Clientélisme ou solidarité ? Que voulons-nous ?
278 pages
Français

Clientélisme ou solidarité ? Que voulons-nous ? , livre ebook

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278 pages
Français

Description

« On a tout essayé ! » Cette exclamation consternante, surtout venant d'un président de la République, illustre le tarissement de la pensée au sein de notre classe politique. L'objet du présent ouvrage est de montrer, sur une série d'exemples (chômage, services publics, finance, développement durable et toutes les autres thématiques contemporaines majeures), qu'il est possible et souhaitable de poser un véritable projet politique inspiré par l'esprit de solidarité et économiquement raisonnable.

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2017
Nombre de lectures 11
EAN13 9782140026119
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

François Perret
Questions contemporaines
CLIENTÉLISME ou SoLIDARITÉ ? QuE vouLoNS-NouS ?
Pour une volonté politique renouvelée
Questions contemporaines
CLIENTÉLISME ou SOLIDARITÉ ?
Que voulons-nous ?
Questions contemporaines Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Dernières parutions Guylain BERNIER,Radicalisme, Dichotomie entre croyance et tolérance, 2016. Jean GIRARDON,Sauver la démocratie. Regards sur la démocratie e contemporaine auXXIsiècle, 2016. Jean AMADO,Principes éternels et universels de l’art de gouverne. Traité de gouvernement tome 1, 2016. Jean AMADO,À la recherche du temps futur. Traité de gouvernementtome 2, 2016. Jean AMADO,De l’action gouvernementale. Traité de gouvernement tome 3, 2016.André PETERS,De la dictature financière à la démocratie monétaire,2016. Frédéric GOBERT,système éducatif français à l’ère du ludique, de Le l’hédonisme et de l’adulescent,2016. Gustavo Ariel KAUFMAN,Liberté d’expression et protection de groupes vulnérables sur internet, 2016. Jean-Luc POULIQUEN,Georges Pompidou, un président passionné de poésie, 2016. Christian CAUVIN,Au-delà de la mondialisation. Construire le monde de demain,2016.Pierre SCHREIBER,La gestion locale et régionale en Europe et dans le monde, Essais de comparaison, 2016. Philippe MASSOT-BORDENAVE,Le travail est-il encore porteur de valeurs ?,2016. Hamdou Rabby SY,La Révolte de l’Universel. Pour une autre vision de la mondialisation,2016 Nicole PERUISSET-FACHE,Vraie Vie est absente. Regard La anthropologique sur notre monde,2016.
François Perret CLIENTÉLISME ou SOLIDARITÉ ? Que voulons-nous ? Pour une volonté politique renouvelée
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-10682-3 EAN : 9782343106823
Vertus et limites de la solidarité.
XIII.
XI.
VII.
Conclusion. Changer de paradigme.
IX.
Effets externes ; développement durable ; ressources naturelles. 119-130
Solidarité et biens tutélaires. Un cas exemplaire : remettre la politique du logement en bonnes mains.
VIII.
Consolider (enfin !) l’architecture du système de retraites. 85-105 Biens collectifs ; services publics. 107-118
Comment s’y prendre ? Une économie de marché ? Soit, mais bien définir son rôle. 31-46
21-29
X.
Raison d’être de ce document. La solidarité.
Rôle et pouvoirs de l’actionnaire.
XII.
II.
SOMMAIRE
IV.
131-152
XVI.
Remettre la finance au service de l’économie. 209-230
XIV.
XV.
153-170
171-185
187-208
259-263
231-258
265-270
Gérer les aides sociales.
La solidarité au service de quoi ?
III.
V.
VI.
La France injuste. L’éducation. Apprivoiser le mammouth Culture : une gouvernance à réinventer.
Rappel de l’ensemble des propositions.
7-19
Le problème probablement le plus important : le chômage. Nous S.A. 47-72
73-84
I.
Introduction. Raison d’être de ce document. La solidarité 1. Le désir d’écrire ce qui suit est né principalement de la douloureuse constatation que je me vois contraint de faire presque tous les jours depuis longtemps : l’absence caractérisée dans l’ensemble de notre classe politique, de quelque couleur qu’elle soit, de quoi que ce soit qui ressemble à un projet politique digne de ce nom. Depuis que tout le monde s’est enfin accordé pour constater la faillite du « modèle » marxiste-léniniste, l’idéologie ultra-libérale s’est installée sans vergogne dans une posture dominatrice et exclusive, qui tend d’ailleurs à lui faire perdre le sens de la mesure, et qui n’a même pas été sérieusement ébranlée par la crise de 2008. Ses tenants ne sont pas très loin de réendosser envers et contre tout ce slogan stupide qui prétend que « le meilleur Etat c’est pas d’Etat du tout », c’est-à-dire que la meilleure politique est de ne pas avoir de politique autre que de gérer au jour le jour les cahots de la route ; on voit de ces « bons » esprits en venir même à se gausser du concept de projet politique. Et pendant ce temps notre classe politique demeure globalement hors jeu. Les uns sont muets et hébétés, hypnotisés comme le lapin devant le boa qui va le dévorer, incapables de formuler une critique construite d’aberrations de ce style, et a fortiori un discours positif ; d’autres sont pris d’une agitation frénétique, mais très peu construite ; d’autres encore ne savent le plus souvent produire que des discours démagogiques, anti-économiques et irresponsables. Ce qui permet à certains intérêts et forces économiques, ainsi incontrôlés, de développer sans cesse davantage leur emprise, et de nous soumettre à un véritable matraquage de colonisation culturelle (je dis bien colonisation car ce n’est pas désintéressé) fondée sur le registre : « Les temps ont changé ; il faut savoirs’adapteraux conditions nouvelles ». Cette situation, grave en elle-même, est particulièrement préoccupante dans un pays comme la France où l’idéologie ultra-libérale est peu partagée. Les citoyens ont donc le sentiment que le gouvernement ne gouverne pas, qu’il promet mais ne tient pas, et surtout qu’il laisse l’injustice s’installer, voire qu’il la favorise. Beaucoup ressentent logiquement l’existence d’un fossé d’incompréhension profonde entre ce qui a été appelé significativement « la France d’en haut, et celle d’en bas ». Ce ressenti est que les « capitalistes » tiennent le pouvoir,
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qu’ils imposent leur idéologie, et en conséquence une gestion politique anti-sociale. Faute d’une main ferme à la barre capable à la fois d’avoir les idées claires sur une conception plus équilibrée des avenirs souhaitables-et-possibles, et d’avoir les talents pédagogiques pour les faire partager, le pays est secoué périodiquement de tétanies et de convulsions contradictoires, et finalement va à la dérive vers des horizons dont personne ne veut. Il est de bon ton de prétendre que la France est ingouvernable, mais c’est absolument faux. Parmi d’autres, le rapport de Michel Camdessus intitulé « Le sursaut » relève à juste titre à ce propos : « Notre pays (...) est prêt à secouer bien des habitudes, à accepter des sacrifices ou à renoncer à des avantages acquis, pourvu que le sens de la réforme lui soit clair et qu’elle contribue au resserrement d’une cohésion sociale mise à mal. » La vacuité du discours et de l’action politiques provoque des phénomènes que nos élus semblent avoir le plus grand mal à comprendre. Ainsi par exemple, à chaque élection, les citoyens tendent à censurer systématiquement ceux qui sont au pouvoir. Ce n’est pas étonnant ; c’est même très raisonnable, car ils sont tous passablement nuls ; ni les uns ni les autres ne savent où ils vont. Les citoyens pensent : chômage, inégalités, exclusion,… Et que répondent les politiques ? Rien qui soit réellement susceptible de résoudre ces problèmes ; et donc, rien de crédible. Le référendum sur le projet de « constitution » européenne fut un cas exemplaire. C’était une affaire majeure. Il paraît raisonnablement évident que dans un tel contexte « on » aurait dû juger absolument indispensable de commencer par expliquer aux citoyens (ou leur remettre en mémoire si on préfère) ce qu’est le projet européen, et ensuite de leur faire comprendre pourquoi et en quoi cette « constitution » (qui d’ailleurs n’en était absolument pas une) était indispensable pour mener à bien ce projet. Mais le gros problème était que personne, manifestement, n’était en mesure d’articuler un tel discours ; pour la bonne raison qu’il n’y avait pas alors, pas plus qu’aujourd’hui d’ailleurs, de véritable projet européen digne de ce nom. Et dans le même temps, le citoyen pouvait avoir le sentiment que cette mécanique européenne était devenue au fil des années un énorme « bousin » quasiment incontrôlable (sentiment fortifié par l’irresponsabilité d’hommes politiques qui ont pris la très fâcheuse habitude, d’une part de laisser un peu trop la bride sur le cou à la technocratie bruxelloise, et corrélativement de déclarer un peu trop
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souvent : c’est la faute à Bruxelles !), et que cette machine était peut être bien devenue folle ; bref, qu’il était temps de mettre le holà. Au bout du compte, lorsque nous regardons ce que nous avons dans notre besace – ou plutôt sur la place publique - comme substance pour nourrir la pensée et le discours de nos politiques, nous trouvons deux blocs. Le premier, déjà cité, propose une orientation qui, conformément à une belle formule, voudrait nous conduire d’une économie de marché vers une société de marché, c’est-à-dire une société qui ne reconnaît qu’une seule et unique loi : celle du marché, prétendue « naturelle » et parfaite ! Les tenants de ce culte-là parlent un peu moins fort depuis le début de la crise des « subprimes », mais à peine. Ils connaissent leurs grandes messes, notamment le rendez-vous annuel de Davos. Le second bloc, que certains appellent l’altermondialisme, a déjà eu un premier résultat : tout le monde connaît aujourd’hui la ville de Porto Allegre ; mais son contenu concret se réduit à guère mieux que des déclarations de bonne volonté et l’expression de préoccupations justifiées ; beaucoup de propos formulés dans ces enceintes n’ont en effet d’autre portée qu’incantatoire ; et un certain nombre d’initiatives y sont évoquées, sympathiques certes, mais qui ne sont pas du tout à la mesure des problèmes. Ainsi nous avons deux extrêmes, et rien entre les deux. L’économie de marché a fait de façon tout à fait convaincante la preuve de son efficacité pour produire en abondance des biens et services. Le niveau de confort matériel atteint ces dernières décennies dans les pays développés en témoigne de façon indiscutable. C’est donc un outil incontournable qu’il serait irresponsable de prétendre rejeter. Mais cet outil n’est pas la panacée ; il résout certains problèmes, mais en ignore d’autres ; il en crée même un certain nombre, notamment lorsqu’on prétend l’utiliser en dehors de son domaine d’emploi. C’est pourquoi son existence et ses performances ne dispensent pas de mener une réflexion approfondie et renouvelée sur les objectifs à lui assigner, sur la place à lui attribuer dans une perspective politique d’ensemble, sur les compléments dont il a impérativement besoin, et enfin sur la façon de traiter les problèmes qu’il crée. Le champ est donc ouvert pour élaborer quelques idées, ou parfois plus simplement de les reprendre, car beaucoup de bonnes idées ont déjà été formulées, et pas si difficiles à comprendre pourvu
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