Cuba et les grandes puissances occidentales de l Europe
107 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Cuba et les grandes puissances occidentales de l'Europe , livre ebook

-

107 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Notes relatives aux rapports analogiques existant entre la question turco-russe et celle qui doit surgir très-prochaine. ment entre l’île de Cuba et les États-Unis.L’analogie que nous croyons remarquer entre l’affaire qui nous préoccupe dans ce centre intéressant de l’Amérique, et celle d’un intérêt puissant pour le monde civilisé qui se débat en Orient par le fer et le feu, est telle, qu’elle doit frapper les yeux de tous. Nous allons néanmoins essayer d’établir leurs points de similitude et procéder à l’examen des deux questions.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346058662
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
CUBA ET LES GRANDES PUISSANCES OCCIDENTALES DE L’EUROPE
Guillermo Lobé
Cuba et les grandes puissances occidentales de l'Europe
QUELQUES MOTS AU LECTEUR
L’île de Cuba est généralement ignorée en Europe. — Ses cigares y sont bien vantés, ses sucres estimés, son café apprécié..., mais sait-on tout ce que vaut par elle-même la reine des Antilles ?... A-t-on une idée exacte du développement rapide, puissanciel, instantané, de sa prospérité publique et commerciale ?... S’y rend-on bien compte de ce que sont, à son égard, les États fédérés du nord de l’Amérique ?...
Songe-t-on à étudier la question qui s’agite à l’heure où nous écrivons et à reconnaître l’importance future, au point de vue politique, de la colonie espagnole ?... Se doute-t-on enfin, dans l’ancien monde, que ce futur est tout près de nous... qu’il nous touche... qu’il est arrivé ?...
Hélas ! nous avons même l’intime conviction qu’absorbées par la guerre d’Orient les grandes puissances européennes ne calculent pas d’une manière précise et juste la marche accélérée du nouvel hémisphère, qui avance à l’unisson des exploits de leurs armes contre celles du czar... Nous craignons que, préoccupée d’intérêts légitimes, mais secondaires, l’Europe politique n’aperçoive pas encore la connexité qui existe entre les questions russe et américaine, à nos yeux inséparables, indivisibles et ne constituant de fait qu’une seule et même question, toute d’actualité, celle de l’univers !...
De si graves raisons nous poussent, nous prescrivent de faire imprimer sans délai notre livre. — Il contient nos idées sous forme de brochures, sous forme de lettres. — Fruits de nos études, d’observations constantes sur les lieux de la scène pendant les trente dernières années, ces travaux renferment toute notre conscience. — En les rédigeant, nous avons gardé les convenances dues, et nous nous flattons que notre laconisme, par sa précision même, ne rendra pas notre pensée moins claire.
Oui, personne n’ignorera, après nous avoir lu, l’exacte vérité sur les hommes, les choses, les maux et les besoins de notre Amérique, de notre société, parculièrement de celle de Cuba. — Sa haute importance aux régions de Colomb lui est ici révélée ; car, sans la connaissance de tant d’objets ignorés, si essentiels néanmoins à la cause publique, aucun gouvernement ne se trouverait en état de pouvoir fonder au dix-neuvième siècle le bonheur de son peuple ; encore moins de le retirer sain et victorieux du cataclysme horrible qui menace le monde.

La Havane, ce 31 janvier 1855.
G. LOBÉ.
CUBA ET LA TURQUIE
I

Notes relatives aux rapports analogiques existant entre la question turco-russe et celle qui doit surgir très-prochaine. ment entre l’île de Cuba et les États-Unis .
L’analogie que nous croyons remarquer entre l’affaire qui nous préoccupe dans ce centre intéressant de l’Amérique, et celle d’un intérêt puissant pour le monde civilisé qui se débat en Orient par le fer et le feu, est telle, qu’elle doit frapper les yeux de tous. Nous allons néanmoins essayer d’établir leurs points de similitude et procéder à l’examen des deux questions. — La pensée que notre tâche ne sera pas infructueuse nous console, parce qu’elle épargnera au moins quelque peine à ceux qui, à raison de la distance qui sépare notre île de l’Europe, n’auraient pas fixé encore leurs regards sur une circonstance si grave. — En voilà assez, pensons-nous, pour servir d’exorde à ces notes.
Si l’on cherche la cause première qui pousse aujourd’hui le cabinet de Saint-Pétersbourg à poursuivre avec acharnement l’écroulement de la Turquie, il doit ressortir aux yeux de tous que cela a été, que cela est, que cela sera encore plus tard (si l’on n’y applique dès à présent un remède efficace), la maxime ambitieuse que se sont imposée, dès l’origine du vaste empire des Russies, Pierre le Grand et ses successeurs.
Pourrait-on nier que le gouvernement de Washington n’ait été poussé par le même aiguillon, dès les dernières années du siècle précédent ?... N”est-il pas évident, dès lors, que, poursuivant un but semblable à celui de la Russie, la fédération, depuis sa naissance, a marché sans repos, se servant tour à tour pour étendre sa domination, des moyens légaux ou défendus que la politique, les événements et son astuce sont venus lui offrir ? Les treize États primitifs qui constituaient la République américaine n’ont-ils pas, en transposant leurs chiffres, porté à trente et un le nombre des étoiles qui constellent le drapeau de l’Union, tout en espérant augmenter encore ce nombre, car le globe terrestre lui paraît petit pour assouvir sa faim d’agrandissement 1  ?...
Voici des faits que devront avouer ceux qui connaissent l’histoire des deux peuples, cette histoire patente dont nous nous permettons de profiter dans ce travail pour notre enseignement.

*
* *
Il n’est pas permis de douter que la Russie n’ambitionne de planter ses étendards sur les tours de Sainte-Sophie, pour, de là, s’élancer vers les régions de l’ouest, maîtrisant en passant la Méditerranée, et promener son pavillon, ses aigles victorieuses sur le vaste Océan, bien au delà des colonnes d’Hercule.
Là ne s’arrêtent pas ses désirs... Comme conséquence de son triomphe audacieux, elle veut étendre ses conquêtes du côté opposé aux contrées de l’Orient ; elle rêve l’anéantissement des Indes Britanniques, l’abaissement de la France, qu’elle voudrait réduire à l’état de feudataire, ainsi que toutes les nations qui lui sont inférieures en puissance.
La Russie convoite en même temps le monopole commercial dans le monde entier, ainsi que le rang et la suprématie que le commerce a octroyés depuis des siècles aux puissances maritimes de l’Europe, et elle n’attend qu’une heure propice pour leur enlever hypocritement 2 ces avantages sous le prétexte spécieux qu’ils lui appartiennent d’une manière exclusive.
S’il n’en était pas ainsi, à quoi serviraient ces immenses arsenaux de Cronstadt et de Sébastopol, où elle a enfoui tant de millions de roubles ?... A quoi bon ces vaisseaux qu’elle y a préparés de longue main, n’ayant aucune colonie précieuse à surveiller, et privée même de la liberté de faire sortir à son gré ses bâtiments des bassins où ils ont été construits, faute de posséder les portes matérielles de la Baltique et de la mer Noire ?

*
* *
Et, de leur côté, que veulent, depuis leur émancipation, ces immenses États-Unis ?... Vers quel but s’est dirigée jour par jour, étape par étape, leur persévérante politique ; à partir du jour où, jetant le masque, ils mirent de côté les doctrines de leur sage patriarche, l’immortel Washington ?...
Nous l’avons déjà dit, et ils le proclament du haut de leur Capitole avec la jactance qui leur est naturelle : S’emparer de l’univers entier, après avoir subjugué, soit de gré, soit de force, le monde de Colomb, dont ils se disent les seuls et exclusifs propriétaires.
Si une majorité considérable pouvait l’ignorer au delà des mers, ou que, par un égoïsme mal entendu, elle préférât fermer les yeux à la lumière, notre conscience ne nous permettrait pas d’imiter cet exemple ; car nous sommes placé trop près de la constellation North-américaine, pour qu’il nous soit permis de nous aveugler à volonté. Nous partons donc avec de très-profondes convictions du lugubre spectacle de la chapelle ardente que préparent à l’île de Cuba ses ennemis, afin de l’absorber et de l’entraîner dans l’orbite immense du United-States, sous prétexte d’annexion, ou pour tout autre motif aussi spécieux qu’imaginera leur fantaisie, ou encore par la politique sui generis de ceux qui la convoitent.
Qu’on ne prétende pas que le principe fondamental, qui, sous le nom

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents