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Merckx, la belle histoire belge Qui connaît le baron Edouard Louis Joseph ? Peu de monde, assurément. Son nom est en revanche beaucoup plus évocateur : Merckx. Six petites lettres gravées dans la mémoire collective. Qui peut se targuer de symboliser le cyclisme avec autant de force ? A l'image de Michael Jordan pour le basket ou Carl Lewis pour l'athlétisme, Eddy Merckx a dépassé le cadre de son propre sport. Comme aucun autre avant lui. Deuxième sportif du millénaire entre les deux Américains, "l'Ogre de Tervuren" a laissé une trace indélébile. L'empreinte a pris forme au milieu des années 60. Jacques Anquetil est alors au firmament. Merckx n'est alors qu'un jeune belge talentueux. Un débutant dont le nom signifie bien peu de choses. Champion du monde chez les amateurs, il entame sa carrière en Belgique chez Solo-Superia puis passe professionnel le 27 avril. Mais les tensions avec Rik Van Looy, leader charismatique de l'équipe, auront raison de leur association. Malgré ce passage éclair, Merckx aura eu le temps de terminer son premier Mondial à la 29ème place. Et il ne lui faudra pas bien longtemps pour justifier son recrutement par l'équipe Peugeot-BP. A tout juste 20 ans, Merckx, qui disputait là sa seconde course sous ses nouvelles couleurs, grille la politesse aux sprinteurs sur la Via Roma. Milan-San Remo est le premier Monument d'une longue série. Le Belge est un prodige. En 1967, il devient champion du monde chez lui sur le circuit d'Heerlem.

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Publié le 03 mai 2011
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Langue Français

Extrait

Merckx, la belle histoire belge

Qui connaît le baron Edouard Louis Joseph ? Peu de monde, assurément. Son nom est en revanche beaucoup plus évocateur : Merckx. Six petites lettres gravées dans la mémoire collective. Qui peut se targuer de symboliser le cyclisme avec autant de force ? A l'image de Michael Jordan pour le basket ou Carl Lewis pour l'athlétisme, Eddy Merckx a dépassé le cadre de son propre sport. Comme aucun autre avant lui. Deuxième sportif du millénaire entre les deux Américains, "l'Ogre de Tervuren" a laissé une trace indélébile. L'empreinte a pris forme au milieu des années 60. Jacques Anquetil est alors au firmament. Merckx n'est alors qu'un jeune belge talentueux. Un débutant dont le nom signifie bien peu de choses. Champion du monde chez les amateurs, il entame sa carrière en Belgique chez Solo-Superia puis passe professionnel le 27 avril. Mais les tensions avec Rik Van Looy, leader charismatique de l'équipe, auront raison de leur association. Malgré ce passage éclair, Merckx aura eu le temps de terminer son premier Mondial à la 29ème place. Et il ne lui faudra pas bien longtemps pour justifier son recrutement par l'équipe Peugeot-BP. A tout juste 20 ans, Merckx, qui disputait là sa seconde course sous ses nouvelles couleurs, grille la politesse aux sprinteurs sur la Via Roma. Milan-San Remo est le premier Monument d'une longue série. Le Belge est un prodige. En 1967, il devient champion du monde chez lui sur le circuit d'Heerlem. A deux autres reprises, il connaitra les joies du maillot arcen-ciel (1971 et 1974). Dès 1968, le Giro s'offre à lui. Quatre autres suivront. Son insatiable appétit de victoires s'exporte sur l'ensemble de la saison et aucun terrain ne lui semble étranger. Classiques, grand tour, et même le record de l'heure qu'il pulvérise en 1972 à Mexico : tel un prédateur, le Belge phagocyte tout ce qui se présente sous ses roues. Trois ans auparavant, en 1969, il découvre le Tour sous pavillon Faema. Une initiation en forme de triomphe. Entre Luchon et Mourenx, le Flamand terrasse la concurrence : 140 kilomètres d'échappée solitaire débutés au sommet du Tourmalet et huit minutes de débours pour ses poursuivants ramenés à leur triste condition de faire-valoir. "Merckx surpasse Merckx", titre succinctement L'Equipe. Il est le premier coureur de l'histoire à ramener tous les maillots à Paris (jaune, vert, blanc et à pois). Un ogre. "At-on affaire à un mutant ?", se demande l'envoyé spécial de Paris Match. "Ou à un superchampion de 24 ans ?" Parce qu'il réalise des exploits que l'on osait à peine imaginer,

Merckx suscite des interrogations. Voire des doutes. Certains croiront entrevoir un début de réponse dans ses contrôles positifs. Rattrapé à trois reprises par la patrouille - en 1969 sur le Giro, en 1973 et en 1977 -, le Belge n'eut pas à en subir les conséquences. "Une belle blague serait de soumettre son électrocardiogramme à un cardiologue sans lui dire qu'il est celui de Merckx (48 pulsations par minute), lançait le Dr Lemoine, suiveur sur le Tour 1969. Il ordonnerait aussitôt de mettre le patient au lit pour un repos absolu." "Merckx est simplement celui qui sait aller le plus loin dans la douleur", rétorquait Philippe Miserez, médecin sur le Tour. Cette même année, Christian Raymond, qui l'a côtoyé deux années durant chez Peugeot-BP, l'affuble d'un surnom qui passera à la postérité : le Cannibale. L'histoire ne retiendra que l'aspect positif du sobriquet, ce n'est pourtant pas son sens premier... Car, devenu imbattable, Merckx agace, dérange. Ses 70 kilomètres en solitaire sur le Tour des Flandres 1969 alors que la zone des monts n'a pas débuté renforcent encore cette impression. En 1970, il fait du Mont Ventoux la sépulture de ses adversaires. Mais exténué, il est contraint de gagner l'hôpital le plus proche. Il sera quand même sacré à Paris. Sa boulimie de succès ne connaît aucune limite. Jusqu'en 1971. Là, Merckx découvre l'adversité. Elle a les traits d'un grimpeur ailé : Luis Ocana. Sur l'étape Grenoble - Orcières-Merlette, l'Espagnol assomme le Tour. Merckx compris, qui est relégué à près de 9 minutes. "Le Cannibale" vient de trouver un adversaire à sa mesure. La réaction qui sera la sienne trois jours plus tard rend compte de son insondable orgueil. Blessé, relégué à une dizaine de minutes au général, le Belge rentre dans une logique d'harcèlement.

Premier coureur de l'histoire à ramener tous les maillots à Paris

Dans la descente du col de Mente, transformée en patinoire par les trombes d'eaux et de grêle qui s'abattent sur la course, les deux hommes partent à la faute. Merckx est déséquilibré ; Ocana s'effondre. A l'instant précis où il se relève, Joop Zoetemelk le percute violemment. Il se retire et le Tour 1971 ira à Merckx. Cet accroc ne l'empêchera pas d'asseoir davantage sa domination. Année grandiose, sans doute sa meilleure, 1972 le voit remporter sa 4ème victoire sur le Tour, un 3ème Tour d'Italie, un 5ème Milan-San Remo, un 3ème Liège-Bastogne-Liège et un second Tour de Lombardie. Son palmarès ne cessera de s'enrichir jusqu'en 1975, année où il signe le meilleur printemps de sa carrière (Milan-San Remo, Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, Amstel Gold Race).

Impétuosité, classe, audace, rage de vaincre : Merckx était tout cela à la fois. Certains iront jusqu'à théoriser son hégémonie : le "Merckxisme" était né. Mélange de mystère - son visage était impassible - et d'ultra domination, quelque part entre la froideur du champion et des exploits inimaginables. Comme toute doctrine digne de ce nom, elle eut son lot de détracteurs. Ces derniers honnissent la mainmise du Belge, et la prévisibilité des courses qui en découle. Cette haine culminera sur les routes du Tour 1975. La 14ème étape est le théâtre d'un événement imprévu : en pleine ascension du Puy de Dôme, un aficionados de Bernard Thévenet lui assène un coup de poing dans le flanc. Meurtri dans sa chair, Merckx gagne quand même l'arrivée. Il repart tant bien que mal le lendemain, mais ne peut tenir tête au Français qui s'envole dans les Alpes pour conquérir son premier Tour. Héroïque, le Belge, qui s'est en outre perforé le sinus après une chute, se traine jusqu'à Paris où il accroche une deuxième place. Ce ne sera pas son dernier Tour - il terminera 6ème en 1977 - mais assurément quelque chose s'est cassé dans cette si parfaite machine à gagner. Il ne s'en relèvera pas. La suite ne sera qu'une lente descente agonisante au cours de laquelle ses prouesses ne seront plus que sporadiques. Au terme d'une carrière sans égale, ce monstre d'orgueil qu'était Merckx n'aura finalement négligé qu'une seule chose : sa sortie.

Mélange de mystère et d'ultra domination

FICHE COUREUR Eddy Merckx Né le 17 juin 1945 à Meensel-Kiezegem (Belgique) Nombre de victoires : 525 Equipes : Solo-Superia (1965), Peugeot-BP (1966-1967), Faema (1968-1969), Faemino-Faema (1970), Molteni (1971-1976), Fiat France (1977)

Palmarès : Championnat du monde (1967, 1971, 1974), Milan-San Remo (1966, 1967, 1969, 1971, 1972, 1975, 1976), Tour des Flandres (1969, 1975), Paris-Roubaix (1968, 1970, 1973), Liège-Bastogne-Liège (1969, 1971, 1972, 1973, 1975), Tour de Lombardie (1971, 1972), La Flèche Wallonne (1967, 1970, 1972), Gand-Wevelgem (1967, 1970, 1973), Amstel Gold Race (1973, 1975), Paris-Nice (1969, 1970, 1971), Dauphiné libéré (1971), Grand prix du Midi libre (1971), Tour de Suisse (1974), Tour de Belgique (1970, 1971), Tour de Romandie (1968), Tour de Catalogne (1968), Semaine catalane (1975, 1976), Het Volk (1971, 1973), Paris-Luxembourg (1969), Trophée Baracchi (1966, 1967, 1972), Coppa Agostoni (1970), Tour du Morbihan (1966), Tour de Sardaigne (1968, 1971, 1973, 1975), Tour du Levant (1969), Tour du Piémont (1972), Tour d'Émilie (1972), Flèche brabançonne (1972), À travers Lausanne (1968, 1970, 1973), Trois Vallées Varésines (1968), Grand prix des Nations (1973), Grand Prix Pino Cerami (1966), Critérium des As (1967,1970, 1974), Montée de San-Martino (1970), Course de côte de Monte Campione (1973), Escalade de Montjuic (1966, 1970, 1971, 1972, 1974, 1975), Trofeo de Laigueglia (1973, 1974), Grand Prix de l'Escaut (1971), Grand Prix de Francfort (1971), Grand Prix de Fourmies (1973), Paris-Bruxelles (1973)

Tour de France : 1969 : Vainqueur ; 1970 : Vainqueur ; 1971 : Vainqueur ; 1972 : Vainqueur ; 1974 : Vainqueur ; 1975 : 2e ; 1977 : 6e

Tour d'Italie : 1967 : 9e ; 1968 : Vainqueur ; 1969 : Hors course (contrôle positif) ; 1970 : Vainqueur ; 1972 : Vainqueur ; 1973 : Vainqueur ; 1974 : Vainqueur ; 1976 : 8e Tour d'Espagne : 1973 : Vainqueur

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