Démocratie et le vivant
286 pages
Français

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Démocratie et le vivant , livre ebook

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Description

La démocratie contemporaine souffre d'une crise de crédibilité. Comprendre cette crise, c'est d'abord comprendre les fondements des principes et des valeurs qui font de la thèse démocratique une thèse défendable, sur le registre de la raison critique, mais aussi de l'expérience. D'où la question centrale : la démocratie peut-elle être fondée universellement, à tous les niveaux de l'organisation sociale ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 22
EAN13 9782296511248
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

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Oudoua PIUS, Humanisme et dialectique. Quelle philosophie de l’histoire, de Kant à Fukuyama ? , 2012.
Paul DAU VAN HONG, Paul Ricœur, le monde et autrui , 2012.
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François HEIDSIECK, La vertu de justice , 2012.
Jean-Louis BISCHOFF, Conversion et souverain bien chez Blaise Pascal, 2012.
Jordi COROMINAS, Joan Albert VICENS, Xavier Zubiri. La solitude sonore (1898-1931) , 2012.
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Titre
Jean-Pierre GRES






LA DEMOCRATIE ET LE VIVANT

UN SYSTEME A L’EPREUVE DES HOMMES
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98951-1
EAN : 9782296989511
Citation

Les hommes désirent moins la richesse, que la reconnaissance ; ils redoutent moins la pauvreté, que l’humiliation.
Citation (suite)

Nous abhorrons la domination d’un seul, nous ne voulons pas servir à la puissance d’un petit nombre. Nous voulons la liberté, égale pour tous, obéissant seulement aux lois, délivrés de la crainte d’un homme. L’espoir de conquérir les honneurs et de s’élever est égal pour tous, à condition que viennent à l’aide l’activité, le talent, la conduite personnelle. Notre cité ([…]) hait la superbe et le caractère hautain des grands. Voilà la vraie liberté, voilà l’égalité des citoyens : ne craindre la violence ou l’injustice de personne, jouir de droits égaux, pouvoir également aspirer au gouvernement de l’Etat. Et cela n’est compatible ni avec la seigneurie d’un seul, ni avec la domination de quelques privilégiés.

Leonardo BRUNI (1370 – 1444)
Cité par Emile G. Léonard, « L’Italie médiévale », in Encyclopédie de la Pléiade, Histoire Universelle, tome II, De l’Islam à la Réforme , p. 587, Paris, Gallimard, 1957.
INTRODUCTION GENERALE
Problématique, hypothèses, méthodologie et plan de l’exposé
I – Problématique et hypothèse centrale de travail.
Il existe bien des manières d’aborder le « phénomène démocratique ». La notion de démocratie possède un sens privilégié en philosophie politique, dont l’origine remonte aux grecs, puisque le mot lui-même est construit sur la langue grecque : la démocratie désigne le « gouvernement par le peuple » de l’Etat, institution qui incarne l’unité de la cité, unité territoriale et juridique d’abord. La démocratie est ainsi à définir en premier lieu comme un mode de gouvernement de l’Etat. On sait bien que Platon en envisage d’autres et fait des régimes politiques, comme Aristote, une classification 1 . La démocratie est pensée comme un élément d’une classification des régimes politiques. La philosophie depuis les grecs privilégie cette approche politique de la démocratie : en effet, celle-ci désigne, comme tout régime politique, un mode d’organisation et de gestion du pouvoir. La tradition conçoit le pouvoir comme étant de nature essentiellement politique et cela est vrai en grande partie : le pouvoir, c’est d’abord le droit et le fait de « disposer de la violence légitime » ; le rapport entre le citoyen et l’Etat, quelque soit le régime politique, est fondamentalement, par principe, inégalitaire. Que ce rapport provienne d’un contrat entre le peuple et le prince par transfert de souveraineté pour assurer la paix civile contre la tendance naturelle pour l’homme à être « un loup pour l’homme » 2 , ou d’un « contrat social » 3 , institué par le principe de la volonté générale, où la nation conserve la souveraineté, c’est toujours sur le registre du rapport entre l’individu et l’Etat que la notion de pouvoir est analysée et comprise.
L’avènement de la société industrielle, avec l’émergence d’un véritable « pouvoir économique » se constituant commece une force de plus en plus autonome face au pouvoir 4 politique, du fait de l’évolution des sociétés touchées par cette révolution, a conduit les philosophes à envisager une conception plus large de la notion de pouvoir. Le pouvoir en effet n’apparaît pas seulement comme politique, mais aussi économique, familial, et plus généralement, institutionnel ; l’Etat est une institution parmi d’autres, et même s’il est encore « l’Institution des institutions », la notion de pouvoir a trait à toute forme d’organisation sociale hiérarchiquement constituée. Celui-ci peut donc concerner aussi bien un club de football qu’une entreprise, une association ou la famille. Il est certain que la nature du fonctionnement du pouvoir dans ces différentes institutions sera différente. Mais le fait de la hiérarchie implique qu’il y ait des hommes qui décident, d’autres qui « exécutent », que ce rapport soit contractualisé (dans le cas de la hiérarchie dans l’entreprise par exemple) ou non (dans les rapports entre tout individu et l’Etat, individu qui naît dans une société donnée, à structure étatique, avec des sujets de droits et de devoirs, comme lui-même).
Il convient par conséquent d’approcher le phénomène démocratique par cette vision plus large du phénomène de pouvoir, tel qu’il se présente de fait dans toute forme d’organisation sociale hiérarchisée, et tel qu’il fonctionne. Il se pourrait bien que ce nouvel angle de vue, qui se démarque du point de départ de principe de l’analyse des régimes politiques, entraîne, par « rétroaction », une vision nouvelle du pouvoir politique lui-même.
Il faut bien reconnaître que le grand mérite de Marx est d’avoir pensé la notion de pouvoir avec tous ses avatars, que l’on qualifierait aujourd’hui de « pathologiques » (exploitation, aliénation, abus de pouvoir, etc.), à partir de la sphère sociale qui en exprimait les aspects les plus douloureux en cette période de révolution industrielle, la « fabrique », et de l’apparition d’un nouveau personnage de pouvoir, l’entrepreneur. Il ne s’agit pas bien sûr ici de stigmatiser ce personnage, dont Marx lui-même a reconnu l’importance dans le développement historique des rapports de production et d’échanges, et dans l’avènement de la modernité, mais de partir de la constatation du fait de la place singulière prise par cet agent économique, place que vont précisément lui donner ces temps nouveaux. En effet, on pourrait singulariser cette période de la naissance de la révolution industrielle en la caractérisant par l’émergence d’un véritable pouvoir économique de plus en plus autonome face au pouvoir politique traditionnel. Même si dans les sociétés médiévales et sous l’Ancien Régime les « hommes d’affaires » et l’argent avaient une place primordiale (en particulier depuis la Guerre de Cent Ans) notamment pour financer les guerres des princes et des monarques 5 , le pouvoir véritable restait de fait, juridiquement et sociologiquem

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