Géopolitique de l Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs
214 pages
Français

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Géopolitique de l'Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs , livre ebook

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Description

La fonte de la banquise ouvre des perspectives économiques et énergétiques aux nations circumpolaires de l'Arctique, pressées à l'idée de développer leur potentiel maritime, minier, pétrolier et gazier. Ces espoirs conduisent à un processus d'appropriation territoriale de l'Arctique sur lequel reposent des fondements identitaires profonds. Les litiges sur le passage du Nord-Ouest et en mer de Beaufort, opposant les Etats-Unis au Canada, mettent notamment en exergue leurs affinités et leurs divergences politiques.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 412
EAN13 9782296714977
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Géopolitique de l’Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs
« Inter-National »
Collection dirigée par Denis Rolland avec Joëlle Chassin, Françoise Dekowski et Marc Le Dorh
Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.
Série générale (dernières parutions) :
Guillaume BREUGNON, Géopolitique de l’Arctique nord - américain : enjeux et pouvoirs, 2011.
Maria Isabel BARRENO, Un imaginaire européen, 2010.
Denis ROLLAND, La crise du modèle français , 2010.
Alicia BRUN-LEONARD, Constance d’EPANNES de
BECHILLON, Albert Brun, un reporter insaisissable. Du Cuba Libre d’Hemingway à la capture de Klaus Barbie. 40 ans d’AFP , 2010.
Erwan SOMMERER et Jean Zaganiaris (coord.), L’obscurantisme. Formes anciennes et nouvelles d’une notion controversée , 2010.
Estelle POIDEVIN, L’Union européenne et la politique étrangère. Le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune : moteur réel ou leadership par procuration (1999-2009) ? , 2010.
Günter AMMON, Michael HARTMEIER (dir.), Démocratisation et transformation économique en Europe centrale et orientale , 2010.
Namie DI RAZZA, L’ONU en Haïti depuis 2004 , 2010.
Maurice EZRAN, Histoire du pétrole , 2010.
François Chaubet, La culture française dans le monde. 1980 - 2000. Les défis de la mondialisation .
Jean-René GARCIA, La Bolivie, Histoire constitutionnelle et ambivalence du pouvoir exécutif .
Christian SCHÜLKE, Les usages politiques du passé dans les relations germano-polonaises , 2009.
Guillaume BREUGNON
Géopolitique de l’Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs
Préface d’Éric Canobbio
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13713-4
EAN : 9782296137134
Préface
Au sommet d’un monde aux préoccupations globalisées, l’Arctique semble être devenu le sémaphore des mutations profondes et inédites que ce vingt et unième siècle naissant décrit jour après jour avec davantage de précision.
Ces immenses régions peu peuplées, longtemps restées des marges d’empires, s’imposent à de nouvelles formes d’analyses par la complexité des enjeux qui s’y dessinent aujourd’hui. La dernière frontière de la bipolarisation s’est mutée lors de l’effondrement du bloc communiste en un agrégat de régions soumises à des enjeux très hétérogènes. Des formes d’autonomies régionales autochtones sont ainsi apparues depuis les années soixante-dix en Alaska, au Groenland et au Canada. Des revendications de co-gestion des ressources minières, pétrolières, gazières ou hydroélectriques se sont formalisées dans le North Slope alaskien, le Nunavik québécois, le Nunavut canadien et très récemment le Danemark a entériné la consolidation de l’autonomie du Groenland. Les régions boréales européennes, malgré la présence de parlements locaux saamis, n’ont pas encore accédé à ces seuils d’émancipations sous l’étroit contrôle des états tutélaires. La Sibérie et le destin des petits peuples du Nord demeurent sous l’influence exorbitante d’un pouvoir russe qui fonde la reconquête de sa puissance géopolitique sur les évaluations énergétiques et minières de ses territoires polaires, que la géographie soviétique a longtemps nommé « territoires en réserve ».
Si cela fait plus d’un siècle que des géologues arpentent l’Arctique en évaluant ses potentiels, que les plus grandes mines d’or, de diamant, de fer, de nickel sont exploitées, que des grands barrages ont « harnaché » les rivières nordiques, que des champs pétrolifères ou gaziers ont investi les littoraux, les mutations climatiques qui affectent avec un coefficient aggravant le Grand Nord, semblent avoir définitivement bouleversé nos vieilles représentations de cet espace circumterrestre continental, archipélagique et océanique.
Une esthétique de la mutation semble avoir remplacé une esthétique de la permanence polaire et de ses composantes écologiques et humaines Et face aux enjeux de développement des potentiels polaires, les états nordiques ont pris acte de l’urgence de reconquérir leurs domaines arctiques, fût-ce par des épisodes médiatiques très maîtrisés comme le planté d’un drapeau russe en août 2007 à la verticale du pôle Nord géographique, par plus de 4 000 mètres de fond.
Aujourd’hui, les armes de défense traditionnelle de ces mondes froids s’affaiblissent durant des saisons estivales dont les durées s’allongent et la prise en compte plausible des scénarii les plus pessimistes du GIEC par les états-nations à dimension polaire a opéré bien davantage une désinhibition des gouvernements régionaux et nationaux face au diagnostic des opportunités économiques, qu’une prise de conscience d’une urgence écologique.
La part des géographes dans la pédagogie de ces mutations inédites tient dans le postulat de la complexité des réalités polaires et de leurs représentations inhérentes. Arpenter les Nords, y croiser les acteurs de ce drame géographique moderne, analyser du local au global les enjeux souvent contradictoires liés aux évolutions spatiales, identitaires, écologiques, juridiques et économiques actuelles des territoires boréaux, demeurent l’objectif modeste des géographes nordistes.
Guillaume Breugnon livre dans cet ouvrage bien davantage qu’un travail universitaire sérieux et pertinent sur la question d’une « Géopolitique nord-américaine » dont la relecture s’opère à partir d’un inventaire des questions territoriales polaires et de leurs enjeux associés, il apparaît comme le premier acte prometteur d’une compétence géographique qui doit s’étoffer par un travail doctoral sur les stratégies de développement des espaces frontières arctiques canadoétasuniens, continentaux et maritimes. C’est donc par cette enquête claire et argumentée que l’analyse de Guillaume Breugnon pénètre ce théâtre polaire nord-américain. L’ensemble des enjeux et de leurs constructions qui se nouent dans ce vaste ensemble régional aux contours complexes en pleine recomposition géopolitique et géostratégique est finement détaillé. Le paysage politique qui s’en détache apparaît dans la diversité de ses acteurs et de leurs représentations contradictoires, mais aussi dans la nécessité de la mise en œuvre d’une diplomatie polaire au service des règlements de contentieux inédits affectant des nations souvent historiquement alliées.
Comme le démontre cet ouvrage, la « territorialisation » des espaces polaires, et singulièrement maritimes, accélère l’achèvement des dernières frontières en suspens, définit la question de l’extension des plates formes continentales et de leurs richesses minières énergétiques ou halieutiques, implique les consortiums autant que les états-nations dans cette relecture dynamique de ce « nouveau Nord », et minorise encore davantage les populations locales qui doivent répondre en urgence à une crise sociétale et écologique majeure et définir des stratégies de développement locales entrant en contradiction ouverte avec une rhétorique environnementaliste véhiculée par les leaders autochtones.
Le travail de Guillaume Breugnon nous rappelle ainsi le métissage des destins dans le nord de l’hémisphère nord, les interrelations scellées par le développement des ressources polaires au service de nos modes de vie, la disparition programmée d’un patrimoine commun maritime de l’humanité face à l’appétence des nations riveraines polaires, et dévoile les contours de nouveaux territoires continentaux, littoraux ou maritimes, qui fixent pour les décennies à venir les grands enjeux de coexistence politique, écologique, énergétique et minier.
Une coexistence définissant un « nouveau modèle polaire » en recherche d’équilibre, dont les modalités

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