Démocrates, levez-vous !
57 pages
Français

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Démocrates, levez-vous ! , livre ebook

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Français

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Description

Les deux tiers de nos concitoyens reconnaissent que notre pays n'est pas vraiment démocratique. Nous ne pouvons plus éluder le besoin d'une refondation politique. Les choix constitutionnels relèvent de la stricte compétence du citoyen, et ce pour deux raisons : les gouvernants sont juge et partie et ils sont leurs mandataires. Les Français ont donc le pouvoir de faire sortir leur pays du marasme. Ils doivent exiger pour cela que notre système politique se mette aux normes (de la démocratie). Une occasion unique se présente aujourd'hui. A l'issue du Grand débat national, il suffirait qu'une centaine de délégués du citoyens, mandatés à cet effet, prennent acte des derniers progrès de la connaissance sur le sujet, pour qu'ils s'accordent sur un projet de Nouvelle Constitution de la démocratie française.

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336866116
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Guy Lardeyret







Démocrates, levez-vous !


Une occasion unique



Nouvelle édition
Copyright




































© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-86611-6
Exergue


La démocratie appelle « un chef-d’œuvre de législation »
Montesquieu
Préface La démocratie bientôt 1
Portés par une lame de fond, les Français ont congédié en mai 2017 leur classe politique et confié leurs destinées à un homme neuf. Le mouvement a pris naissance chez des citadins diplômés. Les classes populaires, également exaspérées, leur ont emboîté le pas en s’en prenant cette fois au nouveau pouvoir. Or, si le Président a pu commettre des erreurs, il n’en reste pas moins l’homme qui est aux commandes et qui est donc le mieux placé pour faire face à la situation.
Nul ne peut prédire comment le mouvement des Gilets jaunes va évoluer mais une chose est certaine : les Français, très en colère, attendent des solutions. Le Président a apporté une réponse à la question du pouvoir d’achat. Il ne pouvait guère faire mieux vu l’état des finances publiques.
Il doit maintenant apporter à un malaise beaucoup plus profond une réponse qui passe par une remise à plat du système politique. C’est surtout pour cela qu’il a été élu. Pour justifier l’emploi du mot Révolution en esquissant son programme de campagne, il était d’ailleurs le premier à dénoncer la gravité de la situation et à proposer un traitement des maux à la racine.
Or l’état quasi insurrectionnel dans lequel se trouve aujourd’hui notre pays, même s’il est difficile de parler d’aubaine, pourrait paradoxalement lui faciliter la tâche. Les conditions sont en effet réunies pour que nous puissions aborder les problèmes de fond. Si le système politique est bien à l’origine d’un tel désastre, il n’y a pas de mystère. Quel que soit l’angle sous lequel on examine la situation, on parvient au même constat : ce n’est pas la démocratie qui est en cause, mais le régime politique qui n’en respecte pas les règles.
Le diagnostic a été établi par l’Institut pour la démocratie il y a plusieurs années, car la science politique a beaucoup progressé. Pour y voir clair, il fallait tout d’abord définir le concept de démocratie, puis mesurer les écarts entre le modèle théorique et la réalité du système politique. Tel est l’unique moyen de savoir où porter le fer. Pour comprendre le processus par lequel cette crise a pu survenir, il convient cependant de revenir (brièvement) sur le passé.
Depuis plusieurs décennies et contrairement aux apparences, le pays n’a jamais connu de véritable alternance. La droite ayant appliqué un programme social-démocrate, apanage naturel de la gauche, voter n’avait plus guère de sens. Tablant sur ce faux consensus, les gouvernements n’ont cessé d’augmenter les prélèvements obligatoires et de vanter un modèle social que le monde nous envie selon eux, mais dont le mode de financement a fini par saper l’économie française et élargir le fossé séparant nos compatriotes. La connivence ancienne entre la sphère politico-médiatique et le monde syndical interdisait toute autre vision de la réalité.
Le mal a des causes plus profondes encore, qui minent le système en place. Quand les historiens prétendent que c’est l’Etat qui a créé la nation, ils voient juste. C’est bien là le problème. En démocratie, le pouvoir s’exerce de la base vers le sommet. Or, dans notre pays, il s’est toujours exercé du haut vers le bas. Le pays qui représentait encore la moitié de la richesse et de la population de l’Europe sous Louis XIII n’a fait que décliner au fil des siècles relativement au reste de l’Europe. La Révolution a aggravé les tares de l’Ancien Régime en remplaçant les intendants par des préfets et en multipliant par douze en l’espace d’une année les effectifs de la fonction publique.
Un modèle sui generis d’Etat-nation avait vu le jour. Il s’agissait moins d’un Etat au service d’une nation, que d’une nation asservie à un Etat. A la longue, lorsque l’ouverture complète des frontières a révélé la nature de nos structures, l’impuissance publique est apparue au grand jour et s’est traduite par une perte de confiance dans les institutions du pays. Ce défaut de légitimité de l’Etat a fini par atteindre un point de rupture, que les chefs d’Etat précédents avaient perçu, sans toutefois pouvoir y porter remède.
La France est à un tournant de son histoire. La donne a changé depuis que les démocrates de droite et de gauche se sont retrouvés lors des dernières élections pour saisir la main tendue par un candidat jeune et prometteur, sorti du sérail. Cet homme providentiel sera-t-il à la hauteur des enjeux ? Une chose est certaine : il n’a pas été missionné pour créer un nième parti centriste (sauf si un tel parti devenait le moyen par lequel la gauche accepte enfin d’entrer dans la modernité) mais d’abord pour remettre de l’ordre dans la sphère publique, ou mieux encore pour mettre la France aux normes (de la démocratie).
On pensait jusqu’ici que le pouvoir d’élire les gouvernants suffisait pour conférer à un pays la qualité d’état démocratique et que les bonnes décisions suivaient tout naturellement, comme si l’onction du suffrage universel rendait comme par enchantement les délégués du citoyen subitement savants. Si on examine la chaîne publique de décision, on s’étonne que les élus doivent prendre des décisions au nom des citoyens avant même d’être informés de l’éventail des choix qui s’offrent à eux. La compétition politique devrait avoir pour objectif premier la recherche de solutions aux problèmes posés. Les partis, qui sont des machines électorales, et donc les élus, ne doivent entrer en lice que dans un second temps.
C’est encore plus vrai quand les fondations mêmes du système sont vacillantes. Il devrait exister une assemblée de Sages capables de préconiser les changements souhaitables dans ce type de circonstances et d’éclairer ainsi les citoyens dans leur rôle de constituants avant qu’en désespoir de cause ils finissent par descendre dans la rue. Il est grand temps de procéder à une authentique réforme de l’Etat , attendue depuis si longtemps et sans cesse remise à plus tard.


1 Texte de l’auteur, rédigé à la lumière des évènements survenus fin 2018 et début 2019.
Introduction La V ème République ou la démocratie confisquée
Notre régime politique est à bout de souffle. Il règne dans notre pays une atmosphère de fin de règne, comme à la veille de la Révolution : crise financière, contestation des privilèges, extrême difficulté à réformer. A la différence d’il y a deux siècles, les Français disposent du droit de vote, mais l’expérience montre que cela ne suffit pas. Peut-être fallait attendre que notre pays touche le fond pour que l’on puisse remettre l’ouvrage sur le métier.
Parce qu’on a laissé la situation se dégrader trop longtemps, les maux dont souffre la France – qui auraient pu être soignés à l’aide de médecines douces – exigent aujourd’hui une thérapie de choc. L’état des lieux auquel nous avons procédé apporte une réponse aux trois questions fondamentales qui se posent : quels sont les problèmes, par quels moyens peut-on les résoudre et comment mettre en œuvre les solutions ?
On est d’abord frappé par l’extrême fragilité du corpus intellectuel et juridique sur lequel repose l’état de droit dans notre pays. Les textes censés nous servir de références contiennent des dispositions disparates, contradictoires et inadaptées. Il est grand temps de faire le lien entre nos lois fondamentales et la crise qui atteint notre pays dans ses profondeurs. C’est donc bien une réforme de l’Etat au sens propre du terme, que les Français confondent généralement avec la réforme de l’Administration, qui s’impose

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