François Hollande : discours du Bourget et autres discours de la campagne présidentielle
106 pages
Français

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François Hollande : discours du Bourget et autres discours de la campagne présidentielle , livre ebook

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Description

François Hollande revient de loin : peu croyaient en ses chances de remporter les primaires socialistes contre Dominique Strauss-Kahn. Pour gagner les présidentielles, il veut à présent effacer son image d'homme hésitant aux projets flous. Au Bourget, il apparaît comme un tribun au verbe brillant et à la gestuelle mitterrandienne, à la Maison des Métallos il détaille son programme, à Rouen il attaque le bilan de Nicolas Sarkozy...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296488618
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FRANÇOIS HOLLANDE :
Discours du Bourget et autres discours de la campagne présidentielle
Textes présentés par Alain Chardonnens
FRANÇOIS HOLLANDE :

Discours du Bourget et autres discours de la campagne présidentielle
L’Harmattan
Du même auteur
Barack Obama : Les 100 premiers jours , L’Harmattan, 2010.

© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96075-6
EAN : 9782296960756
Introduction
François Hollande revient de loin. Peu croyaient en ses chances de remporter les primaires socialistes et de se présenter contre le Président de la République sortant, alors que Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI et ancien ministre des Finances de Lionel Jospin, était largement donné gagnant dans les sondages.
Pour consolider sa stature de candidat, François Hollande s’est livré à un véritable relookage. Comme l’explique Marie-Ève Malouines, chef du service politique de France Info, François Hollande « a produit les efforts nécessaires, notamment sur son aspect physique, en perdant plus de dix kilos ; il se montre plus attentif à sa façon de s’habiller » 1 . Elle ajoute qu’entendant les critiques répétées de ses amis, « François Hollande consent à corriger son look, il travaille même son élocution, mais en prenant soin de rester lui-même, il refuse de construire un personnage qu’il n’est pas » 2 . François Hollande cherche à se distancer de l’image véhiculée par Dominique Strauss-Kahn, évoluant dans le luxe, et de celle de Nicolas Sarkozy, le « Président des riches » : « Il est presque banal, il veut le demeurer. Il est normal, et il considère qu’aujourd’hui, dans cette présidentielle, c’est sa force » 3 . Marie-Ève Malouines ajoute que François Hollande se montre convaincu que « les Français sont fatigués de ce genre d’hommes politiques au brio flamboyant. Ils veulent qu’un de normal, comme lui, et il gagnera cette primaire [socialiste], il y croit dur comme fer » 4 . Mais au début 2011, Dominique Strauss-Kahn, le grand favori, creuse toujours l’écart sur François Hollande avec plus de vingt points d’écart.

Alors qu’il se préparait à affronter les autres candidats dans le cadre des primaires, un événement vient bouleverser la donne : l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, accusé d’agression sexuelle sur une femme de chambre dans un hôtel new-yorkais. Menotté, livré à la vindicte des tabloïdes, poursuivi avec acharnement par le procureur Cyrus Vance qui veut faire un exemple, Dominique Strauss-Kahn, l’un des hommes les plus influents de la planète, est définitivement hors course. Les dégâts d’image sont irréversibles, d’autant plus que surviennent par la suite des accusations pour complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d’abus de biens sociaux (affaire du Carlton de Lille), ainsi qu’une plainte émanant de l’écrivaine Tristane Banon pour violences sexuelles à son encontre.
L’heure a sonné pour François Hollande. Durant les primaires socialistes, il survole ses principaux rivaux en raison de son discours consensuel et de son programme socialdémocrate. Ainsi, au soir du premier tour de la primaire, le 9 octobre 2011, François Hollande obtient 39,17% des suffrages et se qualifie ainsi pour le second pour affronter Martine Aubry (30,42%), son principal contradicteur, l’accusant d’être un « candidat du système » 5 appartenant à la « gauche molle » 6 .
Entre les deux tours, Arnaud Montebourg (17,19%), Ségolène Royal (6,95%), Manuel Valls (5,63%) et Jean-Michel Baylet (0,64%) demandent à leurs électeurs de reporter leur voix sur François Hollande, jugé le plus apte pour affronter Nicolas Sarkozy. Au soir du 16 octobre 2011, le Corrézien d’adoption l’emporte sur Martine Aubry avec 56,57% des suffrages, devenant ainsi le candidat du PS et du parti radical de gauche à l’issue d’un mode de désignation unique en France.

L’écrivain et journaliste Jean-François Kahn, soutenant le MoDem de François Bayrou, commente la victoire de François Hollande : le peuple de gauche « n’a pas choisi le plus radical, le plus démagogue ou le plus populiste des candidats, mais le plus “modéré”, c’est-à-dire, aux yeux des socialistes bon teint, le plus “droitier” : celui qui, pour la première fois au sein de cette famille de pensée, plaçait en tête de ses priorités non la conquête de nouveaux droits sociaux, mais la lutte contre les déficits publics et la réduction de la dette. Un père la rigueur en quelque sorte » 7 .
François Hollande tire une grande légitimité des primaires : ce ne sont pas moins de deux millions de Français (alors que la moitié était espérée) qui se sont rendus aux urnes. Comme le relate le journal Le Temp s, « le candidat socialiste à la présidentielle cultive l’image d’un rassembleur, capable d’unifier la gauche, voire une partie du centre. Après une traversée du désert, le député de Corrèze a réussi sa mue. Il doit maintenant parvenir à effacer l’image qui lui colle à la peau, celle d’un homme mou aux projets flous » 8 .
Pour y parvenir 9 , François Hollande va s’entourer de Michel Sapin, nommé responsable du projet présidentiel, de Stéphane Le Foll, un fidèle chargé de l’organisation et surtout de Pierre Moscovici, qui aurait dû diriger la campagne de Dominique Strauss-Kahn. Les discours que nous présentons dans cet ouvrage sont l’émanation de la volonté de cette équipe chargée de prendre d’assaut la forteresse sarkozyste 10 .
1 MALOUINES, Marie-Ève : François Hollande ou la force du gentil . Paris, J.-C. Lattès, 2012, p. 143.
2 Ibid ., p. 143.
3 Ibid. , p. 144.
4 Ibid. , p. 148.
5 DUBOULOZ, Catherine, « L’Heure du grand rassemblement », Le Temps (Genève) du 17 octobre 2011, p. 1.
6 CUÉNOD, Jean-Noël, « Martine Aubry tire ses derniers boulets rouges et donne des armes à Sarkozy », 24 Heures (Lausanne) du 15 octobre 2011, p. 7.
7 KAHN, Jean-François, « Hollande : le nouveau paradoxe français », L’Hebdo (Lausanne) du 20 octobre 2011, p. 67.
8 DUBOULOZ, Catherine, « François Hollande ou la résurrection d’un socialiste », Le Temps (Genève) du 18 octobre 2011.
9 WESFREID, Marcelo, « Hollande, l’épreuve du feu », L’Express du 15 février 2012, pp. 39-40.
10 DOMENACH, Nicolas ; DUPONT, Laureline, « Élysée, panique à bord et… sauve-qui-peut », Marianne du 28 janvier 2012, pp. 42-47.
Discours du Bourget (22 janvier 2012)
Jusqu’alors décrié pour son manque de charisme, François Hollande s’est montré sous un jour nouveau lors de son discours du Bourget 1 . Alors que certains de ses camarades l’avaient traité de « capitaine de pédalo », de « Flanby » 2 ou encore de représentant de la « gauche molle », François Hollande, cherchant à casser son image trop consensuelle, est apparu au Bourget comme un tribun au verbe brillant 3 et à la gestuelle mitterrandienne 4 . Près de 20 000 militants sont venus soutenir leur candidat au Parc des Expositions : une ambiance électrique, une salle chauffée par le concert de Yannick Noah, un discours qui a tenu en haleine son auditoire.
Sans prononcer le nom du Président de la République, François Hollande s’est présenté comme étant son antithèse, que ce soit au point de vue de la personnalité ou de la conception de l’exercice du pouvoir : « Présider la République, c’est se dévouer à l’intérêt général. C’est refuser que tout procède d’un seul homme. […] Présider la République, c’est faire respecter les lois pour tous, partout, sans faveur pour les proches, sans faiblesse pour les puissants, en garantissant l’indépendance de la justice, en écartant toute intervention du pouvoir sur les affaires, en préservant la liberté de la presse […]. C’est rassembler, réconcilier et non stigmatiser ». Il ajoute : « Je veux conquérir le pouvoir, mais je ne suis pas un vorace, je veux simplement le remettre au service des Français ».

François Hollande dévoile quelques pans de son programme : le retour à l’équilibre budgétaire en 2017 (« une dette publique que la droite, depuis dix ans qu’elle occupe le pouvoir, a doublé »), l’instauration d’une taxe sur les valeurs financières (« une vraie taxe et non un petit impôt de Bourse comme le propose le Président sortant »), la négociation d’un nouveau traité franco-allemand (aux contours mal définis), le retrait des troupes d’Afghanistan (« au prochain sommet de l’OTAN, en mai, nous annoncerons le retrait de la France »).
S’appuyant sur les valeurs de la République, François Hollande s’inscrit dans la lignée de Léon Blum, Pi

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