Et si l'Afrique n'aimait pas la démocratie

Giscard Kévin Dessinga

Description

"L'Afrique n'aime pas la démocratie. C'est une évidence", semble affirmer l'auteur de ce pamphlet. Mais pourquoi ne l'aime-t-elle pas dans ce qui la constitue et pour ce qu'elle est réellement ? Ce livre est un plaidoyer pour la démocratie. L'auteur aborde avec conviction le délicat destin de la démocratie en Afrique : un pays ne se démocratise pas par décret. La simple tenue des élections ne suffit pas. La démocratie est une culture, une école et nécessite un rude apprentissage…

Sujets

• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2013
• Nombre de lectures: 65
• EAN13: 9782296539679
• Langue: Français

Extrait

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collana “Africultura”

E se l’Africa rifiutasse lo sviluppo?, Axelle Kabou Introduzione alle letterature africane: le origini della negritudine, Pius Ngandu Nkashama Il pensiero politico dei movimenti religiosi in Africa, Pius Ngandu Nkashama Jean-Marc Ela sociologo e teologo africano con il boubou, Yao Assogba Il grido dell’uomo africano. Domande ai cristiani e alle Chiese dell’Africa, Jean-Marc Ela Cheikh Anta Diop e l’Africa nella storia del mondo, Pathé Diagne Partiti politici, elezioni e gestione del potere in Africa. Racconto togolese, Sosthène de Vogan Parlare cantando. Edizione bilingue francese-italiano delle opere «La Vedova Diyilèm (dilemma)», «Il Bambino Mbénè», Werewere-Liking Gnepo (ediz. ital. a cura di N. Raschi) L’arte contemporanea africana, Joëlle Busca Istruzione, educazione familiare e condizione giovanile in Africa, Pierre Erny Il cinema africano. Lo sguardo in questione, Olivier Barlet Le radici del pensiero africano. Il dialogo tra la filosofia della storia e la teologia in Engelbert Mveng, Filomeno Lopes Il Magistero della Chiesa in Africa e il ruolo dei laici. Dal processo di Kisubi (1953) ad oggi, Philippe Ezin Dantodji Inculturation et évangélisation dans le Code de droit canonique, Paul Mambe Shamba Y’Okasa L’albero che nasconde la foresta: i segreti della (nuova crisi) nella Repubblica Democratica del Congo, Mughanda Muhindo L’evangelizzazione in Kä Mana, teologo congolese. Luogo e fermento per la costruzione di un’Africa nuova, Sébastien Sasa Nganomo Babisayone La dignité humaine. La réinsertion socio-juridique des “démunis” au Togo. Une contribution des Sœurs Missionnaires de la Miséricorde Divine à la lumière du Magistère de l’Église, Akouawavi Mbonè Agnon L’éclipse (roman burkinabé), Kouka Ouédraogo L’assaut des “nouvelles” religions au Pays Dogon: islam, protestantisme et catholicisme face aux croyances traditionnelles, Amadou Kizito Togo L’évangélisation en Afrique. Approche théologico-spirituelle de l’image de l’Eglise - Famille de Dieu, Léon Sirabahebda La transmission du savoir islamique traditionnel au Mali entre soufisme tijani et écoles coranques, Elisa Pelizzari, Omar Sylla (sous la dir.) L’Oubangui-Chari et son évangélisation dans le contexte de la politique coloniale française en Afrique Centrale (1889-1960), Célestin Doyari Dongombe Lo stupro come arma di guerra in Africa, Pauline Aweto Eze Custodi del tempo. Archivi, storie, memorie del Pays dogon (Mali),Fabrizio Magnani Violences sexuelles, régime juridique et limites à la répression de ces crimes en République Démocratique du Congo, Joël Mapatano Karume Manifeste de la renaissance africaine. Entre la mémoire et la prophétie, Giscard Kevin Dessinga Et si l’Afrique n’aimait pas la démocratie ?, Giscard Kevin Dessinga

Giscard Kevin DESSINGA

ET SI L’AFRIQUE N’AIMAIT PAS LA DÉMOCRATIE?

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© L’Harmattan Italia, Torino, 2013

AVANT-PROPOS

SOMMAIRE

INTRODUCTION « Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie ? »

1.L’AFRIQUE ET LA DÉMOCRATIE : ESSAI D’AUTOPSIE

2.POURQUOI CE MÉPRIS « RÉEL » POUR LA DÉMOCRATIE ?

3.SIX RAISONS DE CROIRE À LA DÉMOCRATIE

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CONCLUSION100 « L’Afrique n’aime-t-elle pas réellement la démocratie ? »

NOTES

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A Son Excellence Denis Sassou N’Guesso, initiateur et grand artisan du processus démocratique en République du Congo

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DU MÊME AUTEUR

Germaine : le choix de ma vie,Mediaspaul, Kinshasa, 2007 Entre la persévérance et l’abandon, Edilivre, Paris, 2012 Manifeste de la renaissance africaine. Entre la mémoire et la prophétie, L’Harmattan, Turin-Paris, 2013 Étranger parmi les siens, Edilivre, Paris, 2013 Cosa manca realmente all’Africa ? Il racconto di una storia negata, Albatros, Roma, 2013

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AVANT-PROPOS

Nous sommes à la fin du deuxième millénaire de l’ère chrétienne et le monde en général vit une espèce de délire profond. Le vent venu de l’Est (pérestroïka) fait écrouler les idéologies d’antan, révèle au grand jour le côté le moins noble des régimes dictatoriaux et, du coup, ouvre grande la porte à la démocratie. Celle-ci se présentait alors et s’affirmait de plus en plus, dans la réalité des événements et de l’Histoire ‒ particulièrement en Afrique ‒ comme l’unique alternative possible de bonne gouvernance et de souveraineté des Etats, de « bonne santé » économique, de liberté de l’Homme et de rédemption du continent. Le sommet franco-africain de La Baule (1990) achève le travail et dicte ses règles de jeu. Près d’un quart de siècle après, quel bilan dresser ? L’on ne peut et l’on ne devrait aimer une chose et son contraire, insistait mon père. Et pourtant, les faits semblent têtus. Les hommes aussi ! La démocratie est devenue un véritable casse-tête et, à la limite, uncasus bellien Afrique. La passion pour la démocratie et le refus pratique de couper la tête du roi cohabitent et s’annulent mutuellement. Par voie de conséquence, à chaque échéance électorale, le tissu social se désagrège, se plaçant ainsi au bout de la rupture et de l’explosion. Il y a, pourrait-on dire, une espèce de démocratie toujours en état d’alarme et d’alerte : record de longévité au pouvoir par-ci, modification constitutionnelle par-là, flexibilité et liquidité électorales un peu plus loin, verdict imaginaire des urnes et prise en otage de la démocratie monnaie courante, contentieux électoraux en vogue, restauration autoritaire de temps en temps, manque de souveraineté et ingérence exté-

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rieure dans les affaires des Etats un peu partout, coups d’Etat militaires, constitutionnels et institutionnels… den- rées rares mais possibles. Entre l’euphorie officielle et théorique d’une part, et le refus pratique et quotidien des règles et des exigences démo- cratiques d’autre part, se jouent le délicat destin et le drame de la démocratie en Afrique. Bref, entre l’Afrique et l’idéal démocratique on assiste, pour tout dire en une expression, à une espèce « d’amour non aimé », dont on ne peut parler sans avoir préalablement pris soin de faire le « vœu de pau- vreté » en matière de prévisions et de pronostics. Certes il est vrai que, depuis toujours, la différence est nette et l’écart suffisamment grand entre l’idéal démocra- tique et ses réalisations historiques ; mais, en Afrique notamment, cet écart entre la démocratie formelle et la démocratie réelle (concrète) semble abyssal. Entre la démo- cratie-sur-le-papier et la démocratie-sur-le-terrain (vécue), il y a un divorce, si pas consommé, du moins toléré. Le véritable problème de la démocratie en Afrique, et même un peu partout dans le monde aujourd’hui, n’est pas d’ordre institutionnel mais de fiabilité, de crédibilité, de sta- bilité et de fidélité aux institutions. Cependant, il faut avouer qu’avec fatigue mais obstinément ‒ Dieu merci ‒ la démocratie s’enracine et se consolide dans certains pays. Tant bien que mal le peuple arrive à se mirer dans la personne de l’élu et la succession à la tête de certains Etats se fait de plus en plus sans effusion de sang. Ce livre n’entend et ne prétend certainement pas changer le monde ou l’Afrique, cela va sans dire, mais veut tout sim- plement susciter la réflexion et le débat parmi ceux qui auront le temps, le courage et la patience d’en faire une lec- ture complète, méticuleuse, critique et approfondie. Par ailleurs, ce qui pourra éventuellement se succéder, s’observer et se vivre sur la scène continentale à compter de 8

ce jour, ne pourra évidemment que corroborer ou falsifier ma thèse et j’en serai reconnaissant. L’homme n’est pas Dieu. « Puisse maintenant le peu que j’ai compris sortir au grand jour, afin qu’un plus savant que moi soit en mesure de découvrir la vérité, et que par son œuvre il puisse prouver mon erreur et m’en faire reproche. Alors je me réjouirai d’a- voir été l’instrument par lequel la vérité est advenue à la lumière » (Albrecht Dürer). En effet, si Albert Einstein n’a- vait pas infirmé certaines des thèses fondamentales de la mécanique newtonienne, nous serions aujourd’hui encore aux temps d’Emmanuel Kant à nous poser la question : la métaphysique est-elle une science ? Du reste, le présent livre a comme destinataires privilégiés les jeunes, la génération que l’on présente souvent, à tort ou à raison, comme le futur du continent mais à laquelle on ne donne aucun moyen ou presque, pour être à la hauteur des attentes. A chacun d’eux je formule le vœu de transformer son destin en destinée, de ne pas faire comme certains de ses ainés qui, comme des singes, préfèrent mourir avec la bana- ne à la bouche et confondent lamentablement bien commun et propriété privée, gouverner les hommes et administrer des biens.

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Rome, 1/05/2013