Cuba et l URSS
308 pages
Français

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Description

Rien ne prédisposait l'URSS et Cuba à nouer une alliance étroite. On a souvent désigné Cuba comme un satellite de l'Union soviétique. Les relations entre les deux pays sont plus complexes que ce schéma de vassalisation : ils ont su concilier leurs intérêts respectifs. Cette relation unique n'a toutefois pas survécu au contexte qui avait favorisé sa naissance.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 86
EAN13 9782296465190
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CUBA ET L’URSS 30 ans d’une relation improbable
Réflexions stratégiques dirigée par Camille Grand
La collection « réflexions stratégiques » a pour but de faire connaître des itinéraires d’exceptions ou de porter à la connaissance du public les analyses d’acteurs civils ou militaires de premier plan dans le domaine des relations internationales, de la diplomatie et de la stratégie. Elle privilégie les mémoires et les essais soit visant à laisser la trace de destins exceptionnels soit à donner une lecture théorique de l‘histoire immédiate et des grands enjeux contemporains.
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55161-9
EAN : 978229655169
Leila Latrèche
CUBA ET L’URSS 30 ans d’une relation improbable
Préface de Jean Lamore
L’Harmattan
« Ne perds pas de vue que ce que l’on te dit est en réalité triple : façonné par celui qui te le dit, refaçonné par celui qui l’écoute, dissimulé à tous les deux par la mort de l’histoire »
J. Nabokov
Remerciements
En élaborant ce travail, nombreux sont ceux qui m’ont aidée. J’exprime ma reconnaissance et ma gratitude à l’égard de mes regrettés parents D. et A. Latrèche ainsi que Jean-François Fogel. Ils ont encouragé mon travail des origines à son aboutissement et leur soutien a été pour moi essentiel. Mes chaleureux remerciements vont à Claude Frioux qui a soutenu mon travail de longues années et qui m’a permis de faire un long travail de terrain ; au regretté Isidiro Malmierca, qui m’a toujours prodigué des encouragements et qui au-delà de ses conseils et des entretiens qu’il a bien voulu m’accorder, m’a mise en contact avec de nombreuses personnalités ; à Maria Elena Silva dont les commentaires, les suggestions m’ont été très utiles ; à Raphaël Polanco qui a permis et encouragé mon travail à Cuba, me l’a facilité autant que faire se peut et m’a ouvert la porte de nombreuses institutions. Je dois en outre ma reconnaissance, aux professeurs J. A Tabares del Real, Diaz Vallina Elvira, Fernando Barral, Monje Mario, Perrera Angel, Silva, Ivan Ruane, Tony Kapcia, Davydov, Karen Khatchatourov, Zukov Guennadi, Vadim Teperman, David Wolff, spécialistes cubains, espagnols, britanniques, russes et américains qui m’ont apporté leur aide, leurs encouragements et leurs conseils pertinents ; à Alexandre Alexeiev, Abdelhamid Bourki, Raoul Roa, Georges Tvalvadze, Naama et le général Nicolai Leonov, qui m’ont accordé des entretiens et facilité l’accès aux archives. Je remercie également le personnel de plusieurs institutions : du Centre d’études européennes, de la bibliothèque du Comité central, de la bibliothèque du ministère des Affaires étrangères de la Havane et de l’Institut d’Amérique latine, de l’Institut littéraire et des Archives du ministère cubain des Affaires étrangères. Mes remerciements vont également à Jean-François Daguzan, Isabelle Facon, Elisande Nexon et Jean Lamore qui ont bien voulu relire et corriger ainsi que l'équipe de la FRS qui a travaillé sur le manuscrit et particulièrement Marylène Pion qui l'a mis en forme. Je tiens enfin à remercier Mounia Latrèche, Henri Jacob, Marcus Latrèche, Jon Lee Anderson et Brice Chamuleau.
Préface
A cinquante ans de l’avènement de la révolution cubaine et à deux décennies de l’effondrement de l’URSS, il était temps de jeter un regard analytique et critique sur les relations complexes qui ont existé entre l’ex-grande puissance de l’Est et l’île de Cuba. C’est un sujet ambitieux, auquel s’est attachée l’auteur de cette étude, en fondant ses analyses sur des sources en grande partie inédites, comme par exemple des entretiens personnels avec des personnalités qui furent acteurs et témoins privilégiés, entretiens réalisés notamment à Moscou et La Havane. En outre, le recours à de nombreuses archives, à Moscou et Washington, donne à l’ouvrage toute la crédibilité souhaitable.
L’histoire et l’analyse de ces relations sont précédées d’un rappel fort utile d'une part sur les singularités de l’indépendance cubaine, marquée par le profond héritage de José Martí, national et anti-impérialiste et d’autre part sur les rapports du PC cubain avec Moscou ainsi qu’avec les gouvernements de La Havane d’avant 1959. Après la fin de l’« âge d’or des communistes » au début de la Guerre froide, on s’interroge sur les rapports complexes entre les communistes cubains et Fidel Castro. La révolution de 1959 dans la grande île caraïbe fut accueillie par Moscou de façon mitigée, entre approbation et réticences. Sur cette période clé, Leïla Latrèche apporte nombre d’informations originales sur les premiers contacts entre Soviétiques et révolutionnaires cubains, ainsi que sur le rôle joué par certains personnages, comme Alexandre Alexeiev en 1959 pour les prises de contact avec A. Mikoyan.
La « relation particulière » qui s’instaure dans les années 1960 est marquée par de fortes divergences, de la crise des missiles aux différends sur les guérillas latino-américaines, avant la « normalisation » des années 1970, qui voit Cuba s’intégrer au COMECON. Les points de vue et problématiques sont, sur ces différentes questions, largement innovants. Il est intéressant de voir, par exemple, comment la révolution cubaine fut capable d’entraîner une réévaluation de la politique étrangère de Moscou à l’égard du continent latino-américain.
La chronique de la « fin d’une histoire » était annoncée par Fidel Castro dès le milieu des années 1980, années qui virent les deux partenaires prendre leurs distances. La fin de la perestroïka marquera en même temps la fin de l’URSS et la fin de cette alliance hors normes à laquelle Gorbatchev mettra un point final de façon plutôt brutale.
L’auteure ne s’est pas limitée à analyser cette période qui conduisit Cuba au bord du gouffre économique lors de la « période spéciale », qui lui a cependant permis de survivre. Elle tente un bilan passionnant et délibé-rément ouvert sur les apports réciproques. Nous voyons que, loin d’avoir fonctionné à sens unique, cette alliance a fait que l’URSS a appris de Cuba sur le plan théorique (sur le concept de démocratie nationale par exemple) et a été stimulée sur son approche du Continent américain.
Si Cuba, petit pays de la région caraïbe au cœur de l’« arrière-cour des États-Unis » jusqu’en 1959, a pu « jouer dans la cour des Grands » avec un programme politique à l’échelle mondiale, cela est certainement dû, selon l’auteur, à son alliance particulière avec une puissance planétaire, mais aussi au caractère singulier de cette alliance, faite tour à tour de dépendance et de désaccords, notamment avec l’opposition ouverte à la politique de Gorbatchev, en une période qui a conduit Fidel Castro à défier les deux Grands en même temps. L’auteur nous donne sur tous ces moments critiques le point de vue cubain, mais aussi le point de vue soviétique.
Cet ouvrage vient à son heure, appelant à de nouvelles recherches, en mettant à disposition du public des informations et en proposant des points de vue originaux pour éclairer le débat, mais qui d’ores et déjà permettent de mieux appréhender les développements stratégiques tant en Amérique latine qu’au niveau des anciennes puissances, compte tenu des changements récents qu’elles ont connus. Un des enseignements que l’on peut en tirer c’est qu’il ne s’est pas agi d’un épisode clos : il a marqué l’histoire des Amériques et les conséquences sur les questions en suspens ne manquent pas, comme celle de la dette, par exemple, que doit gérer désormais la Russie, ou de l’instauration progressive de nouvelles relations de Cuba avec le monde.
Jean Lamore
Professeur émérite, Université Michel de Montaigne
de Bordeaux
Santiago de Cuba, décembre 2009
Introduction
Le 17 avril 1959, Fidel Castro déclare : « J'ai dit de façon claire et définitive que nous ne sommes pas des communistes ». Plus tard dans la même année, il dira à un journaliste italien qui l’interroge sur la nature de la révolution «…les Américains et les prêtres vous d

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