Carnets d Ivoire
143 pages
Français

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Description

Depuis le mois de septembre 2002, la Côte d'Ivoire vit au rythme des soubresauts d'un conflit qui la déchire. Cet ouvrage prend la forme d'un récit qui plonge le lecteur au coeur de l'action quotidienne des forces françaises de l'opération Licorne. Sous le propos passionné d'un acteur, perce la réflexion d'un homme et d'un officier confronté aux réalités complexes des opérations militaires d'aujourd'hui.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 324
EAN13 9782336281490
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Carnets d'Ivoire

François-Régis Jaminet
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanado.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296104549
EAN : 9782296104549
Sommaire
Page de titre Page de Copyright PREFACE Dedicace Epigraphe HISTORIQUE DES EVENEMENTS DE COTE D’IVOIRE AVANT-PROPOS DE L’INSOUCIANCE A LA PEUR DU GENERAL AU PARTICULIER COMBATTRE LA HAINE
LES « CORPS A BILLETS » D’UN MINISTRE L’AUTRE D’AFOTOBO A LA SORBONNE
COMBATTRE SANS HAINE
SUR LA ROUTE DE M’BAHIAKRO ILS ETAIENT NOS FRERES CONTRE LA MONTRE ENTRE L’ARBRE ET L’ECORCE QUELQUES INSTANTS D’HUMANITE LA MOITIE DE LA ROUTE
PREFACE
En octobre 2006, alors que je m’apprêtais à quitter les fonctions de chef d’état-major des armées, je reçus un appel téléphonique du président Gbabgo. Le Chef de l’Etat ivoirien, avec lequel j’avais entretenu des rapports francs et directs, m’annonçait qu’il me faisait porter un tableau peint par un artiste ivoirien “ pour vous remercier ”, me dit-il, “ de ce que vous avez fait pour éviter la guerre civile en Côte d’Ivoire ”. J’acceptais sans hésiter en pensant aux sacrifices consentis depuis quatre ans par nos armées pour ramener la paix dans ce beau pays déchiré.

La crise ivoirienne a fait couler beaucoup d’encre, mais très peu de responsables militaires français, acteurs essentiels pourtant dans ce drame, se sont publiquement exprimés. Le devoir de réserve et la pudeur naturelle des soldats les en empêchaient.

Ce petit livre de François-Régis Jaminet qui associe élégamment témoignage et réflexion sur les nouveaux visages de la guerre est donc une importante contribution à la compréhension de cette crise mais aussi une analyse utile des opérations conduites depuis quinze ans par nos forces.

L’auteur, jeune officier brillant des Troupes de Marine, y développe avec intelligence et passion des idées claires qui démontrent qu’on peut être aujourd’hui Fabrice à Waterloo en comprenant ce qui vous arrive.

Cet ouvrage, qui se veut modeste et témoigne d’une réelle empathie pour le peuple ivoirien, sera critiqué par les spécialistes engagés de tout bord. Il mérite pourtant d’être lu et médité dans nos écoles militaires, notamment pour ses remarques lumineuses sur “la fermeté sans haine” qui a été et demeure la règle et la clef du succès pour nos armées dans ce type d’opérations.

Contrairement à ce qu’ont prétendu beaucoup d’analystes extérieurs, l’esprit de vengeance n’a jamais animé nos troupes, même après des embuscades meurtrières.

Quel plus bel hommage pouvait-on leur rendre ?
Général d’armée Henri BENTÉGEAT
Au colonel Patrick Destremau ;
à l’adjudant-chef Patrick Charton ;
à ceux qui sont tombés ;
à mes anciens, Arnaud de Cacqueray, Hervé de Courrèges, Geoffroy de Larouziere, Jean-Luc Lefebvre, Michel Goya, sans qui cet ouvrage n’aurait pas vu le jour ;
à Virginie, Arnaud, Inès, Marie (†), Etienne, Alice et Xavier.
« Toute théorie militaire échafaudée en l’absence d’expérience vécue est vaine. »
Général David Petraeus, ancien commandant en chef des forces de la Coalition en Irak.
HISTORIQUE DES EVENEMENTS DE COTE D’IVOIRE
Le 19 septembre 2002, une tentative de coup d’Etat provoque des troubles majeurs. Les villes de Bouaké, au centre, et de Korhogo, au nord, passent sous contrôle rebelle. Guillaume Soro apparaît rapidement comme le visage politique d’une rébellion qui prend le nom de « Forces Nouvelles ».
Pour protéger l’importante communauté française (environ 10.000 personnes) installée en Côte d’Ivoire, les premiers éléments militaires français arrivent le 22 septembre. Ces soldats constituent la Force Licorne, qui compte 2 500 hommes dès la fin du mois de décembre 2002.
Cependant, la crise ivoirienne ne cesse de s’aggraver et de s’internationaliser à compter de 2003. Les accords de Marcoussis (24 janvier), prévoyant un gouvernement de « réconciliation nationale », conduisent à un raidissement anti-français, d’autant que la résolution 1464 du Conseil de sécurité en reprend la teneur, et autorise les forces françaises et celles de la CEDEAO (communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) à prendre pour six mois les mesures requises pour assurer la sécurité des civils, ivoiriens et expatriés. Reconduite pour six mois en août, la résolution 1464 est suivie de la résolution 1528 du 27 février 2004, créant l’ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire), dont les 6.200 hommes sont totalement déployés en octobre 2004.
Le 6 novembre 2004, dans le cadre de l’opération Dignité lancée deux jours auparavant par les forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) pour reconquérir le nord du pays, un cantonnement français est bombardé à Bouaké par un avion Sukoï de ces forces, faisant 9 morts et 31 blessés au sein de nos soldats.
Le Président Chirac décide alors de détruire l’aviation ivoirienne au sol. Des émeutes éclatent à Abidjan ; des expatriés français sont molestés, et la foule des « patriotes » est contenue par un feu continu de plusieurs heures, l’empêchant de franchir les deux seuls ponts qui mènent à l’aéroport et à la base voisine où stationne la Force Licorne.
Le 15 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 1572 instaurant un embargo sur les armes à destination de la Côte d’Ivoire.
Les années 2005 et 2006 sont ponctuées par une succession d’accords sans lendemain et de résolutions sans effet de l’ONU.
Enfin, le 4 mars 2007, est signé entre les deux principaux acteurs de la crise, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, l’accord politique de Ouagadougou (APO), conduisant le premier à nommer le second Premier ministre, le 29 mars.
Les deux dernières années ont été marquées par des avancées notables dans le processus de réunification du pays, préalable à un scrutin présidentiel qui semble aujourd’hui inéluctable.
AVANT-PROPOS
J’ai vécu mes premières années sous l’uniforme avec passion. Pas un instant je n’ai regretté ce choix fait à l’adolescence de consacrer ma jeunesse au métier des armes. Bien au contraire !
J’ai eu beaucoup de chance.
J’ai croisé la route de chefs d’exception, qui ont su me commander sans vouloir me changer, laissant s’épanouir mes qualités et corrigeant mes défauts pour qu’ils ne nuisent pas à la collectivité que je servais.
J’ai surtout eu à mes côtés ou sous mes ordres des officiers, des sous-officiers et des soldats exceptionnels. Exceptionnels non pas tant individuellement, mais exceptionnels surtout par cette capacité à travailler ensemble pour le succès du groupe. Cette aptitude à s’oublier pour servir une cause supérieure est pour moi le signe des grands. Parmi eux, je n’en citerai qu’un, mon premier sous-officier adjoint, Patrick.
C’est lui qui m’a formé.
Saint-Cyr, puis Saumur, avaient fait de moi un officier à peu près présentable. Lui m’a transformé en un soldat et un marsouin. Il m’a appris le commandement de tous les jours, celui où l’on peut tout perdre avec l’usure du temps. Il a fait en sorte que cela ne soit pas et que le commandement soit un bonheur de servir sans cesse renouvelé.
Il m’a appris l’Afrique. Cela en fera sourire certains, peut-être. Mais l’Afrique ne se décrète pas. Elle est diverse, chaleureuse, ouverte et généreuse pour qui veut bien sortir de lui-même et l’aborder simplement, le cœur et l’âme attentifs à sa respiration puissante.
Il m’a appris le Régiment. Magnifique communauté d’hommes, famille unie qui vous pousse à être meilleur pour rester digne d’un héritage qui ne vous appartient pas…
Ma famille m’a accompagné sur ce chemin, sacrifiant le bonheur de la présence d’un époux et d’un père à l’exigence de ce métier vécu si intensément. Qu’Elle, si forte dans l’adversité et si compréhensive dans l’absence, en soit remerciée.
C’est avant tout pour eux qu’à l’origine j’ai voulu écrire ces quelques pages. Pour leur faire partager et

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