Afrique Débats N° 1
119 pages
Français

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Afrique Débats N° 1 , livre ebook

119 pages
Français

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Description

Afrique-Débats est une revue qui se veut un espace de réflexion et de dialogue sur l'Afrique. Ce premier numéro s'articule autour des thématiques au coeur des travaux de l'IREA-Maison de l'Afrique : Conflits, justice et paix ; Afrique et mondialisation ; Gouvernance ; Savoirs, mémoires et cultures ; Migrations et diaspora, ainsi qu'un dossier sur les guerres humanitaires.

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 52
EAN13 9782296954069
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Afrique Débats
numéro1 – mai 2012
Afr i qu e Débat s
NUMERO 1 – MAI 2012
© L’Harmattan,2012
5-7,rue de l’École-Polytechnique ;75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-57383-3
EAN :9782296573833
COMITÉ DE RÉDACTION
DENIS PRYEN, FRANÇOIS MANGA-AKOA, DAVID GAKUNZI

RÉDACTEURS ASSOCIÉS
CALIXTE BANIAFOUNA, DIOGÈNE SENNI, ARMELLE RICHÉ, ARSENE BIKOUÉ, CELESTIN YAO, DOUDOU SIDIBÉ, FELIX ATCHADÉ, NDENDI EKWALLA, DOMINIQUE BANGOURA, ELIE DRO, CYRIAQUE SIMON-PIERRE AKOMO-ZOGHE, KOFFI ALOUDA, PIERRE EBOUNDIT, LAZARE KI-ZERBO, BELLARMIN MOUTSINGA, REMY MBIDA, CHERIF SY, AUBIN GODJO, ALAIN KASANDA, AWA WADE, GEORGES NANGALÉ, NKOLO FOÉ, MUEPU MWAMBA, JOANES LOUIS, AMEDÉE AKPANE

SECRÉTARIAT
ISABELLE ZENATTI
CONTACTS
IREA – INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES AFRICAINES
MAISON DE L’AFRIQUE -7 RUE DES CARMES, 75005 PARIS
TEL :09.54.56.16.37 ; EMAIL : SECRETARIAT@IREA-INSTITUT.ORG
ÉDITORIAL
Malangatana
Vivre et combattre
M alangatana, né le 6 juin 1936, est parti de l’autre côté de la vie le 5 janvier 2011. Demeure néanmoins avec nous, sa peinture d’une force éternelle. Profusion de vie, tourbillon de couleurs mais aussi de corps et de visages étourdissants montrant les turbulences de la vie. Univers vibrant et expressif témoignant de l’amour d’une terre : le Mozambique. Les œuvres de Malangatana se vivent et se ressentent plus qu’elles ne s’expliquent.
Choisir Malangatana pour ce premier numéro c’est choisir de témoigner des bouleversements subis par l’Afrique depuis des siècles : humiliations, ingérences, et cette barbarie aujourd’hui de retour. La restauration coloniale est en marche : on bombarde, on tue, on massacre allègrement, banalement non plus pour « civiliser – comme on disait autrefois-mais pour « démocratiser ». Et peu importe les milliers de morts, les familles anéanties, endeuillées, les vies piétinées, broyées.
La peinture de Malangatana nous rappelle la violence de l’histoire et la vie qui demeure malgré tout indomptable.
C o nfl i ts, j u stic e e t p a ix
Joseph Ki-Zerbo 1
De la paix Quelques réflexions tirées de la mémoire collective africaine
L a paix n'est pas l'absence de guerre : à l'instar de la santé, la paix est le bien des biens sans lequel on ne peut jouir des autres biens. Un non-malade est potentiellement malade, or la paix, comme la santé, sont une dynamique positive constamment en action. Les Africains avaient dans l'ensemble compris cet impératif. Certes, ici comme ailleurs, il y a eu des tyrans et même des génocides. Mais les ethnocides culturels, par exemple, ont été très rares, comme en témoigne la prolifération exceptionnelle des langues.
Les sociétés africaines étaient aussi fortement intégrées grâce au principe du consensus maximal, bien différent du consensus absolu des dictateurs. Le droit coutumier, corpus d'usages, de comportements, de droits et de devoirs, s'imposait à tous, à commencer par le roi. Dans les civilisations agraires anté-capitalistes où la prospérité du pays dépendait étroitement de la terre et des travailleurs ruraux, la norme sociale absolue était d'intégrer des groupes sociaux solidaires sans perte de substance et d'énergie. D'où une culture tournée vers la paix et la préservation du statu quo.
Cette conception transparaît dans les interminables salutations où le mot paix revient comme un leitmotiv : 'Astu la paix?' ('Héré bé?' en bambara, 'Laafi bé mé ?' en moré). L'impératif économique renvoyait ainsi à la sphère culturelle et idéologique pour agréger solidement les différents secteurs du corps social. D'où l'horreur ou la répugnance qu'inspirent toujours les facteurs perturbateurs de l'équilibre social. Dans ma langue maternelle (san), on dit : 's'il y avait quelque chose de bien dans le conflit, la bagarre, les chiens l'auraient trouvé'.
Une multitude de proverbes, dictons, contes et récits célèbrent au contraire l'union, la concorde, le courage du pardon qui dépasse le courage tout court, l'association pour la paix et la solidarité : 'la calebasse tenue ensemble peut se salir, du moins, elle ne se cassera pas', 'ce sont deux mains qui peuvent se laver mutuellement', 'si tous les fils du pays s'entendaient pour boucher les trous de la jarre percée, celle ci pourrait contenir l'eau dont nous avons tous besoin' etc.
Les voies de la conciliation
Tout symptôme de tension annonciateur d'un conflit est regardé comme un incendie potentiel et traité comme tel. Il mobilise tous les 'globules blancs' de la communauté, comme par un système d'alerte rapide. Contrairement à l'ingérence humanitaire, l'intervention est donc préventive. Ce n'est pas la course des pompiers de sinistre en sinistre.
En cas de conflit, le système du médiateur est presque toujours déjà en place. C'est un intermédiaire reconnu par les parties, lesquelles ne sont presque jamais des individus mais des groupes. Ces médiateurs ou 'envoyés' sont sacrés : 'la foudre ne tombe pas sur un envoyé', 'Malheur aux peuples chez lesquels les médiateurs sont massacrés!' Même les délégués des forces coloniales de conquête ont bénéficié de cette règle impérative.
Certains groupes socio – professionnels peuvent être commis par la loi ou par l'usage à cette fonction de médiateurs; ainsi, les forgerons, ceux-là mêmes qui fabriquent les armes et sont censés commander aux éléments; les griots, maîtres de la parole au pouvoir destructeur et régénérateur. Les juges arbitres sont légions aussi aux différents niveaux de la structure sociale.
Le temps de la palabre de conciliation est regardé comme un investissement prioritaire de la société pour panser ses plaies, d'où les débats illimités à ce niveau.
De nombreuses procédures et rituels plus ou moins solennels consacrent les pactes et accords : repas spéciaux, boissons, ablutions, échange de serments, sacrifices, échange de sang. Parfois, la menace de rompre certains tabous, par les femmes par exemple, est utilisée comme ultime dissuasion de la violence.
Enfin, il arrive que le conflit soit sublimé dans des pratiques de type ludique comme la parenté à plaisanterie. L'idéal est d'empêcher le tête-à-tête ou le face-à-face entre les deux antagonistes en les prenant dans une collectivité plus large.
Bref, tout conflit majeur est soustrait, par diverses procédures, aux cadres souvent faussement identifiés comme le 'clan', la 'tribu', la 'caste', la 'race', pour être ramené devant le tribunal de l'équité et de la dignité humaines. C'est ainsi que le sentiment d'appartenance était largement territorial et non 'racial'. Le voisin chez les Mossi (Yaka) jouit d'un statut d'allié. Les affrontements étaient d'ailleurs tempérés par le rythme lent des technologies, en particulier les moyens de communication et télécommunication. Quand tous les moyens pour atténuer ou effacer les conflits avaient échoué, restait l'exode, autorisé comme un droit ou imposé comme un devoir.
La référence territoriale était donc décisive. Elle faisait des uns et des autres les ressortissants d'un terroir ou d'un royaume affrontant éventuellement un autre royaume. L'identité principale n'était pas celle d'un groupe social au sein d'une ethnie; ou si elle l'était, cela ne conduisait pas d'ordinaire à un génocide finalement suicidaire, après des siècles de cohabitation historique. Exclure un groupe humain en tant que tel sur la base de phénotypes ou, à fortiori, de génotypes impossibles à déterminer, c'était s'exclure soi même de la caravane des humains.
Hugo Va n De r Merwe 2
Afriqu e d u Su d La Commission vérité et réconciliation
A rgentine, Chili, Afrique du Sud…Les sociétés divisées qui ont connu des violations massives des droits de l’Homme et des pouvoirs autoritaires traversent souvent des périodes de transition délicate.
Comment établir la vérité? Quelle punition pour les coupables? Comment favoriser l’émergence de la parole des victimes, réparer les préjudices qu’ils ont subis? Comment poser les bases de la réconciliation? Quelle est l’expérience de l’Afrique du Sud – souvent montrée en exemple – dans ce domaine? Telle est la question que nous avons posée à Hugo Va

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