Et si la France disait oui à l Europe
158 pages
Français

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Et si la France disait oui à l'Europe , livre ebook

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Description

Ces dernières années se dessine une France qui refuse d'appliquer les principes posés par la Cour européenne des Droits de l'Homme ou par l'UE - l'affaire des Roms, l'été 2010, en est l'une des dernières illustrations. Pourtant, la France pourrait faire de ses citoyens des Eurocitoyens capables de maîtriser les arcanes de l'UE, de bénéficier des opportunités offertes par le marché intérieur européen et en mesure de juger de l'action européenne de leur gouvernement. Des réformes sont urgentes pour que la France dise enfin oui à l'Europe.

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Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296805309
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Et si la France disait oui à l’Europe ?
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54570-0
EAN : 9782296545700
Philippe Deloire
Et si la France disait oui à l’Europe ?
L’Harmattan
Du même auteur
Guide européen du cadre territorial , Continent Europe, 1996
Répertoire Europe, Continent Europe, 1996
Vers l’Europe des 30, le processus d’élargissement de l’Union européenne, Gualino éditeur, 1998
L’Europe des 30 en marche, Gualino éditeur, 2007
INTRODUCTION
De nombreux éditeurs vous le diront, l’Europe est un sujet compliqué qui se vend mal auprès du grand public. Trop abscons, ennuyeux, fastidieux. Si on en veut une preuve, on pourra se reporter à l’éditorial de Jean Daniel, qui dans le Nouvel Observateur du 19 au 25 juin 2008, au lendemain du non Irlandais, sous le titre « Naufrage d’une ambition » commence son propos en écrivant : « Par lui-même, le mot « Europe » était déjà ennuyeux. Voici qu’il devient morose . » Au contraire, nous pensons que « l’Europe », qu’il s’agisse de l’Union européenne ou du Conseil de l’Europe, structure notre espace politique, économique et social commun et propose une autre manière de raisonner que sur la base des habitudes franco-françaises. Cette Europe-là s’avère passionnante, par son ouverture aux autres peuples, aux autres traditions, aux autres manières de percevoir les situations, pour peu que l’on se donne la peine de la comprendre, de l’analyser, de l’écouter, avant de la juger, de la pourfendre ou de la dénigrer systématiquement, comme l’expression d’un bouc émissaire tout désigné, comme trop souvent, les médias nationaux le font.
En réalité, les Français découvrent l’Europe de cinq façons dont chacune relève du hasard plutôt que d’un choix.
Premièrement, lors de leur vie professionnelle, comme agent de l’Etat ou des collectivités locales ou au sein d’entreprises, à l’occasion d’une nomination, les conduisant à s’occuper d’un domaine de compétence mettant en œuvre, à un titre ou à un autre, la politique de l’Union européenne.
Deuxièmement, c’est aussi au sein de structures bénéficiaires de financements européens (entreprises, associations, universités, écoles, organisations non gouvernementales) en réponse à un appel d’offres européen, par exemple, que l’on fait connaissance avec un projet associant nécessairement plusieurs partenaires européens, impliquant de voyager pour les rencontrer, d’apprendre à travailler ensemble et de partager des bonnes pratiques.
Troisièmement, fortuitement, ils peuvent, également, être conduits à mener des actions de lobbying, à Bruxelles ou à Paris, au titre de leur profession ou des intérêts représentés, pour se faire entendre, lors de la préparation d’un texte européen par les institutions et organes communautaires.
Quatrièmement, lorsqu’ils ne se trouvent pas dans les situations précédentes, en tant que citoyens, ils sont informés par les médias des grands enjeux européens, lors d’événements majeurs qui rythment la vie de l’Union européenne. Il peut s’agir d’évènements historiques, comme le processus d’élargissement de l’Union européenne, à propos de l’adhésion des 10 nouveaux Etats membres, le 1er mai 2004, ou de l’entrée dans l’Union européenne de la Bulgarie et de la Roumanie, ou bien de la ratification de la Constitution européenne, lorsque la France a décidé d’organiser un référendum, comme celui du 29 mai 2005. D’autres événements se déroulent à échéance fixe et rythment la vie de l’UE comme l’élection au suffrage universel, tous les 5 ans, des membres du Parlement européen, depuis juin 1979, ou encore, chaque année, l’organisation de la Journée de l’Europe, le 9 mai, en souvenir de la déclaration de Robert Schuman, prononcée le 9 mai 1950, jetant les bases de la future Communauté européenne du charbon et de l’acier, (CECA).
Cinquièmement, les Français peuvent entendre parler de l’Europe, à l’occasion de décisions européennes qui intéressent leur vie quotidienne (exemple : les nouvelles plaques d’immatriculation sur les véhicules à moteur), ou en tant que consommateurs lorsque l’Europe leur attribue de nouveaux droits (exemple : adoption, en 2004, des règles d’indemnisation applicables aux compagnies aériennes, à l’égard de leurs passagers en cas de retard ou d’annulation de vol).
Pour que la rencontre avec l’Europe ne soit plus un évènement fortuit dans la vie de nos compatriotes, il faut que l’Etat, maillon incontournable de la chaîne qui relie l’Europe aux citoyens, assume ses responsabilités européennes et réponde aux attentes des Français, qui, chaque fois qu’ils peuvent s’exprimer, affirment leur volonté de vivre au sein d’une Europe qui ne soit pas technocra-tique et qui facilite leur vie au quotidien en fournissant des solutions appropriées, là où un seul Etat demeure impuissant. Alors, seulement, il deviendra indispensable et nécessaire de s’intéresser à l’Europe, comme l’expression d’une dimension naturelle de la citoyenneté politique nationale.
Le but de cet essai est de montrer que la France n’a rien à gagner en défendant les corporatismes nationaux contre l’intérêt général européen. Cette stratégie de retardement ou d’évitement dans la mise en œuvre des règles européennes est vouée à l’échec et apparaît contre-productive. C’est la France contre l’Europe, celle qui s’arc-boute sur ses habitudes de pensée pour refuser le changement insufflé par l’Union européenne.
Si le benchmarking ou étalonnage est devenu une méthode de travail de l’Union européenne, ce n’est pas par hasard. C’est parce que seule la comparaison des performances des Etats entre eux permet de situer leur position relative et les efforts qu’il leur reste à entreprendre pour devenir les meilleurs de la classe européenne ou bien le rester. C’est la France dans l’Europe, celle qui tire argument ou pas de sa situation européenne pour convaincre ses citoyens de mener telle politique, plutôt que telle autre. Cette étude des forces et faiblesses de la France, à l’aune européenne, permet de situer notre pays quant à la mise en œuvre de la Stratégie de Lisbonne (2000-2010) qui organise la politique économique et sociale des 27.
La France avec l’Europe, c’est prendre le chemin de la réconciliation de notre pays avec l’Union européenne pour engager une relation confiante et apaisée. Cela implique que notre pays cesse de caricaturer le message européen, ou de le rendre illisible, pour le relayer correctement auprès de sa population. Afin de réussir l’européanisation de notre vie politique nationale il convient que l’Etat s’engage à former ses citoyens aux questions européennes, dès le plus jeune âge, et que les médias prennent leur part en donnant au débat démocratique européen ses lettres de noblesse. De la sorte, on peut espérer que l’Europe devienne l’affaire de tous, et non celle d’une élite, comme actuellement. L’Etat s’il est capable de mettre en œuvre cette nouvelle donne européenne en sortira grandi, choisissant enfin de traiter ses citoyens en adultes responsables en ce qui concerne la politique européenne de la France.
PREMIERE PARTIE – L’EUROPE NIEE
Les partis situés à l’extrémité de l’échiquier politique n’ont pas le monopole de la critique sévère vis-à-vis de l’Union européenne.
Loin des discours porteurs d’une idéologie radicale et de la falsifi-cation grossière de l’action de l’Europe, depuis plus d’un quart de siècle, sans le formuler expressément, les gouvernements de droite comme de gauche, par leurs attitudes, dans certaines circonstances, ont manifesté un certain dédain pour des règles européennes contraignantes, soit par le biais de déclarations publiques, soit en refusant d’appliquer la règle européenne pour protéger des intérêts nationaux, marque d’un nationalisme opportuniste. Le plus souvent ce refus d’assumer leurs responsabilités européennes, dans les faits, s’est accompagné de discours nombreux et variés proeuropéens.
D’un côté, une technocratie qui traîne les pieds pour mettre en œuvre les règles européennes, et de l’autre, des politiques qui à la tribune des meetings proclament leur attachement à l’Europe, surtout quand, par exemple, elle soutient de façon constante et substantielle notre agriculture.
Dans la classe européenne, la France coiffe souvent le bonnet d’âne. Les avertissements de la Commission, les condamnations et les amendes de la Cour de justice des Communautés européennes de Luxembourg, comme les arrêts prononcés par la Cour européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg en sont autant de preuves.
Cette mauvaise note a trois effets dép

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