Côte d Ivoire : 11 avril 2011
136 pages
Français

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Côte d'Ivoire : 11 avril 2011 , livre ebook

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Description

Après l'indépendance des pays africains, la France instaure très vite la Françafrique, un instrument de relais pour maintenir ses relations avec les nouveaux Etats souverains. Laurent Gbagbo, au pouvoir, opère des choix politiques nouveaux qui remettent en cause les pratiques mafieuses de la Françafrique afin de faire prévaloir la liberté de son peuple et la souveraineté de son pays.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 85
EAN13 9782296472761
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CÔTE-D’IVOIRE : 11 AVRIL 2011
Le coup d’État de trop de la France en Afrique
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.f
ISBN : 978-2-296-56431-2
EAN : 9782296564312
Adon GNANGUI
CÔTE-D’IVOIRE : 11 AVRIL 2011

Le coup d’État de trop de la France en Afrique
L’Harmattan
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Boubacar OUMAROU, Pasteurs nomades face à l’État du Niger , 2011.
Thierry BANGUI, La ville, un défi du XXI e siècle. Essai sur les enjeux de développement urbain en Afrique , 2011.
Ahoué DJIE, La jeunesse ivoirienne face à la crise en Côte d’Ivoire . Le point de vue des jeunes , 2011.
Jocelyn OLOMO MANGA, Les divisions au cœur de L’UPC , 2011.
Rudy MBEMBA-DYA-BO-BENAZO-MBANZULU, Le MÙUNTÚ et sa philosophie sociale des nombres , 2011.
G. Bertin KADET, La politique de défense et de sécurité de la Côte d’Ivoire, 2011.
Patrick DEVLIEGER et Lambert NIEME (éd.), Handicap et société africaine. Culture et pratiques , 2011.
Rodrigue LEKOULEKISSA , L’électrification en Afrique. Le cas du Gabon (1935-1985) , 2011.
André MBATA MANGU, Abolition de la peine de mort e t constitutionnalisme en Afrique , 2011.
Ahmed BELLO, Les libertés collectives des travailleurs, 2011.
Mathurin C. HOUNGNIKPO, L’Afrique au futur conditionnel , 2011.
Michel KOUAM et Christian MOFOR , Philosophies et cultures africaines à l’heure de l’interculturalité, Anthologie tome 1 et 2 , 2011.
Baudouin MWAMBA MPUTU, Le Congo-Kasai (1865-1950), D e l’exploration allemande à la consécration de Luluabourg , 2011.
André-Hubert ONANA-MFEGE, Cameroun, Nigeria, ONU . Entre la force de la palabre et la primauté du droit, 2011.
A tous les valeureux combattants de la liberté, notamment :
- Les soldats des Forces de Défense et de Sécurité de la Côte-d’Ivoire qui ont défendu glorieusement notre Constitution et se sont opposés héroïquement, depuis 2002 jusqu’en 2011, à la vassalisation du vaillant peuple ivoirien ;
- Le Président Laurent GBAGBO, pour son courage, sa conviction et son attachement à son pays et à son peuple ;
- Les milliers de jeunes, femmes et hommes, qui ont vaillamment matérialisé la volonté des Ivoiriens d’assumer leur destin commun en tant que peuple libre et souverain ;
- Le Professeur Aké Gilbert-Marie N’GBO, Premier ministre, et l’ensemble de son gouvernement, pour la bravoure et le courage dont ils ont fait preuve ;
- Tous ceux qui, pour avoir fait le choix de la liberté et de la dignité de leur pays et même de l’Afrique, sont poursuivis, traqués, emprisonnés ou contraints à l’exil, je voudrais dédier cet ouvrage.
Mon témoignage de rescapé de la tuerie de la rébellion ivoirienne
Tout commence le mardi 5 avril, lorsque des rebelles de M. Dramane Ouattara escortés par les forces françaises de la Licorne et onusienne, entrent dans la ville de Yamoussoukro où je suis enseignant chercheur à l’Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB).
Dès leur arrivée, tous ceux qui sont proches ou militants de la Majorité Présidentielle (LMP) qui soutient le candidat M. Laurent Gbagbo, conscients du danger éventuel qui pèse sur eux, ont quitté la ville ou leur domicile. C’est mon cas. Je quitte mon domicile pour passer mes nuits chez un collègue à 1 km de chez moi. Toutefois, chaque jour pendant la journée je reviens chez moi pour prendre une douche et éventuellement manger. J’ai garé mon véhicule dans le parking au sous-sol de l’INP-HB, les deux roues arrière enlevées pour simuler une panne pour éviter que les rebelles ne s’emparent de ce véhicule 4x4 afin de s’en servir pour commettre leurs méfaits. Le mercredi 06 avril 2011, mon gardien m’informe que les rebelles auraient fouillé et pris deux CD de campagne.
Ils veulent retrouver le propriétaire du véhicule qui est sans doute un partisan de M. L. Gbagbo. Ils s’informent auprès des gardiens de l’Institut pour identifier ledit propriétaire. Les informations me parviennent grâce à mon gardien qui est aussi l’un des employés de la société de gardiennage de l’Institut.
Ainsi, le vendredi 08 avril 2011, comme d’habitude, je reviens à la maison à 8h30 pour prendre une douche et manger. Le gardien attire mon attention sur le fait qu’il serait imprudent voire dangereux pour moi de rester longtemps à la maison, car il a appris que les rebelles auraient identifié mon domicile.
Pris de peur je me dépêche de prendre une douche et de partir dans la demi-heure qui suit. Peu de temps après mon départ, selon le gardien, soit à 9h30 environ, les rebelles font irruption chez moi, me réclamant avec insistance : « Où est ton patron ; il est LMP ; nous sommes venus pour l’abattre ; Il est où ? » Le gardien leur répond : « Il n’est pas là ; il a voyagé ». « C’est faux ; où se cache-t-il ? On va l’attendre ». Répliquent les rebelles. Le gardien sera molesté. Il a reçu des coups corporels, heureusement légers et des agressions verbales. A la vérité, c’est sans doute le fait d’être musulman qui lui a plus ou moins valu le bénéfice de la clémence.
Ils ont défoncé la porte, entrent dans de la maison où ils passent plus de 4h de temps à m’attendre croyant que je vais revenir. En réalité, ils ne savent pas que je suis déjà passé. « Nous allons l’attendre jusqu’à son arrivée » martèlent-ils. Ils vont, durant cette longue attente, piller toute la maison, vider le frigo, manger tout ce qui s’y trouve. J’avais quatre valises et quatre gros sacs ; ils les ont remplis de mes effets et sont partis avec vers 14h30. Ils ont donc tout emporté : habits, chaussures, télévision écran plat, radios, ordinateurs et autres appareils électroniques, boissons, bref ! tout ce qui était dans la maison, sauf les meubles trop volumineux.
Plus tard le gardien m’informe de la triste nouvelle. Je change donc de lieu de refuge je me rends à la basilique qui est une propriété du Vatican, donc un endroit où les rebelles ne pourront pas se rendre. Le curé m’accueille comme il l’a fait pour d’autres Ivoiriens menacés de mort ou d’exactions diverses du fait de leur appartenance ethnique ou politique. J’y arrive sans rien d’autre que les vêtements que je portais.
Après une huitaine de jours passés dans ce camp de refuge, je réussis à me faire exfiltrer à Abidjan le samedi 16 avril où je prends un vol le lendemain matin pour Paris où j’arrive le dimanche 17 avril 2011. En Côte-d’Ivoire, la chasse aux partisans de Gbagbo, aux militants et sympathisants de la LMP les plus actifs est, à ce jour, toujours en vigueur.
Que tous ceux qui ont tout perdu et vivent dans le dénuement total, ces millions d’Ivoiriens anonymes, traumatisés ou vivant dans la peur dans leur propre pays et ces millions d’Africains qui font également leur la situation dramatique actuelle de la Côte-d’Ivoire et qui se sentent blessés dans leur dignité trouvent ici réconfort et compassion. L’histoire leur restituera leur gloire et leur dignité bafouées aujourd’hui.
Que tous ces soldats, Jeunes Patriotes aux mains nues, Femmes, Hommes tombés depuis 2002 et qui continuent de tomber, pour la défense de la souveraineté, la liberté, la dignité de notre pays et du continent reposent en paix. Le combat continue sans relâche…
Remerciements
Je voudrais adresser tout particulièrement mes remerciements à cet homme qui garde mon domicile 1 , dont je tairai volontairement le nom - sans qui, je ne serais certainement plus sur cette terre -, pour m’avoir informé une heure avant l’arrivée de rebelles chez moi pour soi-disant m’abattre.
Merci également à tous ceux qui m’ont aidé à sortir du pays.
A mon épouse et à mes enfants pour leur soutien indéfectible, je voudrais exprimer toute ma reconnaissance.
Merci enfin à tous mes amis, en Côte-d’Ivoire comme en France, qui m’ont apporté leur soutien moral.
1 On l’appelle gardien.
« Si l’homme qui met en difficulté son pays est un traître, celui qui brade les droits de sa race n’est pas autre chose. Tant que (…) nous n’aurons pas fait comprendre à ceux qui se sont placés à notre tête que nous sommes mécontents et dégoûtés ; tant que nous n’aurons pas choisi nous-mêmes un leader envers qui nous remplirons nos engagements, nous serons incapables

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