Série télévisée et espace domestique
158 pages
Français

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Série télévisée et espace domestique , livre ebook

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Description

A l'heure où, du Loft à La Ferme, la télé-réalité multiplie les "maisons-cages", ce livre interroge les changements apportés par la télévision dans l'expression de notre besoin primordial d'habitation. Où est la maison de la télévision ? Qu'est-ce qui la définit ? Aujourd'hui, en Europe, l'examen de nos fictions sérielles révèle la permanence d'un désir de maison. Souvent déterminés par la recherche d'un ancrage local qui fait sens, ces récits de longue durée semblent parfois ouvrir la possibilité encore inaperçue d'une autre manière d'habiter le monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2005
Nombre de lectures 264
EAN13 9782336264523
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Champs visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez

Une collection d’ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l’image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.
Dernières parutions
Elodie DULAC et Delphine ROBIC-DIAZ (coordonné par), L’Autre en images , 2005
Mohamed ESSAOURI, Selon la légende et l’image, 2005.
Graeme HAYES et Martin O’SHAUGHNESSY (sous la dir.), Cinéma et engagement , 2005.
Marie-Thérèse JOURNOT, Le courant de « l’esthétique publicitaire » dans le cinéma français des années 80 : la modernité en crise , 2004.
Pierre BEYLOT (coordonné par), Emprunts et citations dans le champ artistique, 2004.
Ulli PICKARDT, Travelling arrière , 2004.
Stéphanie WILLETTE, Le cinéma irlandais , 2004.
Roy MEREDITH, Mathew Brady, Photographe de Lincoln , 2004.
Jean-Pierre ESQUENAZI (Sous la dir.), Cinéma contemporain, état des lieux , 2004.
Clotilde SIMOND, Esthétique et schizophrénie , (Zabriskie Point, Au hasard Balthazar et family viewing), 2004.
Martin BARNIER, Des films français made in Hollywood, 2004.
Alain LIORET, Emergence de nouvelles esthétiques du mouvement , 2004.
Daniel SERCEAU, La théorie de l’art au risque des a priori, 2004.
Pierre TAMINIAUX et Claude MURCIA, Cinéma / Art(s) plastique(s) , 2004.
Jean SAMOUILLAN, Des dialogues de cinéma, 2004.
Série télévisée et espace domestique

Jean Mottet
© L’Harmattan, 2005
9782747569095
EAN : 9782747569095
J’exprime ma profonde gratitude à François Chatelain, qui a lu l’avant-projet de ce livre “le crayon à la main”, c’est dire avec une attention et une exigence toujours bénéfiques.
Sommaire
Champs visuels Page de titre Page de Copyright Avant-propos Chapitre Premier - Les expériences spatiales de la télévision Chapitre II - Maison, vie de famille et télévision : l’expérience américaine Chapitre III - Sérialité, modèle cinématographique et tradition nationale : l’expérience italienne Chapitre IV - La représentation des agressions climatiques Notes
Avant-propos
Aux yeux d’Étienne Lalou, l’un de ses pionniers, la télévision « constitue un regard neuf sur le monde, un retour à la réalité (...). L’homme découvre enfin son royaume ; il abolit d’un geste tous les intermédiaires qui, depuis des siècles, s’étaient accumulés entre la vie et lui, idéalisant, enlaidissant ou dérobant la réalité qu’ils prétendaient révéler 1 . » Un demi-siècle plus tard, un certain nombre d’émissions de ces dernières années, couvrant l’ensemble des genres télévisuels, s’appuient sur un néologisme, la « télé-réalité », pour mettre à nouveau en avant une prétendue capacité de la télévision à nous parler du réel. L’insistance de ces affirmations de fidélité au réel a de quoi surprendre au regard de la situation actuelle. De quel réel s’agit-il ? On multiplie les images « réalistes », mais où est le monde ? Ces « effets de réel » permettent-ils de penser une esthétique où la relation au monde aurait sa place ? S’agit-il au contraire d’une forme d’artifice où, dans le cadre d’une « culture qui a horreur du monde w 2 , les images constituent un circuit fermé sur lui-même ? Il est certain qu’un nouveau monde se met bien en place et que la télévision ne semble pas disposée à en parler de façon à le faire passer pour réel. Le fait que le « réel » produit aujourd’hui par la télévision représente parfois un réel méconnaissable n’est pas un critère de non-recevabilité. En son temps, le réalisme tel qu’il est apparu en France au XIX e siècle a engendré, lui aussi, des réactions virulentes, notamment parce qu’il explorait l’inconscient collectif plus qu’il n’imitait la nature. Mais affirmer le recouvrement total de la réalité par le (télé)virtuel est excessif. Nous faisons l’hypothèse que les images répétées d’un « monde clos » peuvent malgré tout témoigner de notre besoin d’être au monde.
Par ailleurs, dans le même temps, depuis qu’elle est devenue un objet d’étude universitaire, la télévision semble parfois subir un second internement, dans une conscience aiguë que l’on a du jeu de ses discours, de ses artifices, de sa rhétorique. La venue au premier plan de la réflexion des notions de « réalisme » 3 , de « quotidienneté » 4 , ne change pas fondamentalement les choses : paradoxalement, l’objectif principal semble le plus souvent être de préciser les possibilités expressives dont dispose la télévision, ce qui revient parfois à encourager sa tendance à se substituer au réel plutôt qu’à interroger ses capacités de prise sur le monde. Dans un mouvement qui, par le degré de construction textuelle qu’il suppose à son objet, rappelle parfois la vogue des études sémiologiques du film, la théorie de la télévision ne paraît pas désireuse de rendre compte de la nouvelle expérience du monde qui se cherche. C’est ainsi, par exemple, qu’au moment même où la question de l’environnement devient une dimension inévitable des approches de l’établissement humain sur la Terre, la réflexion sur les médias semble l’ignorer. Avec des variations multiples de sensibilité, les nouveaux enjeux environnementaux (paysager, écologique, cosmologique, etc.) se sont pourtant multipliés dans la société et à la télévision où la question de l’environnement s’est progressivement imposée, dans les informations comme dans les magazines. En France, curieusement, la réflexion sur les médias ne leur accorde guère de place, à de rares exceptions près 5 . Faut-il y voir le signe qu’aux yeux de certains l’artifice télévisuel n’est déjà plus considéré comme l’un des moyens de l’homme d’organiser la nature (en lui donnant une forme dans la représentation) mais comme le point de départ de la mise en place progressive d’un ersatz d’environnement naturel destiné à remplacer la nature que nous avons connue ? Ou avons-nous affaire plus simplement à de nouveaux essais de mise en ordre de l’extériorité qui pourraient participer à un réinvestissement collectif de l’interprétation de l’idée de nature ?
Un « effet de réel » à la télévision, nous disent les spécialistes, se définit par la « reconnaissance de lieux, d’objets, de formes filmées dans l’espace de la quotidienneté » 6 . L’accent est mis en même temps sur le lieu et sur l’expérience avec les autres, l’interaction. Une conjonction du monde et du « social » est-elle possible dans la représentation télévisée ? Si l’on considère « qu’il n’y a de lien social qu’en relation à des lieux » 7 l’expérience de l’espace est en effet fondamentale. Encore convient-il de distinguer l’espace du monde, tel qu’on est supposé l’expérimenter dans le réel, des espaces de la représentation. Installée dans son « chez soi », la télévision a recours à ses objets, théâtralisés dans ses espaces. Ceux-ci peuvent-ils être envisagés comme nouveaux supports d’appropriation, de domestication du monde ? Que peut signifier cet envahissement de la représentation par un quotidien trivial pour notre relation au monde ? L’apport de la phénoménologie serait ici le bienvenu. Après l’expérience du cinéma qui, dans sa dimension phénoménologique, offrait l’opportunité de « représenter directement les manières de participer au monde » 8 , il conviendrait de reconnaître et préciser la spécificité de l’expérience télévisuelle, étape indispensable, désormais, à la constitution d’une théorie plus générale de notre relation au monde. Au lieu de faire pencher la balance du côté des modalit

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