet, en crise. Une invention technologique qui supprime le papier, l’impression, la distribution,
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Edwy Plenel
a forcément l’avenir devant elle, puisque ces coûts sont au cœur de la production du journal. Elle change radicalement la situation et ne peut pas ne pas avoir de répercussion sur le statut du journaliste. Celui qui se destine à cette profession sera concurrencé par des citoyens qui désormais n’ont plus besoin de lui pour s’exprimer, qui peuvent conquérir sur l’Internet leur liberté d’expression et d’opinion. Nos pays traversent des crises d’identité au travers des nouveaux rapports de force géopolitiques. Les crises profondes des régimes au sud de la Méditerranée font naître des réalités politiques nouvelles. Il est indispensable de bien considérer cette situation générale pour tenter de penser à des réponses audacieuses. Je m’appuie sur un petit « laboratoire », le journal en ligne 1 Médiapart, et qui a voulu montrer qu’on pouvait faire unpure playerà la fois indépendant et participatif et qui crée de la valeur, valeur de ses informations, valeur de la démocratie. Au cœur de la circulation de ces informations : le lien avec le public, avec les lecteurs et la valeur de la relation de confiance entre ce public et le journal.Médiapart a été le premier journal payant sur l’Internet. Alors que personne ne croyait possible de prendre ce parti de développer un journal numérique payant sur la Toile, nous avons défendu avec succès ce principe. Le principe de base est qu’on peut être disposé à acheter de l’information si elle est utile. Des vérités de fait, pas seulement des vérités d’opinionPenser cette question comme journaliste, cela veut dire penser, dans ce moment de trouble, notre légitimité démocratique. À quoi servons-nous ? Nous ne servons pas à dire des opinions, – nous l’avons cru, quels que soient les régimes –, nous les journalistes ! Avec cette idée que par nos opinions et par nos éditoriaux, nous étions les « guides » du peuple. La révolution numérique nous fait tomber de l’estrade et nous remet à notre juste place. La liberté d’opinion n’est pas le privilège du journaliste. Elle appartient à tous les citoyens. La responsabilité des journalistes est d’apporter aux citoyens des informations 1. Cf. le site du journal dirigé par Edwy Plenel : <http://www.mediapart.fr/>, [NdÉ]. 8
Pour une démocratie de la relation
d’intérêt public pour qu’ils soient libres et autonomes. Libres dans leurs choix, autonomes dans leurs décisions. Je ne prétends pas que le journaliste ne doit pas exprimer d’opinions. Il peut publier des partis-pris, des éditoriaux, des commentaires, des points de vue. Mais ce n’est pas le cœur de son métier, du métier de journaliste. La liberté d’expression est un droit des citoyens, de tous les citoyens. Jusqu’à la révolution numérique, ce droit passait par la médiation des journalistes, il fallait qu’un journaliste le filme, l’interviewe, publie sa tribune pour qu’un citoyen puisse avoir une place dans l’espace public. Avec la révolution numérique, les citoyens ont une place dans la médiasphère, ils s’expriment. Ils disent parfois des choses déraisonnables, folles, mais ils s’expriment. Ils n’ont pas besoin pour cela des journalistes. Ils utilisent les réseaux sociaux, les blogs… Beaucoup de journalistes sont d’autant plus affolés par cette situation qu’un nouveau concept a été inventé, celui de « journalisme citoyen ». Mais il s’agit d’une illusion : comme si le fait d’exprimer son opinion transformait l’auteur en journaliste ! Ma thèse est radicale : cette situation, la révolution numérique, rend en fait confiance aux journalistes et les remet à leur juste place. Ils sont d’abord sommés d’apporter quelque chose d’utile au citoyen. Trop d’information tue l’information. Dans un monde saturé d’information, la question du sens, de la pertinence et de la hiérarchie des informations devient une question essentielle. Face au divertissement, au flux, à l’immédiateté, à l’uniformité, le rôle du journaliste est primordial, peut-être encore plus qu’avant. Il ne s’agit pas simplement d’éclairer par des opinions, des arguments, mais d’éclairer par des faits, d’apporter des vérités de fait, et pas seulement des vérités d’opinion. Les journalistes sont requis autour d’un enjeu essentiel qui est le droit de savoir. En démocratie, les opinions s’affrontent ; mais s’il n’y a qu’affrontement des opinions et des idéologies, il n’y a plus de monde commun. Pour qu’il y ait monde commun, il faut qu’existe une production d’informations d’intérêt public, un rapport à la réalité. Il faut que ce qui est d’intérêt public soit public. Il faut qu’il n’y ait pas d’opacité sur ce qui concerne les citoyens. La publicité de la vie politique, de tout ce qui concerne les citoyens, est la seule sauvegarde de la démocratie. À partir de là, on voit combien la révolution numérique, si nous savons nous en emparer, si nous la tirons vers le haut, est un accélérateur 9
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