Décidez vous-mêmes !
104 pages
Français

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Décidez vous-mêmes ! , livre ebook

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Description

Les logiciels du capitalisme ne fonctionnent plus. Si le salariat, désormais mieux instruit et largement majoritaire, faisait siens l'autogestion socialiste et le dépérissement de l'Etat, il pourrait vaincre les oligarchies nuisibles et construire une bonne vie économe, confortable et solidaire pour les sept milliards d'êtres humains. Utopie chimérique ou ultime voie de salut avant la catastrophe ? Décidons nous-mêmes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296483675
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DÉCIDEZ VOUS-MÊMES !
Du même auteur, paru aux Éditions L’Harmattan

En 2011 :
– Pousse de chiendent , roman, les années lycée de Sébastien.
– Pour une sortie positive de la crise, autogestion et dépérissement de l’Etat. Essai.
– Architecture : joli mois de mai, quand reviendras-tu ? Essai.

En 2008 :
– Faut-il brûler les HLM ? Essai.

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55982-0
EAN : 9782296559820
Jean-Pierre LEFEBVRE
DÉCIDEZ VOUS-MÊMES !
Autogestion et dépérissement de l’État
L’Harmattan
I. 2012 peut-il amorcer un changement de société ?
70 % des Français sont opposés à la politique imposée par un président choisi par le CAC 40, élu sous la pression médiatique de l’oligarchie !
Unissons-nous pour décider chaque jour nous-mêmes de ce qui nous concerne dans l’entreprise et dans la ville !
Nous sommes entrés dans la crise finale du système capitaliste qui est à la fois financière, sociale, économique, écologique, militaire, culturelle, urbaine, éthique, scientifique. La débâcle des banques en 2008, son symptôme le plus fort, n’a pu être provisoirement endiguée que par l’injection massive de capitaux publics dans les méga déficits privés des banques ; la rechute de 2011 aura donc des suites fatales. Absolument rien n’est réglé. Les peuples sont maintenant sommés de régler la note au travers des politiques d’austérité qui précipitent la crise sociale en aggravant encore les inégalités et l’impossibilité de payer les dettes : l’impasse est totale.
Les remèdes financiers sont connus : ils viseraient à instituer des contrôles, des réglementations contre la folle spéculation des marchés. Mais leur conséquence inévitable, s’ils étaient un jour appliqués, hypothèse improbable dans ce système profondément conservateur, signifierait un alourdissement bureaucratique sans frein des appareils d’Etat, remède pis que le mal.
Il n’y a donc pas d’autre solution que l’institution d’une démocratie active contrôlant partout l’économie à la source et la politique à la base, dans les entreprises comme dans tous les rouages d’un Etat devenant transparent et subissant une cure d’amaigrissement systématique au profit d’entités autogérées, passant contrat avec l’Etat politique et concurrentielles au sein d’un marché régulé. Les révolutions démocratiques arabes confirment cette montée de l’exigence démocratique autonome. Pour se doter d’une portée internationale, le projet autogestionnaire et libertaire doit s’appuyer sur l’histoire raisonnée des deux derniers siècles de praxis politiques plutôt que sur des vérités révélées autant qu’éternelles ; il doit se nourrir de l’analyse des conditions historiques concrètes de chacune des nations.
Ainsi de la singularité française où les nombreux courants de la gauche révolutionnaire représentent toujours en hautes eaux quelques 15 % des citoyens en dépit de leur dispersion. Ils sont mieux qu’ailleurs capables de vigoureuses mobilisations défensives où une jeunesse bloquée dans son avenir pourrait fournir l’énergie d’un basculement majoritaire pour le sauvetage de la société en crise grâce à l’option d’un « socialisme par en bas ». L’alliance plusieurs fois réalisée avec des couches réformistes a conduit à des succès partiels en 1936, 1945, voire, non sans une certaine ambiguïté, en 1981 ou 1997.
Cependant les divisions chroniques de la gauche radicale, strates des avatars historiques du siècle dernier, la paralysent. Son enlisement dans un corporatisme qui borne l’avenir au renforcement des services publics, c’est-à-dire en toute absurdité à celui des appareils d’Etat bourgeois quand ceux-ci absorbent ici 52 % du PIB (9% de plus que l’Allemagne), son vide stratégique et sa distance au réel, privent la gauche radicale d’un programme crédible et unificateur pour un changement de société urgent. Aucun salarié en possession de ses facultés ne souhaite rééditer les tragiques expériences de socialisme étatique de l’Est, effondrées en 1989, pas plus que les replâtrages sociaux libéraux cumulant les défauts du libéralisme et de l’étatisme. Tous, en tentant en vain de freiner la crise, ont sombré in fine dans l’hyper libéralisme des années 80. La seule protection contre cette tendance historique profonde exigerait que le contrôle démocratique lucide par la base, joint au dépérissement des bureaucraties, irrigue progressivement l’ensemble du système planétaire.
Le projet d’autonomie individuelle et collective est le projet d’une société où tous les citoyens ont une possibilité effective de participer à la législation, au gouvernement, à la juridiction et finalement à l’institution de la société. (Cornélius Castoriadis, 1992)
Il n’y a pas de survie possible pour l’humanité si elle garde le système d’exploitation qui provoque, outre l’inégalité et la violence, une prédation aveugle de la Terre-Mère et une fragilité extrême des équilibres économiques mondiaux. Son logiciel obsolète devient incapable de fournir les bonnes réponses aux contradictions dramatiques de sa phase terminale. Le capitalisme, rafistolé ou non, mène la planète droit dans le mur. Le blocage historique résulte ici de l’absence à gauche d’une alternative crédible qui exclurait les dérives mortifères du « socialisme » par étatisation en poussant partout la transparence et l’effervescence démocratiques de la base jusqu’à leur plus haut niveau historique atteignable, à l’exemple de mai 1968, des révolutions arabes et des indignés grecs, espagnols, américains, etc. Nous sommes les 99% !
II. Le long processus d’hominisation
Après la lente genèse de la commune primitive où la division du travail fonde l’exploitation, en premier lieu celle des femmes par les hommes, l’histoire de l’humanité s’est écrite d’abord comme une lutte des classes entre dominants et dominés où l’Etat apparaît comme l’instrument de la domination des nantis, tentant d’éviter que les contradictions sociétales deviennent destructrices plutôt que productrices de richesses.
L’extraordinaire éclosion grecque du Ve siècle avant JC invente les premières formes de rationalité matérialiste et de démocratie, certes partielles, en raison du maintien de l’inégalité esclavagiste. Ont suivi deux millénaires d’une lutte des classes incessante qui a impulsé l’essor de l’économie et l’émergence des nations, parallèles à un mûrissement multiforme et chaotique de la démocratie.
Après l’essor bourgeois des communes européennes du XI e siècle, les Lumières et ses révolutions bourgeoises ont enfin renoué avec le rationalisme et le progrès démocratique. Les sciences de la nature ont pris leur essor et les philosophes matérialistes, redécouvrant Lucrèce, Epicure, Démocrite, ont démonté les mythes idéalistes et religieux : l’univers est connaissable, les galaxies comme l’histoire ne comportent aucun meneur de jeu caché, l’avenir est au pouvoir par le peuple, pour le peuple.
Marx et le capitalisme
Marx prolonge les Lumières et déduit son socialisme de l’analyse du capitalisme naissant avec le XIXe siècle. Il s’appuie sur les analyses par les économistes anglais Smith et Ricardo des mécanismes économiques, illustrées par la loi de la valeur-travail qui préside à l’échange des marchandises puis à l’accumulation du capital grâce à la plus value prélevée par les capitalistes sur l’exploitation de la force de travail des salariés. Partant de Rousseau, des utopistes Fourrier, Owen, Cabet comme de la dialectique de Hegel remise sur des pieds matérialistes, Marx établit la théorie de l’aliénation de l’homme issue du travail salarié résultant de la propriété privée des moyens de production qui le sépare de sa propre activité productive. .. . Le travail aliéné rend l’homme étranger à son propre corps, au monde extérieur aussi bien qu’à son essence spirituelle, à son essence humaine. L’homme générique doit en effe

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