Comment meurt l autre moitié du Mali
82 pages
Français

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Comment meurt l'autre moitié du Mali , livre ebook

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Description

Après 50 ans d'indépendance, l'autre moitié du Mali se meurt. Comment en est-on arrivé là ? Essentiellement à cause de la fausseté du contrat social qui fonde le pouvoir politique. Cela a abouti à une véritable crise du politique et par ricochet à une crise du social et de l'économique, donc au blocage de nos sociétés. Mais au-delà de la dénonciation, l'auteur propose des pistes de réflexion.

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 54
EAN13 9782296468740
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COMMENT MEURT L’AUTRE MOITIÉ DU MALI


Abdou TRAORÉ dit Diop
COMMENT MEURT L’AUTRE MOITIÉ DU MALI


Abdou TRAORÉ dit Diop
© La Sahélienne, tous droits réservés.
Siège social : Bako Djikoroni Ouest, Bamako (Mali)
E-mail : sahelienneedition@yahoo.fr
Tél. : + 223 66 79 24 40
ISBN : 978-99952-54-14-8
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Mali, 2011.

Relecture et mise en page : Ségolène
Roy Conception graphique de couverture :
© ʘ IVO • Sandra Derichs


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56211-0
EAN : 9782296562110

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
50 VOIX


À l’heure du cinquantenaire des indépendances africaines, certains esprits sont en train de tenter de capturer l’énergie des sociétés civiles et des moindres groupes organisés pour les engager dans une « année de festivités ». Nous proposons de laisser la fête là où elle est. De sortir la tête de la fête. Pour nous interroger, débattre, capitaliser, regarder l’Afrique droit dans… ses réalités, construire des projets de société portés par le livre et l’écrit !
« 50 voix » est une collection pour les textes littéraires, les comptes rendus de travaux de recherches, les témoignages, les biographies, la réflexion critique et la protestation citoyenne.

Appel à manuscrits
Si vous avez un projet de ce type à soumettre aux éditions La Sahélienne, envoyez-nous-en un court descriptif par e-mail à l’adresse suivante : collection50voix@yahoo.fr .
Si vous avez des difficultés pour passer au stade de l’écriture, demandez-nous conseil ou faites-vous aider en rejoignant notre atelier d’écriture. Vous pourrez enregistrer vos témoignages oraux et les structurer avec l’appui de professionnels. Pour plus d’information sur nos activités, contactez-nous à cette même adresse e-mail ou consultez la page Facebook de La Sahélienne (onglet « Articles »).
Préface P r Abdou Traoré dit Diop : la permanence du combat
Un iconoclaste ? Pour sûr. Sinon le Pr Abdou Traoré, dit Diop, aurait confié à plus méritant la préface de ce recueil d’épîtres édifiantes sur notre histoire immédiate. Un génie ? On peut ne pas aimer l’homme, sa brutale franchise et ses mots assassins. Mais là aussi, nous avons sans aucun doute affaire à un surdoué, voire à « un torrent d’idées à absolument canaliser », comme il fut dit de Jacques Attali. Enfin, un résistant ? Indiscutablement, c’est ce qui qualifie le plus l’agrégé en médecine qui a fait sienne la devise du poète Abdellatif Laâbi : donc « plonger le bistouri partout où l’homme a mal ». En somme, une insurrection contre la souffrance de l’Homme.
Et comme l’arc d’aucun génie ne se limite à une seule corde, à ses rares moments de détente, la guitare sous ses longs doigts, le toubib enchaîne les notes dopantes du gambari ou celles lascives du takamba, quand il ne bat pas le pays pour reconstituer, le temps d’une danse ou d’une nostalgie, l’orchestre mythique de la région natale : le Super Biton National. La guitare rembarrée, revoilà Diop sur un autre front : la création artistique. Des recueils de nouvelles primés à l’international, des scénarios de film, le combat long et parfois ingrat pour l’exception culturelle à travers, par exemple, le festival des Arts et des Masques de Markala, désormais institutionnalisé.
Toutes ces activités, le chirurgien les mène de front avec un activisme politique qui lui confère toute la légitimité d’aujourd’hui. Le cœur à gauche et la patrie en tête, il prend très tôt le maquis, celui des idées pour un pays meilleur et partageux, mais surtout celui, bien plus prenant, de l’action. Il adhère ainsi au Parti Malien du Travail (PMT), un parti politique clandestin, et fera partie, vers la fin des années 1980, de la coopérative Jamana. Avec d’autres, dont l’ami de trente ans, Alpha Oumar Konaré, il anime l’emblématique parution Les Échos. Le microcosme s’habitue très vite à la rubrique « Dix questions à » que le professeur anime. Celle-ci débusque les écarts de gouvernance et dénonce les abus du prince. En fait, elle est l’ancêtre des épîtres contenues dans ce livre.
La filiation est donc claire et logique et le message est que la lutte continue. Pour que l’autre moitié ne meure plus. Pour que les limites soient marquées et intégrées entre la gouvernance démocratique et la chefferie de canton. Pour que les gouvernants soient rendus comptables de leurs actes. Pour qu’enfin la sanglante rupture de Mars 1991 que le Mali a connue débouche sur une démocratie fluide et prévisible. En ces temps où se discutent les réformes institutionnelles, ce livre ne pouvait mieux tomber. Ce n’est peut-être pas fortuit. Car le Pr Diop, ancien député et grand catalyseur du contre-pouvoir citoyen, est tout autant la boîte noire d’un passé pas si lointain que la sonnette d’alarme face aux dérives du projet démocratique.

Adam Thiam, journaliste
PREMIÈRE ÉPîTRE AUX DÉMOCRATES À propos du Manifeste pour la démocratie
En juin 2006, l’association Démocratie et Justice, présidée par Diop, publie le Manifeste pour la démocratie qui remet fortement en cause le processus de la démocratie malienne. L’auteur analyse dans cette première épître aux démocrates les réactions de certains acteurs politiques vis-à-vis de ce manifeste.


Les démocrates maliens viennent de gagner une première bataille : celle de se réveiller du profond sommeil dans lequel une propagande abrutissante les avait plongés depuis quatre ans.
L’appel au sursaut national lancé à travers le Manifeste pour la démocratie n’a laissé personne indifférent. Nos concitoyens commencent à réagir. Parfois avec passion, parfois même avec fureur, mais toujours avec un sens aigu de la responsabilité qui leur fait dire que le Mali ne peut pas être la propriété d’un homme ou d’un groupe.
Nous avons reçu de très nombreux appels et des courriels de la part de nos concitoyens que nous publions presque quotidiennement sur notre blog. Notre site Internet a été visité en une semaine par plus de 200 personnes. Des cellules de l’association Démocratie et Justice (ADJ) ont commencé à se mettre en place, notamment à Niamakoro, NTomikorobougou, Markala et Garantiguibougou. Et, fait important, nous avons reçu une réaction très positive du bureau politique du RPM (Rassemblement Pour le Mali) qui a salué le manifeste comme étant une étape très importante dans l’éveil des consciences dans notre pays. Force est de rendre hommage ici au courage politique de la direction de ce parti et le degré d’engagement de tous nos signataires. Aux autres, nous disons que la porte reste largement ouverte pour ce débat sur la construction d’un État moderne, anti-unanimiste, libre, républicain.
Certes, il y a eu aussi des réactions négatives de la part de certains milieux, en parfait décalage avec les préoccupations des citoyens de ce pays, et qui confondent allègrement leurs intérêts particuliers avec ceux de la nation. Ils sont tombés dans les attaques personnelles, armant les mains de plumitifs besogneux dont pas un seul n’a pris la peine de venir s’informer auprès des auteurs du manifeste avant de se fendre en propos de caniveaux dans les colonnes de leurs journaux. Ceux-là sont en retard d’un combat. Car notre lutte n’est pas une lutte de personne, mais une lutte pour le respect des principes, des règles, des lois, de l’équité, c’est-à-dire de l’égal accès à la chance pour tous nos concitoyens.
Ne vous laissez donc pas divertir !
Mais ne vous laissez pas intimider non plus ! Notre démocratie que l’on tente de dévoyer aujourd’hui ne nous a pas été octroyée ! Elle a été conquise par une lutte âpre où les meilleurs d’entre nous ont laissé leur vie. Souvenez-vous-en !
Faisons en sorte qu’en leur mémoire et pour notre devenir, ce pays ne soit jamais une république bananière !
Le mouvement n’en est qu’à ses débuts ! Mais rappelez-vous la théorie de l’effet papillon, dont un simple battement d’ailes pourrait déclencher une tornade à

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