Des murs à abattre
188 pages
Français

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Des murs à abattre , livre ebook

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Description

Témoin engagée, vingt ans après la chaîne humaine entre Vilnius et Tallin unissant plus de deux millions de baltes qui revendiquaient leur indépendance, vingt ans après "la chute du Mur", l'auteure raconte les morceaux d'histoire qu'elle a vécu en direct, résistance en Lituanie, en Roumanie, à Moscou, en Angola, terrain africain de la guerre froide. Vingt ans après, le combat pour la liberté n'est pas terminé.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 93
EAN13 9782336258652
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296106123
EAN : 9782296106123
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Mare Balticum Les Semaines de la Liberté Les voyages pour la Liberté La Lituanie 20 ans après… Conclusion Annexes REMERCIEMENTS
Des murs à abattre

Anne-Marie Goussard
Mare Balticum
Collection dirigée par Viviane du Castel
La collection « Mare Balticum » vise à faire redécouvrir une région qui se trouve hors du champ traditionnel des intérêts politiques, économiques, voire culturels de la France. Or, depuis 1995, date d’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Union européenne (UE), celle-ci s’est élargie à la région baltique. Ce processus va encore s’amplifier en 2004, avec l’adhésion à l’UE et à l’OTAN de la Pologne, de la Lituanie, la Lettonie et de l’Estonie.
La région concernée est définie comme l’ensemble des pays qui bordent la Baltique : Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Finlande, Suède et Danemark, ainsi que les régions russes de Kaliningrad et de Saint-Pétersbourg. Si cette collection n’a pas vocation à traiter des länder du littoral allemand de la Baltique, elle inclut la thématique liée à l’ancienne et profonde influence allemande en Lettonie et Estonie. Depuis la dislocation et la disparition de l’URSS, la région baltique connaît une métamorphose de sa situation géopolitique et géostratégique avec le retour de la Pologne à une véritable indépendance et la renaissance des trois Etats baltes. Ainsi, cette aire expérimente des recompositions politiques, économiques, sociales et culturelles. Les trois Etats baltes, notamment, développent des réseaux de coopération qui constitue autant de moyens pour leur réinsertion dans l’Europe, tout en cherchant à préserver les bases du développement de cultures et d’identités nationales trop souvent opprimées, voire niées.
Si le monde francophone méconnaît trop souvent le monde baltique, l’inverse est beaucoup moins vrai. Aussi, à l’heure des retrouvailles entre Européens, les éditions L’Harmattan ont souhaité combler cette lacune en créant la collection « Mare Balticum ». Celle-ci se donne pour but de présenter les multiples aspects des peuples et des cultures de l’aire baltique en publiant des ouvrages abordant les domaines suivants :
- Littérature (traduction ou bien éditions bilingues et unilingues) : des romans contemporains à la poésie et aux chants populaires ou épiques.

- Histoire et géopolitique. - Géoéconomie. - Thèses et mémoires universitaires. - Ethnographie et linguistique.
Octobre 2009
Nombreux sont ceux, parents, amis, relations, qui, depuis des années, m’incitent à écrire. J’ai toujours remis à plus tard. Je ne me sens pas encore dans le registre des mémoires. Plutôt dans celui du témoignage.
J’ai envie de raconter pour Nicolas, mon neveu, pour qu’il sache nos valeurs, nos combats, nos rêves, nos espérances. Pour sa génération qui n’a vécu ni le Mur et l’affrontement des deux conceptions du monde, ni Tchernobyl et le mépris de la vie et de la nature, ni la Somalie et l’illusion humanitaire, le soutien involontaire ou non aux systèmes totalitaires : « silence, on tue ».
Il y a vingt ans, le 23 août 1989, une chaîne humaine entre Vilnius et Tallinn unissait plus de deux millions de Baltes, revendiquant leur indépendance. Les peuples baltes lançaient un mouvement qui ne devait pas s’arrêter et marquera un tournant dans l’histoire du monde : chute du mur de Berlin, métamorphose du système et du bloc soviétique… Il a aujourd’hui encore des conséquences géostratégiques, politiques, économiques considérables : affaiblissement du combat pour les idées, émergences de nouvelles puissances, guerre larvée pour les matières premières…
Il se trouve que j’ai pu vivre des morceaux de cette histoire en direct.
Aux côtés de la résistance en Lituanie, en Roumanie, à Moscou… Avec les résistants vietnamiens, chinois, angolais, afghans…
A Kaliningrad pour témoigner contre cette base militaire russe au cœur de l’Europe. En Angola, terrain africain de la guerre froide, au côté de l’UNITA…
J’ai été présente là où l’histoire s’écrivait. J’ai pu participer au combat pour la liberté. Ce combat pour la liberté n’est pas terminé.
Point d’étape.

L’entrée en résistance
Tout a commencé par des enseignants marxistes. Ils voulaient profiter de la malléabilité qu’ils supposaient de nos jeunes esprits pour nous formater « lutte des classes ».
L’idée même que l’on puisse chercher à m’imposer un mode de raisonnement m’a fait réagir.
La classe de 3 ème 1 – 1977 de Brienne-le-Château était constituée, il faut bien le dire, d’éléments à la fois brillants et libres : Claudine, Marido, Anne-Catherine, Dominique… Cette promo est restée dans la mémoire de ses professeurs : enregistrements de cours orientés, reproduits en conseil d’établissement ; sanctions des enseignants jugés manipulateurs par leurs élèves sous forme d’exposés ou de compte-rendus de lecture provocateurs ; occupation d’établissement les jours de grève, histoire d’imposer une permanence administrative…
Nous venions d’entrer en résistance…
Nous avons cherché à comprendre et à apprendre. Nous avons commencé à argumenter. Nous avons appris à dire « non » mais aussi à dire « oui ». Nous savions ce que nous voulions. Nous nous sommes organisés. Nous avons découvert notre vocation à guider les hommes.
Lesdits enseignants vont mieux. Apparemment. L’un d’eux, marxiste de formation et qui plus est, agrégé d’histoire, est devenu vice-président, prétendument barriste, du Conseil Général… après une campagne « verte » : « Yellow » submarine… De là, à penser que nous avons fini par les dégoûter du marxisme…
Nous ne les remercierons jamais assez…. pour avoir contribué à notre engagement pour la liberté.

L’engagement pour la liberté 1
A l’occasion d’une université d’été des E.-D.-S. (European Democrat Students) 2 , à Munich en 1979, j’avais eu l’occasion d’entendre un témoignage et l’analyse de Karine Leverger sur le goulag et la dissidence en URSS. Elle n’employait pas la langue de bois. Elle était dans l’action. Son combat était sans complexe et sans ambiguïté. En rentrant d’Allemagne, je suis tombée sur un article qu’elle avait écrit dans Le Pèlerin . Je décide donc de la contacter pour me mettre à la disposition du mouvement qu’elle animait. L’Association pour la Russie Libre (A.-R.-L.) en était à ses débuts.
L’A.-R.-L. avait pour vocation le soutien aux dissidents et apportait aide matérielle et morale. Ainsi, elle organisait des missions pour livrer du matériel en particulier de communication (fax et photocopieurs en pièces détachées), rapporter des samizdats à l’Ouest, les publier puis les réintroduire en Union Soviétique. Autre moyen : l’organisation de voyages de personnalités pour mieux témoigner.
L’association travaillait, en parallèle, en Europe, pour informer. Elle organisait le parrainage de prisonniers politiques par des parlementaires qui se rendaient sur place ou s’enchaînaient, par exemple, aux grilles de l’ambassade d’URSS à Paris. Elle tenait colloques et conférences de presse. Elle menait aussi des actions d’éclat ici et là-bas, contre le goulag et pour la liberté. Ainsi les distributions de bibles sur la Place Rouge à la sortie du métro se soldaient-elles par des arrestations médiatisées. L’Association pour la Russie Libre était clairement dans le combat politique anticommuniste.
J’en avais assez du silence alors qu’à trois heures de vol de Paris, à trois heures de vol de chez nous, on continuait à torturer, à emprisonner, à déporter.
Au début des années 1980, il était difficile de contester la légitimité de ce régime défendu par les intellectuels comme le « Paradis sur terre ».
C’était l’époque où, à combattre le collectivisme, on était vu comme fasciste au gr

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