François Hollande et la Françafrique
104 pages
Français

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François Hollande et la Françafrique , livre ebook

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Description

Depuis de longues décennies, les réseaux occultes et mafieux de la Françafrique ébranlent l'existence du continent africain jusque dans ses fondements. Le socialiste François Hollande a, pendant sa campagne électorale, affirmé sa ferme volonté de rompre avec la Françafrique. Y réussira-t-il ? Pourra-t-il débarrasser l'espace franco-africain de cette politique funeste tant décriée par les Français et par les Africains de bonne volonté ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296506633
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Pensée africaine »
dirigée par François Manga-Akoa

En ce début du XXI e siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socioculturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui.
L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la collection « Pensée africaine » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine.

Dernières parutions

Souka SOUKA, Congo, du Royaume à la République. L’histoire d’un échec permanent , 2012.
Charles Jean Marie MINYEM, Rationalités et problématique du développement en Afrique , 2012.
Yaovi AKAKPO, La recherche en philosophie, De l’intuition du thème à la soutenance de thèse , 2012.
Berthe LOLO, Concepts de base en anthropologie psychana-lytique. Pour une pluralité culturelle. Fascicule 4 , 2012.
Donatien BANONA NSEKA, A quoi sert la philosophie pour la jeunesse en Afrique ? , 2012.
Lawrence THIEBERT, La Science, symptôme de l’Occident , 2012.
Joseph WOUAKO TCHALEU, La nouvelle répression, Une critique marcusienne du totalitarisme à visage libéral, 2012.
Jerry MPERENG, Le Génocide rwandais vu par L’Express et Jeune Afrique, 2012.
M. D. BAMBANZA, Le conquérant, la nouvelle voie , 2012.
Titre
Joseph Wouako Tchaleu






François Hollande et la Françafrique

Le défi de la rupture
Du même auteur
Augustin Frédéric Kodock : le technocrate et l’homme politique , 2004.
« Fabien Eboussi Boulaga : un bantou problématique » (en collab. avec Hubert Mono Ndjana), in : Fabien Eboussi Boulaga : L’audace de penser , Présence Africaine, 2010.
La nouvelle répression : une critique marcusienne du totalitarisme à visage libéral , L’Harmattan, 2012.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98491-2
EAN : 9782296984912
INTRODUCTION
Au sortir du second tour de l’élection présidentielle en France, le 6 mai 2012, François Hollande, candidat du Parti socialiste face à Nicolas Sarkozy, candidat de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire) et président sortant, a été déclaré élu Président de la République française, avec un pourcentage de 51,6 % des suffrages valablement exprimés. La victoire de François Hollande marquait aussi le retour de la gauche à l’Elysée, après 17 années d’absence.

Certes, une cohabitation droite-gauche s’est établie avec, comme président, Jacques Chirac et, comme Premier ministre, Lionel Jospin. Or, le gouvernement socialiste de Jospin n’a pas eu les coudées franches pour s’attaquer à l’hydre de la Françafrique, malgré ses bonnes déclarations d’intention. La Françafrique se dit de cette politique néocoloniale imposée par la France à l’Afrique, au moyen d’un vaste réseaux de relations personnelles et d’accords politiques, économiques et militaires qui lient la France à ses anciennes colonies africaines, autant qu’à un certain nombre d’autres pays africains. Ainsi, les relations de la France à ces pays africains sont fondées sur des réseaux occultes et mafieux ayant pour objectif ultime de maintenir l’Afrique dans le giron français.

Le résultat est alors la misère des peuples africains opprimés et le pillage des richesses naturelles du continent. Le socialiste François Hollande, qui vient d’être élu président, a, pendant sa campagne électorale, solennellement affirmé sa ferme volonté de rompre avec la Françafrique. Y réussira-t-il ? Pourra-t-il débarrasser l’espace franco-africain de cette politique funeste tant décriée par les Français et par les Africains de bonne volonté ?
CHAPITRE I La Françafrique coloniale
La quasi-totalité des analystes critiques de la Françafrique s’accordent sur un point, quant à son contexte socio-historique d’émergence. Pour eux, et singulièrement pour François-Xavier Verschave, ci-devant grand pourfendeur de la Françafrique, « tout commence en 1958, dans un bureau voisin de celui du général de Gaulle, avec Jacques Foccart. C’est alors l’un des deux personnages les plus puissants de la République » (Verschave, France-Afrique : le crime continue , 1999). Située de cette façon dans son contexte socio-historique d’émergence, la Françafrique a été planifiée et mise en place par la droite française au pouvoir à cette période, qui s’est farouchement opposée à l’indépendance des pays africains naguère colonisés. De Gaulle aurait alors utilisé la Françafrique comme un instrument plus efficace et plus souple lui permettant de prolonger la domination de la France sur l’Afrique.

Je crois qu’il faut réviser cette façon de voir et ce qu’elle comporte de restrictif. La Françafrique s’enracine originellement dans la situation coloniale.
1- La responsabilité des socialistes français
La Françafrique est avant tout l’œuvre des socialistes français qui ont voulu libéraliser les rapports de la France avec ses colonies d’Afrique, en leur octroyant une autonomie relative, qui pouvait à terme déboucher sur une indépendance factice, dans le cadre d’une Communauté franco-africaine. Deux personnages représentatifs du socialisme français entrent ici en ligne de compte : Gaston Defferre et François Mitterrand.
1-1- L’héritage de Gobineau
Après la deuxième guerre mondiale, en 1945, les revendications indépendantistes des pays africains sous domination française se font de plus en plus pressantes à l’égard de la métropole. Faut-il le rappeler, la colonisation française se montra féroce, pour autant qu’elle était menée par une aristocratie de race et d’élite fortement inspirée par les idées du Comte Joseph Arthur de Gobineau (14 juillet 1816, Ville-d’Avray – 13 octobre 1882, Turin), qui était diplomate et écrivain français. Il acquit sa célébrité posthume grâce à ce fameux Essai sur l’inégalité des races humaines (1853-1855), qui le rangeait parmi les précurseurs de l’idéologie raciste occidentale.

Dans cet ouvrage, qui se présentait comme une analyse de l’histoire des civilisations humaines, Gobineau articula sa théorie autour du concept de « race » et cela dans une perspective philosophique à la fois déterministe et pessimiste. La théorie raciste de Gobineau postulait l’existence de trois races originelles, dont les métissages, pourtant nécessaires à l’évolution des civilisations, entraîneraient irrémédiablement la décadence de l’espèce humaine.

Pour lui, les « trois éléments purs et primitifs de l’humanité » étaient les races blanche, jaune et noire. Gobineau les rangea suivant une stratification essentiellement inégalitaire. Gobineau attribuait à la race blanche « le monopole de la beauté, de l’intelligence et de la force ». De plus, au sein de cette race « supérieure », Gobineau isola la « race ariane », à laquelle il fit un éloge tout à fait spécial.
Dans sa description de la racenoire, Gobineau « accumule, sans la moindre distance critique, les préjugés et les stéréotypes négrophobes les plus bestialisants et criminalisants » (Pierre André Taguieff, La couleur et le sang : doctrines racistes à la française, Mille et une nuit, 2002). Ainsi, au plan de l’intelligence, Gobineau octroya à la race noire des facultés cognitives médiocres voire nulles.

Pour lui, le nègre possède un avantage sur le blanc et sur le jaune en ce qui concerne les sens, notamment « le goût et l’odorat », lesquels sont développés chez le nègre « avec une vigueur inconnue aux deux autres ». Seulement, précise le Comte, « là, précisément, dans l’avidité de ses sensations, se trouve le cachet frappant de son infériorité ».

Gobineau souligne qu’avec la race jaune, « le créateur n’a voulu faire qu’une ébauche ». Le Comte précise alors qu’« en toute chose », ses « tendances à la médi

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