Communication poli-tweet
116 pages
Français

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Communication poli-tweet , livre ebook

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Description

Avec l'élection de Barack Obama, la communication politique internationale est entrée dans une nouvelle ère, marquée par un recours aux propriétés du Web 2.0 et aux réseaux sociaux. Alexandre Eyriès examine les mécanismes ayant conduit des leaders politiques français et québécois à investir le réseau twitter, n'hésitant pas à en faire la nouvelle panacée de la communication politique. Cette analyse inédite met en lumière la récupération du réseau social numérique par des politiques, au nom d'une mythique démocratie électronique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 72
EAN13 9782336373379
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Des Hauts et Débats
dirigée par Pascal LARDELLIER

Professeur à l’Université de Bourgogne
pascal.lardellier@u-bourgogne.fr

Titres parus ou à paraître

Alexandre Eyriès, Lectures critiques en communication (2015)
Alexandre Eyriès, La communication politweet (2015).
Jean-Christophe Parisot de Bayard, Plus que la fraternité. Plaidoyer pour une re-croissance sociale et morale (2014).
Daniel Moatti, Le Débat confisqué : l’école entre Pédagogues et Républicains (2014)
Anne Parizot, Le Bibendum Michelin et ses Bibs. Mystère et ministère d’un totem…sans tabous (2014)
Christophe Dargère, Stéphane Héas (co-dir.), Les porteurs de stigmates. Entre expériences intimes, contraintes institutionnelles et expressions collectives (2014)
Richard Delaye, Pascal Lardellier (co-dir), L’Engagement, de la société aux organisations (2013)
Alexandre Eyriès, La communication politique, ou le mentir - vrai (2013)
Loïc Drouallière, Orthographe en chute, orthographe en chiffres (2013)
Jacques Perriault, Dialogue autour d’une lanterne. Une brève histoire de la projection animée (2013)
Elise Müller, Une anthropologie du tatouage contemporain. Parcours de porteurs d’encre (2013)
Anne Van Haecht, Crise de l’école, école de la crise (2012)
Christophe Dargère, Inconcevable critique du travail (2012)
Claude Javeau, Trois éloges à contre-courant (2011)
Titre
Alexandre EYRIES






La communication poli-tweet

La politique gagnée par les TIC
Du même auteur
Lectures critiques en communication. Culture, discours, technologie, société, Paris, L’Harmattan : collection Des Hauts et Débats, à paraître en 2015.

La communication politique ou le mentir-vrai, Paris, L’Harmattan : collection Des Hauts et Débats, 2014.

André Malraux et la communication : du récit littéraire au storytelling politique, Paris, L’Harmattan : collection Communication et Civilisation, avril 2013.

Henri Meschonnic. Théorie et éthique de la relation-langage, Paris, Alain Baudry et Cie : collection "Les voix du livre", 2011.

André Malraux, une ontologie de l’engagement, Paris, Connaissances et Savoirs, 2007.

Alexandre.EYRIES@unice.fr
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72348-8
INTRODUCTION
La communication politique est une pratique relativement singulière dans le champ des Sciences de l’Information et de la Communication. Ni vraiment complètement nouvelle ni tout à fait ancienne, elle a connu plusieurs métamorphoses successives. Et pour cause, la communication politique est un objet complexe, mais trop souvent réduit à une simple technique innovante, relevant d’un marketing politique. Or, la communication politique n’est en rien un objet neuf. La rhétorique utilisée dans l’antiquité grecque (par les orateurs dans l’agora à Athènes) et romaine (par les tribuns romains sur le forum à Rome) peut être considérée comme étant une première forme prototypique de communication politique, utilisée à des fins stratégiques de persuasion.
Qu’est-ce, donc, en définitive, que la communication politique ? Commençons par tenter d’en clarifier la définition, car, comme l’écrit Jacques Gerstlé, « l’incertitude conceptuelle qui s’attache à la communication d’une part et à la politique d’autre part, laisse une grande marge de manœuvre sémantique dans leur combinaison 1 ». Selon Pippa Norris, tenante d’une conception œcuménique de la communication, la définit, elle, comme « un processus interactif concernant la transmission de l’information entre les acteurs politiques, les médias d’information et le public 2 ». Pour Jay G. Blumler, elle est au contraire une « une compétition pour influencer et contrôler, grâce aux principaux médias, les perceptions publiques des événements politiques majeurs et des enjeux 3 ». Pour Jacques Gerstlé, enfin, la communication politique se donne à voir comme un tout hétérogène de concepts, mais aussi de pratiques plus politiques conduites par des professionnels de la communication pour le compte de politiciens. Dans cette perspective instrumentale, la communication politique est indissociable de techniques empruntées au marketing, et de certains outils privilégiés comme les médias traditionnels (presse écrite et presse magazine, radio et télévision) dont elle s’efforce de suivre bon gré mal gré et à son propre rythme le lent développement. Conscients des possibilités techniques et des multiples avantages offerts par les médias les politiciens s’en sont saisis pour les intégrer, avec l’aide de leurs conseillers en communication (Jacques Pilhan pour François Mitterrand et Jacques Chirac) et de leurs équipes de campagne, aux stratégies de communication déjà existantes. Depuis le milieu des années 1950, chaque responsable politique dispose de spécialistes – dévoués à sa cause – pour anticiper et préparer aux mieux ses différentes rencontres avec les citoyens et les médias. Dans la plupart des démocraties occidentales, la professionnalisation de la communication politique s’est considérablement amplifiée et accélérée à partir de la fin des années 1960 avec l’essor des moyens audiovisuels des médias de masse qui ont révolutionné les moyens de communiquer et le domaine de la politique n’a pas fait exception.
Après une première phase balbutiante et approximative marquée par le porte-à-porte et la distribution de tracts, la communication politique est ensuite entrée dans une nouvelle ère avec l’apparition de la radio dont utilisation à des fins politiques a entraîné un premier rapprochement avec l’électorat. Puis la télévision a fait définitivement basculer la communication politique dans la modernité, sous l’influence du marketing politique dont Philippe J. Maarek écrit : « l’introduction du marketing politique revient à l’élaboration d’une “politique” de “communication politique”, si l’on peut dire : une démarche globale de conception, de rationalisation et d’accomplissement de la communication politique moderne. Définir et pratiquer concrètement une démarche globale de marketing politique ne saurait en effet être une opération complexe, à l’aboutissement d’une entreprise globale unissant l’ensemble des tenants et des aboutissants de la communication de l’homme politique, sous peine de contradiction interne entre les différentes voies qu’elle aura utilisées . 4 ». Le marketing politique, qui apparaît pour la première fois au début des années 1960 aux Etats-Unis accompagne l’évolution concomitante des outils technologiques sous-tendant les médias de masse et celle d’une société occidentale au sens large qui a soif d’informations de nature diverses et souhaite que lesdites informations lui soient communiquées le plus vite possible. Abondant dans le sens de Philippe J. Maarek, l’historien Christian Delporte rappelle, dans un ouvrage de référence intitulé La France dans les yeux. Une histoire de la communication politique de 1930 à nos jours qu’ « aux États-Unis, on promeut un candidat comme on lance un produit commercial : le sondage s’assimile à une étude de marché. Il permet de définir des “cibles” et de bâtir une “image de marque” […] de telles pratiques sont si courantes que toutes les grandes firmes publicitaires de New York, groupées sur Madison Avenue, possèdent leur département politique et sont capables d’offrir aux candidats une large gamme de services : relations publiques, création de produits publicitaires, imprimés, visuels, audiovisuels, achat d’espace dans les journaux, de temps d’antenne à la radio et à la télévision 5 ».
Le marketing politique instaure des moyens de communication beaucoup plus directs avec le citoyen et potentiel électeur qui est considéré et envisagé aussi comme un consommateur. La télévision devient ainsi un puissant outil de communication politique, venant toucher directement les citoyens dans leurs foyers, à une heure de grande écoute, en règle générale à l’occasion du dîner. Les hommes politiques – le Général de Gaulle a été le premier à le faire – ont fait de la télévision un outil de contrôle et de surveillance de l’opinio

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