Barack Obama. Un leadership politique médiateur

Pierre S. Adjete

Description

"Le phénomène Obama n'appartient plus aux seuls États-Unis d'Amérique. Manifestement, il semble y avoir désormais, et probablement pour longtemps, une période Avant Obama et une période Après Obama. La référence Obama, désormais historique, est avant tout une référence leadership. Elle s'inscrit parfaitement dans les besoins du moment, propres à l'espace américain et dans l'air du temps universel."

Sujets

• Politique
• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2009
• Nombre de lectures: 233
• EAN13: 9782296929487
• Langue: Français

Extrait

Barack Obama
Un leadership politique médiateur
Pierre S. Adjété


Barack Obama
Un leadership politique médiateur
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]

ISBN : 978-2-296-09876-3
EAN : 9782296098763

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À
Édem Kodjo,
En reconnaissance d’un leadership humaniste, ouvert et
inclusif.

Car, titulaire d’un arc à plusieurs cordes, cet homme est pétri de
savoir-être, de savoir-faire et de savoir-dire –lesquels trois
forment sa compétence visible et son invisible humilité, et le
laissent imbu d’espérance, d’idéal et de vie, même en plein désert
ou devant l’incertitude et le néant.

Il est tout le contraire du nihiliste contaminant; lui, Édem
Kodjo, sait féconder sans compter. Il sait fleurir partout où il est
semé, se laissant choisir (Édem) par son destin, se laissant
habiter par toute mission qui transcende sa seule personne.

Les siens ne l’ont pas souvent reconnu!

Il demeure pourtant un leader généreux et inclusif, un Africain
Bon Chic Bon Genre… humain et universel modèle,
courageusement taillé en étoile filante annonciatrice de la force
du compromis et du Grand Pardon dans tout espace politique,
particulièrement pour converger vers la réalisation du plein
potentiel des états africains et de leurs citoyens.

Édem Kodjo reste aussi à suivre, majestueusement, à la trace de
ses écrits et de sa modération.
"You know, they said this day would never come. They said our sights were set too high. They said this country was too divided; too disillusioned to ever come together around a common purpose. But on this January night – at this defining moment in history – you have done what the cynics said we couldn’t do."
(«Vous savez, ils ont dit que ce jour ne viendrait
jamais. Ils ont dit nos ambitions étaient trop élevées.
Ils ont dit que ce pays est trop divisé, trop
désillusionné à jamais pour se rassembler autour d’un
objectif commun. Mais, en cette nuit du mois de janvier
– à ce moment déterminant dans l’histoire –, vous avez
réalisé ce que les cyniques ont dit que nous ne
pourrions pas faire. »)

Barack Obama (Des Moines, Iowa, le 3 janvier 2008)
"What began 21 months ago in the depths of winter cannot end on this autumn night. This victory alone is not the change we seek. It is only the chance for us to make that change. And that cannot happen if we go back to the way things were. It can’t happen without you, without a new spirit of service, a new spirit of sacrifice. So let us summon a new spirit of patriotism, of responsibility, where each of us resolves to pitch in and work harder and look after not only ourselves but each other."
(«Ce qui a commencé il y a 21 mois dans les
profondeurs de l’hiver ne peut pas se terminer sur
cette nuit d’automne. Cette victoire à elle seule n’est
pas le changement que nous recherchons. Elle est
seulement l’occasion pour nous de faire ce changement.
Et cela ne peut pas se produire si nous revenons à la
façon de faire d’avant. Ce changement ne peut pas se
faire sans vous, sans un nouvel esprit de service, un
nouvel esprit de sacrifice. Alors, créons un nouvel
esprit de patriotisme, de responsabilité, où chacun
d’entre nous viendra puiser à sa convenance pour
travailler plus fort et s’occuper non seulement de
nous-mêmes, mais les uns des autres. »)
Barack Obama (Chicago, Illinois, le 4 novembre 2008)
Introduction Une feuille de route citoyenne
Le train est arrivé à la gare, juste à temps. Parti de Springfield, Illinois, il a fait un tour du monde révolutionnaire et attractif, en sympathie et en admiration, avant de revenir s’immobiliser au Grant Park à Chicago, Illinois, cette nuit historique du 4 novembre 2008. C’est la fin d’un voyage présidentiel mouvementé, captivant et aussi des plus contrastés de l’ère des technologies nouvelles de l’information et de la communication : Barack Obama est président des États-Unis d’Amérique.

C’est surtout le départ programmé, pour un autre périple de quatre ans, avec un équipage nouveau. Les citoyennes et les citoyens des États-Unis d’Amérique se sont vus offrir la possibilité de choisir un autre dirigeant à la tête de leur pays, avec cette fois-ci, une conscience particulièrement moins innocente. Le monde a changé depuis les lendemains d’un certain 11 septembre 2001.

Mérite-t-il un leadership d’un genre tout à fait nouveau à la tête de la première puissance planétaire ?

Après deux élections controversées successives en ce début de siècle, en 2000 et en 2004 notamment, et en prime une guerre inappropriée en Irak pour, semble-t-il, nous débarrasser des armes de destruction massive et semer la démocratie au passage, le temps est venu d’offrir autre chose au monde que cette ambition de peu de crédibilité.

En effet, le monde entier est en attente d’un leadership inclusif depuis ce matin du 11 septembre 2001, même dans le désarroi et face à l’horreur. Et l’enjeu est là, clair, limpide et incontournable : unir les États-Unis et réunir le monde entier.

Juste ambition, noble défi que nul ne peut relever sans conviction, sans écoute, sans humanisme, sans audace, sans compétence, sans éthique, sans abnégation et sans incarnation de l’idéal et de l’espoir du changement dont seuls les grands leaders sont capables.

Le changement dont cette Amérique étatsunienne a besoin, en tant que nation aux prises avec sa condition de première puissance mondiale fragilisée, le changement dont le monde a soif pour réinvestir sa confiance au pays de tous les rêves humains qu’ils soient technologiques, culturels, scientifiques, sportifs, économiques et autres, une telle heure du rendez-vous tant attendu est arrivée en cette année 2008 et se poursuit depuis. L’attente fut longue toutefois.

Aux commandes pour ce nouveau départ, se dresse l’ambition d’une personnalité nouvelle, Barack Obama. Celui-ci incarne parfaitement, et plus que tous les autres candidats à la conquête de La Maison Blanche, cette attente de tout le peuple américain, dans une large majorité agissante, et sous l’effet d’une sagesse collective insaisissable par la plus pertinente des analyses politiques.

L’histoire de Barack Obama qui se déroule sous nos yeux est à peine écrite qu’elle projette la silhouette d’un leadership achevé, parfaitement descriptible, car cette odyssée est bien éloignée du simple hasard de parcours. De son observation, plusieurs n’en sont pas revenus et resteront longtemps pensifs, interrogateurs et même dénigreurs. Mais cette histoire est celle de notre temps ; elle est celle de la prépondérance de l’acteur, véritablement aux commandes de tout système évolutif.

Et si nous admettons que la société américaine change tout autant que le monde évolue dans son ensemble, lentement mais sûrement ; si nous consentons à la capacité des individus -dans l’intimité de leur conscience- à reconnaître et à célébrer l’évidence du beau et du bien d’entre toutes les propositions et selon leurs critères à la fois personnels et universellement convergents ; alors nous devons être à même de décrire l’ascendance naturelle et significative que possède Barack Obama sur tous les prétendants, Démocrates, Indépendants et Républicains, à la gouverne des États-Unis d’Amérique et conséquemment à l’influence effective du monde, après l’ère particulièrement chaotique de George W. Bush.
Une identité remarquable
L’homme, Barack Obama, n’est plus à présenter dans ses traits physiques d’acteur politique de race noire. Il se définit lui-même comme tel, on ne peut plus Africain et Américain – de père Africain originaire du Kenya, Barack Obama Senior, et de mère Américaine native du Kansas, Stanley Ann Dunham. Barack Obama demeure et se révèle tous les jours solidaire de son genre humain, et prototype interracial par essence et par action. Sur ce point, aucun doute ne subsiste.

Barack Obama reste plutôt à présenter dans ses choix fondamentaux les plus conscients et les plus révélateurs de sa personnalité et de son engagement envers les autres. Il s’agit particulièrement de l’homme public au sortir de ses deux formations universitaires : d’abord comme diplômé du premier cycle universitaire en science politique, option relations internationales, de l’Université Columbia à Manhattan, dans la ville de Ne