Ahmed Sékou Touré (1922-1984)
262 pages
Français

Ahmed Sékou Touré (1922-1984) , livre ebook

-

262 pages
Français

Description

Le 4e tome de cette biographie couvre la période qui va des premiers mois de 1960 au début de 1962. On y voit Sékou Touré s'impliquer sur la scène internationale, à l'ONU. Il est également très actif au sein de groupe afro-asiatique. Les relations avec la France officielle restent fragiles, ses rapports avec le Sénégal de Senghor et la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny se détériorent et même ses liens avec l'Union soviétique se distendent.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 202
EAN13 9782296243521
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10602-4
EAN : 9782296106024

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Sékou Touré et Léopold Sédar Senghor, deux leaders africains à la
formation, à la culture, à l'expérience professionnelle et politique, au
caractère et aux aspirations si différents, s'étaient malgré tout rapprochés au
cours des mois précédant le référendum, sur une ligne qui les différenciait
des positions d'Houphouët-Boigny :leur commun désir de maintenir les
fédérations de territoires existant sous le régime colonial, l'Afrique
Occidentale avec sa capitale Dakar, l'Afrique Équatoriale avec sa capitale
Brazzaville.
Cette attitude permettaitd'éviter l'éclatementde l'Afrique naguère
française en plus d'une dizaine de pays, de favoriser la coopération régionale
et de franchir plusviteune première étapevers l'unité africaine. Pour
Senghor, elle avaiten outre l'avantage de maintenir l'influence dupôle de
Dakar face à celui d'Abidjan etde permettreune meilleure péréquation des
ressources économiques etfinancières entre lesterritoires richementdotés,
comme la Côte d'Ivoire etla Guinée, etles moins favorisés, comme le
Sénégal. On saitque Senghor n'étaitguère satisfaitduprojetde constitution
proposé initialementpar le général de Gaulle, etque plusieurs formations
politiques auSénégal penchaienten faveur du"non". Néanmoins, audelà
des difficultés oudes réconciliations passagères, SékouTouré s'est toujours
senti plus proche d'Houphouët et de ses amis du RDA que de Senghor, dont
il était de plus tellement différent par la formation et par la sensibilité.
Au lendemain du référendum, les dirigeants sénégalais auraient hésité
entre les représailles - suivant en cela l'attitude de Paris et celle d'Abidjan
1
et la conciliation, avant de se rallier à cette dernière.Certains responsables
de Dakar ne cachaientcependantpas leur hostilité à l'attitude guinéenne et
se montraientaussivirulents qu'Houphouët-Boigny pour préconiser la mise

1
Selon Bernard Charles, "Les relations franco-guinéennes", Paris, Association française de
science politique,table-ronde, mars 1959

à l'écart de laGuinée; c'étaitpar exemple le cas duministre des finances,
2
André Peytavin, d'origine française il est vrai.
Fin décembre 1958, les représentants de quatre desterritoires de l'AOF
qui avaient voté "oui", le Sénégal, le Soudan - futur Mali -, laHaute-Volta et
le Dahomey(le Niger etla Mauritanie ayantdécliné l'invitation lancée par
Gabriel d'Arboussier), se réunissentà Bamako etdécidentde créer la
Fédération duMali. Toutefois, la pression d'Houphouët-Boigny pousse le
Dahomey puis laHaute-Volta, très dépendants économiquement d'Abidjan,
à se dissocier rapidement de cette entreprise commune. Mais l'attitude
résolue de Senghor (ainsi que de son premier ministre Mamadou Dia) et de
Modibo Keita amène Sékou Touré à se montrer favorable à leur initiative,
d'autant qu'il est lui-même lancé avec leGhana dans la création de l'Union
des États Africains. Le20avril 1959, aumomentoùse mettenten place les
premiers organes de la Fédération duMali, Sékouenvoie à ses dirigeantsun
télégramme chaleureux:"La Guinée suit avec intérêt le combat difficile
engagé par le Sénégal et le Soudan pour briser le morcellement de l'Afrique
et pour poursuivre dans la voie de l'honneur et de la dignité les objectifs
assignés par les aspirations communes des populations africaines."
Les deuxdirigeants de la Fédération, ainsi que les (rares) milieux
français restés favorables à SékouTouré,voientdans cetencouragementle
signe que la Guinée pourraitpar ce biais se réinsérer dans l'ensemble animé
par la France. Aucours d'une conférence de presse communetenue à Paris
le22mai 1959, Modibo Keita, présidentdugouvernementfédéral, et
Senghor, présidentde l'assemblée fédérale, en fontétat. Ce dernier déclare :
"La Guinée est à la croisée des chemins. Elle risque de basculer vers la
Russie à travers la démocratie populaire, vers le Commonwealth
britannique à travers le Ghana, mais elle peut revenir à la Communauté à
travers le Mali. Si, à long terme la Communauté évolue vers la
confédération, rien n'empêcherait non seulement la Guinée d'entrer dans la
Communauté, mais également le Togo et le Cameroun, le Maroc et la
Tunisie. Nous pourrions par cette voie arriver à une solution du conflit
algérien."
Il est vite évidentque cette idée n'a pas été concertée avec Sékou, qui
reçoitaumême momentNkrumah envisite officielle etadopteuntontrès
révolutionnaire. Certes, des contacts onteulieuentre émissaires guinéens,
sénégalais etsoudanais, qui déboucherontd'ailleurs sur quelques accords
économiquestripartites. Mais le28 mai, le bureaupolitique duPDG précise
"qu'il n'a jamais été question et qu'il ne saurait être question pour la
république indépendante de Guinée d'adhérer à la Communauté qu'elle a

2
Archives Foccart, Fonds privé

8

rejetée définitivement le 28 septembre 1958 par un vote massif désormais
historique, ni de conclure une quelconque association dans le cadre de la
Communauté française, estimant qu'une telle association serait de nature à
aliéner sa souveraineté nationale... La république de Guinée entend
demeurer dans sa position de neutralité totale entre les blocs en présence,
tout en restant sur l'offensive sur le plan africain pour la réalisation de
l'objectif majeur de sa lutte : indépendance et unité africaine."
Dès lors, laGuinée amorceunevigoureuse dénonciation de la
Fédération duMali etmanoeuvre pour contribuer à la détruire
progressivement. Ainsi, dansun discours prononcé le2octobre 1959, Sékou
Touré rappelle que ni la Guinée, ni le PDG ne soutiennentle Mali, mais
qu'ils sontauxcôtés duPRA-Sénégal etde l'UGTAN qui demandent
l'indépendance séparée desterritoires.
Audébut, les dirigeants de la Fédérationtardentà réagir ; les Soudanais
avec Modibo Keita se sententplus proches idéologiquementde la Guinée et
maintiennentle contact; en février 1960, Modibo Keita etSékouse
retrouventà Bamako puis à Ségou. Mais à la même époque, MamadouDia,
présidentduConseil de la Fédération, pourtantplus proche de Sékouque ne
l'estSenghor, meten cause durementla position guinéenne. Aucours d'une
tournée dans la partie méridionale duSénégal, au voisinage de la Guinée, il
fustige, aucours d'un meetingtenule 18 février, SékouTouré,"dont la
politique économique n'a connu que des échecs depuis l'indépendance", etil
en conclutque lavoie suivie par la Fédération duMali estplus favorable
auxintérêts des populations africaines que celle qui estsuivie"par un pays
voisin maintenant obligé de courir le monde pour trouver de nouvelles
amitiés."
Blessé au vif, SékouTouré proteste dansun discours radiodiffusé le23
février contre la campagne de discréditmenée par certains responsables
africains contre la Guinée, etajoute :"Le peuple de Guinée, qui entend
maintenir son combat sur la base d'une stricte dignité, ne saurait tolérer
que pour des motifs de propagande négative soient délibérément falsifiés les
résultats positifs de sa révolution, de cette grande révolution qu'il a été le
seul à enga

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