Conflits sociaux en Guadeloupe
180 pages
Français

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Conflits sociaux en Guadeloupe , livre ebook

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Description

A partir de l'analyse comparative de conflits sociaux du travail en Guadeloupe, fondée sur l'étude approfondie de tracts, de courriers échangés entre grévistes et direction, de protocoles d'accord, l'ouvrage met au jour les stratégies généralement mises en oeuvre par les parties lors des grèves et révèle l'importance du facteur socioracial en Guadeloupe, et suggère des solutions managériales adaptées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 350
EAN13 9782336281964
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sociétés et économies insulaires
Collection dirigée par Fred CELIMENE et François VELLAS
La collection Société et économies insulaire correspond au besoin né du grand développement des régions insulaires qui jouent un rôle essentiel dans les échanges économiques mondiaux, mais aussi dans les échanges culturels et scientifique. Les îles, aujourd’hui, ont largement dépassé les problème traditionnels liés à l’éloignement et à l’isolement.
Les nouvelles technologies de communications et de télécommunications donnent désormais aux sociétés insulaires les mêmes possibilités que sur les continents, tout en permettant aux îles de conserver leurs avantages comparatifs liés notamment à la qualité de la vie et à l’environnement.
Les ouvrages de la collection Société et économies insulaires ont pour ambition d’aborder à la fois les îles en tant qu’entités spécifiques et en tant qu’espaces privilégiés des politiques de développement sectoriel. Cette collection contribue à combler un vide dans l’édition des ouvrages sur les régions insulaires en permettant de rassembler un ensemble de contributions de grande valeur consacrées uniquement aux îles.

Déjà parus
Joël BOUDINE, Le régime fiscal des collectivités d’Outre-mer, 2006.
Joël BOUDINE, Le régime fiscal des départements d’Outre-mer , 1998.
François VELLAS, Jean-Michel Cauet, Le tourisme et les îles , 1997.
Philippe HEIN, Economie de l’île Maurice, 1997.
Jean-Michel SALMON, Marché du travail et développement économique dans les petites économies insulaires : théorie et application , 1997.
R. Hernandez MARTIN, D. GODENAU, A.J. Vera MESA, C.J. Rodriguez FUENTES, L’économie des îles Canaries , 1997. François VELLAS , Le tourisme et la Caraïbe , 1997.
Elisa PAULIN, Théorie de la spécialisation internationale et économies insulaires : le cas des îles de la Caraïbe , 1997.
Conflits sociaux en Guadeloupe

Patricia Braflan-Trobo
Sommaire
Sociétés et économies insulaires - Collection dirigée par Fred CELIMENE et François VELLAS Page de titre Page de Copyright Dedicace Epigraphe INTRODUCTION CHAPITRE 1 - UN JEU SOCIAL SANS PARTENAIRES CHAPITRE 2 - LA PRÉGNANCE DES FORMES DE LUTTES CONVENTIONNELLES CHAPITRE 3 - DE LA VIOLENCE DES RAPPORTS ENTRE ACTEURS CHAPITRE 4 - LA MÉMOIRE COLLECTIVE: RESSORT DE L’ACTION SYNDICALE REVENDICATIVE CHAPITRE 5 - L’IDENTITÉ ET LA CULTURE, FACTEURS D’INTÉGRATION HORIZONTALE CONCLUSION LEXIQUE BIBLIOGRAPHIE JOURNAUX ET RESSOURCES ELECTRONIQUES
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296024137
EAN : 9782296024137
A Dominique, Rémi et Nina, piliers de ma vie...
A ma grande et exceptionnelle famille, ma mère, ma sœur, mes frères, nièces et neveux...
A Raymond Gama qui a su mettre sans compter sa maîtrise de notre histoire à mon service...
A tous mes “amis supporters” sans qui la force et le courage me manqueraient parfois...
Aux ancêtres. A mon peuple que j’aime tant.
Il n’y a pas de justice sans paix. Il n’y a pas de paix sans justice.
Martin Luther King
INTRODUCTION
S’il est un sujet de discussion qui a la capacité de soulever toutes les passions en Guadeloupe c’est celui des grèves qui secouent régulièrement le pays. Ce sujet qui concerne toutes les couches de la population, qui en sont tantôt les acteurs, tantôt les victimes, est un des sujets les plus médiatisés du département. Il fait, en fonction de l’actualité du moment, l’objet d’un traitement plus ou moins préférentiel et même parfois événementiel.
C’est ainsi que depuis les dix dernières années des phrases du type : “ Il y a trop de grèves en Guadeloupe”; “La Guadeloupe connaît une situation sociale catastrophique”, “ La Guadeloupe et les Guadeloupéens sont pris en otage.”, ponctuent de manière continue le quotidien des Guadeloupéens. De telles formules reviennent de manière récurrente dans toutes les grandes analyses de la situation économique de la Guadeloupe. Relayés avec force par les médias et repris alors instinctivement comme vérité absolue et démontrée par l’opinion publique guadeloupéenne, ces clichés font office pour certains de baromètre social, d’élément d’évaluation conjoncturel, d’indicateurs pouvant permettre de justifier l’augmentation du taux de délinquance et en définitive, en fonction de leur utilisation et de l’utilisateur, permettent de justifier tous les maux dont souffre la société guadeloupéenne moderne. Eu égard à la place importante qui est faite dans les médias aux mouvements sociaux du monde du travail, la société guadeloupéenne ne semble vivre que dans le conflit social, qu’avec le conflit social et que par le conflit social.
Face à ce qui nous semblait être une instrumentalisation de l’analyse, dépassant les constats, puisque ceux-ci sont accessibles à tous, nous avons voulu vérifier si de telles assertions étaient fondées, si elles l’étaient, quelles en étaient les causes, et alors envisager quelles solutions pourraient êtres proposées pour tenter, tout au moins, d’améliorer les relations sociales du travail en Guadeloupe.

A propos de la perception du conflit dans le monde du travail en Guadeloupe en 2004, la situation, selon notre observation, ne nous semble guère différente de celle qui prévalait en Europe en 1960 du point de vue de l’approche qu’avaient les managers des situations conflictuelles au sein de l’entreprise. En effet, il y a 40 ans, les théories du management n’intégraient pas véritablement les oppositions au sein du monde du travail dans leurs approches et considéraient pour beaucoup le conflit comme un dysfonctionnement qu’il fallait absolument éviter ou éliminer.

Il importe avant tout à notre sens de s’interroger sur la notion de conflit et de tenter de donner une définition qui permette de cerner tous les contours de ce concept. Qu’est-ce qu’un conflit véritablement ? Quelles parties met-il en présence ? Pour quels intérêts ? Quels sont les lieux et formes d’expression de ses manifestations ?
Pour ce qui est de la définition du conflit, Julien Freund dans Sociologie du conflit nous explique que le “conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux êtres ou groupes de même espèce qui manifestent les uns à l’égard des autres une intention hostile, en général à propos d’un droit, et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de l’autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut le cas échéant tendre à l ’ anéantissement physique de l’autre”. 1
Dans le cadre des relations de travail, le conflit est le champ normal de l’expression d’antagonismes légitimes et inévitables entre des groupes, patrons et salariés, ayant des intérêts divergents. Le conflit exprimé à travers la grève est lui le choix que font certains individus, souvent en dernier recours, pour exprimer leurs différences, les injustices dont ils se sentent victimes et pour tenter de changer ainsi une situation qui ne les satisfait pas.

Dans cet ouvrage, à travers la grève de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE) de 2001 et celle des banques affiliées à l’Association Française des Banques (AFB) de 2003, nous mettrons en évidence toutes les phases qui ont précédé le déclenchement de ces grèves et les différentes stratégies qui ont été utilisées par les salariés pour exprimer leur opposition à leur direction et pour tenter de trouver une solution avant d’entamer les mouvements de grève.

Contrairement à l’idée communément admise en Guadeloupe, personne, aucun syndicat, ne prend plaisir à déclencher une grève car il est prouvé, comme le soulignent Pierre Pastor et Richard Breard, que “ Si un individu ou un groupe peut satisfaire ses revendications ou ses intérêts par un autre moyen, il le fera d’autant plus volontiers qu’il craint les conséquences négatives de certains conflits. L’arbitrage, la négociation, la médiation, le compromis, etc., sont à cet égard aussi valables. “ 2
Le conflit social est souvent vécu en Guadeloupe comme un échec, une catastrophe globale de l’entreprise, des acteurs sociaux, de l’unité du peuple guadeloupéen et voire même dans certaines

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