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Un colosse aux pieds d'argile ! "Je jouais bien, mais pas assez pour battre Tsonga ce soir. J'ai tout essayé, de jouer plus vite, de jouer à l'intérieur du court, mais cela n'a servi à rien. Il est dans le meilleur moment de sa carrière." Ces mots, sortis de la bouche de Rafael Nadal, sont rares. Non pas que le numéro 1 mondial ne respecte pas ses adversaires, mais il est plutôt rare que Nadal se trouve impuissant sur un court face à un adversaire qui joue plus vite que lui, qui est plus précis au niveau de ses coups. Pourtant, c'est ce qui s'est produit en 2008 à l'Open d'Australie lors de la demi-finale qui a mis aux prises les deux hommes. Tsonga a pris à la gorge Nadal, ne l'a plus lâché (6-2, 6-3, 6-2), ce qui lui a permis d'atteindre la finale et de signer le plus grand exploit de sa carrière. Enfin, serait-on tenté de dire, car cela fait plusieurs années que l'on attendait le Français à ce niveau. Avec son tennis d'attaque, flamboyant, un potentiel incroyable, Tsonga a très tôt fait naître de gros espoirs à son sujet. Mais il ne les a jamais confirmés à cause de son physique. Sa carrière a été constamment perturbée par les blessures, à tel point qu'il n'a jamais pu disputer une saison complète. Avec son mètre 88 et ses 90 kilos, Tsonga, c'est pourtant du solide. Avec de telles mensurations, il paraissait prêt pour les grosses batailles qui l'attendaient au niveau séniors, mais le Manceau d'origine a rapidement déchanté.

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Publié le 03 mai 2011
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Langue Français

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Un colosse aux pieds d'argile !

"Je jouais bien, mais pas assez pour battre Tsonga ce soir. J'ai tout essayé, de jouer plus vite, de jouer à l'intérieur du court, mais cela n'a servi à rien. Il est dans le meilleur moment de sa carrière." Ces mots, sortis de la bouche de Rafael Nadal, sont rares. Non pas que le numéro 1 mondial ne respecte pas ses adversaires, mais il est plutôt rare que Nadal se trouve impuissant sur un court face à un adversaire qui joue plus vite que lui, qui est plus précis au niveau de ses coups. Pourtant, c'est ce qui s'est produit en 2008 à l'Open d'Australie lors de la demi-finale qui a mis aux prises les deux hommes. Tsonga a pris à la gorge Nadal, ne l'a plus lâché (6-2, 6-3, 6-2), ce qui lui a permis d'atteindre la finale et de signer le plus grand exploit de sa carrière. Enfin, serait-on tenté de dire, car cela fait plusieurs années que l'on attendait le Français à ce niveau. Avec son tennis d'attaque, flamboyant, un potentiel incroyable, Tsonga a très tôt fait naître de gros espoirs à son sujet. Mais il ne les a jamais confirmés à cause de son physique. Sa carrière a été constamment perturbée par les blessures, à tel point qu'il n'a jamais pu disputer une saison complète. Avec son mètre 88 et ses 90 kilos, Tsonga, c'est pourtant du solide. Avec de telles mensurations, il paraissait prêt pour les grosses batailles qui l'attendaient au niveau séniors, mais le Manceau d'origine a rapidement déchanté. Dame nature ne lui a laissé aucun répit puisque dès ses débuts professionnels en 2004 il récolte une hernie discale qui se prolongera en 2005. Jo-Wilfried se bat, décide de ne pas lâcher, de continuer à poursuivre son rêve qui est de venir titiller les meilleurs mondiaux et de rejoindre dans la hiérarchie mondiale des joueurs qu'il battait aisément dans les catégories de jeunes. Mais son corps en décide autrement et ne lui laisse aucun répit avec des blessures à répétition, au dos, à l'épaule et aux abdominaux jusqu'en 2007. Pendant ces périodes noires, il se réfugie dans son cocon familial, du côté du Mans, suit la carrière de son jeune frère basketteur qui évolue aujourd'hui du côté du Mans. Même si c'est un gros fan de basket, Jo n'a jamais vraiment rêvé faire carrière dans ce sport. Il a toujours voulu faire du tennis et même s'il connait des difficultés il ne regrette pas son choix. Après ce début de carrière marqué par de nombreuses blessures, Jo-Wilfried entrevoit la lumière en 2008. Il débute l'année sur les chapeaux de roues avec cette finale à l'Open d'Australie.

Sa finale à l'Open d'Australie en 2008 ? Un coup d'épée dans l'eau

Il rentre ainsi dans l'histoire du tennis français en devenant l'un des rares joueurs français à atteindre la finale de l'Open d'Australie. Cette place de finaliste constitue une surprise pour l'ensemble des observateurs même si son 8ème de finale à Wimbledon en 2007 et son 16ème de finale à l'US Open la même année avaient montré que Jo avait les capacités pour aller loin dans un tournoi du Grand Chelem. De là à atteindre la finale après avoir écoeuré Rafael Nadal, il y avait un pas que personne ne se risquait à franchir.

Afin que cette année 2008 soit complète et belle, il fallait qu'il remporte un titre, ce qu'il n'avait jamais réussi à faire sur le circuit professionnel. Ce fut fait en septembre lorsqu'il remporta le premier titre de sa carrière professionnelle à l'Open de Thaïlande. Dans la foulée, il remporte le tournoi de Bercy, le deuxième des cinq titres qu'il gagnera sur le circuit.

Avec cette extraordinaire année 2008, il fait un bon au classement et atteint le 6ème rang mondial en novembre 2008. Même si au cours de cette saison 2008 il avait eu son lot de blessures comme chaque année, ses an-nées de galère semblaient derrière lui et Jo semblait prêt pour concurrencer, sur la durée, les meilleurs tennismen mondiaux. Mais l'embellie n'a pas duré malheureusement et le Français a de nouveau été trahi par son corps. Il aalors réfléchi avec son entourage pour trouver des so-lutions afin de remédier à ces carences physiques. Il a tout tenté, il a modifié son jeu (pour protéger ses muscles d'un effort trop violent), son organisme (il a perdu du poids) et donner plus de volume à son jeu, notamment en favorisant un meilleur déplacement. Il a changé de raquettes aussi, mais sans succès. Il n'arrive toujours pas finale de Grand Chelem en Aus-tralie. Tsonga, qui végète aux alentours de la 18ème place mondiale, a décidé de quitter la structure fédérale et son entraîneur avec lequel il collaborait depuis 2004 car il souhaite mettre en place sa pro-pre structure d'entraînement. C'est la FFT qui a annoncé la rupture à travers un communiqué : "Jo-Wilfried Tsonga et Eric Winogradsky ont décidé, d'un commun accord, de mettre un terme à leur collaboration" explique le communiqué complété par une déclaration de Tsonga : "Ce fut une grande aventure hu-maine et sportive et je tiens à remercier EricWinogradsky, Cyril Brechbühl mon préparateur à enchaîner les saisons sans se blesser. Face à ces coups du sort à répétition, Tsonga est apparu parfois désemparé. On se souvient de l'émotion qui l'a envahi à l'automne dernier lorsqu'il a annoncé, la mort dans l'âme, son forfait pour la finale de la Coupe Davis en Serbie. Avec cette énième blessure, l'ancien numéro 1 français (il se dispute cette place avec son ami Gaël Monfils) s'est retrouvé sur le flanc pendant deux mois. De retour, en début de saison, il a dû faire l'impasse sur le 1er tour de Coupe Davis en raison d'une hernie inguin ale physique ainsi que la Fédération française de tennis pour leur indéfectible soutien. Je souhaite désormais créer ma propre structure d'entraînement". En se séparant des personnes qui le con-naissent le mieux Jo-Wilfried prend un sacré risque.

Après avoir tout tenté pour se relancer, il a décidé de changer ses structures d'entraînement

Même si son intention est louable car ce qu'il veut avant tout c'est relancer sa carrière, il ne faut pas qu'il se rate car, à 26 ans, il n'a plus beaucoup de temps à perdre. Même s'il comprend sa démarche le capitaine de l'équipe de France de et il a décidé d'alléger son calendrier pour la saison sur terre battue en ne disputant que les gros tournois afin de protéger son physique. L'entraîneur fédéral Alain Solves déclarait en février qu'il trouvait que le joueur avait évolué : "Il est très mature. Je le trouve serein et très affûté. Il a tiré les leçons de ce qu'il ne faut pas faire et a résolu ses problèmes de santé. Il est prêt à retourner au combat." Il va donc retourner au combat, mais sans son entraîneur habituel, celui avec lequel il travaillait depuis sept ans, Eric Winogradsky. Avec lui, il a connu ses galères, ses doutes, les joies des premières victoires sur le circuit, d'une première Coupe Davis Guy Forget n'a pas tardé à réagir et il a demandé à son joueur de se trouver un entraîneur rapidement : "Il a besoin d'un entraîneur. Si mes souvenirs sont bons, Roger Federer s'était très bien accommodé d'u-ne telle situation, sans en-traîneur permanent. Mais il avait déjà gagné quelques titres du Grand Chelem avec des coachs respectifs. Je pense que Jo a vraiment envie de sa-voir ce qu'il veut vraiment, de tâter le terrain et d'évaluer certaines candidatures. A moyen terme, il fera une préparation plus pointue et aura besoin d'un oeil extérieur. Même s'il peut en ce moment s'entraîner avec les copains ou des joueurs du circuit, ce serait bien qu'il se fasse aider sur les semaines qui viennent." Jo-Wilfried Tsonga est véritablement à un nouveau tournant de sa carrière, à lui de ne pas rater ce virage car il en a déjà beaucoup trop ratés depuis le début de sa carrière.

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