Allô, monsieur le maire ?
52 pages
Français

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Allô, monsieur le maire ? , livre ebook

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Description

Fort de plus de 20 ans d'expérience auprès de responsables politiques locaux et nationaux, Thibaut Gripoix met en lumière l'enracinement et l'importance de la structure communale dans notre République française. Ardent défenseur des communes, l'auteur veut faire prendre conscience aux citoyens de la nécessaire pérennisation de celles-ci face aux nombreux défis mais aussi du rôle majeur des maires. Cet ouvrage apporte un éclairage historique et juridique sur la réalité que vivent au quotidien les maires dans leur relation avec l'État et leurs administrés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336879727
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Thibaut Gripoix




Allô, monsieur le maire ?

La commune, territoire de proximité, socle de notre démocratie
Copyright




















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87972-7
Dédicace

À ma mère, qui m’a toujours soutenu À feu mon père, parti si tôt Le propre de l’élu est de faire face, de ne pas subir. Telle est ma conception de l’action publique.
P ROLOGUE
« Ce ne sont pas les murs qui font la cité, mais les hommes. » Platon
Un rapport parlementaire de 2015, rédigé par Claude Bartolone, alors président de l’Assemblée nationale, avec le concours de l’ensemble des courants politiques nous explique à travers plus de 900 pages 1 que tous les maux qui touchent notre système démocratique comme l’abstention ou la montée des extrêmes trouvent leur existence du seul fait que nos institutions sont en crise.
Or ce ne sont pas nos institutions qui sont en crise, mais bien les élus en place qui ont rompu le pacte de confiance qui lie les concitoyens à leurs responsables politiques, créant ainsi une véritable défiance envers la classe politique en général et les partis traditionnels en particulier. Les dernières élections nationales en sont la preuve.
Depuis quelques années, il est apparu en France une nouvelle catégorie de citoyens excédés qui se désintéressent de la vie politique, au point de ne plus se rendre aux urnes, ce que Brice Teinturier appelle les PRAFISTES 2 , « les plus rien à faire, plus rien à foutre ». Parmi eux, on retrouve ceux qui fondaient beaucoup d’espoir en 2007 avec Nicolas Sarkozy et les déçus du hollandisme. Une catégorie qui n’a eu de cesse de se développer en se nourrissant des déceptions de tous ordres, paroles et promesses non tenues, scandales politiques… Le président Emmanuel Macron sur lequel beaucoup de PRAFISTES avaient fondé d’espoir a poussé au pouvoir l’inexpérience politique qui a abouti à la crise des Gilets jaunes.
Il est humain de rejeter la faute sur autrui. Notre V e République a fait ses preuves, la souplesse de la Constitution voulue par le général de Gaulle permet à nos institutions d’évoluer, de s’adapter aux événements. Il est vrai qu’elle a ses limites, car ce n’est pas la fonction qui fait l’homme, mais bien l’homme qui fait la fonction. C’est donc à nos élus de se remettre en question. N’est-ce pas le propre du politique ? N’en ont-ils pas conscience ? Certains de nos édiles nous expliquent qu’il faut sauver notre République en la réformant, voire en passant à la VI e République. Je répondrais à ces détracteurs acharnés de la V e République cette phrase du célèbre dialoguiste Michel Audiard : « Quand un mauvais coup se prépare, il y a toujours une République à sauver.» 3
Les solutions apportées par nos politiques à cette pseudo-« crise institutionnelle » peuvent laisser le citoyen pantois : changement du mode de scrutin sur diverses élections, création de strates supplémentaires dans le millefeuille territorial… Autant de mesures qui ajoutent de la confusion à la confusion si bien que même les professionnels les plus expérimentés en la matière s’y perdent.
La démocratie pure et parfaite est impossible, même les Athéniens n’y ont pas réussi.
Face à ce constat peu brillant, un échelon électoral n’est pas touché par cette défiance : la commune. Même si le taux de participation est moins élevé que pour les élections nationales, les Français lui manifestent un attachement réel.
Dans le viseur des technocrates français et bruxellois depuis bien longtemps, les communes sont attaquées de toutes parts, pour le coût qu’elles représentent dans le budget de l’État, leur multiplicité comparée à nos voisins européens. Les communes sont la cible récurrente de tous les détracteurs de la démocratie locale et partisans de la régionalisation, et pourtant leur importance historique et leur rôle dans la vie publique font des communes le socle démocratique de notre Nation.
Ce modeste ouvrage a pour objectif de mettre en lumière l’importance de l’existence et la nécessaire pérennisation de nos communes. Pourquoi les concitoyens y sont attachés, comment elle répond au mieux à leurs attentes grâce au maire dont le rôle a évolué au fil du temps. Tels sont les propos que je souhaite livrer à mes lecteurs.


1 Rapport sur l’avenir de nos institutions « Refaire la démocratie », 2015, Documentation de l’Assemblée nationale.

2 Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos France, est lauréat du Prix du livre politique 2017, pour son essai Plus rien à faire, plus rien à foutre . La vraie crise de la démocratie , paru aux éditions Robert Laffont, 2017.

3 Film Le Président 1963 d’Henri Verneuil qui raconte en substance le passage en politique de Clemenceau.
C HAPITRE 1 L’avènement de la structure communale
La commune est une institution aux racines anciennes insoupçonnées, à l’héritage historique bien plus important que l’on ne le pense. Même si le terme « commune » n’apparaîtra pas avant la période franque, c’est en appréhendant la genèse de l’organisation de l’Homme dans le milieu de la nature que nous pouvons comprendre notre système local actuel, car l’Homme ne peut survivre seul. Il ne s’agit pas de s’étendre sur la romanisation de la Gaule, de la cruauté des invasions barbares, ou sur la Révolution française, mais bien de comprendre l’apport de l’Histoire dans le façonnement de l’organisation politique locale actuelle.
Section 1. De l’époque gallo-romaine à la période franque : les prémices de la territorialisation du territoire
La Gaule, dans son ensemble, est divisée en trois parties, dont l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui dans leur propre langue se nomment Celtes, et, dans la nôtre, Gaulois. Tous ces peuples diffèrent entre eux par la langue, les coutumes, les lois. » Jules César, Guerre des Gaules
Des tribus celtes à la Gaule romaine
Les prémices d’une organisation locale en France remontent à l’époque gallo-romaine. Avant la conquête romaine, on dénombrait une soixantaine de tribus en Gaule. C’est l’invasion romaine qui va stabiliser la société celtique. Celle-ci va se hiérarchiser, donnant le modèle gallo-romain. La France, ou devrais-je dire la Gaule, n’a pas la même étendue géographique que celle que nous connaissons aujourd’hui. On distingue trois parties : l’une habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains et la troisième par le peuple celte. La province narbonnaise au sud étant une province de l’armée romaine. Ces provinces sont elles-mêmes divisées en plusieurs cités appelées civitates . La Gaule est donc composée de plusieurs peuples.
La Gaule, vous avez dit la Gaule ?
L’origine de l’appellation de Gaule nous vient des Romains et plus particulièrement de Jules César qui venant de conquérir ce territoire et décida de l’appeler ainsi. Mais cela n’était pas le fruit du hasard. Dans la langue romaine, l’appellation celte se retranscrit par gaulois. Jules César décida donc de baptiser ce nouveau territoire conquis : la Gaule. Il devient donc évident que les différents peuples occupant la Gaule seront nommés les Gaulois.
Tout d’abord, il faut savoir que les Gaulois et Celtes sont issus de la même civilisation. Si l’on considère que tous les Gaulois sont des Celtes, l’inverse n’est pas réciproque. En effet, les Celtes sont considérés comme des envahisseurs, alors que les hommes dénommés Gaulois vont désigner le peuple qui s’établit en Gaule. Cette distinction, nous la devons à Jules César dans son célèbre ouvrage Guerre des Gaules qui est riche d’enseignements sur cette période gallo-romaine. Cette décision fera, malgré elle, couler encore beaucoup d’encre dans le roman national.
En effet, il nous éclaire sur les us et coutumes de ces Gaulois, décrivant même les périmètres de leur territoire : « La partie de la Gaule qu’occupent, comme nous l’avons dit les Gaulois, commence au Rhône, est bornée par la Garonne, l’Océan et la fr

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