Centrafrique, mon combat politique
155 pages
Français

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Centrafrique, mon combat politique , livre ebook

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155 pages
Français

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Description

Ce livre est un document de vulgarisation et de sensibilisation en vue de conscientiser l'opinion nationale, internationale et la France en particulier sur la crise qui se perpétue et l'avenir incertain de la République Centrafricaine. Cet ouvrage est aussi un livre autobiographique où l'auteur expose son parcours et son engagement total à mener un combat pour sauver son pays au bord du gouffre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 304
EAN13 9782296241978
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CENTRAFRIQUE : MON COMBAT POLITIQUE

Vers une nouvelle République
Dr LALA BEVARRAH


CENTRAFRIQUE : MON COMBAT POLITIQUE

Vers une nouvelle République


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanado.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10459-4
EAN : 9782296104594

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Introduction
Le titre de cet ouvrage autobiographique, reflète parfaitement sa dénomination. A lire le livre, on se rend nettement compte qu’effectivement le parcours de l’auteur aura été parsemé d’embûches, mais il a tout de même tenu le coup. De sa façon de faire, il a toujours œuvré pour le bien-être de ses compatriotes centrafricains ; étant toujours à l’écoute et au service de tout le monde sans distinction, cela fait de lui incontestablement un leader rassembleur de son pays. Mais comme le pouvoir en Centrafrique ne souhaite pas rencontrer quelqu’un comme lui sur son chemin d’alternance démocratique, il lui a donné du fil à retordre dans ses entreprises (O.N.G.-VOLCAPRO et autres) pour le pousser sur le chemin de l’exil. Mais malheureusement, pour le pouvoir de Bangui qui croyait en avoir fini avec, comme dit un vieux dicton : « On ne tue pas une idée. » Ce temps a permis à l’auteur de reconstituer ses vécus en Centrafrique, France, Niger, BOTSWANA, etc. pour faire un livre ouvert sur son passé, présent et futur, notamment les perspectives de son avenir politique. C’est un livre engagé, complet et très intéressant de part sa pluridisciplinarité. Il est riche en instruction et renferme du rire à gogo et à couper le souffle sur la gestion politique du pouvoir en Centrafrique entre les mains du général BOZIZE. Il est rédigé dans une approche lyrique, historique, sociologique, anthropologique, analytique et politique. Ainsi, dans son agencement, le Chapitre 1 présente l’enfance et les souches de l’auteur ; le Chapitre 2 résume les différentes périodes de ses études ; le Chapitre 3 fait la synthèse de ses œuvres ; le Chapitre 4 met en relief ses activités au poste de Ministre de l’éducation nationale et la conduite des affaires politiques du général BOZIZE, semblable à celle d’un Chef coutumier. Par ailleurs, à travers les lignes, l’auteur tente de sensibiliser ses compatriotes, la classe politique française qui œuvre pour le bien être de l’Etat Centrafricain et la communauté internationale sur le chaos quasi-général en république Centrafricaine, qu’il déclare ostensiblement que : « Aucune élection démocratique ne pourrait être la panacée à la crise profonde qui mine la RCA aujourd’hui ! Seule l’application intégrale des accords de 1958 signés avec la France pourrait l’endiguer et créer la stabilité. » Tels sont les éléments constitutifs de cet ouvrage.
Chapitre 1 : QUI SUIS-JE ?
En réponse à cette question, si je dis : « je suis centrafricain, mes parents viennent du Nord de la République Centrafricaine et que je suis de Bossangoa, Préfecture de l’Ouham. » une telle présentation a bien peu de sens pour les Occidentaux, parce qu’ils ne raisonnent plus en termes de tribus et d’ethnies comme nous les Africains. Mais par contre, pour nous, une telle présentation est une généralité vague et vide de sens. C’est pourquoi ici, je voudrais être clair et précis dans mon raisonnement afin d’éviter toute ambiguïté.

1-A. Mes parents, la famille LALA

A proprement parler, mes parents : mon père et ma mère sont issus de la tribu Gbaya-BOSSANGOA du grand ensemble ethnique composé du groupe Mandja, Gbaka-Mandja, Gbaka-Mitonaguéndé, Ali, Gbofi, Gbanou, Souma-Souma-Kaba et Gbidiguiri. Ces groupes sont répartis sur huit (8) préfectures de la République Centrafricaine et chaque communauté se fait appeler par le nom du département (région) qu’elle occupe respectivement, ou parfois par le nom de la configuration géographique des lieux ou encore le nom des chefs de lignages qui sont utilisés pour une bonne désignation. Ainsi à Bozoum, Batangafo… ces communautés tribales ont pris respectivement les noms de leurs régions. À BOSSANGOA, ils ont pris le nom de leur chef ZANGOA que la transcription littérale a déformé la prononciation exacte. A Berberati (Gbar-Gbarté qui signifie chêne), ils ont pris le nom des grands arbres de cette forêt équatoriale. A BOUAR, ils ont pris le nom des Montagnes (KARRAH qui signifie montagne). A Carnot, BATANGAFO, etc., ils ont pris le nom de la configuration géographique. L’appellation se fait en mettant le vocable tribal comme préfixe, puis le nom adopté comme suffixe pour se distinguer des autres Gbaya dans le grand ensemble. Exemple : Gbaya-Carnot, Gbaya-BOSSANGOA, Gbaya-BOZOUM ; Gbaya-Batangafo, Gbaya-BOUAR ou Gbaya-KARRAH (Gbaya de la montagne), etc.

1-1. Mon père, LALA Fraisse

Mon père est né dans son village situé à 15 km de BOSSANGOA, chef lieu de la préfecture de l’Ouham. Ce village s’appelle SASSARA, qui est à la fois le nom d’un groupe ethnique / lignage pour utiliser mon terme anthropologique approprié : Gbo – ZAMGUÉNÉ. Le père de mon père, mon grand-père s’appelle TABIO Thomas et la mère de mon père, ma grand-mère s’appelle NAMFIO Marie. Elle est du village Gbakara du même lignage situé à la fois sur la route de BENZAMBÉ et sur la route de BOUCA.

Dans la civilisation traditionnelle Gbaya, quand un bébé vient (Naître) au monde, on lui donne un seul nom qui n’est pas le patronyme, mais un nom parfois ordinaire banal ou événementiel pour la période de la naissance et qui servira pour la petite enfance avant la première initiation à la jeunesse. En ce qui concerne notamment mon père, on lui a donné le nom de WÉÏBIO. Après sa première initiation avant le Sumalet, formation guerrière traditionnelle nommée GOM-BANA, on lui a donné le nom de YADOKA. Au plan initiatique, on distingue généralement un YADOKA par quatre (4) piercings (perçage), deux au niveau des oreilles et les deux autres au niveau du bas de la lèvre inférieure de la bouche ; comme les jeunes le font aujourd’hui par imitation pour la mode. YADOKA qui veut dire : « un homme courageux » est un grade et à la fois un nom dans la hiérarchie des guerriers GOM-BANA. Généralement dans les conflits armés, YADOKA joue le rôle d’éclaireur. Quant au nom de mon père LALA Fraisse aujourd’hui, il faut noter qu’il lui fut attribué au moment où il avait été coopté par le
Commandant BELLOT, un colon français, chef du district de l’Ouham pour être formé à la science domestique (technique de cuisine et de la restauration) afin d’être le maître d’hôtel de la colonie Française de la région de l’Ouham. Mon père faisait de la bonne cuisine pour les colons et mettait de l’ordre aux services. Pour ces colons, c’est du jamais vu pour un autochtone, plutôt indigène comme on nous appelait à l’époque coloniale ! Ils étaient tout le temps émerveillés et s’exclamaient : « Oh ! Lala ! Oh ! Lala ! » C’est ainsi que dérivait son nom de « LALA ». Dorénavant tous les colons appelaient mon père Lala et par imposition, c’est devenu son patronyme. De son prénom « Fraisse », de fait c’est plutôt fraise, fruit du fraisier qui a été tout simplement mal orthographié. Mon père aimait manger ce fruit et c’est pour cette raison qu’on le lui avait attribué comme prénom. C’est de cette façon que mon père s’appelle LALA (Nom de famille) et FRAISSE (prénom). Cette démarche coloniale de changement de nom, s’inscrit dans la philosophie de la « mission civilisatrice française ». A cette époque, les colons ne pouvaient pas tolérer de proches collaborateurs africains avec des noms « bizarre », « sauvages ». Ainsi, mon père était lavé de tout et devenu français au même titre que les colons. Mon père était un homme doux, gentil et intelligent. Il était en avance par rapport à son temps. Tout ce qu’il a fait pour la Colonie Française, il en a fait profiter aux autochtones, ses concitoyens dans le sens de l’émancipation de la région. Il a rendu publique la consommation du pain et du café qui était à l’époque uniquement dans les habitudes culinaires des colons. Autrement dit, c’est lui qui avait la première boulangerie artisanale dans toute la région à Bossangoa e

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