Pas pour la victoire finale, mais de belles perspectives...
3 pages
Français

Pas pour la victoire finale, mais de belles perspectives...

Cet ouvrage peut être téléchargé gratuitement
3 pages
Français
Cet ouvrage peut être téléchargé gratuitement

Description

Pas pour la victoire finale, mais de belles perspectives... Difficile d'imaginer des coureurs français se mêler à la lutte pour la première place du classement général du Tour de France 2013 avec Alberto Contador, Christopher Froome, Bradley Wiggins, Joaquim Rodriguez, Cadel Evans, Tejay Van Garderen et Andy Schleck (s'il réussit à récupérer tout son potentiel). Pour espérer l'emporter, il faut en effet être capable de passer sur tous les terrains, en montagne comme sur les chronos, tout en faisant preuve de vigilance et d'intelligence de course lors d'étapes toujours piégeuses où il faut éviter des bordures qui peuvent coûter de précieuses minutes. "Je ne les vois pas finir dans les trois premiers car la concurrence est très forte et il leur faudra réussir à battre de grands champions qui semblent plus complets" explique Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour de France en 1975 et 1977. "Le cyclisme français n'a pas encore un coureur capable de gagner le Tour, mais il y a des garçons qui ont un bel avenir devant eux et quand on se classe dans les dix premiers, on ne peut espérer que progresser et se retrouver, pourquoi pas, dans les cinq premiers" constate Roger Legeay, ancien directeur sportif, notamment chez Z, Gan et Crédit Agricole, aujourd'hui président du Mouvement pour un Cyclisme Crédible (MPCC).

Informations

Publié par
Publié le 02 janvier 2013
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Pas pour la victoire finale, mais de belles perspectives...

Difficile d'imaginer des coureurs français se mêler à la lutte pour la première place du classement général du Tour de France 2013 avec Alberto Contador, Christopher Froome, Bradley Wiggins, Joaquim Rodriguez, Cadel Evans, Tejay Van Garderen et Andy Schleck (s'il réussit à récupérer tout son potentiel). Pour espérer l'emporter, il faut en effet être capable de passer sur tous les terrains, en montagne comme sur les chronos, tout en faisant preuve de vigilance et d'intelligence de course lors d'étapes toujours piégeuses où il faut éviter des bordures qui peuvent coûter de précieuses minutes. "Je ne les vois pas finir dans les trois premiers car la concurrence est très forte et il leur faudra réussir à battre de grands champions qui semblent plus complets" explique Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour de France en 1975 et 1977. "Le cyclisme français n'a pas encore un coureur capable de gagner le Tour, mais il y a des garçons qui ont un bel avenir devant eux et quand on se classe dans les dix premiers, on ne peut espérer que progresser et se retrouver, pourquoi pas, dans les cinq premiers" constate Roger Legeay, ancien directeur sportif, notamment chez Z, Gan et Crédit Agricole, aujourd'hui président du Mouvement pour un Cyclisme Crédible (MPCC).

PIERRE ROLLAND DANS LA COUR DES GRANDS

Après avoir été la révélation de l'édition 2011 où il avait pris la 10ème place du général, en remportant le classement du meilleur jeune et l'étape de l'Alpe d'Huez où aucun Français ne s'était imposé depuis Bernard Hinault en 1986, Pierre Rolland a confirmé l'an dernier en terminant à la 8ème place, tout en s'adjugeant une nouvelle étape de montagne entre Albertville et La Toussuire-Les Sybelles. A 25 ans, le protégé de Jean-René Bernaudeau chez Europcar est l'un des meilleurs grimpeurs du peloton et le parcours montagneux du Tour 2013 semble davantage lui correspondre, d'autant qu'il n'y aura que 65 km de chrono individuel. "Il a un beau potentiel en montagne, mais il doit absolument s'améliorer dans le contre-la-montre et ce n'est pas toujours facile de progresser dans un domaine sans perdre un peu dans l'autre. Il peut s'approcher du top 5" observe Bernard Thévenet. "S'il n'est pas bon tous les jours dans la montagne - ce qui l'a fait jusqu'ici un peu reculer au classement -c'est quand même quand la route s'élève qu'il obtient ses meilleures performances". Même constat pour Roger Legeay pour lequel Pierre Rolland "qui peut accompagner les meilleurs dans certaines arrivées au sommet doit être encore davantage constant, c'est-à-dire en étant toujours avec eux, ce qui l'amènera forcément à être parmi les tous premiers au classement général. Mais par rapport aux autres coureurs français, il a une longueur d'avance".

THIBAUT PINOT POUR CONFIRMER

Parmi les grandes révélations du Tour 2012, Thibaut Pinot, du haut de ses 22 ans, a frappé les esprits. Pour sa première participation à la Grande Boucle, le coureur de FDJ a réussi à se classer 10ème au général et s'est même offert une victoire d'étape entre Belfort et Porrentruy (et une 2ème place à La Toussuire derrière Rolland). Le natif de la Haute-Saône sera attendu cette année ! "Sa marge de progression est supérieure à celle de Pierre Rolland" note Bernard Thévénet, " je pense notamment qu'il va s'améliorer en contre-la-montre". Et de poursuivre : "L'an passé, il m'a étonné par ses facultés de résistance et de récupération car il a quand même fait pas mal d'efforts au début de la course et il était encore présent dans les Pyrénées. C'est là que réside son point fort". Roger Legeay attend une confirmation de la part de Thibaut Pinot "qui, après une première année exceptionnelle, doit passer de statut d'espoir à celui de protagoniste, ce qui pourrait l'amener à gagner des places dans la hiérarchie, mais cela fait partie d'un programme de carrière et d'un apprentissage nécessaire. Il ne faut pas brusquer les choses et je fais confiance à son encadrement". Pour Bernard Thévenet, "tout dépendra de la manière dont la course sera conduite. Si tout se décante dans le dernier col lors des étapes de montagne, ce sera tout bon pour Thibaut Pinot".

JÉRÔME COPPEL À LA RELANCE

Après une très encourageante 13ème place sur le Tour 2012, Jérôme Coppel n'a pas réussi à confirmer l'an dernier où il s'est classé 21ème. Passé de Saur-Sojasun chez Cofidis, celui qui aura 27 ans peu après l'arrivée de la prochaine Grande Boucle peut nourrir l'espoir de se distinguer à nouveau. "C'est un garçon que je connais depuis longtemps et je crois beaucoup en lui. Il était malade dans le dernier Tour et il a quand même obtenu un classement honorable alors que beaucoup d'autres, s'ils avaient été affaiblis comme il l'était, auraient fini beaucoup plus loin" relève Bernard Thévenet. "On sait qu'il a du talent, mais c'est maintenant à lui de le démontrer" lance Roger Legeay. Le Haut-Savoyard qui est un meilleur rouleur que Rolland et Pinot, même s'il est sans doute un peu plus court en montagne - ce qui en fait jusqu'ici un coureur plus complet - se retrouve dans un nouvel environnement où il va partager les responsabilités avec l'Estonien Rain Taaramae. "C'est mieux pour lui de se retrouver co-leader que leader comme l'an dernier où cela faisait peser beaucoup de poids sur ses épaules et finalement, cela le rendait plus anxieux. Là, il va être plus libéré" indique Thévenet, persuadé que Coppel, en pleine possession de ses moyens, "est potentiellement le meilleur français, à condition qu'il ne reste pas sur la réserve comme l'an passé et que son staff lui fasse comprendre qu'il doit faire des efforts avant le mois de juillet, comme il l'avait fait il y a deux et trois ans". Coppel s'était en effet distingué en 2010 sur Paris-Nice (9ème) et au Critérium du Dauphiné (5ème) et en remportant le Tour de Murcie en 2011.

VOECKLER LE BAROUDEUR

Après son exceptionnel Tour 2011 marqué par une 4ème place (en portant le maillot jaune durant 10 jours... comme en 2004), Thomas Voeckler a remporté deux étapes l'an dernier (à Bellegarde et Bagnères-de-Luchon) et le maillot de meilleur grimpeur ! Terminant 26ème au général, l'Alsacien a été l'un des grands animateurs de la course. Il aura 34 ans lors de la prochaine Grande Boucle et est tout à fait capable de réussir quelques grands numéros. "C'est le spécialiste des coups qui sait très bien conduire sa course. Thomas peut courir sans oreillettes" lâche Bernard Thévenet. "Dans son équipe, en principe, ce devrait être Pierre Rolland le leader, mais ce sont les conditions de course qui décideront". Parmi les autres baroudeurs chasseurs d'étapes, Pierrick Fédrigo, 34 ans lui aussi, jouera, une fois de plus, sa carte dans un exercice qu'il maîtrise. Le Marmandais est arrivé en vainqueur à Pau sur le Tour 2012, enregistrant ainsi un quatrième succès après ceux remportés en 2006, 2009 et 2010. "Il faut qu'il soit repoussé dans ses retranchements pour qu'il sorte de ses gonds et là, il réussit souvent son coup" rappelle Bernard Thévenet. Autre puncheur, Sylvain Chavanel vainqueur d'une étape en 2008 et de deux autres en 2010 nourrira l'ambition d'ajouter une ligne à son palmarès dans le prochain Tour de France où il aura fêté son 34ème anniversaire le 30 juin. Il en est de même pour Sandy Casar (34 ans en février prochain) qui a gagné des étapes du Tour en 2007, 2009 et 2010 qui n'était pas loin du compte l'an dernier à Foix (3ème) et Bellegarde (6ème).

DÉMARE ET LA RELÈVE

"Je ne sais pas si Arnaud Démare sera engagé dans le Tour, mais il est certain qu'il a les moyens de réaliser quelque chose lors des arrivées au sprint" annonce Bernard Thévenet pour lequel l'intéressé "ne sera pas très loin de Ca-vendish". Pour ses débuts professionnels en 2012, le jeune coureur (21 ans) de FDJ qui s'est imposé sur des étapes du Tour du Qatar et de la Route du Sud a notamment remporté le Samyn, Cholet-Pays de Loire et la Vattenfall Cyclassics en Allemagne. Il a également démontré pendant les deux premières semaines du Tour d'Italie qu'il était déjà tout près des meilleurs. "Il est assurément l'un des grands sprinteurs de demain et il a le profil d'un vainqueur d'étape" reconnaît Roger Legeay. Dans le même registre, Nacer Bouhanni (22 ans), qui évolue lui aussi chez FDJ, a devancé Démare au championnat de France et sur Halle-Ingooigem. Un jeune à suivre, tout comme Cyril Gautier (Europcar) et Arthur Vichot (FDJ), respectivement 11ème et 13ème du classement du meilleur jeune du Tour de France 2012. Sans oublier Tony Gallopin (RadioShack-Nissan) qui s'était montré entreprenant au début du dernier Tour avant d'abandonner lors de la 13ème étape pour des problèmes digestifs. "Ces jeunes n'ont pas intérêt à viser une place au général, mais plutôt une victoire d'étape car cela marque plus dans leur palmarès et pour leur valeur marchande plutôt que finir 10ème au général" explique Bernard Thévenet qui espère "de l'opportunisme" de la part de ces coureurs et qui attend "de voir ce que Tony Gallopin est capable de faire dans la haute montagne". Selon Roger Legeay, "tous ces jeunes doivent passer un cap dans la constance et au niveau des résultats. A eux de montrer sur la route qu'ils peuvent s'inscrire dans une vraie progression tout au long de l'année".

Ce n'est donc pas encore cette année que Bernard Hinault, vainqueur en 1985, connaîtra le nom de son successeur au palmarès du Tour de France. "Ce n'est pas que les coureurs français ne soient pas méritants, mais devant, il y a encore des pointures" admet Bernard Thévenet, "par contre, on peut tout à fait se retrouver avec trois coureurs français dans les dix premiers, ce qui serait déjà une belle performance". Et Roger Legeay de cultiver un certain optimisme : "Nous sommes dans une bonne spirale en France avec des jeunes qui arrivent, des équipes bien structurés, et je pense que les coureurs français vont s'exprimer sans complexe car ils croient qu'ils peuvent y arriver. On retrouve un cyclisme français qui va continuer à gagner des étapes avec Voeckler, Chavanel et Fédrigo, mais aussi d'autres qui peuvent s'affirmer au niveau du classement général". Allez les Bleus !

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents