Ce que le Maroc doit au Roi Hassan II

Abdelaziz Riziki Mohamed

Description

Hassan II a dirigé le Maroc de 1961 à 1999. Il a été l'artisan de la modernisation de son pays : instauration d'une monarchie constitutionnelle dans un contexte politique agité, gestion de l'héritage du protectorat, dotation du pays de politiques et institutions économiques et sociales adaptées aux réalités, défense de l'intégrité territoriale, dépolitisation par politisation de l'Armée, mise en oeuvre d'une politique étrangère cohérente, orientée vers la défense de l'intégrité territoriale et de la souveraineté nationale.

Sujets

• Politique
• Science politique
• Géopolitique
• Diplomatie
• Afrique subsaharienne
• Relations internationales
• Économie
• Histoire
• Sociologie, société et politique
• Maroc

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2014
• Nombre de lectures: 30
• EAN13: 9782336352879
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Abdelaziz Riziki Mohamed






Ce que le Maroc
doit au Roi Hassan II
Du même auteur
Chez le même éditeur
Sociologie de la diplomatie marocaine , Paris, 2014.
La diplomatie en terre d’Islam , Paris, 2005.
Comores : Les institutions d’un État mort-né , Paris, 2001.
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
[e-mail]

EAN Epub : 978-2-336-70298-8
GLOSSAIRE DES TERMES ARABES
Amazigh : Homme libre en berbère. Berbère.
Amir Al Mouminine : Commandeur des croyants. Titre officiel porté par le Roi du Maroc
Anroubi : Campagnard . « Blédard »
Bei’a ou Beiâ : Allégeance du peuple au Souverain, notamment au Maroc
Bled Makhzen : Partie du territoire marocain soumise à l’autorité du Roi, par opposition au Bled Siba, le territoire de la dissidence
Bled Siba : Territoire de dissidence. Partie du territoire marocain en rébellion et ne reconnaissant pas l’autorité du Makhzen
Chérif : Descendant du Prophète Mouhammad Ibn Abdallah
Dahir : Décret du Sultan ou du Roi, au Maroc
Dirham : Unité monétaire du Maroc. 1 euro = 10 à 11 dirhams
Fassi : Habitant ou personne originaire de Fès
Fellah : Paysan
Fetwa ou Fatwa : Avis des jurisconsultes musulmans
Istiqlal : Indépendance
Koutla : Bloc. Coalition de partis politiques marocains formée d’organisations politiques de gauche (USFP et sa devancière UNFP, PPS et OADP) et du parti nationaliste et conservateur de l’Istiqlal
Lalla : Terme marocain : « Madame » (« Grande Dame ») . Titre généralement réservé aux membres de la Famille royale
Makhzen/Maghzen : Pouvoir central, appareil d’État et État au Maroc
Moudawana : Code du Statut personnel, familial et successoral du Maroc
Moulay : Monseigneur . Titre généralement réservé aux membres de la Famille royale
Oulémas : Jurisconsultes musulmans
Rbati : Habitant ou personne originaire de Rabat.
Si ou Sidi : De l’arabe « Saïd », Monsieur. Titre utilisé au Maroc de manière affectueuse et souvent avec déférence
Siba : Dissidence
Slaoui : Habitant ou personne originaire de Salé
Sounna : Enseignement et tradition du Prophète : ses paroles, actes, approbations, désapprobations. C’est une source de la règle du Droit islamique
SIGLES OFFICIELS EMPLOYÉS
AIU : Alliance israélite universelle
ALM : Armée de Libération marocaine
ALN : Armée de Libération nationale
AMCI : Agence marocaine de Coopération internationale
CDDH : Conseil consultatif des Droits de l’Homme
CIJ : Cour internationale de Justice
CNRS : Centre national de la Recherche scientifique
CORCAS : Conseil royal consultatif pour les Affaires sahariennes
DGÉD : Direction générale des Études et de la Documentation
ÉNA : École nationale d’Administration
ÉNAP : École nationale d’Administration publique
FAR : Forces Armées Royales
FETWA : Avis des jurisconsultes musulmans agréés
FDIC : Front pour la Défense des Institutions constitutionnelles
FFD : Front des Forces démocratiques
FLN : Front de Libération nationale
FMI : Fonds monétaire international
FNLC : Front national de Libération du Congo
FNSP : Fondation nationale des Sciences politiques
GPRA : Gouvernement provisoire de la République algérienne
INSÉA : Institut national de Statistique et d’Économie appliquée
LÉA : Ligue des États arabes
LGDJ : Librairie générale de Droit et de Jurisprudence
MD : Mouvement pour la Démocratie
MDS : Mouvement démocratique et social
MNP : Mouvement national populaire
MP : Mouvement populaire
MPDC : Mouvement populaire, démocratique et constitutionnel
OADP : Organisation de l’Action démocratique populaire
OCI : Organisation de la Conférence islamique
OCP : Office Chérifien des Phosphates
OLP : Organisation de Libération de la Palestine
ONUCI : Opération des Nations Unies en Côte-d’Ivoire
ONUSOM : Opération des Nations Unies en Somalie
PCM : Parti communiste marocain
PDI : Parti démocratique et de l’Indépendance
PI : Parti de l’Istiqlal
PJD : Parti de la Justice et du Développement
PLS : Parti de la Libération et du Socialisme
PND : Parti national démocrate
POLISARIO : Front populaire de Libération de Saguiet El Hamra et du Rio de Oro
PPS : Parti du Progrès et du Socialisme
PSD : Parti socialiste démocratique
PSL : Parti du Socialisme et de la Libération
PUF : Presses universitaires de France
RCADI : Recueil des Cours de l’Académie du Droit international
RGDIP : Revue générale de Droit international public
RNI : Rassemblement national des Indépendants
UNAVEM : Mission de Vérification de l’ONU en Angola
UNÉM : Union nationale des Étudiants du Maroc
UNFP : Union nationale des Forces populaires
UNITAF : Force d’Intervention unifiée
USFP : Union socialiste des Forces populaires
Déclaration

« Sa Majesté le Roi Hassan II est un grand Souverain, qui ne saurait appartenir au seul Maroc. C’est un homme d’État exceptionnel, un Souverain universel ».

Ahmed Abdallah Abderemane
(1919-1989)
Président des Comores de 1978 à 1989.

Déclaration faite à Casablanca, Maroc, le 14 décembre 1988, en marge de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement d’Afrique et France.
Dédicace

À
Mon fils El Mehdi Abdeljawad
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Dès que j’ai pris connaissance de cette remarque de Malika Oufkir, qu’on ne saurait soupçonner de complaisance envers le Roi Hassan II, l’idée de rédiger ce livre s’est imposée à moi avec insistance. La remarque de Malika Oufkir est formulée ainsi : « Sur l’autoroute, qui l’impressionne, Malika s’avoue ce que les enfants les plus âgés ressentent depuis qu’ils regardent la télévision nationale : “Non seulement le roi a échappé aux coups d’État mais, en plus, il a réussi, en a tiré des conclusions qui ont permis au Maroc d’avancer, de se moderniser” » 1 .
Si, après avoir lu et relu ce passage, j’avais eu ne serait-ce que quelques hésitations et doutes sur le projet de livre, ceux-ci auraient été définitivement balayés par l’opinion émise sur le Roi Hassan II par son ami, le comte Alexandre de Marenches (1921-1995), chef du Service de Documentation extérieure et de Contre-espionnage (SDCE), en France, de 1970 à 1981 : « Je connais le Souverain chérifien depuis plus de trente-cinq ans. Amateur de la vie sous toutes ses formes, celui-ci est devenu un stratège doué d’une des intelligences les plus brillantes qu’il m’ait été donné de rencontrer, d’une mémoire prodigieuse, du “troisième œil”, celui de l’extrême sensibilité et de la haute perception, et l’un des rares hommes d’État de notre époque. À la suite des circonstances et des coups durs, il a acquis une compréhension, une vision des affaires mondiales qui mériteraient des moyens financiers supérieurs à ceux du Maroc. Si le Roi Hassan II, qui parmi ses différentes fonctions, est l’un des deux gardiens du détroit de Gibraltar, possédait une fraction du pétrole du Golfe, la face du monde changerait. Il a tout compris . Il saisit aussi bien les problèmes globaux que les questions qui intéressent la zone méditerranéenne, le Proche-Orient et le Moyen-Orient, entre autres. Il est de nos jours l’un des meilleurs orateurs de la langue française. Il perçoit les problèmes de l’Occident. Il a une connaissance de la politique intérieure française extrêmement rare, même chez des Français spécialisés » 2 .
Ces observations sont faites par deux personnalités qui n’appartiennent pas au même « bord politique » à l’égard du Roi Hassan II et qui n’avaient pas du tout la même opinion et la même amitié pour le Roi, même si dans son enfance, Malika Oufkir, du fait des fonctions officielles de son père, le Général Mohamed Oufkir, avait côtoyé la Cour du Souverain marocain. Or, les deux opinions se rejoignent sur un point essentiel : la reconnaissance de l’intelligence politique d’un Roi qui n’a pas été épargné par les événements tragiques, mais qui est arrivé à faire du Maroc un pays très respecté sur la scène internationale, un pays résolument engagé dans un vrai processus de modernisation et de développement économique et social. Dès lors, il y a lieu de se demander si le Roi Hassan II, qui a été à la tête du Maroc du 26 février 1961 (date du déc&#